CR Kiroule/kibouffe/kipicole 2.5 - Day 1
Vendredi, 17h15, Grenoble. Guigui, t-shirt orange, m'attend posé dans l'herbe devant les locaux d'HP. On rentre sur le parking pour charger la Sub' et parker ma Swift qui n'est pas chemin4x4-compliant. On lève l'ancre avec un peu d'avance, direction Gap.
19h15. On récupère bneben dans un patelin près de Gap. Le fourbe a eu la mauvaise idée d'acheter des biscuits, qui ne sont pas du tout Guigui-diet-compliant. Il me fait essayer sa deuxième veste d'hiver "taille L" qui est deux tailles trop petites pour que je puisse la fermer. Pas grave, j'ai embarqué ma veste de ski légère, ce qui sera la meilleure idée jamais.
20h45. Nous ne sommes plus très loin de la montée de Ceillac, mais une voiture a voulu jouer aux auto-tamponneuses avec un bus dans un tunnel et a perdu. Nous sommes donc immobilisés en attendant qu'elle soit dégagée. Guigui ne se décourage pas, en bon montagnard il a toujours de quoi assurer la survie du groupe à portée de main, quelles que soient les conditions .
21h15. Après avoir dépassé Ceillac, on s'engage sur une route secondaire tertiaire, avant de carrément prendre le fameux "chemin agricole", passablement défoncé et impraticable par toute citadine moyenne. Mais, selon Guigui, "ils ont refait la route" qui est dans un "excellent état".
1900m. On arrive au chalet de notre tortionnaire : le piège se referme, nous sommes pris au piège .
Guigui a emporté "un petit bout de rosette"...
... ainsi qu'un peu de charcuterie et de fromage...
C'est en fait un plan diabolique pour nous forcer à une kéto-diet qui va nous affaiblir lâchement pendant tout le week-end et tanker nos performances sur le vélo .
On en profite pour définir notre itinéraire du lendemain, carte IGN en main. Guigui qui connait le coin comme sa poche nous propose une route sympa, avec "un petit coup de cul" de 1000m de D+ . La sensation d'être tombé dans un traquenard se fait de plus en plus présente. Sur la carte, les courbes de niveau se chevauchent.
Un petit coup de génépi pour faire passer le diner pas vraiment léger, et on va se coucher à la lueur de la frontale. Pas d'électricité ou de chauffage, mais des matelas bien plus confortables qu'un tapis sous tente.
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Samedi, 8h00. La kibouffe part 1 est digérée, il est l'heure de passer aux choses sérieuses. Il fait moche, mais chaud (plus de 10°C ).
On s'habille chaudemment, et comme d'habitude c'est moi qu'on attend . On finit par mettre les voiles : dès le départ, je ne roule pas droit, tendance qui va ne faire qu'en s'aggravant toute la journée tout le week-end.
Guigui quant à lui jubile d'avoir réussi à nous entrainer dans ce guet-apen.
On emprunte le single qui part du chalet et envoie du rêve dès le départ. Au bout de 10 minutes, première descente . Avec la vitesse, ça pèle vraiment et je suis content d'avoir pris la veste.
Mais le plaisir est de courte durée puisqu'on va vite tomber la veste pour monter. Petite section poussage rikiki, puis on reprend du single qui monte sur le vélo .
Bon, faut pas déconner non plus, on arrive au bout d'un moment à une section où le poussage/portage se fait obligatoire. Bneben trace la route tandis que j'assure la liaison avec la queue du peloton . Il a donc tout loisir de prendre son vélo et les vaches en photo au col de Bramousse, avant que j'arrive et que nous attendions Guigui ensemble dans un décors déjà plus que sympathique malgré la météo incertaine.
Guigui nous rejoint : "on a fait le plus difficile" .
Nous avons maintenant le choix entre quelques centaines de mètres de D+ en portage à travers la montagne, ou un long contournement sur single. On est venu là pour rouler, donc on opte pour la seconde option, qui s'avèrera payante .
On enchaine directement par un single descendant qui alterne entre plaine dégagée et sections entre les arbres, le tout saupoudré de quelques rayons de soleil.
Le single se poursuit en alternant montées et descentes courtes pour nous faire grapiller quelques mètres de D+.
Les couleurs automnales commencent tout juste à s'installer, et les paysages sont magnifiques.
