Notre avis ne contient aucun spoiler sur le scénario d’Inception.
Introduction :
"J’étais alors fasciné par les rêves et par la relation entre notre vie diurne et notre vie nocturne. Le fait que les éléments d’un rêve – qu’ils soient angoissants, réjouissants ou surnaturels – soient produits par notre propre esprit m’a toujours semblé être un paradoxe intéressant : ce que cela révèle sur le potentiel de l’imaginaire est tout à fait extraordinaire. Je me suis mis à réfléchir à la manière dont on pourrait utiliser cela dans un film d’action spectaculaire dont la dimension humaine serait très présente".
Il a quand même fallut dix ans pour que Christopher Nolan réussisse à réaliser son rêve (sic). Après avoir revisité le mythe du super héros avec « The Dark knight » qui a tout de même rapporté plus d’un milliard de dollars, Christopher Nolan reçoit carte blanche de la part de la Warner pour réalisé SON œuvre et peut-être l’œuvre majeur de sa filmographie. « Inception » marquera sans doute longtemps l’histoire du cinéma du 21ème siècle au même titre que « Matrix » rien que ça.
Living the dream :
C’est donc l’histoire de Dom Cobb (DiCaprio toujours excellent), un homme activement recherché par son propre gouvernement suite à un crime qu’il n’a pas commis et dont la spécialisation est l’extraction d’idées dans le subconscient d’une personne entrain de rêver. Grâce à Saito (Ken Watanabe) un homme d’affaire industriel très influent, Cobb va pouvoir avoir une chance de revenir chez lui seulement si il accepte de mener à bien une mission.
Voilà pour le postula de départ. Au début du métrage on se dit que «Inception » part sur des bases qu’on aurait cru plus complexes et plus recherchés quand on pense à tout le "patacaisse" qu’il a suscité auprès de certaines presses mais il n’en ai rien ou presque. En effet, Nolan préfère nous placer en terrain connu reprenant les principes du film de braquage traditionnel ou du film d’espionnage il va même récupérer par ci par là quelque idées que les Wachowski ont quasi-inventé ou remis au goût du jour avec « Matrix » comme par exemple les allées et venu dans les différents mondes (en même temps et encore aujourd’hui quel réal ne le fait pas ?).
Dom Cobb part donc réunir sa dream team pour cette fameuse mission toute particulière car pour lui il ne s’agira pas ici de voler une information mais d’y créer une Inception. En d’autres termes l’équipe de Cobb doit implémenter une idée au cœur même de sa cible en faisant croire que cette idée vient délibérément d’elle-même et non des « braqueurs de l’esprit ». Dès la première demi-heure on pourrait reprocher à Nolan d’avoir recours à des raccourcis un peu trop facile car le réalisateur de « The Dark knight » plonge complètement le spectateur dans le vif du sujet dès les premières secondes. Aucune réel explication sur la véritable origine de ce procédé ni même des personnages secondaire accompagnant DiCaprio. Même si il est difficile de faire des reproches à « Inception », le faite de ne pas savoir grand-chose sur les personnages qui entour Cobb est un peu frustrant d’autant plus qu’ils jouissent tous d’une interprétation remarquable notamment Joseph Gordon-Levitt. Tout en mêlant charisme pur, classe et sobriété l’Acteur de « Mysterious Skin » reste vraiment pour nous l’un des coups de cœur du film. En réalité c’est aussi parce-que c’est un parti-pris que justifie le scénario d’« Inception », celui de ne « connaitre » les choses que par le biais de Dom Cobb mais afin de ne pas vous spoiler le scénario du film, nous nous contenterons de ne rien vous dévoiler de plus ! Nolan choisi donc la solution la plus radicale celle de placer le spectateur dans un contexte déjà existant de ce faite, la mise en place de l’univers d’« Inception » risque de ne pas être évident pour la plupart des spectateurs au moins pour sa première demi-heure.
Thèmes récurrents et références :
Il est intéressant de voir l’évolution de Christopher Nolan et sa façon de mettre en scène ses histoires. Dans « The Prestige » Nolan racontai un duel entre deux magiciens, il choisit donc naturellement de nous placer nous, spectateurs, dans le monde de la magie. Seulement là ou Nolan arrive à ce différencier de n’importe quel autre réalisateur c’est justement parce qu’il arrive parfaitement à mêler et à faire participer de manière actif le spectateur à sa mise en scène et à son scénario ! Par exemple, la narration de « The prestige » était durant la première à la dernière seconde un somptueux tour de magie. Le twist final étant le fameux Prestige introduit et expliqué dès le début aux spectateurs par la voix-off de Michael Caine. Dans « Memento » Guy Pearce perd sa mémoire immédiate, de part ce faite Nolan met en scène son histoire à l’envers ce qui met les spectateurs exactement dans la même position que Leonnard ne sachant jamais ce qu’il a fait quelques heures avant.
