Reprise du message précédent :

A la bibliothèque Doucet, ils s'amusent bien aussi https://www.lemonde.fr/culture/arti [...] _3246.html A la lecture de l'article, on voit pas bien ce que les disparitions ont de mystérieuses.  

Un article du FT sur les vols de livres, parfois avec une cause interne...
https://www.ft.com/content/e9deeed2 [...] 030e530805

J'étais au vernissage de Rêve d'Égypte (musée Rodin, Paris, jusqu'au 5 mars 2023) hier soir Je vous mets l'affiche parce qu'elle est super chouette :

C'était un vrai vernissage pas comme ceux du Louvre qui sont juste une ouverture un jour en avance, ou ceux du musée d'Art moderne où y a le discours mais rien à boire : y avait du député, de l'ambassadeur, des discours que les gens ont pas compris qu'il faut parler dans le micro donc on sait pas ce qu'ils ont dit, plein de stagiaires à tote bags de divers musées qui avaient gratté des invites, et des gens sapés comme des caricatures de blogueurs. Et un cocktail aussi, super mal organisé (deux petites tables et trois assiettes de bouffe) mais j'étais dans les dix premiers donc j'ai gratté des trucs. Et donc la bonne stratégie apparemment (je le saurai si y a une prochaine fois) c'est de venir dès l'ouverture, d'aller visiter l'expo tout de suite, d'aller écouter le discours et de ramper vers la table à cocktails. Parce qu'au moment où le discours et le cocktail ont eu lieu, la file d'attente pour entrer dans l'expo faisait des zig-zags dans le jardin, il y avait un monde fou !

L'exposition est à première vue une accumulation d'objets égyptiens de tous types, de la petite figurine en bronze au bas-relief de temple décroché OKLM. Mais c'est assez fabuleux : Rodin était un vrai collectionneur, et avait quelque chose comme plus de mille cent antiquités égyptiennes chez lui, qui jusqu'à récemment étaient entreposées dans les réserves du musée Rodin de Meudon (qui est un charmant endroit, mais d'une, est à Meudon donc moins facile d'accès, et de deux, n'a pas la place d'exposer autant de trucs). Rodin y a trouvé beaucoup d'inspiration, et il voulait les montrer, exposer sa collection d'antiques c'était dans son plan quand il a fait don de ses œuvres et de ses collections pour la création d'un musée.

Il y a plusieurs choses assez cool dans ce projet : les œuvres ont été réinventoriées, restaurées, et quelque chose comme les deux tiers sont maintenant exposées, soit dans les collections permanentes, soit dans cette exposition. Et surtout, le catalogue et le projet de recherche ont été mis en ligne et on peut aller farfouiller dedans.

J'ai pu seulement parcourir assez vite l'exposition, je l'ai trouvée très jolie dans les choix de couleurs, tout est très clair (jaune, beige, blanc) et on ne se sent jamais enfermé alors qu'on est dans un truc sans fenêtres et un espace assez petit. L'exposition commence par une sorte de couloir où on parle un peu d'égyptomanie, il y a quelques aquarelles de Rodin, des tas de petits objets (amulettes, statuettes en bronze, etc.), des volumes de gravures et un écran avec quelques films (dont un extrait de l'ancêtre par Méliès de La Momie ).

L'exposition met ensuite en parallèle des œuvres égyptiennes, soit de la collection de Rodin, soit d'autres musées où parfois il a pu les voir, et des sculptures de Rodin. L'un des parallèles amusants est une statue-cube du musée du Louvre et un gros cube de marbre de Rodin avec une tête qui sort Et la dernière salle a bien évidemment une des stars comme pièce centrale, à savoir le grand Zazac :

(Une photo touitée par le musée, pour vous donner une idée.)

Il y a aussi un volet pédagogique, avec une mini salle sur les techniques, dans laquelle on voit une reconstitution de bas-relief faite par des élèves d'une école d'art et de design. Et un bout qui parle de la passion partagée pour l'Égypte de Rodin et Bourdelle, qui s'envoient des cartes postales et tiennent des comptes de quelles antiquités ils achètent à qui pour combien.

Ce que je trouve le plus étonnant, c'est le côté exhaustif de la collection de Rodin, peut-être pas au sens chronologique parce que j'ai l'impression qu'il y a plus d'œuvres relativement tardives (Nouvel Empire, troisième Période intermédiaire et Égypte grecque et romaine), mais surtout au sens des typologies. Il y a de tout : des amulettes, des statuettes en bronze ou en terre, des bas-reliefs, des modèles de sculpteurs, des masques de sarcophages, des vases canopes, des tissus coptes de toute beauté, des statues en pierre, un sarcophage peint, des morceaux de peintures murales, de la sculpture en relief, en creux, en relief dans le creux, peinte ou pas, etc. Je trouve ça assez étonnant. Il y a aussi des objets absolument exceptionnels et ça serait peut-être mon petit regret, genre j'aurais aimé un truc en néon qui explique au visiteur pourquoi c'est un truc de dingue que d'avoir un bas-relief de Ramsès Ier (qui a été pharaon pendant quoi, un an et demi ?)

Bref, c'était joli, ça m'a plu. Je trouve que c'est un peu le genre d'expo où on peut aller se promener, regarder sans forcément trop réfléchir à sa vie, et tout à coup se faire attraper par une tête sculptée dont la perruque a l'air faite de petites perles, ou un morceau de bas-relief où on voit une tunique très délicatement plissée.

Le site de l'exposition : https://www.musee-rodin.fr/musee/ex [...] ve-degypte
Le site du projet de recherche avec le catalogue en ligne : http://egypte.musee-rodin.fr/fr

Et il y a des trucs que Rodin a bien compris quant à la nature de l'art égyptien, en tout cas tel qu'on le voit aujourd'hui. Certaines œuvres égyptiennes ont été décrites comme « réalistes » par le passé, ou sont encore aujourd'hui interprétées comme telles, il suffit de voir les trucs putaclic genre « le visage du pharaon reconstitué par une IA d'après sa statue wolalaaa ». Or on sait, et on a des éléments objectifs pour prouver ça, que c'est faux, que les Égyptiens se représentent rarement, et c'est pareil pour beaucoup d'autres gens aussi

D'abord, on représente souvent l'idée qu'on veut donner de soi-même plutôt que soi-même, et ça tout le monde le fait, hein Louis XIV. Pour l'Antiquité, je pense aux « portraits » de généreux évergètes Romains qui se font sculpter vieux, ridés, avec des traits marqués, pour bien montrer qu'ils sont des mecs sérieux et qu'on la leur fait pas, à eux (mais ils ont parfois une vieille tête sur un corps d'Apollon tétons à l'air et c'est drôle ).

Et puis souvent l'art égyptien (et c'est pas le seul) fait du faux réalisme. On a des peintures d'oiseaux ultra détaillées, y a des ocelles sur toutes les plumes et tout, mais je suis sûre que si on cherche l'oiseau en question, il ne ressemblera pas à ça. Mais la peinture donne l'illusion du réalisme, quand on la voit, on reconnaît tout de suite et on se dit olala, quel souci du détail ma bonne dame.