Et puis c'est le drame. Tellement prévisible par sa constance, mais tellement impromptu. Alors que je filmais le passage de mes deux compères sur single ci-dessus, j'entends bneben râler pile au moment où il arrive à ma hauteur. Son continental en papier à cigarette vient de se déchirer alors qu'il n'y a pas la moindre trace de rocher à l'horizon.
Il colmate tant bien que mal la déchirure avec un bout de mèche coupée à l'Opinel de Guigui et enfoncée au multi-tool. Vingt bonnes minutes plus tard, on se remet en route, non sans que Guigui ne nous ait proposé une collation à base de fromage .
On atteint tant bien que mal le col.. Fromage . Où l'on mange, fort logiquement, du saucisson et du fromage sous diverses formes, dans une cuvette à l'abris du vent, avant de reprendre notre chemin. Encore une fois, plusieurs options s'offrent à nous. La pluie commençant à pointer le bout de son nez, on prend l'option 2 qui doit nous assurer une belle descente sans trop trop trainer.
On attaque, pour changer, par un single traversant, avant d'entamer la descente à proprement parler.
La pluie vient donner le top départ de la descente.
Bneben massacre honteusement le single pour creuser l'écart et dérape à chaque épingle, ce qui sera confirmé par Guigui qui n'a vu qu'une trace en descendant derrière nous. Je laisse filer le bucheron des singles en me vautrant majestueusement dans une épingle, ce qui maintient mon ratio d'une chute par sortie et mes skillz de limace cancéreuse dans ce type de virage. Un de mes bracelets se déclipse dans la chute, et je le perdrai quelques centaines de mètres plus loin sans m'en rendre compte à cause de la veste .
On en termine avec un deuxième passage sur la première descente du matin, avant de remonter par la route et le chemin agricole.
Une bonne douche et des vêtements propres plus tard, l'heure est venue de prendre une collation .
Guigui a aussi apporté de l'alcool qui mousse, clin d'oeil à un insulaire du topic qui se reconnaitra .
Puis vient l'heure de l'atelier bricolage : mes "nouvelles" roues sont décidément de belles daubes et ont déjà pris du jeu. De son côté bneben s'entête à réparer son pneu sans chambre à air. Il y parviendra après un nettoyage au lave-vitre et grâce à la pompe D4 de Guigui .
On descend ensuite sur Ceillac pour assister à la fête du village et son concours de bucherons, acheter du fromage (sisi ) et prendre de l'eau, pas nécessairement dans cet ordre. En descendant on aperçoit un inconscient en VTT sans casque sur le single que nous avons descendu à deux reprises.
La fête du village est terminée, mais on repart avec une tome et un petit bout de bleu (bneben a eu le malheur d'évoquer ce fromage la veille) pour le soir.
On commence l'apéro vers 18h et bneben ouvre le bal avec une prune de 50 ans d'âge qui a survécu à son concepteur . Je l'accompagne timidement alors que Guigui, prudent, tourne au blanc.
On achève la rosette en préparant notre idée diabolique de la veille : une fondue savoyarde queyrassine à la saucisse .
Les saucisses destinées à la base à être cuites avec des lentilles prennent vie sur le feu alors que Guigui coupe le fromage d'une main experte. On retrouve non pas un, mais deux caquelons dans les meubles, dont nous n'utiliserons finalement que le réchaud.
Nous sommes déjà bien pleins lorsque l'on attaque le plat du jour .
C'est une réussite incontestable pour cette première culinaire aussi grasse que calorique et totalement dénuée de glucides si ce n'est pour le fond de vin blanc. La preuve que picoler était bien la seule solution pour essayer de stocker de quoi résister aux efforts violents du lendemain.
Cette réussite est bien plus nuancée pour nos estomacs, que le génépi du soir (pas le même que la veille ) ne fait pas vraiment passer.
Guigui nous pousse donc à une balade nocturne, censée aider la digestion.
Après avoir évité de peu de finir sous les roues d'un berger alcoolisé, un intermède cinéphile mettra fin à cette escapade nocturne sous les étoiles. Bneben manque de s'endormir sur un banc, puis on part tous se coucher alors qu'il est au maximum 22h30.
Minuit, fin de la premère journée, suite au prochain épisode .
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Glisse Alpine - Ride the mountain