Reprise du message précédent :

 
C’est le truc un peu tricky. Avoir quelqu’un de formé ET avec des données actualisées.
Genre le eye contact t’en fais naturellement ou t’as *appris* que ça exaspérait les gens quand tu regardais ailleurs ?

 
Non mais c’est cohérent avec les infos que je chope par ailleurs cela dit
 
En vrai savoir que c’est *possible* d’essayer de faire un parcours diag c’est déjà réconfortant  

Ils posent des questions sur ton enfance et font remplir des questionnaires à tes proches aussi.

Perso, je fais pas de eye contact.

 
J’ai vu décrit ça quelque part.
Si je vais jusque là ils vont s’amuser.
Mon petit frère à lui aussi creuser la question de sa propre santé mentale, les autres ont très une approche « ta gueule, marche ou crève ».

Exact  

C'est quoi l'eye contact ?

Les parents de mon mec étaient pas mal dans le déni : « c'était un enfant normal, tout était normal ».

Regarder les gens dans les yeux.
 

Le conjoint est souvent plus pertinent je pense

le TSA évite l'eye contact effectivement c'est un trait de ce que j'ai compris

C'est quand il y a un contact entre deux personnes et que l'une des deux s'écrie "Aïe !".

La fameuse théorie du coup de pied au cul

Qui marche pas du tout pour un TSA  

 
 
J'ai fait un WAIS IV en 2017 puis de file en aiguille je me suis questionné sur TDAH/TSA
 
En 2022/2023 j'ai commencé des démarches auprès de psychologues privées pour confirmer ou non l'éventualité. Pour la psychologue, qui n'a pas le droit de poser de diagnostique, et suite à 2 3 questionnaires j'avais un profile TSA en 50/50 ( donc pas si certain) et m'a redirigé vers une neuropsychiatre pour faire l'anamnèse et le test TSA. Ensuite compte rendu de restitution, qui s'est avéré "positif" pour le TSA mais pas le TDAH.
 
J'en ai eu environ pour 500/600e au total, sachant que j'ai fait ça au Luxembourg et que les prix sont nettement plus élevés là bas.

 
Oui MAIS c'est une erreur. Mon mari est TSA (le mec lui a dit qu'il cochait toutes les cases et même celles qui n'étaient pas dans le diag    )  
Par contre niveau regarder droit dans les yeux, t'as juste l'impression qu'il te transperce le cerveau et qui te déhabille de l'intérieur. Comme s'il t'analysait, tu vois.. Donc bon...  
L'eye contact" n'est pas pertinent. C'est un biais mais pas que. Les psy et autres qui disent "il/elle regarde dans les yeux =  pas TSA" c'est juste pas possible quoi  

Clairement, j'imagine que tu peux passer outre le malaise de regarder dans les yeux en y associant qqch qui te parle (ou pas, j'y connais pas grd chose).
 
Perso, j'avais beaucoup de mal à regarder qqn dans les yeux étant jeune et un jour, un proche de la famille (que j'admirais) m'a dit : quand tu dis bonjour a qqn, poignée de main ferme et tu regardes dans les yeux, c'est important, ca montre que t'es honnête.
 
Bah ca m'a marqué et depuis ce jour, et avec d'autres techniques (comme regarder entre les deux yeux et pas dans les yeux, des trucs comme ça), je regarde les gens dans les yeux et je peux le faire longtemps sans problème.
 
Après, je ne suis, à ma connaissance, pas sur le spectre mais je ne peux pas assurer que je ne le suis pas non plus.
 
Bref, ca vaut ce que ca vaut.

et pour le côté froid/agressif, j'ai l'impression qu'on vit dans une société où on ne peut pas être seulement factuel, qu'il faut toujours enrober l'information.
 
