Reprise du message précédent :
Non, pas de la guerre, mais de la Lybie et de la Syrie des années 80’s

Pas vraiment le trip droit de l’Homme et féminisme quoi.

Ça n’épargne pas la mesquinerie de la société française d’ailleurs

J'aurais jamais pensé non plus que l'arabe du futur soit une lecture adaptée pour des enfants.

L’arabe du futur ou la force des stéréotypes. Succès pas étonnant du coup.

Alors j'ai écouté les 4 épisodes de la caste des meta barons : le nombre d'images fortes qui me sont revenus en mémoire pour une série BD que j'ai dû lire 3 fois max il y a... une trentaine d'années !
Alors oui c'est du Dune/tragédie grecque, mais c'est marrant comment les moments liés aux enfants et à la paternité m'ont évidemment davantage touché aujourd'hui alors qu'ado c'était d'autres enjeux des bouquins.
En tout cas c'est une sacrée prod audio, gros gros effort d'ambiance et d'interprétation, c'est très varié. Bon ça reste du metav baron donc c'est très marqué et évident, mais il y a clairement du boulot sérieux.
Après je dubite sur l' effet d'écouter sans connaître la bd et les images de Gimenez. Si quelqu'un ou une s'y colle sans connaître les bd, je suis curieux du retour.

Je sais pas si c'est adapté, en tout cas ici elle peut se servir dans les bd à sa disposition, et c'est ça qu'elle a choisi. Mais elle relit beaucoup les Asterix et les Gaston aussi.

Oui bah c'est une sorte de Astérix en République arabe syrienne, sauf que c'est pas les Romains qui prennent les baffes, mais Ryad en particulier et les meufs en général

T'inquiète, je lisais les Comès de mon père que je piquais dans la bibliothèque quand j'avais 10 ans, et je n'en suis pas mort

Oh je suis pas inquiet !

 
c'est à dire ?  
 
J'ai pas l'impression que l'auteur ait la prétention de raconter autre chose que son enfance, l'avantage avec Riad Sattouf c'est qu'il le fait avec brio.

Don't feed the troll...

Moi ça ne m'étonne pas, ça reste l'histoire d'un gamin qui a grandit dans un environnement différent. Après je pense qu'un enfant et un adulte vont en avoir une lecture différente, mais les deux peuvent y trouver leur compte.

Ça n'empêche pas. Un peu trop jeune j'ai piqué Paracuellos dans la bibliothèque d'un oncle, ça m'a laissé des traces quelques temps quand même.

Oui, ça reste le point de vue de l'enfant, et il est très bon à restituer ça sans y mettre trop de son être adulte actuel. Du coup ça doit bien passer

On l'a tous fait, le rayon interdit un peu en hauteur, avec les Gotlibs et les fluide glacial   C'était le gout de l'interdit

Bien sûr que t'en es pas mort, personne n'a prétendu ça (je connais pas Comès je réponds en général).
 
Mais c'est un sujet qui me travaille personnellement, j'ai tendance naturellement à parler aux ados comme à des adultes or ce sont bien des ados. Il y a déjà bien des sujets sur lesquels je suis un peu désinvolte, j'ai pas envie d'en ajouter trop.
 
Je trouve qu'en général on a tendance à minimiser l'influence potentielle de certaines images violentes, surtout dans un domaine qui nous intéresse ou des choses auxquelles on a été soi même exposés. Aujourd'hui il y a une offre riche pour les enfants et les ados, et tant qu'à faire je pense qu'on peut favoriser les productions destinées à leur âge et commencer des choses plus adultes après 14-15 ans, y'a pas d'urgence, au contraire. C'est p'tet aussi justement parce qu'on a été soumis à des images violentes au 20h dans notre jeunesse que notre génération tolère bien la violence.
 
Typiquement je parlais d'Otori avant (vraiment bonne BD), ma fille l'a pris à la médiathèque et je l'ai lu après, peut-être que je lui aurais pris plus tard connaissant le contenu. Ça ne l'a pas tuée, en effet, c'était pas d'une violence folle mais lire la tentative de viol c'était pas forcément nécessaire pour elle je trouve.

J'étais passé à côté de cette histoire en mars : https://actualitte.com/article/1227 [...] e-en-cause . Ce que ne dit pas l'article est que le CRIF a d'abord envoyé un courrier à Actes Sud pour leur dire en gros qu'ils étaient des ordures antisémites et qu'ils devaient pilonner leur bouquin. Actes Sud a choisi d'ignorer ce courrier plutôt que rentrer dans la polémique. Le CRIF, sans doute dépité d'être ignoré, et ne pouvant pas porter le truc sur un terrain légal puisqu'il n'y a rien de légalement répréhensible dans ce recueil de dessins, a alors pris l'initiative d'intimider les libraires avec ce courrier menaçant et culpabilisant.
 
C'est un de ces libraires qui a posté le courrier et de ce fait a rendu l'affaire publique, entraînant une prise de parole d'Actes Sud. Après, bien sûr, ça a été le bazar habituel de réseaux sociaux et inévitablement un effet Streisand qui a fait monter pour quelques jours ce livre à la 1ère place des ventes Amazon en catégorie "liberté d'expression".

