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À 59 ans, « l’hypersensible » Patrick Pouyanné, comme on le décrit parfois, connaît ses travers par cœur. À commencer par son tempérament éruptif. À l’époque où il pilotait la branche Raffinage - Chimie, entre 2012 et 2014, une stratégie avait même été mise en place pour l’empêcher de trop monter dans les tours. En réunion par exemple, un collaborateur avait toujours en poche deux cartons, l’un jaune, l’autre rouge. Si la situation s’envenimait, celui-ci était autorisé à les brandir discrètement. Fin 2014, quand il prend la tête du groupe, après l’accident d’avion qui a coûté la vie à son prédécesseur, Christophe de Margerie, il engage même un coach pour apprendre à mieux canaliser ses émotions. Grand bien lui a pris. Ses « coups de gueule » se font année après année de plus en plus rares, aux dires de ses équipes. Même s’ils n’ont pas complètement disparu. « Toute cette semaine, pendant ces réunions en visio, il a eu à cœur de s’appuyer sur sa garde rapprochée, remarque ce même participant. Il ponctuait même la fin de chacune d’entre elles par un : Est-ce que quelqu’un à un regret ? Une façon pour lui de ne laisser aucun sujet sous le tapis. »
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