Reprise du message précédent :
La dédicace c'est vraiment un truc qui me dépasse d'une force... Perso j'ai aucun intérêt à échanger 4 mots avec un auteur je comprends vraiment pas. Passer une soirée, boire un verre j'aimerais bien (ne serait-ce que pour sortir de ma bulle socio pro), mais un salon je capte pas. Après j'en ai jamais visité, je me fais sûrement des idées.

C'est comme les vernissage de peinture, au milieu du troupeau à siroter son blanc.

 
De mon expérience perso, y'a:
- Les parents qui viennent parce que leurs enfants kiffent et qu'ils veulent leur faire plaisir avec un dessin dédicacé de leur héros préféré.
- Les parents qui viennent parce qu'ils essaient de pousser leurs enfants à la lecture, et qu'ils croient - à tort ou à raison - qu'un livre a plus de chances d'être lu si on a rencontré l'auteur et si c'est dédicacé.
- Les gens qui achètent une BD juste pour le prétexte d'essayer de fourguer leurs propres trucs, ou pour trouver un stage pour leur fille, ou pour dire que leur cousin est infographiste dans le saucisson et aimerait se mettre à la BD.
- Les gens qui sont de vrais amoureux de BD et qui vont poser plein de questions techniques au scénariste comme au dessinateur ("comment vous faites ça, pourquoi vous faites ça ?" ).
- Les gens qui ont envie de faire un retour enthousiaste, surtout quand ça a eu un vrai impact ("Je vous ai lu à l'hôpital pendant mon cancer, ça m'a aidé à tenir" ).
- Les gens qui ont envie de pinailler, surtout sur les trucs historiques ("Alors là, voyez-vous, on CROIT que Napoléon a dit ça mais en réalité c'est une citation posthume huhu" ).
- Les gens qui ont aimé une oeuvre et veulent découvrir ce que l'artiste a fait d'autre.
- Les gens qui veulent une dédicace pour leur collection.
- Les gens qui spéculent en se disant qu'un jour ça vaudra peut-être cher.
 
Après, perso la seule dédicace où je sois allé adulte, c'est une dédicace de GRR Martin en 2000 aux US et tout ce que j'ai réussi à lui dire c'est "haha hello I love your books" donc bon je ne suis pas le mieux placé pour en parler

Moi le grigri je m'en fous un peu, c'est justement discuter 5mn avec l'auteur qui m'intéresse. Evidemment je ne vais voir que des auteurs ou des autrices dont j'apprécie le travail. J'ai plein de questions  

Edit : voilà, je suis dans la catégorie amoureux de la bd  

Cat. Amoureux/curieux/enthousiaste/collec'  

Les collectionneurs sont vraiment étonnants, ils se pointent à l'entrée du festival 4h avant l'ouverture, ils sont prêts à se battre pour ne pas perdre leur place dans la file d'attente de dédicaces. Ceux qu'on déteste, ce sont ceux qui posent une valise dans une file pour un auteur, et qui vont dans une deuxième file pour un autre auteur, ça dégénère toujours. On interdit ça maintenant.
Ils achètent tout ce qui a rapport à leurs auteurs fétiches: affiches, marques-pages, flyers, invitations, badges, mugs,...
 
Les spéculateurs sont les plus exécrables, certains, à peine sortis du festival, mettent en vente sur eBay leur albums dédicacés, et font de grosses plus-values.

Awi  

Je suis plutôt le collectionneur "tiens j'ai cette bayday que j'ai adoré et y a son auteur qui passe dans mon patelin, je vais aller lui demander une gribouille"  

Quelqu'un a le strip de boulet ?

Edit :

https://bouletcorp.com/notes/2018/04/19

Lu le premier tome d'Electric Miles, du fantastique duo Nury-Bruno.

...

Quelle arnaque ! Je conçois que ce premier tome mette en place l'intrigue, mais il ne se passe rien de rien.

Résumé de l'histoire : années 40, un type va écrire un bouquin. Voilà voilà, 80 pages, merci, au revoir.

La déception est intense.