Il y a une citation de Rodin dans la première salle de l'exposition, à côté d'une statuette en bronze de chat, où il dit que ce n'est pas la représentation d'un chat mais du chat, de tous les chats, et c'est vraiment ça. Je pense qu'elle vient de cet extrait, que j'ai trouvé sur le site du projet de recherche :

(Paul Gsell, « Auguste Rodin raconté par lui-même », La Revue, 1er mai 1906, p. 94.)

http://egypte.musee-rodin.fr/fr/ro [...] t-egyptien

Comme j'ai la flemme d'aller à Lens, j'ai visité l'exposition Champollion 1822. Et l'Égypte ancienne retrouva la parole (Collège de France, Paris, jusqu'au 25 octobre 2022).

C'est une petite exposition gratuite et accessible à tous. À une contrainte près : c'est du lundi au vendredi de 10h à 18h lol.

Ça se tient au sous-sol du bâtiment principal du CDF, dans quatre salles (l'espèce de foyer ouvert entre les auditoriums, deux petites salles à côté et un couloir. le thème est le déchiffrement des hiéroglyphes, pour célébrer l'anniversaire de la Lettre à M. Dacier dans laquelle Champollion a expliqué sa découverte, et qui est considérée comme le point de départ de l'égyptologie française, sinon de l'égyptologie en général, parce qu'on est modeste comme ça ici.

La première pièce présente un peu Champollion, parle de la légende autour du déchiffrement des hiéroglyphes : Jean-François qui entre en trombe dans le bureau de son frère, s'écrie « Je tiens l’affaire ! » et tombe dans les pommes d'épuisement. Il clamsera dix ans plus tard à un peu plus de quarante ans, d'épuisement dit-on et probablement d'un tas de maladies bizarres. Dans le premier espace d'exposition, on a surtout des objets qui montrent comment les égyptologues français ont été exposés aux hiéroglyphes : quelques stèles inscrites, des papyrus en plusieurs écritures, l'obélisque de la Concorde et bien sûr la Pierre de Rosette (moulage ofc).

Une petite salle présente ensuite les précurseurs de Champollion, avec le curieux destin des hiéroglyphes : au moment où la dernière inscription connue est écrite, cela fait longtemps que les Égyptiens ne pratiquent plus cette écriture, et on oublie à peu près ce qu'elle veut dire. Le seul vrai traité sérieux, d'un vieux Grec sérieux, n'est plus connu que par deux ou trois phrases citées dans un traité plus tardif. Et les traités plus tardifs, ooooh boy. On est dans le genre de science qu'on trouve aussi dans les bestiaires médiévaux : le gus qui écrit craque complètement son slip et écrit ce qui lui semble tenir debout mais sans source aucune. Les hiéroglyphes sont interprétés chacun comme un symbole de quelque chose, et l'égyptien est pensé comme une sorte de suite de symboles qui transcrivent des savoirs magiques (bon ça c'est pas faux, mais on a aussi beaucoup de textes sur Machin qui divorce de Truc et Bidule qui est pas venu bosser trois jours de suite parce qu'il a la gueule de bois, et combien de boisseaux de blé le temple de Muche-sur-le-Nil avait à l'inventaire de lundi dernier). Il y a des traités anciens et bien WTF, des gravures de Piranèse montrant des modèles de cheminées avec égyptiens torse poil et hiéroglyphes, et des textes des premiers à avoir essayé de déchiffrer plus ou moins méthodiquement, comme Athanasius Kircher au XVIIe siècle.

J'ai trouvé très bizarre le ton des panneaux une fois dans cette salle. Il y a une vitrine avec des trucs fantaisistes de Kircher, et entre autres une citation de gars des Lumières genre Diderot et d'Alembert, qui disent que les hiéroglyphes c'est bien un truc de primitifs qui n'avaient pas cette belle invention moderne que sont l'alphabet et les caractères, ho ho mon bon Monsieur. Et le texte du kakémono de l'exposition au-dessus dit qu'aujourd'hui « on ne peut que rire » des essais de Kircher et je trouve ça assez choquant à lire dans une exposition. J'ai l'impression de voir de la part du rédacteur exactement le même snobisme que de la part des Encyclopédistes cités dans la vitrine.

La salle suivante donne des explications sur comment Champollion a fait sa découverte, brièvement l'ouverture du département des Antiquités égyptiennes au Louvre, et le voyage de Champo (enfin !) en Égypte. Et, pour finir, un assez long couloir est consacré à l'après, en particulier, la création de la chaire d'archéologie au Collège de France pour Champollion, et la création de la statue par Bartholdi qui se trouve dans la cour du CDF. L'affiche des cours du CDF de l'époque est sympa, vous pouvez aller à un cours de biologie par Cuvier et un cours de physique par Ampère Quant à la statue, elle est l'objet d'une controverse ces derniers temps, qui a l'air de bien travailler les gens du CDF. Champollion est représenté l'air méditatif, le pied sur une tête de statue de Ramsès II. Ses opposants demandent qu'on la retire parce que ça se fait trop pas d'avoir le pied sur Ramsès II et que pour eux la statue représente la domination de la civilisation colonisatrice sur le colonisé. Ce n'est pas dit dans l'exposition, mais cette dernière insiste assez fort sur l'intention de Bartholdi (présenter Champollion comme Œdipe ayant vaincu le sphinx, ce dernier sous les traits de Ramsès II) et les bonnes intentions d'un Bartholdi égyptophile (j'aime bien les lettres de Bartholdi visitant l'Égypte et écrivant à sa maman). Le CDF consacre également une conférence à la statue la semaine prochaine, intitulée « La statue de Champollion au Collège de France : qu'a voulu dire Bartholdi ? » donc j'ai l'impression que c'est un sujet trendy

J'aurais dû prendre des photos, évidemment personne n'a vu cette exposition, donc je trouve pas de bonne photo des salles sur Internet.  Tant pis, vous aurez que stupid sexy Jean-François by Bartholdi.

Site de l'exposition : https://www.college-de-france.fr/champollion

Gallica a des exemplaires de l'Horapollon en ligne, on peut y lire des choses comme :  
 

 

 
(Spéciale Parisiens la deuxième.)

Ca c'est du CR, coco.  

Putain l'expo Munch à Orsay    
Faut que je la fasse, je sais pas quand je reviens à Pawiss, mais j'me la ferai !

Je crois que je vais plutôt aller voir les vaches, j'aime bien les vaches

Munch ça a l'air vraiment bizarre comme peinture.

Nous on a inscrit au programme Art déco France – Amérique du Nord à la Cité de l'architecture et Black Indians de la Nouvelle-Orléans à Branly.
 
Edit : et Rêve d'Egypte, aussi.    

Moi j'ai visité Chenonceau aujourd'hui, c'était super chouette, d'autant plus que je suis tombée sur les qualifs des championnats du monde d'art floral avec 4 MOF qui avaient décoré tout le château et qui faisaient des compositions dans la Galerie
Edit: j'essaie de faire un vrai post demain.

Expo « Les Choses - Une histoire de la nature morte » au Louvre

L’horreur sur le timing. J’étais à Paris ce week-end, ma femme et ma sœur voulaient faire un tour aux galeries Lafayette dimanche après-midi, je me dis que je vais en profiter pour aller tout seul voir l’expo qui, de toute façon, ne les intéressait pas. J’arrive au carrousel vers 15h et tente d’acheter un billet en ligne. Impossible, pas de résa disponible. Je chope la jeune fille à l’entrée de la file. Elle m’explique qu’il faut acheter un billet physique en passant par l’extérieur. Je ressors vers la pyramide : 1/2h de queue pour rentrer dans la billetterie. De là, 1/4h pour prendre un billet au distributeur. Puis  encore 1/2h de queue à l’entrée du hall Napoléon. Bref, ça m’a rafraichi la mémoire, le Louvre le WE c’est une erreur monumentale.