Et j'ai récemment appris un nouveau point de vue sur le sujet (car jusqu'ici je trouvais ca très con et ne comprenais pas que les gens prennent mal qqch factuelle) : en étant seulement factuel, qqpart on ne prend pas en compte les émotions de l'interlocuteur, et donc qqpart on nie cet interlocuteur.
Depuis que je prends ce point de vue, j'arrive plus facilement à avancer sur ce sujet et je suis moins frustré.
Dans quelle mesure je suis dans la suradaptation pour trouver un point de vue qui me permet d'être plus dans les normes sociales attendues, j'en sais rien, je note d'en parler à ma psy tiens.
 
merci à ceux qui ont lancé le sujet pour le coup

Concernant les yeux, il y a plusieurs années on m'a fait remarquer que je ne le faisais pas. Donc maintenant lors de discussions formelles ( réunion pro par exemple), je m'efforce de regarder l'autre dans les yeux, et parfois je me dis que c'est sans doute trop et que l'autre prend peur    
 
 
Mais sinon, lors de discussion plus "émotionnelle" j'ai vite fait d'avoir le regard qui part ailleurs, qui regarde le mur derrière ou mes genoux etc , limite parfois je me rends compte que "je ne vois plus rien", comme si la vision c'était bloquée. Je pense que c'est principalement parce que je suis concentré sur ce que j'essaie de dire.
 
C'était flagrant lors de mon tesr TSA s'ailleurs.
Au début je me forçais à regarder dans les yeux puis au milieu le naturel est revenu et j'avais totalement oublié de regarder la psy.

D'accord avec toi sur le dernier point. Mais bon tant pis

C’est un peu le truc où j’ai peur de moi-même. J’ai l’impression d’avoir bien enfilé la tenue de camouflage qui va bien.
Mais du coup, quoi ? Si à la fin on me dit « pas TSA » je me dirai juste « ok », ou alors je déciderai avec moi-même que j’ai une trop bonne stratégie de camouflage ?
Ou alors faut pas camoufler… mais est-ce que là on tombe pas dans la caricature, presque ?
 
Ça me rappelle l’ouverture des cadeaux de Noël ou d’anniversaire quand j’étais gamine. J’avais l’impression de JAMAIS faire ça bien. T’arrache le papier sauvagement on te dit que t’es un sale gosse pourri gâté obsédé par les cadeaux, tu fais doucement, scotch après scotch, on te dit que tu t’intéresse pas et que t’es pas reconnaissant.
 

 
 
J’en suis à peu près la (à grand renfort de cours de théâtre de CNV). Mais je peux pas prendre en compte les émotions des gens s’ils montrent rien (ou en tout cas si je vois pas).
Avec mon compagnon ça marche bien parce qu’il est explicite (là j’ai juste envie de me plaindre et que tu me soutienne, là je te demande ton avis, là ce n’est pas le bon moment pour en discuter…).  
Mais au boulot ça marche pas.

Et je suis fatiguée, en fait, je crois.
J’ai l’impression de prendre des pincettes tout le temps. Et même comme ça ça marche pas.
 
Je crois que c’est pour ça que j’aimerai bien que quelqu’un me dise « non mais c’est ok, on voit bien que tu fais des efforts, c’est particulièrement compliqué *pour toi* »
 
Ou me dise que je suis une connasse agressive  

Est ce que ce n'est pas une histoire "d'empathie"?  (tu ne ressens pas les émotions des autres et donc tu ne vois pas comment réagir ? ) Peut-être voir de ce côté là?

 
Ben si si c’est ça.

Un diagnostic d'autisme à l'âge adulte ça devrait être fait par une équipe pluridisciplinaire.  
 
Conseiller un neuropsychologue c'est bien, sauf qu'il n'est pas médecin et ne peut pas poser un diagnostic.  
Et le psychiatre n'a généralement pas les compétences pour faire un bilan complet.  
Donc idéalement un CRA qui regroupe tout, et en deuxième choix un psychiatre choisi parce qu'il accepte ce genre de cas validera un diagnostic sur la base de différents bilans (neuropsy, mais parfois d'autres aussi selon la complexité du diag).
 
 
Et pour en revenir à la question : je me suis demandée si j'étais concernée par le HQI parce qu'on trouve plein de descriptifs de symptômes qui sont attribués à tort au HQI. J'ai fini par me dire que même si je l'étais, ça ne justifiait pas mes différences, qui sont bien trop rares pour être lié à une caractéristique qui concerne 2% de la population.
Donc j'ai continué mon introspection et je n'ai passé des tests de QI qu'après mon diag de TSA.  

C'est quel pourcentage pour le TSA ? Je lis du 1% ou du 2%, donc pas si éloigné.
 
Depuis son bilan avec une neuropsychologue, mon mec est allé au CRA où il a notamment fait des ateliers de groupe.

La trop grande franchise peut effectivement être un trait du TSA.
Et oui les gens le prennent pas toujours bien  

La franchise en toute situation est l'inverse de la "bonne" relation sociale.
Ca peut être blessant.