Marco de m'économiser a minima un aller-retour à la médiathèque

Pareil. Pourtant j'ai déjà expérimenté ça quand j'étais étudiant, fin 90's début 2000 - j'ai de la famille en Charente et bien que je n'avais pas l'habitude d'aller les voir au mois de janvier, j'étais quand même biberonné, élevé et même éduqué à la BD (notamment via cette branche de la famille, avec un oncle qui avait gardé les vieux mags Spirou des années 50-60 de ma mère, sa petite soeur, et les avait reliés lui-même!) donc par deux fois, j'ai eu envie de "faire Angoulême" pour voir ce que c'était. J'en ai retenu surtout l'impression d'un immense rayon BD de supermarché   Ce qui m'a plu, de mémoire c'est 1) les expos, c'était la première fois que je voyais des planches originales    et y en avait avec des comics de super-héros, "genre" qui commençait alors à devenir un peu fréquentable dans le milieu 2) un soir où pour m'occuper je suis allé voir un concert d'un type dont j'avais vaguement entendu parler sur une radio locale à Tours où j'avais été étudiant : Rubin Steiner, que j'ai trouvé génial et que j'ai beaucoup suivi ensuite ; oui ça n'a rien à voir avec la BD, pour dire à quel point le festival en lui-même m'a marqué.
 
Et donc j'ai fait quelques dédicaces et rencontres, tout de même ; et clairement c'est pas ouf comme moment à vivre, tu fais la queue, tu échanges quelques mots, tu sens que le mec est dans son rush et que t'es juste un type parmi d'autres ; ça m'a davantage apporté en termes de "prestige", pour me la péter ensuite dans ma nouvelle vie parisienne quand je montrais mon selfie avec Todd MacFarlane fait avec un appareil jetable et mon album du premier Lone Sloane de Druillet dédicacé avec un zouli dessin (NB: j'étais fan de Spawn à l'époque, même si MacFarlane ne le dessinait déjà plus, mais Druillet pour moi c'était juste ce dessinateur un peu cosmique que Gotlib parodiait, et je n'ai jamais acheté d'autre album de lui )
 
J'ai clairement un meilleur souvenir des quelques stands d'auteurs indés avec qui j'ai taillé le bout de gras en feuilletant leurs albums, forcément les mecs sont beaucoup plus disponibles sauf que souvent j'avais pas spécialement envie (ni les moyens) d'acheter leurs albums à tous, donc j'étais gêné de passer du temps à causer sans rien leur prendre au final, mais eux semblaient contents d'avoir déjà un peu éveillé l'intérêt de quelques visiteurs. Les seul noms que j'ai retenus c'est, forcément, ceux à qui j'ai pris des albums, à savoir Nicolas Poupon et ses Fonds du bocal et Guillaume Bouzard qui sortait son 2e Plageman, deux auteurs qui se sont semble-t-il fait un nom par la suite, mais que je n'ai en fait pas trop suivis    
 
Au final, je n'y suis pas retourné par la suite malgré l'avantage indéniable que j'avais d'avoir un hébergement disponible dans le coin, faut dire qu'une fois à Paris si je voulais trouver des BD rares et aller à des expos de planches (et à des concerts) ben j'avais tout ça en bas de chez moi

Je ne suis pas certains qu’Angoulême soit très représentatif des salons BD.
 
T'as pas taillé le bout d'gras avec d'autres festivaliers ? C'est commem à ça que sert la file d'attente lô

Oh ben si sans doute aussi. Mais j'ai pas tant fait de files d'attente que ça.  
 
Et oui, je te crois sur parole si tu me dis que les festivals de moindre échelle ont moins ce côté "supermarché"

La première fois en fait j'y suis allé avec ma copine d'alors, une nana encore plus élevée dans et imprégnée de BD que moi, jusque dans son prénom (Lauréline - avec des parents ados dans les années 70, forcément...) donc on avait 20 ans on était amoureux, dans notre bulle ( vous l'avez?) et on n'a pas trop cherché à se faire des amis sur place. La seconde fois j'y suis allé seul, je me souviens avoir obtenu un pass gratos en baratinant comme quoi je bossais pour RTL (ce qui était pas faux mais j'étais tout sauf journaliste) et c'est donc là que, m'ennuyant le soir, je suis allé voir un concert.

J'sais pas, j'en ai fait qu'à ma ville de province, mais c'était nettement moins usine (et nettement moins grand) que vos description de La Mecque.
 
Le seule point de vente est tenu par la librairie BD locale.
 
 
(mais y a quand même les clichés de vétérans des salons BD avec le siège camping, les sacs (oui, les) à dos, etc... )
 
 
   
Quand je relis une de ces BD, je suis content de revoir la gribouille de l'auteur et ça me rappelle la rencontre avec ce dernier (certaines plus mémorables que d'autres).
 
Voilà, voilà.