L’expo m’a beaucoup plu. C’est présenté chronologiquement, on fait un peu le tour du monde : une stèle égyptienne, quelques mosaïques de Pompéi, mais l’essentiel de l’expo c’est quand même beaucoup de tableaux européens chefs-d’œuvre du 16 au 20e siècle.

Au-delà de l’histoire pure et dure de la nature morte, j’ai bien aimé la volonté des commissaires d’exposition de chercher la représentation des « choses » dans des œuvres dont elles ne sont pas le thème central : les cartels nous invitent à nous arrêter sur le mobilier de la chambre d’une annonciation du 15eme, sur les accessoires qui ornent un memento mori en mosaïque, sur les objets posés sur la table d’une « Madeleine à la veilleuse » de  Georges de la Tour, sur le livre de comptes et les pièces de monnaie d’un collecteur d’impôt hollandais, …

A côté de ça, bien sûr, on retrouve de magnifiques natures mortes dont les compositions me laissent sans voix, en bon incapable et ignorant que je suis, dans les marqueteries de la renaissance, dans les flamands du 16eme, dans Van Gogh, dans Gauguin…

Un excellent souvenir, un peu confus, j'ai acheté le catalogue pour remettre de l'ordre dans tout ça !

Quelques photos persos (cliquables, pour ceux qui veulent) et texte des cartels histoire de faire un gros pavé :

Italie, Pompéi
Memento mori,
1er siècle avant notre ère
Mosaïque
Naples, Museo Archeologico Nazionale di Napoli, 109982
Cette mosaïque décorait la table d'un triclinium de jardin (salle de réception) d'une demeure de Pompéi. L'emplacement étonne si l'on considère de prime abord ce crâne terrible, ce papillon qui le soutient, une image de l'âme. Mais cette vanité originelle devait justement inviter au carpe diem, jusqu'au jardin, qui rappelait que la vie n'a qu'un temps, que tout passe, fuit et meurt, que l'on soit puissant ou faible, pauvre ou riche - figurent ainsi les attributs du prince (sceptre, diadème, manteau de pourpre) et le bâton, la besace et le haillon d'un mendiant, mis en balance après la mort.

Attribué à Fra Vincenzo Dalle Vacche (Vérone, vers 1446? - 1531 ou 1532),
dit Vincenzo da Verona
Armoire avec attributs scientifiques et musicaux, Padoue, entre 1520 et 1523
Panneau en noyer et cadre en chêne, marqueterie d'alisier, buis, chêne chêne des marais, cyprès, érable, houx, noyer, olivier, orme, peuplier tremble, aubier de prunus, nerprun
Paris, musée du Louvre, département des Objets d'art, OA 7822
Cette représentation d'armoire ouverte pourrait avoir été destinée à orner le siège de l'évêque, à San Benedetto Novello de Padoue. La maîtrise virtuose de la technique de la marqueterie de bois permet à Dalle Vacche de créer l'illusion d'objets réels dans une composition complexe : des instruments scientifiques (sphère, quadrant, traité d'astrologie) voisinent avec des objets liés à la musique, dont une lyre à bras hors d'usage. L'ensemble renvoie à la vanité des choses humaines, des prétentions scientifiques, des plaisirs, toujours en péril de finir, comme l'homme de mourir.

Frans Snyders (Anvers, 1579 - Anvers, 1657)
Nature morte aux légumes,
vers 1610
Huile sur toile
Karlsruhe, Staatliche Kunsthalle Karlsruhe
CCO Staatliche Kunsthalle Karlsruhe.
Peinte vers 1610 par l'artiste flamand baroque Frans Snyders, élève de Pieter
Brueghel le Jeune et de Hendrick van Balen, cette Nature morte aux légumes présente en gros plan la récolte d'un couple de paysans renvoyés, eux, en minuscule dans le lointain. Les producteurs sont condamnés à l'état subalterne alors même que ce sont eux qui travaillent la terre afin de produire des marchandises à vendre. Le chou, le cardon, le melon ou les carottes forment une montagne de choses qui se déverse sur nous comme pour annoncer le règne des choses qui prennent le dessus en occupant la scène principale.

Marinus van Reymerswale (Reimerswale, vers 1490 - Goes, vers 1546)
Le Collecteur d'impôts
Huile sur bois (chêne) Paris, musée du Louvre, département des Peintures, RF 1989 6
Cette œuvre développe la figure du peseur d'or, née au milieu du 15e siècle. Marinus van Reymerswale peint désormais un collecteur d'impôts, sans doute Cornelis Danielsz, maire de Reymerswale. À ses côtés, l'homme à la coiffe verte manifeste sa cupidité. L'artiste dénonce ainsi l'appât du gain, également dans l'association des deux hommes avec les pièces de monnaie, qui les définissent dans la société par rapport aux pauvres. De ce point de vue, l'argent, le livre de comptes, les lettres de créances expriment des convoitises, les mentalités de l'époque, sa violence.

Franciscus Gijsbrechts (Anvers, 1649 - Anvers, après 1677)
Vanité, vers 1670?
Huile sur toile Strasbourg, musée des Beaux-Arts, 44.2004.2.3
Gijsbrechts agence ici les attributs des arts et de l'érudition, des plaisirs terrestres, des distinctions et des médailles. Au milieu, le crâne rappelle que toute chose, à commencer par l'homme, est vouée à disparaître. Rien, en effet, ne dure en ce monde, pas même le pouvoir : le mot << Caerel », sur le document au premier plan, évoquerait Charles Ier d'Angleterre, renversé et décapité en 1649. Au-delà de ses conceptions spirituelles, le pessimisme de Gijsbrechts pourrait ici tenir au fait qu'il aurait peint cette vanité durant son séjour à Leyde, en pleine guerre de Hollande (1672-1678).

Vincent Van Gogh (Groot-Zundert (Pays-Bas), 1853
Auvers-sur-Oise, 1890)
La Chambre de Van Gogh à Arles, 1889 Paris, musée d'Orsay, RF 1959 2
Huile sur toile
Pour Van Gogh, sa chambre de sa maison jaune, à Arles, devait être très simple et "vide", comme un intérieur japonais. Il détestait les choses de la bourgeoisie, l'accumulation des bibelots, source de confusion mentale. Il lui fallait de l'ordre, et ce tableau devait créer les conditions du repos, une sorte d'asile de paix, avec juste les choses nécessaires, où calmer la tête et l'imagination. L'artiste devait tenir à cette projection mentale rassurante, qui le dépeint en creux : la première peinture de cette chambre (1888) ayant été endommagée, il la refit en effet deux fois (1889).

