Paris:une impressionnante liste de raisons de broyer du noir          
  (CercleFinance.com) - L'ambiance sur les marchés est probablement laplus sombre observée depuis l'automne 2002 avec une avalanche derumeurs, de statistiques, d'études macroéconomiques et d'annoncesd'augmentation de capital 'dans l'urgence' perçues comme extrêmementnégatives.

Nousavons assisté à une 'fin de journée catastrophe' sur les placeseuropéennes (-2,5% en moyenne), avec des écarts allant jusqu'à -3 ou-3,1% à Madrid et Amsterdam: si les indices ont clôturé au plus bas dujour, de la semaine et du mois, c'est en symbiose avec Wall Street oùle Dow Jones affichait -2% (le plancher annuel des 22 et 23 janvier estenfoncé), le 'S&P-500' -2,3% et le Nasdaq -2,5%.

Deuxindices US sur trois affichent des replis supérieurs à 12% depuis le1er janvier... mais ces pertes apparaissent relativement modeste enregard des -20% recencés en moyenne sur les places du Vieux Continent(le CAC40 accuse -21%, l'Eurofirst-80 s'effondre de -23%).
A cestade, Wall Street ne semble pas à l'abris d'une amplification de sonrepli... à moins que le CAC40 ou l'Euro-Stoxx50 n'entreprennent decombler une partie de leur lourd handicap.
Les gérants capitulentdevant la rechute du Dollar (-1%) sous les 1,5750/E et le rebond (+4$)symétrique du pétrole, au-delà des 138$ le baril.
Ajoutez à cebinôme infernal la dégradation de recommandation de Goldman Sachs surCitigroup (-5,85%) et d'autres banques d'affaires puis sur GeneralMotors (-11%) et les derniers acheteurs courrent se mettre à l'abristandis que les vendeurs à découvert -maîtres absolus de la tendancedepuis le 19 mai- achèvent de faire de juin l'un des pires moisboursiers de la décennie.
Avec 11,5% de perte à Paris, le scoren'est plus très loin de ressembler à celui de janvier (-13,3%)... maisil y a pire, le plancher annuel de clôture du 17 mars dernier estenfoncé (le CAC40 perdant 2,43% pour coter 4.426Pts): une cassure des4.415Pts pourrait préfigurer une glissade de l'indice en direction des4.000Pts.

Les commentateurs évoquent depuis mercredi soir le'flou' concernant la stratégie de la FED au sujet de l'inflation: elleest jugée préoccupante, mais Ben Bernanke n'indique pas s'il compteréagir dans le même esprit que la BCE, ce qui entretient le sentimentque la priorité demeure la sauvegarde de la croissance, au prix dusacrifice du Dollar.
Cette incertitude se traduit par de violentsmouvements sur les changes et une volatilité des T-Bonds qui rendl'ambiance encore plus 'insécure'.

Dans ce climat d'unepesanteur extrême, la révision en hausse (à +1% contre +0,9%) du PIBaméricain et le rebond de +2% des logements anciens au mois de mai sontpassés totalement inaperçus: les rumeurs d'une nouvelle vague dedépréciations de créances immobilières (et pas seulement adossés auxprêts 'subprime') gèlent toute initiative à l'achat.

En Europe,le taux d'inflation anticipé en Allemagne (le meilleur élève en lamatière) devrait atteindre 3,3% en juin (d'après des estimationspréliminaires presque jamais démenties) et +3,9% dans l'Euroland.
Labarre des 4% pourrait être franchie dès juillet avec un baril à 135$,ce qui rend peu probable le scénario d'un tour de vis unique de la BCEle 3 juillet prochain... et les marchés obligataires anticipent d'oreset déjà 4,50 ou 4,75% d'ici la fin de l'année.

C'est donc lerisque de 'stagflation' qui grimpe en flêche dans l'esprit deséconomistes et des gérants, et comme souvent, lorsque la confiances'évapore soudainement sur les marchés, ce sont les titres les plusvulnérables qui sont passés au laminoir... et Dexia (-10,4% dans lesillage de Fortis qui doit lever 8MdsE de toute urgence pour rétablirses ratios) ou Carrefour (-9% sur le basculement de l'enseigne'Champion') sont carrément écrasés au marteau pilon.

Le secteur automobile réagit très mal à la note de Goldman Sachs, Michelin chute de -6,5%, Renault de -5,7%, Peugeot de -4,3%.
Lesbancaires traversent de violentes turbulences, Crédit AGricole et StéGénérale affichent -5%, AXA -5,39% et BNP-Paribas -3,4%. Le secteuraéronautique est égelement en chute libre avec EADS (-4,7%) plombé parl'étude de la Société générale qui passe à 'vendre' et Zodiac, un desprincipaux fournisseurs d'Airbus Industries a plongé de -5,7%... et AirFrance abandonnait -4,45%.

Coté hausses... 2 titres seulementévoluaient en territoire positif: Sanofi-Aventis (+0,3%) et une foisencore -en de pareilles circonstance- le titre Vallourec (+0,24%).

Lorsqueles marchés n'aperçoivent plus aucune lueur d'espoir à l'horizon, c'estque l'heure du rebond est sans doute proche... mais l'exemple du moisde janvier démontre que cette règle a ses exceptions.

Mon analyse est que les fondamentaux sont solides