Citation :
Huit milliards de dollars. C'est la somme investie en pleine crise du Covid-19 par le fonds souverain de l'Arabie saoudite dans des mastodontes de l'économie mondiale, de Boeing à Facebook, une frénésie qui tranche avec les mesures d'austérité inédites dans le royaume.
Le double choc de la pandémie de Covid-19 et l'effondrement des prix du pétrole ont incité le gouvernement à tripler la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), suspendre des allocations et réduire ses dépenses pour endiguer la croissance de son déficit budgétaire. Ces mesures drastiques mettent à rude épreuve un contrat social dit "rentier" qui, pendant des décennies, a vu le royaume utiliser sa richesse pétrolière pour offrir aux citoyens de généreuses subventions, des emplois et un mode de vie confortable. Sans impôts.
Mais récemment, le Public Investment Fund (PIF) -en passe de devenir un des plus grands chasseurs de bonnes affaires- a dépensé des milliards pour acheter des parts dans des entreprises étrangères de premier plan. "Nous ne voulons pas gâcher une crise", a ironisé le gouverneur du PIF, Yassir al-Roumayyan, en avril, confirmant que le fonds, riche de 300 milliards de dollars, profite du ralentissement de l'économie mondiale pour s'offrir des actions à prix cassés.
|