Paul Gauguin
(Paris, 1848-Atuona, îles Marquises, 1903)
Mandoline et Pivoines de Chine,
1885
Huile sur toile
Paris, musée du Louvre, département des Peintures, MNR 219, en dépôt au musée d'Orsay
Gauguin aimait jouer de la mandoline qu'il a représentée au pied d'un vase noyé sous un bouquet de pivoines. Il peint ici sans doute son intérieur, au retour de Copenhague, où les choses évoquent la vie bourgeoise de celui qui fut courtier en Bourse.
Achetée en février 1941 au marchand Étienne Bignou par le Kaiser-Wilhelm Museum (Krefeld), cette œuvre, apres la guerre, fut confiée aux musées nationaux sous l'acronyme MNR 219, qui figure au dos du tableau. Dans l'attente de son éventuelle restitution, elle n'est donc pas inscrite à l'inventaire des collections nationales.

Quel CR de qualité, merci beaucoup !

C'est cool comme idée d'attirer l'attention sur les détails ou les objets « secondaires ». En plus il y a parfois des tableaux qui sont censés avoir un sujet mais à l'arrivée les peintres sont juste là pour faire les fous avec un paysage géant ou des étagères pleines de bibelots méga détaillés (kikoo les peintres flamands).

Edit : la vanité de Gijsbrechts là et tes photos sont impec'.

Wow le CR et chapeau les photos.  

Oui merci, c'est sympa. La mosaïque romaine est tellement pleine de symboles glaçants, on dirait presque une carte de Tarot !

 
Je vais souvent au Louvre et je ne comprends pas trop ton problème pour acheter un billet.    
Déjà il ne faut pas faire la queue à l'extérieur devant la pyramide, mais rentrer directement depuis le métro. Il y a beaucoup moins de queue.  
 
Sinon le Dimanche c'est blindé, et même les jours de la semaine il y a énormément de monde avec le retour des touristes étrangers. J'ay suis allé plusieurs fois pendant le Covid, et y'avait quasi personne, même pas de queue pour entrer. 10 personnes devant la Joconde !  
 
Sinon merci pour le CR, mention spécial à la chambre de VG que j'adore.  

Pour ceux qui ont raté la FIAC Paris+, le Salon de Montrouge se visite jusqu'au 1er novembre (pré-Covid c'était en mai).
Moins d'artistes qu'avant et beaucoup d'installations, ce que je n'aime guère...
J'ai juste été frappé par des dessins utilisant le sang de l'artiste !  
 
https://www.lequotidiendelart.com/a [...] 3%A9e.html

Merci, je suppose que l'expo du Louvre montrait des trompe-l'oeil du 17eme siècle ?
 
https://fr.wikipedia.org/wiki/Trompe-l%27%C5%93il

Dernière semaine des nominés au prix Ricard à la Fondation Pernod Ricard à Saint Lazare (avant il était rue Royale). L'artiste qui a gagné le prix, c'est ma pote  
Bientôt le prix Marcel Duchamp pour elle j'espère  
Le site qui montre rien, mais voilà quand même le lien https://www.fondation-pernod-ricard [...] 452?page=1

Pour l'expo sur les Choses au Louvre, merci le CR et franchement la marqueterie de Fra Vincenzo Dalle Vacche, c'est kkchose !
   

Merci pour vos retours sur mon CR
 
Puisque vous avez été assez polis pour ne pas vous plaindre du pavé, je recommence  

« Dialogue Claude Monet - Joan Mitchell » à la Fondation Louis Vuitton jusqu’au 27-02-2023
 
Pour moi, c’était à la fois une découverte du lieu de la Fondation Louis Vuitton, et de l’œuvre de Joan Mitchell. Je ne m’étend pas sur l’architecture exceptionnelle du bâtiment, ses splendides terrasses extérieures et ses salles monumentales, ce n’est pas le sujet du jour. Juste une parenthèse pour préciser que, pour un béotien comme moi, plus habitué des musées hébergés dans des bâtiments d’avant XXeme, les salles paraissent extrêmement neutres (j’ai presque envie d’écrire « froides »). Evidemment, on me répondra que cette neutralité permet d’optimiser l’accrochage (c’est comme ça qu’on dit ?) et de ne pas polluer l’attention du spectateur avec l’architecture intérieure. C’est tout à fait vrai.
 
Il y a en réalité deux expositions : On commence par une rétrospective de Joan Mitchell (1925-1992). J’ai la culture artistique d’une huitre (je me soigne, j’ai lu le Gombrich), et je connais encore moins l’art abstrait que tout reste. J’ai donc beaucoup aimé les mini-visites guidées d’environ 20mn, quasiment dans chaque salle, et qui démarrent toutes les 1/2 heures. Excellent travail de vulgarisation : contextualisation historique, démarche générale de l’artiste et son évolution, grille de lecture des œuvres principales, anecdotes,… Une profusion de tableaux (environ 50) sur 1000 m2 : on ne se marche pas dessus, la fréquentation était raisonnable (après, j’y suis allé lundi vers 12h00 ; probablement pas la période d’affluence maximale).
 
Les mini-visites sont également organisées pour la deuxième partie de l’expo, qui rapproche le « Monet de la fin » de Joan Mitchell. La grande idée que j’en retiens (les experts du topic me corrigeront) est que (i) la fin de l’œuvre de Monet introduit l’art abstrait, avec des techniques impressionnistes qui se détachent de plus en plus de la représentation du sujet paysager sans s’en affranchir complètement (« On dit que « Je suis parvenu au dernier degré d’abstraction et d’imagination allié au réel » » - Claude Monet), tandis que (ii) Mitchell, tout en peignant des toiles abstraites, conserve des couleurs, des formes, qui permettent de suggérer un sujet représenté. (« Ma peinture est abstraite, disait l’artiste, mais c’est aussi un paysage » - Joan Mitchell). En ce sens, ils peuvent tous les deux être rattachés à la notion d’ « impressionnisme abstrait », de peinture au « feeling », sur des tableaux souvent monumentaux, d'immenses diptyques ou triptyques,...
 
Beaucoup de plaisir et de sensations agréables pour moi pendant cette visite, même si l’art abstrait n’est pas celui qui me touche le plus. Madame gusano a beaucoup aimé, également. Mes deux ados (15 et 17 ans) aussi. Surtout les crayons de papier Fondation Louis Vuitton (2 € pièce) que je leur ai acheté en même temps que, pour moi, le catalogue de l’expo (39,95 € pièce).
 
Quelques photos persos (cliquables), pas nécessairement choisies pour illustrer mon pavé au dessus, et quelques textes des cartouches ou du catalogue :
 

NO ROOM AT THE END
1977
Joan Mitchell
 
 

CLAUDE MONET
Iris jaunes, 1914-1917
Le thème des champs d'iris jalonne toute la carrière de Monet. Cette œuvre se distingue par sa composition singulière : le point de vue se situe en contrebas, créant une densité et une monumentalité que n'autorise pas la vision en surplomb. La verdure jaillissante domine cette composition, parsemée de quelques touches jaunes qui laissent deviner les fleurs des iris. Des nuages blancs sur un ciel d'azur renforcent la luminosité de l’œuvre.
 
 

Joan Mitchell, South, 1989
Cette toile est un hommage à Cézanne que Mitchell a regardé tout au long de sa carrière, admirative de sa façon de travailler par touches pour construire ses paysages. Ici, les gestes se fondent dans des monticules discernables surmontés de sommets peu structurés, écho au premier plan rocheux de la montagne Sainte-Victoire, sujet de prédilection du maître d'Aix. Mitchell a peint le sommet deux fois, répétant ou échangeant les couleurs, comme si elle offrait deux vues du même sujet - peut-être à des moments différents de la journée tout en joignant très légèrement les deux panneaux par des traits carmins qui viennent à la fois agiter la peinture et la structurer. South est une leçon de peinture à ciel ouvert. En comparant les deux panneaux l'œil peut suivre le dialogue intérieur de l'artiste, sa manière d'amener la couleur vers l'avant tout en maintenant la lumière, notamment par l'usage du blanc.
 