Il y a un chemin anxiété / stress -> burn out
C'est un peu le problème.

Et c'est pour ça que ca peut faire du bien de le savoir.
La lutte peut couter cher.

Je croyais que c'était bien plus élevé  

Un peu exagéré comme diagnostic pour les psychiatres

C'est bien 1% pour le TSA mais ça englobe toutes les formes d'autisme. Je pense qu'on a déjà tous entendu parler d'autisme, mais pour en arriver à se poser la question pour soi-même il faut sortir des clichés ou des présentations d'autistes sévères. Quand le syndrome d'Asperger était reconnu, il me semble que c'était un cas de TED sur 10.
Et puis bon, mon raisonnement sur les pourcentage était peut-être erroné mais au moins ça m'a poussé à chercher plus loin.  
Pour avoir passé pas mal d'années dans les groupes TSA, il y a beaucoup de gens, surtout les femmes, qui ont d'abord cru avoir une réponse avec le HQI et qui ont perdu beaucoup de temps avant de se poser la question du TSA.

 
Je crois que je me sentirai honteuse de parler de burn-out. Je me sens fatiguée ça reste vrai, mais fatiguée d’avoir l’impression de faire tout le temps des efforts qui servent à rien (dans le contexte professionnel en tout cas).
Parce que le résultat c’est que même si on me dit que ce que je produis est bien, comme ça « marche pas » avec une partie des gens avec lesquels je dois bosser, ben c’est moi qu’on dégage. Du coup je peux pas dire que je croule sous la charge.
 
Ça marche que quand mon manager a besoin d’un mercenaire pour remettre un projet sur les rails avec ou sans le consentement des gens qui bossent dessus en gros.
 
Mon expérience pro ou ça s’est le mieux passé, le chef d’équipe avec lequel je bossais était… autiste (je le sais parce que comme de par hasard on est devenu ami et on WhatsApp encore régulièrement).
Là j’ai un manager avec lequel la communication est EXCELLENTE, et il est… autiste (je le sais parce que je lui ai dit qu’à mon avis il l’était et qu’il allait très bien comprendre ce que j’allais lui raconter à un moment où ça allait pas, et qu’il m’a dit qu’il était pas surpris mais que pour lui c’était facile ça se voyait comme le nez au milieu de la figure )
Mais il est pas sûr que le type de poste que j’occupe soit pertinent dans la boutique (le manager qui m’avait recrutée est parti).
 
En tout cas, comme je suis de toute évidence retombée dans une forme de détresse assez costaude, j’ai sorti les rames. J’ai rendez-vous avec ma psyCHOLOGUE dans 2 semaines et avec un neuro-psyCHIATRE dont les internets disent du bien dans le contexte TSA/féminin fin novembre.
On verra bien.
 
Edit : au passage, merci à tous  

Perso j'en ai marre de faire des efforts et de toujours devoir me mettre au niveau de mes interlocuteurs qui botteront en touche.

J'expose les faits et si ça plaît pas, qu'ils aillent se faire cuire le cul.

C'est top d'y arriver  

Ici, comme en plus de tout ça j'ai une estime de moi très (trop) basse, bah j'me suradapte depuis toujours et c'est tout le but de la thérapie en cours : apprendre a dire non et (faire) respecter mes valeurs.

Putain que c'est dur !

Ah oui c'est clairement pas évident. Et en vrai je pense que ça peut clairement changer la façon dont tu seras perçu par la suite.

Bon courage

Changer dans quel sens ?

Merci  
J'me dis que je suis sur la bonne voie : je suis conscient du truc, je l'ai accepté, j'ai les outils pour bosser dessus, c'est plutôt cool objectivement.

Pouvoir s'affirmer et dicter ses choix, savoir convaincre, sans se renier. C'est long mais ça en vaut la peine. Bon courage  

Merci pour l'explication de texte !  

J'entends que tu es efficace donc y a aussi peut être un chemin à ton taf en expliquant ta situation.
Soit de façon un peu subtil soit officiellement.
Perso j'observe que le TSA est de plus en plus reconnu. Et c'est parfois une chance pour une boite d'avoir des profils atypiques.

En tout cas déjà t'avance c'est une bonne chose  

De manière générale ce qui fatigue c'est le masque à mon sens.
Tout initiative de transparence est salutaire.
Vis à vis de soi même comme vis à vis des autres.