Tiens je découvre qu'un tome 2 des Guerres de Lucas est sorti il y a 10 jours  

On en parlait sur le topic éponyme
https://forum.hardware.fr/forum2.ph [...] &page=2713

Acheté aujourd'hui  

Arf ces bouquins qui sortent deux mois avant Noël je sais jamais si je patiente ou pas

 
Il coche la case de tous les clichés sur le Moyen-orient.  
 
https://orientxxi.info/lu-vu-entend [...] juges,0784

 
Ou alors il raconte la vérité de ce qu’il a vécu et certains stéréotypes sont fondés.

Donc il aurait dû s'inventer des souvenirs positifs avec une famille dans laquelle il a été greffé après avoir été arraché à sa mère et à son environnement d'origine. Super.

ouais autant je comprends que ça puisse chagriner qu'il véhicule des clichés mais il va pas non plus s'inventer une vie surtout que c'est avant tout l'histoire de son père qui est un sacré connard

Ah le cliché de la mamie bienveillante, tellement mieux que la vieille bigote aigrie pour émouvoir le lectorat... C'est pourtant un grand classique, la vieille bigote grenouille de bénitier dans la littérature de nos campagnes, mais apparemment pas en Syrie où d'après l'article les grand-mères sont toutes de gentilles mamies. Cet article est la caricature de la bobosserie hypocrite et la clé est dans ce passage :
 

 
"pas avec n’importe qui et n’importe quand", la base de la censure et de l'auto-censure. Quand la réalité fait le jeu de nos ennemis, c'est un devoir de travestir la réalité ou de la cacher. Mais en même temps, Riad Sattouf ne ment-il pas déjà en prétendant que c'est une auto-biographie ? L'auteur de l'article ne veut pas accuser frontalement Sattouf d'être un raciste et un menteur mais ne se prive pas de le faire via des guillemets et des sarcasmes à peine déguisés.
 
Ce qu'on retient de l'article est qu'un journaliste qui n'a pas la moindre idée de ce qu'a été la vie dans un village précis de Syrie dans les années 70/80 fait la leçon à un type qui y a vécu une partie de son enfance et lui explique ce qu'il devrait écrire (ou ne pas écrire) pour contrer le racisme ambiant en France au 21ème siècle. Le tout sur un site  de gauche, très progressiste, dont certains articles utilisent même le point médian. La caricature de ce que dénoncent avec délices les bas du front. Les extrême-droitards de la LICRA et les bobos censeurs dans la même semaine, j'étais pas prêt.
 
Tiens, ça me redonne une occasion de constater l'imbécillité de l'appellation "roman graphique" (oui, encore une ). En littérature, on distingue un roman d'une autobiographie, ou si le livre mêle les deux on parle alors d'auto-fiction. En histoire, on parle de roman national quand il s'agit de discréditer un essai qui travestit la réalité historique pour exalter tel ou tel sentiment national. Or là, l'un des buts de l'auteur de l'article est précisément de discréditer le témoignage de Sattouf :
 

 
Alors, autobiographie graphique (mieux : une autobiographique, nom commun dont je revendique la paternité) ou roman graphique ?  

L'arabe du futur c'est aussi son histoire à cheval entre le fin fond de la Syrie et la province en Bretagne, et il est tout aussi amer avec l'un que l'autre. Le coup de la victime marche même pas

Drôle de monde où un mensonge "confortable" est préférable à la vérité gênante  

Bon, j'ai fait mon marché.    
 

HAHAAAAA je savais que tu craquerais sur Cyber-Giscard quand tu le verrais

Et avec Barre Poniatowski, son fidèle sidekick !
 
Edit : confondu Barre avec Poniatowski. A leurs côtés, je vois pas qui ça peut être. J'ai d'abord pensé à Bokassa mais la BD est de 77 et l'affaire des diamants n'a éclaté qu'en 79.

 
 
Ce regard « innocent » porté sur la Libye et la Syrie d’il y a trois décennies pourrait être salvateur ; il n’en est rien. Malheureusement, il ne sert finalement qu’à renforcer des stéréotypes que ne renierait sans doute pas un esprit bassement raciste. La candeur du narrateur, tout comme son origine métisse, autorisent en effet tous les raccourcis. Les souvenirs d’un bambin présentés au fil des pages se veulent précis (alors qu’ils sont évidemment reconstruits ou même fictionnels, en particulier pour ceux qui concernent ses toutes premières années), traduisant des sensations. Ces petits détails dessinent un parcours, des lieux, une famille mais aussi des sociétés arabes forcément malades et telles que le lectorat occidental se les représente en général. Apparaît en effet un monde dont les pathologies sont attendues et prétendument connues : l’Arabe est sale (les rappels d’odeurs sont pléthore ; les hommes y sentent la transpiration et l’urine), violent, arriéré, toujours bête, vulgaire, bigot et bien sûr… antisémite.
 