 

Monet, La Maison de l'artiste vue du jardin aux roses, 1922-1924.  
Huile sur toile, 81 x 92 cm. Paris, musée Marmottan Monet
À la fin de sa vie, Monet consacre enfin une suite de toiles à la maison de Giverny. Peinte depuis l'angle sud-ouest de la propriété, cette suite laisse apparaître la façade recouverte de roses et de clématites à gauche et à droite, un bosquet de verdure marquant l'entrée du jardin de fleurs, dit aussi Clos Normand. L'ensemble est entrepris à l'automne 1922. Monet est alors atteint de la cataracte et ne perçoit que les tonalités rouges, vertes et jaunes, d'où sa palette. La maladie explique également l'intensité des jaunes, Monet ne percevant plus que la lumière et le mouvement de l'oeil droit. Il en ressort une composition dont la portée dramatique n'est pas sans rappeler celle de certaines œuvres de Joan Mitchell
 
 

JOAN MITCHELL
Sans titre | Untitled, [1970] Huile sur toile | Oil on canvas
Collection particulière | Private collection
Cette œuvre est proche du tableau La Ligne de la rupture, qui fait référence à un poème de Jacques Dupin, daté de la même époque. La poésie a toujours été pour l'artiste une source d'inspiration et d'énergie créatrice. L'art poétique, tout comme la peinture, lui permet de retranscrire la vérité de ses « feelings » (sentiments).
La toile se compose de deux masses distinctes, bleu et rouge, jouant d'aplats transparents dilués à la térébenthine et ponctués de touches finales d'orange vif. Les variantes de la surface entre chaque couche de peinture, l'importance de la translucidité ainsi que les contrastes de couleurs font vibrer la toile et accentuent sa sensualité.
 
 

CLAUDE MONET
L'Agapanthe, 1915-1926 Huile sur toile | Oil on canvas
The Cleveland Museum of Art, Cleveland, John L. Severance Fund Saint Louis Art Museum, Saint Louis, The Steinberg Charitable Fund
The Nelson-Atkins Museum of Art, Kansas City, Purchase William Rockhill Nelson Trust
Le triptyque de L'Agapanthe, qui occupe Monet au cours de la dernière décennie de sa carrière, fait partie du groupe des Grandes Décorations (1914-1926) réunissant quarante et un panneaux. Monet n'a cessé de modifier sa composition, qui révèle huit couches de peinture et dont l'évolution est documentée par une série de photographies. L'œuvre est animée par une palette richement nuancée, faite de tons rose, pêche, lavande, bleu-vert et rouge carmin, ne faisant référence ni aux berges de l'étang ni à une ligne d'horizon, ce qui contribue à sa dimension abstraite. Le tiers supérieur est dominé par des tonalités bleues et violettes qui évoquent le reflet du ciel et des nuages, tandis que les deux tiers inférieurs jaune-vert font fleurir à la surface les feuilles et les herbes de l'étang peu profond. Le triptyque était réservé pour l'hôtel Biron, premier lieu destiné à accueillir les dernières œuvres du peintre.
L'Agapanthe a joué un rôle majeur dans la redécouverte des œuvres tardives de Monet aux États-Unis. Exposé en 1956 à la galerie Knoedler à New York, il connaît un succès retentissant : chaque panneau de L'Agapanthe est acheté par un musée américain entre 1956 et 1960- le Cleveland Museum of Art (panneau de gauche, en 1960), le Saint Louis Art Museum (panneau central, en 1956) et le Nelson-Atkins Museum of Art (panneau de droite, en 1957).
 
 

Saule pleureur, 1921-1922. Huile sur toile, 116 x 89 cm.
Paris, musée Marmottan Monet, legs Michel Monet,
Œuvres très rares dans la production de Monet, elles dérogent au plan initial du peintre, qui avait envisagé une composition plus panoramique et descriptive-construite avec des arbres à gauche et un bassin à droite. En optant pour un cadrage très serré autour de l'arbre, il donne une dimension sculpturale et épique au motif du saule dans une symphonie bruyante. La gestualité débridée confère une force expressionniste rare à ces compositions. Depuis que ces œuvres sont accessibles au public, elles ont régulièrement retenu l'attention des artistes abstraits. Pour sa part, Ellsworth Kelly les a découvertes en 1952 à Giverny lors de sa visite.
 
 

Tilleul, 1978. Huile sur toile, 240 × 179,7 cm.
Les variations sur le thème du tilleul évoquent l'arbre qui se trouvait dans la propriété de Mitchell à Vétheuil. Elle le saisit le plus souvent dans sa période automnale. Plus qu'une représentation fidèle, ces variations sont pour l'artiste une manière de s'imprégner des formes dessinées de son jardin. La toile est construite autour d'un axe central, dans un cadrage vertical, seule une partie du tronc suggérant un plan rapproché d'arbre. L'essentiel du tableau est traversé de lignes blanches, bleues et noires qui forment un tout inextricable et dont les lignes courbes évoquent des branches.
La simplification du motif, de la palette et de la composition ainsi que la liberté de la touche rejoignent la série des Saules pleureurs de Claude Monet, chefs-d'oeuvre de la fin de sa vie (Saule pleureur, 1920-1922, musée d'Orsay).Merci

Sur un topic Kulturel, manquerait plus que l'on se plaigne de longs CR illustrés.
 
Je n'ai toujours pas fait le CR de l'expo Chris Ware et la motivation n'est plus trop là puisque l'expo est finie. Par contre, je ferai un CR de l'expo Black Indians de la Nouvelle-Orléans à Branly que l'on est allés voir hier et que l'on a adorée. J'attends juste le catalogue qui est très beau mais coûte bonbon et que je préfère prendre dans une certaine librairie où j'ai une remise conséquente. En attendant, grosse recommandation pour ceux qui seraient intéressés par le sujet, après avoir vu la série Treme ou pas, et plus généralement par l'histoire de la Louisiane depuis le 17ème siècle et ses liens étroits avec l'esclavagisme. Ou simplement pour les costumes incroyables et le travail de broderie de perles. En avant-goût du CR à venir :
 

 

 

Complètement dingue ces derniers CR et complètement dingue ces visuels, surtout ceux de l'Expo de Branly, ça frétille de partout et moult détails c'est fou.

Pour Monet / art "abstrait" ce que j'avais lu aussi c'est qu'après les séries des cathédrales de Monet, t'es vraiment au top de ce que peut raconter la peinture. On pourra pas faire mieux.
Fallait changer complètement de direction.

Personne n'est allé voir l'expo sur Venise ? Si oui ça vaut le coup ?

Venise révélée au Grand palais immersif ? Madame y est allée avec sa fille. Moi pas parce que je craignais que ce soit la même chose que l'expo Pompéi d'il y a 2 ans, bien ringarde et sans intérêt. CR oral de madame à son retour : sans intérêt et bien trop cher pour ce que c'est. Je suis sûr que j'aurais été du même avis, j'ai bien fait de rester jouer à ESO à la maison.