Ta remarque sur le point de vente me rappelle un fun fact : je sais pas si c'est toujours le cas, mais à l'époque il n'y avait paraît-il aucune librairie spécialisée BD à Angoulême

 
Deux coups de cœur récents, et celui-ci en fait partie.
 
La couverture est clairement ratée alors que la BD est vraiment de qualité. C'est très bien écrit, avec une histoire qui s'écrit presque dans ses silences, utilisant les classiques du Western, et c'est vraiment beau avec des couleurs très particulières qui rendent très bien ces paysages du grand-ouest. Y'a plusieurs pleines pages qui méritent d'être encadrées. C'est vraiment dommage d'ailleurs de ne pas avoir un plus grand format, et une autre couverture    J'avais beaucoup aimé La Femme à l'Etoile de lui également, mais je me demande presque si je ne préfère pas celui-ci.
 
Et le deuxième gros coup de coeur, lu hier, c'est Le Voleur d'Amour de Yannick Corboz, adaptation du livre de Richard Malka. Pas lu le livre, uniquement cette adaptation, et waouuuhhhh   C'est une revisite du mythe vampirique assez original, et c'est absolument superbe visuellement. C'est à la croisée de Stoker et Suskind, avec presque une pointe de Maalouf.  De l'aquarelle superbe, un récit vraiment très bien écrit et un format large qui permet vraiment aux dessins de respirer. J'ai vraiment trouvé ça somptueux. Le prix de la BD est à l'avenant de sa qualité, il va falloir piocher dans la tirelire.
 
Clairement les deux meilleurs BD lues récemment, avec Le Cas David Zimmerman de Harari que j'ai rattrapé tardivement et Dementia 21, encore plus tardivement  

36 balles pour le voleur d'amour. 200 pages, mais quand même. La barre des 30€ qui explose.

Je ne sais pas où on va, mais on y va  

Vive les médiathèques (qui vont sans doute redevenir petit à petit des bibliothèques, vu l'intérêt décroissant pour les supports physiques audio et vidéo).

Et les libraires ?  

Bah les libraires vendront des albums à plus de 30 balles que seuls les CSP++ achèteront.

Le prêt de jeux de société ça marche pas mal je pense  

 
Le marché du vinyle quoi

Non mais sérieusement, c'est viable ? Où ça veut dire que la moitié des librairies vont fermer ?
 
Après on a déjà vu quelques fermetures de librairies manga ces derniers mois.

Attends un peu que les liseuses couleurs se démocratisent encore plus

Librairie manga peut-être, mais les librairies que je connais autour de chez moi n'ont pas l'air de mal se porter, y'a toujours du chaland.
 
Les bouquineries par contre je suis toujours surpris, c'est très grand et y'a pas grand monde.

Pas à cause des "romans graphiques" à 35 € je suppose, si le rayon jeunesse se cassait la gueule ce serait sans doute autre chose.

 
Le manga a violemment morflé avec la baisse du chèque culture et l'arrêt des séries cultes.

Je n'achète pas de jeunesse, mais j'imagine que ça doit aussi augmenter ?
 
Je sais que les ventes de BD reculent depuis au moins deux ans. J'ai pas cherché les chiffres pour l'ensemble de l'édition. L'inflation ne doit clairement pas aider.

Du coup j'ai cherché un peu sur le sujet, j'imagine que vous aviez lu cet article ?
https://www.actuabd.com/MARCHE-DE-L [...] -doit-nous

 
Ce qu'il dit sur les séries et les one-shots est très vrai.
Les éditeurs sont de plus en plus frileux devant les séries longues d'emblée et préfèrent les one-shots ou les dyptiques, qui nécessitent une prise de risques moindre - mais ont forcément un moins bon retour sur investissement qu'une série qui marche.
 
Du coup, le nouveau graal (enfin, l'ancien, mais on y revient), c'est l'unitaire: une série à la Astérix, faite d'albums indépendants et d'histoires complètes, qui peut s'arrêter à tout moment ou continuer ad vitam aeternam.

Je vois qd meme beaucoup de série qui annonce 5 tomes d'un coup, surtout en fantaisy / sci fi

Ca existe vraiment ce modèle avec de nouvelles séries, hors jeunesse ?

C'était une boutade. Il y a toujours eu des BD chères, orientées collectionneurs et CSP++ ou simplement amateurs exigeants qui s'achètent très peu de BD mais veulent un bel objet. 36 euros, c'est le prix de deux Blake & Mortimer en édition ordinaire de 64 pages.  
 