Le plaisir et le sentiment d’avoir vu un film unique et inégalable que nous procure « Inception » relève également de la profondeur des thématiques du film (thématiques récurrentes chez Nolan) ici auteur-réalisateur. Inconscient, rédemption, culpabilité, quête de soi, deuil, autant de thermes empruntés on vous l’accorde à la psychothérapie.
Spoiler :
Très vite, on prend conscience à la fin de la projection du film et même dés la deuxième partie que nous n’étions pas plongées dans une série de rêves superposés n’ayant que pour seul objectif un « holdup » de l’esprit mais dans l’inconscient et les souvenirs confus, emprunts de culpabilité de Dom Cobb. « Nous sommes dans ses souvenirs » déclarera le personnage joué remarquablement par Ellen Page. |
La rédemption puis l’acceptation est l’ultime quête de Cobb dans l’espoir de (re)trouver l’apaisement dans ce qui le ronge au plus profond de lui tout comme le personnage de Leonnard dans Memento, d’Al Pacino dans Insomnia...
On pourra peut-être aussi reprocher à Nolan d’avoir cette espèce de froideur métallique à travers ses personnages de même que pour son premier « ultra-degrés » qu’il donne toujours à ses œuvres mais qu’importe ! Une fois rentré dans l'univers il est particulièrement difficile d’en ressortir, d’en échapper. Après peut-être que pour les autres le terme « feu de paille » peut aussi être un argument recevable pour peu que l’on ne ce prenne pas aux univers que nous impose Nolan ce qui a notamment été le problème de « The Dark knight » pour une certaine partie du public.
Réalisation :
Le réalisateur sait s’accaparer des codes du genre fantastique comme celles du thriller ici, situé dans le milieu de l’espionnage industriel. Plus le métrage avance et plus on comprend assez bien « l’idée » que Nolan essaie lui-même d’implanter au cœur de notre esprit comme le magicien qu’il était dans « The Prestige » et c’est en cela qu’il reste un réalisateur hors-pair. Tout simplement parce qu’il est aussi capable d’innover avec un concept originale tout en réussissant à garder une narration cohérente et ultra-précise. Si durant les 45 première minutes d’« Inception » on peut effectivement se dire « d’accord, tout ça pour ça ? » il suffit de voir la deuxième partie du film pour apercevoir la véritable puissance qui ce dégage de la mise en scène car à partir du moment où le « braquage » commence, Nolan rend encore plus complexe « son idée » et nous plonge pendant près d’une heure au cœur d’une séquence qui au finale en compte quatre DANS le même temps. Les secondes, Les minutes, les heures, la pluie, l’apesanteur, les enjeux scénaristiques…toutes ses choses se superposent les unes sur les autres pour ne former qu’un seul et même instant. Après avoir vécu cette expérience hallucinante qui n’est pas loin de durer une bonne heure, nous pouvons vous assurer que Christopher Nolan a réussi à pousser et penser encore plus loin une nouvelle façon de construire une mise en scène, tout comme les personnages du film s’amusant à créer des mondes oniriques gigantesques pour leurs victimes.
Conclusion :
En empruntant une trame scénaristique déjà archi éculé, Nolan réinvente pourtant une manière de raconter une histoire, une manière de (re)créer une mise en scène d’une fluidité exemplaire et novatrice. Comme les personnages on peine nous spectateurs à revenir à la réalité une fois la dernière bobine du film entamé et le générique de fin lancé. Au même titre que les frère Wachowski avec "Matrix", Christopher Nolan nous offre « le Matrix » de 2010. A savoir un diamant brut de cinoche tout simplement révolutionnaire dans sa mise en scène, original pour son concept qui reste en même temps simple (au finale) dans sa compréhension.
C’est vrai que l’on ne cesse d’imaginer ce que serait devenu « Inception » et même le cinéma grand spectacle en général si les frère Wachowski n’avaient pas mis leurs grain de sel juste 11ans avant car beaucoup de choses chez « Matrix » premier du nom ont inspiré la conception et la réalisation du film. Nous ne retirons absolument pas le mérite du réalisateur comprenons-nous bien, Nolan lui-même ce dit s’être inspiré de certaines références tout comme les frères Wachowski à l’époque. Mais c’est justement avec ces deux œuvres crucial pour le cinéma moderne que l’on comprend vraiment qu'une narration peut encore évoluer, allez plus loin dans sa forme et dans son « idée ». Il est quasi-certain que le dernier film de Nolan restera longtemps gravé dans les mémoires comme l’a été Matrix en 1999, chapeau l’artiste !
N.Van / Nouchi
Par l'équipe Madealone
Message édité par counter143 le 25-07-2010 à 19:20:23