Merci pour ces CR super chouettes  
 

 
En art contemporain, à un moment donné on parlait d'une esthétique « white cube » (cube blanc) parce que des galeries se sont mises à présenter les œuvres sur des murs blancs dans des pièces blanches, pour les raisons que tu décris. Ça a fini par devenir une sorte de norme, quand on va à Pompidou par exemple il y a des expositions sur des cimaises blanches sous le plafond à tuyaux, c'est marrant  
 
À l'opposé, dans les bâtiments à l'ancienne, il y a une mode ces dernières années d'un retour aux peintures de couleurs vives et/ou sombres et j'aime beaucoup ça. On a eu une période « je colle des tableaux sur mes murs beiges » et je trouve que ça desservait pas mal les œuvres, ce genre de trucs arrive à rendre terne les Noces de Cana bordel. Là on trouve des trucs sur des murs bleu foncé, bordeaux, vert prairie, jaune d'ocre dans les expositions de peinture XIXe, je surkiffe.  
 

 
J'en doute mais de toute façon, les commissaires d'exposition sont censés s'adresser à un public large en général, donc voilà hein, quand on sait pas des trucs ils sont un peu censés nous les expliquer, c'est leur job  
 

 
Ça me paraît une super idée !
 
Merci pour les photos encore aussi. Je trouve intéressants les gribouillis de saules de Monet, ça me rappelle l'exposition au musée Gustave Moreau sur l'apparition (ou pas, c'était le débat justement) de l'abstraction chez ce peintre. C'était plein de tableaux qui partaient d'un sujet mais devenaient des taches de couleur floues, des traits qui juraient les uns sur les autres, avec des couleurs marquées comme ça.  
 

« Ébauche » lol
 

 
Le niveau de DÉTAIL

 
Ah merci tiens, je me posais la question. Quand on met l'étiquette « immersif » c'est rarement une bonne nouvelle. Y a vraiment de l'immersif dedans, ou bien on te projette une vidéo au mur et salut ?

Zéro immersif, que de la vidéo sur les murs, salut et merci pour vos 16 €.

Zut, doublon.

Oui mais Venise.
Je suis grave en manque de Venise. Faut que je me fasse des piqûres de rappel.

J'étais à un appel à candidature (21 mois de résidence mission à Créteil, thème imposé "sport & création) de me casser l'année prochaine avec épouse et enfant sur une île en Grèce ou à Venise pour une année complète en congé sans solde.
Pas de bol, on a gagné l'appel à candidature
Donc pas d'exil déconnecté du monde, et 21 mois à bosser Créteil à la place pour un salaire misérable

 
Tu peux toujours aller traîner à Cognacq-Jay et bavouiller sur la petite pièce où ils ont des Canaletto et des Guardi, c'est très mignon et tu peux te la ouèj riche bourgeois@1775.

J'ai été la voir.

C'est bof.
C'est sympa car ça permet de se remémorer des souvenirs de la visite de la ville, mais c'est le seul intérêt.

A venir pour les Lorrains :

Exposition "Architectures Impossibles" - musée des Beaux-Arts de Nancy du 19 novembre 2022 au 19 mars 2023
Comment l’architecture, gouvernée par des règles strictes et des dogmes intangibles, pourrait-elle être impossible ? Partant de cette apparente contradiction, l’exposition kaléidoscopique présentée au musée des Beaux-Arts du 19 novembre 2022 au 19 mars 2023 explore les multiples voies empruntées par les artistes, de la Renaissance à aujourd’hui, pour faire « déraisonner » l’architecture.

site du musée (quelques visuels de l'expo disponibles) : https://musee-des-beaux-arts.nancy. [...] 3e8dd147cd

J'y serai le 24 novembre (visite privée et cocktail )... Ca fait 10.000 ans que je n'ai pas fichu les pieds au musée des Beaux-Arts de Nancy, une belle occasion de faire un tour de la place Stan'. Je vous ferai des photos, promis

Ah oui ça serait cool de nous mettre quelques photos, ça m'intéresse

C'est top ça !
Le dossier presse est parfait  
On attend le catalogue maintenant.
J'adore y retrouver des cénotaphes entraperçus à l'expo Globes à la maison de l'architecture (cette expo était tellement géniale et le catalogue aussi   )

Et voilà, les activistes ont sévi à Orsay mais sans succès....  
Qu'a donc fait ce pauvre Van Gogh, il n'avait pourtant pas de yacht personnel ?
 
https://www.leparisien.fr/paris-75/ [...] IS6ERU.php

Ils font ce que fait Sardine Ruisseau : du sensationnalisme pour pousser leurs agendas politiques respectifs, qu'ils soient fondés (ici l'écologie) ou non.
On verra de plus en plus de peintures aspergées de flux diverses ou de routes bloquées.
L'inconvénient, c'est que ça va renforcer les contrôles aux musées principaux donc on attendra encore plus, vu que tout le monde ne consentira pas à se faire fouiller.

Pour revenir au sujet du topic, je vais faire un petit tour, mercredi ,au hall Saint-Pierre (expo sur les dessins).

"De l'argentique à l'iconique"  - de 1850 à nos jours - Galerie Ellia du 26 octobre au 5 novembre 2022 (oui, ça fait court   ). Entrée libre, c'est une expo-vente aux enchères. https://showcase.afp.com/pages/pati [...] index.html
 
200 beaux tirages grand format dont beaucoup de photos des années 40 (et beaucoup de Paris ). Instants historiques ou vie quotidienne, personnages célèbres et foules d'anonymes, une chouette expo si l'on passe dans le coin.
 
L'AFP a été créée en 1944, continuation de l'agence Havas qui avait été créée en 1835. Forcément, ils y a de la matière. Dixit le lien ci-dessus, ses "armoires métalliques renferment plus de 6 millions de documents argentiques, dont 350 000 plaques de verre".
 
Dans les années 30, on jouait au motoball    
 

Carrément chouette, je confirme.

Musée de la BNF - https://www.bnf.fr/fr/le-musee-de-la-bnf#vignette-a5 Visite libre ou guidée. Il y a 2 visites guidées. L'une est axée sur le lieu, son histoire, son architecture, et traverse toutes les salles publiques et pas seulement muséales. Pour modérer les nuisances occasionnées par ces visites dans les salles d'études, il y en a très peu et tous les créneaux sont déjà blindés jusqu'en janvier.
 
L'autre se limite aux salles muséales et la présentation par une conférencière d'une sélection parmi les nombreuses pièces exposées, avec tout de même un peu d'histoire du lieu et des collections. C'est celle que l'on a faite, d'une durée d'1h30 que l'on n'a pas vue passer. La conférencière était super, on a été scotchés du début à la fin. On s'était inscrits avant-hier pour une visite hier, et on aurait même pu prendre nos billets 10 minutes avant le début de la visite, il restait encore des places (bon, un jeudi à 11h, aussi. Je garantis pas que la visite de samedi après-midi sera aussi facile ).
 