Après, je dis pas que le grand format et les 200 pages justifient forcément les 36 €, surtout quand je vois le prix des livres d'art, qui paraît carrément cheap à côté. Le dernier catalogue que j'ai feuilleté après l'expo était https://www.boutiquesdemusees.fr/en [...] upils.html Pour 35 €, 300 pages, papier et qualité d'impression impeccables, 3 ans de travail pour plusieurs personnes et espoir de vente bien moindre que n'importe quelle BD pour cause d'expo confidentielle et temporaire dans un musée à peu près inconnu.
 
Je reviens d'Arles où avait lieu le festival du dessin. Il y avait entre autres une expo de 3 des artistes qui ont réalisé des travel books Vuitton. Pas Brecht Evens, hélas, mais je voulais voir les originaux d'Ever Meulen dont je n'ai rien vu ni lu depuis les années 80 (j'en reparlerai, on s'est fait 43 expos temporaires en 6 jours, dont 3 ou 4 plus ou moins en rapport avec la BD donc j'ai du pain sur la planche à CR ). Bref, il y avait une pièce où l'on pouvait feuilleter tous leurs travel books, et bien qu'ils soient à 55 balles pièce (en version GJ, hein, sinon il y a aussi des versions collectors à 200 balles et des éditions d'artiste à 2000/2500 roros ) bah je viens de commander à ma libraire préférée le Taniguchi, le Thomas Ott et le Mattoti.   Je vais plus acheter de BD pendant un bon moment, ceci dit.  
 

 
Faudrait voir pourquoi elles ont fermé, mais je doute très fort que ce soit à cause de l'inflation. Les librairies spé mangas, c'est un peu comme en leur temps les boutiques de téléphonie ou celles de vapotage. Les derniers arrivés qui tentent de raccrocher leurs wagons sont souvent les plus incompétents niveau gestion et sont les premiers à fermer. Il y en a une qui s'est installée en 2023 tout près de celle que j'ai co-fondée. J'ai appris son existence par une ex-collègue après qu'elle ait coulé. Elle n'a même pas tenu un an. Trop près d'une librairie généraliste manga-friendly, et dans une rue pas passante du tout près de République où sont les librairies spé manga historiques. Du grand n'importe quoi.  
 

Faudrait aussi qu'elles grandissent pas mal parce que ça va bien pour les mangas, à la rigueur les comics mais pour les BDs c'est encore riquiqui. Cela dit, quand je vois que des gens matent des films et séries sur leur smartphone, je me dis que c'est pas forcément limitant pour tout le monde.
 

Baisse de 6% en valeur, je dirais pas que c'est si violent, surtout après les hausses spectaculaires des années précédentes. Ca reste quand même 52% des ventes totales du secteur en 2024.

 
Chais pas, je connais surtout la jeunesse (et en jeunesse ça marche bien)  
 

 
Récemment j'ai assisté à une réunion GfK où ils parlaient de -34% sur le début 2025, donc la dégringolade ne se verrait pas encore totalement sur 2024.
Mais j'ai peut-être mal compris vu que j'étais pas venu pour ça. Ca me paraît énorme s'il n'y a eu que -6% sur 2024.
 
Edit: Ici ils parlent de 14,5% au 1er trimestre 2025. Du coup c'était peut-être des prévisions sur l'année.
https://www.lepoint.fr/economie/le- [...] 045_28.php

C'est pour ça que j'ai précisé hors jeunesse    
 
Parce que chez les adultes, je ne sais pas trop qui kiffe, à part les boomers biberonnés aux Tintins, Astérix et Black et Mortimer.
C'est pas un hasard si les séries télé ont cartonnées quand elles sont passées à un format feuilletonesque.

C'est un peu mon propos. Qu'est-ce qui justifie ce prix ? On parle de Glénat quand même, pas de l'artisan du coin. Fantasy que je viens de lire est un très bel objet de 270 pages à 30€.
Pareil chez les comics avec Hi Comics qui pratique des prix stratosphériques par rapport à la concurrence.

 
Pas d'accord, j'ai plein de collègues < 30 ans qui achètent bien plus de vinyles que moi chaque mois.
 

Ils sont riches  

 
Vivement!

Non, passionnés.
 
J'ai une collègue qui mixe avec son compagnon, qui est instit, ils ont donc plein de vinyles.

Oui bon, c'est l'exception là