 
 
Bref je ne vais pas m’étendre sur le sujet. Je voulais juste apporter un contrepoint à ceux qui pourraient penser que cette BD « autobiographique » est forcément objective et le parfait reflet des sociétés du Moyen-Orient.
Même si j’aime bien le côté faussement naif et corrosif du regard d’un enfant sur une société sous le joug dictatorial. Je trouve dommage l’absence quasi total de figures ou de situations positives.

Discours complètement pété. Un, qui a parlé d'objectivité. C'est son histoire, son vécu. Deux, son histoire n'a aucune vocation à être universelle, c'est ....son histoire.

Cancel culture a l'œuvre, si un récit ne veut pas dans le sens de l'idéologie, on cherche à le dénigrer.

 
Mais qui prétend ça sérieux ? A part toi ?

Je l'ai toujours vu comme la vision d'un gamin déraciné avec un père défaillant émigré au fin fond de la bousie syrienne.
Évidement, que ça pue et que transpire pas la franche camaraderie familiale. Donc oui il y a certains stéréoptypes que tu retrouves aussi en bousie bretonne d'il y a 50 ans par exemple.
 
De là à dire que ça représente la société syrienne dans son ensemble personne n'a franchit ce pas, à commencer par l'auteur lui-même.

 
Oui voilà le Baas en fait c'était le parti socialiste en plus hippie
 
Les problèmes de la Syrie découlent du mandat français, et ceux de la Libye de la colonisation italienne, et avant ça de l'empire ottoman
 
Sans ça il n'y aurait aucun problème intrinsèque de tribalisme, de machisme, de népotisme, de corruption, de fanatisme religieux, c'est évident.
 
 
 
Et la société française des 80/90's décrite par R.Sattouf, elle ne te parait pas caricaturale? Des abrutis matérialistes et mesquins? Genre les Français sont tous comme ça et ne sont que ça, la Renault/la télé/le caddie à Carrouf    

 
On voit surtout comment des gens (l'auteur et toi) qui n'ont pas le moindre commencement d'idée de la réalité de ce village syrien dans les années 70/80 prétendent apporter un "contrepoint". Pour un article écrit par un chercheur du CNRS, c'est d'ailleurs affligeant, ce ramassis de mauvaise foi assorti d'une absence totale de faits. Aussi affligeant que les guillemets dont tu entoures "autobiographique".
 
Ca me fait penser à une cliente il y a des années qui était en colère parce qu'on avait mis en avant Jérusalem, la BD de Delisle *. C'était pour elle une BD qui déformait complètement la réalité par antisémitisme. Le preuve la plus criante : ce passage où il croise un habitant qui a une petite moustache à la Hitler, ce qui est totalement impossible, et d'ailleurs elle le sait bien puisqu'elle est allée plusieurs fois à Jérusalem, et donc tout ça est de la fiction et Delisle n'est peut-être même jamais allé là-bas et c'est juste des clichés antisémites sur la société israélienne.
 
L'avantage qu'avait cette cliente est que Delisle n'étant pas juif et elle-même l'étant, elle pouvait tranquillement le traiter d'antisémite. On peut être accusé d'antisémitisme tout en étant juif et connu comme tel, mais c'est quand même rare et c'est généralement dirigé vers des juifs antisionistes ou au minimum très à gauche, donc ceux qui n'ont que très rarement le droit à la parole dans les médias. Que dans l'article ci-dessus, on sent bien que ça démange l'auteur de pouvoir accuser Sattouf de racisme, il adorerait pouvoir le faire ouvertement. Seulement voilà, Sattouf est à moitié arabe tandis que l'auteur de l'article ne l'est visiblement pas du tout. Il a bien pensé à la haine de soi mais zut, ça ne colle pas. Il faut donc insinuer plutôt qu'affirmer, calomnier en douceur...
 
* Pour ceux qui l'ignorent, l'épouse de Delisle travaillait à Médecins sans frontières, ce qui amena l'auteur à la suivre en Birmanie (Chroniques birmanes) puis à Jérusalem quand elle travailla à Gaza. Toute la partie de l'album à Gaza et le simple fait que sa femme y travaille sont certainement ce qui a motivé l'ire de ma cliente. On la connaissait peu et on ne l'a jamais revue après, bon débarras.

Est-ce qu'on va revoir muhyidin ?  

Ah mais l'auteur de l'article y a pensé, justement, c'est là qu'il appelle le contexte idéologique à la rescousse. Montrer la laideur et la connerie de la France et du Français moyen, pas de problème, il peut, mais la même chose dans la bousie libyenne d'il y a 30/40 ans, c'est mal parce que c'est l'idée que s'en font les racistes. Tout est dit.

Le terme bousie, c'est quand même un peu raciste.

Pardon je ne fais que passer mais c'est Sattouf avec un a deux t, et en Libye le y est à la fin (je sais, c'est contre-intuitif).

 
Ce regard « innocent » porté sur la société française d’il y a trois décennies pourrait être salvateur ; il n’en est rien. Malheureusement, il ne sert finalement qu’à renforcer des stéréotypes que ne renierait sans doute pas un esprit bassement parisien. La candeur du narrateur, tout comme son origine bretonne, autorisent en effet tous les raccourcis

 
C'est un SCANDALE! cause mieux!