Les travaux ont duré 11 ans mais ça valait le coup. Ce qui étonne tout de suite, c'est l'étendue des collections. On est à la BNF, on s'attend à voir surtout des livres et manuscrits. Même si l'on sait qu'il y a aussi pléthore de gravures, dessins et photos, de monnaies et médailles, on ne s'attend pas à voir autant d'objets de toutes sortes et de toutes époques (enfin je dis "on", mais je suppose que certains le savaient déjà je vois d'ailleurs que Biez avait évoqué les vases grecs dans les anciennes salles riquiqui d'avant la restauration).
 
Pas de catalogue, juste une pauvre revue imprimée sur papier journal : les documents présentés vont en grande partie tourner tous les 4 mois (donc en janvier pour ceux visibles en ce moment), à l'exception des pièces qui ne craignent pas la lumière. Les vases, les bijoux ou l'argenterie seront là à demeure mais tout les supports fragiles, spécialement les papiers/parchemins/papyrus retourneront dans les réserves. Avec un fonds de 40 millions de documents, peu de chances de revoir de son vivant une pièce exposée cette année.  
 
Le parcours est chronologique. Dans la première salle, on peut admirer entre autres le "caillou Michaux", premier document épigraphique en cunéiforme parvenu en Europe, trouvé en Irak en 1786. C'est un kudurru, une charte de propriété (la donation d'un terrain d'un père à sa fille) de Babylone, règne de Marduk-nadin-ahe, 1100-1083 av. Djizeusse (prévenu qu'il n'y avait pas de catalogue d'expo, j'ai pensé à photographier une grande partie des cartels ).
 

 
Il n'y a que celui-là dont j'ai oublié de photographier le cartel et il ne faisait pas partie des documents commentés par la conférencière donc on va espérer que ça dit quelque chose à Biez pour nous éclairer. Je peux juste dire que c'est du papyrus, duh.
 

 
Un beau médaillier à panneaux de laque de Coromandel. Les panneaux sont fin 17ème début 18ème et sont Made in China (déjà, oui ) et la bâti a été fait à Paris en 1730. Ce n'est pas visible sur ma photo, mais l'un des panneaux de côté a été monté à l'envers. Comme quoi avant Ikéa on avait déjà des problèmes avec les notices de montage.  
 

 
Le trésor de Berthouville (Eure), découvert en 1830 par un pécore dans son champ ("oh de la vaisselle !" ). Creuser révéla un sanctuaire gallo-romain consacré à Mercure. Ce sont des chefs-d'oeuvre de l'argenterie romaine et gallo-romaine, des offrandes au dieu, datées du 1er au 3ème siècle.  
 

 
J'étais fasciné enfant par les vases grecs ocre et noir. J'en ai vu depuis des blindes un peu partout, de Londres à Athènes, mais ils me font toujours autant rêver. Excellente surprise, donc, que cette salle splendide dédiée à la Grèce antique.
 

 

 

 

 

 

 
Ce vase énorme servait à mélanger l'eau et le vin.
 

 
Un noble du Samnium, dans le sud de l'Italie (340-200 av. Jean-Claude)
 

 
L'épée de Boabdil. Poignée et fourreau vers 1480 à Tolède, lame de Bavière du 16ème siècle.  
 

 
Olifant en ivoire de la chartreuse Notre-Dame de Portes (région de Salerne ou d'Amalfi) 1050-1150. Le sud de l'Italie était à l'époque sous domination normande, à la croisée des mondes musulman, byzantin et normand. Si mes souvenirs sont exacts (mais ils ne le sont presque jamais   ), c'est à cette époque que les arabes ont introduit en Sicile les pâtes de blé dur dont le succès ne s'est jamais démenti.    
 

 
Des camées en veux-tu en voilà.
 

 
Médaille de Louis XIV avec sa chaîne. Rien que de l'or, on va pas lésiner. Réalisée par Jean Varin qui était le grand médailleur du début du règne de Louis XIV et offert à Jean-Théobald de Reinach-Hirtzbach, un noble d'Alsace, en remerciement de son ralliement à Louis.
 

 
Trône dit "de Dagobert" (fin 8ème-début 9ème siècle) sur lequel ce dernier n'a sans doute jamais posé ses fesses, avec ou sans culotte à l'envers mais dont la valeur symbolique a poussé plusieurs rois à "asseoir leur pouvoir" en pratiquant avec ce siège une récupération éhontée du nom de l'illustre ancêtre (l'expression viendrait de là, me dit wikipedia, tandis que madame me souffle à l'oreille qu'il ne faut pas confondre s'asseoir sur le trône et aller faire popot).
 

 

 
Un magnifique échiquier dit "de Charlemagne" (qui est mort deux siècles avant l'introduction des échecs en occident, mais on n'était pas à une attribution apocryphe près, à l'époque). Sud de l'Italie, 1080-1100. En ivoire, bien sûr, et on y discerne encore quelques rares traces d'or et d'argent ainsi que les couleurs rouge et noir. C'est l'une des premières apparitions de la Reine qui remplace le Vizir arabe, le glissement d'un jeu de stratégie militaire indien et musulman vers un jeu courtois occidental.
 

 
Dans la même vitrine, un "ongle de griffon", en fait une corne à boire de bison (qui en Europe est devenu aussi rare que le griffon   ), 1125-1150. Tous les ans, elle servait de mesure-étalon à la "pinte de Saint-Denis" qu'elle fixait à 1,45l de pinard.
 

 
On arrive dans la galerie Mazarin, superbement décorée avec son plafond peint de 280m² qui illustre les Métamorphoses d'Ovide avec plein de personnages qui étaient pour l'essentiel à poil mais qui ont ensuite été recouverts de "voiles de pudeur". L'ultime couche de pudibonderie date des années 70. Oui, les notres. Autant pour la libération sexuelle post-soixante-huitarde. Quelques-uns de ces voiles ont été retirés lors de la restauration de ces dernières années mais la plupart ne peuvent plus l'être sans dégâts.
 

 

 

 
Le "Grand camée de France" (vers 23). le plus grand connu au monde, rien que ça. Je pouvais pas m'approcher plus. Au centre, Tibère et sa famille, le monde des vivants triomphants (tout à gauche, est représenté Caligula enfant), en haut le monde des morts héroïsés, en bas les vaincus.
 

 
Si à 40 ans t'as pas ton évangéliaire relié en or massif incrusté de pierres précieuses, t'as raté ta vie (ou au moins ta carrière dans le clergé). Ils sont énormes, je dirais dans les 40cm de haut.
 

 

 

 
Un psautier, vers 1230, sans doute celui de Blanche de Castille.
 

 
Celui-là je sais plus mais popopo y'a du boulot.
 

 
 
Des bibles de Gutemberg, on en a vu plusieurs fois, à Annecy comme à New York, mais celle-ci est l'une des 4 seules connues au monde à être complète et imprimée sur velin. Après l'impression, on repassait le tout aux enlumineurs pour pas que le client trouve cette fabrication industrielle trop cheap.  
 

 
 
Catherine de Médicis en veuve par Clouet. J'adore Clouet.  
 

 
Louis II d'Anjou par Barthélemy d'Eyck.
 

 
Un globe céleste de 1693. J'ai longtemps rêvé en vain d'avoir un globe de ce type chez moi.    
 

 
L'image se passe de commentaires, tout le monde aura reconnu une sphère armillaire géocentrée.    Vers 1770
 

 
Le manuscrit de Don Giovanni de la main de Mozart (je sais qu'il y a des amatrices d'opéra qui traînent sur ce topic) suivi de la partition autographe de la Symphonie fantastique de Berlioz.
 

 

 
 
Le manuscrit de Notre-Dame de Paris. En haut des pages, chaque ouvrier qui composait le texte pour l'impression ajoutait son nom, sans doute pour se souvenir de ce qui avait été fait ou pas et qui l'avait fait. Totor piqua une crise en voyant que l'on avait salopé son manuscrit et réquisitionna sa femme : désormais, elle copierait tous ses textes pour garder l'original à la maison, loin des pattes sales d'ouvriers irrespectueux.    
 
Hugo a légué de son vivant tous ses manuscrits à la BNF.
 

 
Méphisto dans les airs, l'une des 17 lithos de Delacroix pour illustrer le Faust de Goethe.
 

 
Un immense et splendide plan de Paris de 1789
 

 
Des affiches bien connues mais là ce sont les tirages d'origine.
 

 
La tour (1925) par Robert Delaunay
 

 
"Intérieurs parisiens, début du XXe siècle : artistiques, pittoresques et bourgeois". Un album de 58 photos conçu par Atget pour la BN. Chaque intérieur, celui de l'artiste dramatique, de la rentière, de la modiste, du financier ou de l'ouvrière, devait fournir des documents sur le décor contemporain aux professionnels, aux musées et aux bibliothèques.
 

 
 
Costume de coryphée pour l'Agamemnon d'Eschyle dans une adaptation de Mnouchkine en 1990, avec lequel je termine cette petite sélection.
 

 
 
Après ça, on est allés faire un tour dans la Salle ovale, une petite révolution à la BNF puisqu'ouverte à tous, grauitement, sans avoir à montrer patte blanche. Des gens lisant des BD (très belle sélection, d'ailleurs) affalés dans des fauteuils, ça contraste avec la solennité du lieu.
 

 

 

 

 
Voilà, c'était génial, on y reviendra en janvier.  

Haha je l'savais
Pour l'avoir visité du temps des deux salles à moquette triste, je me disais qu'il y avait un sacré potentiel dans de vrais locaux et avec de la vraie place et des vrais moyens.

Tout ce que tu as pris en photo est magnifique. Je me demande si ça ne tiendrait pas à l'histoire de la collection. Outre la mission de la BNF de conserver livres zet manuscrits, les collections d'objets, médailles, camées, statues, etc., viennent à l'origine du Cabinet des médailles et antiques du roy™. Donc ce sont des collections, que ce soit pour le roi ou pour les « antiquaires » (au sens amateurs d'antiques) de l'Ancien Régime, qui ont été constituées dans une idée du bel objet (le camée exceptionnel, etc.) et de l'objet symbolique (la garde d'épée de Childéric, le « trône de Dagobert »). Donc on n'est pas dans une logique de musée ni d'archéologie au sens moderne du terme, on est dans la collection d'objets exceptionnels. Et la vache, ça dépote.

J'y connais rien en papyrusserie, enfin c'est une dame qui fait des offrandes à Osiris c'est joli mais ça s'arrête là Heureusement, la pouissance de mon Google-fu m'informe qu'il s'agit de la vignette initiale (donc la couv' édition limitée) du Livre des Morts d'Ankhesenaset. C'est joli, d'ailleurs, et vachement bien conservé. Heureusement les Égyptiens sont souvent dans le pigment minéral de base (rouge et jaune sont des ocres à base d'oxyde de fer, le vert c'est souvent de l'oxyde de cuivre, le bleu du lapis-lazuli pour les bourgeois et de la céramique pilée à l'oxyde de cuivre sinon) donc ça se garde bien, mais les papyrus on les retrouve souvent pleins de trous.

La BNF dit :

En général, les Livres des Morts sont un long papyrus roulé, comme le reste des papyrus en fait, cf le Scribe Accroupi. Ici les « pages » ont été découpées et mises sous verre dans des cadres, Gallica a un certain nombre de pages scannées mais évidemment y a beaucoup de texte en pattes de mouche :

https://gallica.bnf.fr/services/eng [...] &suggest=3

La vignette est vraiment jolie est elle représente bien la façon dont on voit l'art égyptien, et sûrement dont il était perçu à l'époque de son acquisition : un art gracieux, élégant et un peu mystérieux. Et je la trouve représentative d'un truc très important, qui est que l'art égyptien, même s'il change tout le temps (on invente des Livres des Morts par exemple) a tendance à réinterpréter des motifs très anciens dans sa propre tradition. Ou, pour le dire plus directement, quand tu vois de l'art égyptien, quelle que soit l'époque, tu te dis « tiens, c'est égyptien ! » même sans avoir étudié la question.

Là, on est genre en -950, donc pour vous donner une idée c'est quelque chose comme deux cents ans après le règne de Ramsès II. Mais ce dernier est l'un des grands pharaons du Nouvel Empire, avant lui on a eu, en remontant le temps, les Aménophis et les Thoutmosis (Nouvel Empire), les Sésostris et les Amenemhat (Moyen Empire), Khéphren, Khéops, Djéser et compagnie (Ancien Empire). Djéser, c'est quelque part vers -2600, mille six cents ans avant ce papyrus. Ben déjà par là on a des cultes d'Osiris, on a des scènes d'offrandes parfois avec la même composition voire le même mobilier (ce charmant petit guéridon). Ce ne sont pas les mêmes personnages, mais on a découpé, recollé, réutilisé les mêmes éléments.

Par exemple, sur le site du Metropolitan Museum, on peut trouver cette silhouette d'Osiris qui date de vers -1975 :

https://www.metmuseum.org/art/colle [...] amp;pos=60

Ou cette scène d'offrandes à un mort qui date de vers -1944 :

https://www.metmuseum.org/art/colle [...] amp;pos=64

Donc quelque chose comme mille ans avant notre papyrus, on a déjà cet Osiris de profil dans un grand vêtement enveloppant, et ce genre de scène où on fait des offrandes sur une petite table (qui a déjà cette forme !) couverte de bonnes choses, et j'attire l'attention du public sur la « frise égyptienne », cette petite bande de rectangles de couleurs autour de l'ensemble… qui est aussi autour de la scène du papyrus. Ce n'est pas la même scène, il ne s'y passe pas la même chose et l'image n'a pas le même usage, mais on combine des éléments traditionnels de nouvelles façons. Et on leur en ajoute d'autres, par exemple, la robe plissée de la dame c'est une mode plus « récente ».

C'est cool l'art égyptien.

Edit : j'ai trouvé un post de blog de Gallica mais ça dit pas grand-chose https://antiquitebnf.hypotheses.org [...] f-the-dead

À part ça, les Livres des Morts, c'est rigolo, ce sont des sortes d'accumulations de formules magiques « pour sortir le jour » (= pour sortir de sa tombe se balader tranquille dans le monde et vivre son après-vie dans de bonnes conditions) et pour réussir son voyage dans le monde des Morts. Elles sont classées, il y a des titres et tout, et elles permettent de protéger les parties du corps, de respirer, de faire bosser ses statuettes de serviteurs funéraires à a place, etc. Il y en a plein qu'on ne comprend pas complètement, parce que plus ça va, plus les Égyptiens ajoutent des formules, mais plus ça va, moins les scribes copistes comprennent la langue utilisée pour les formules, qui n'est plus celle qu'ils parlent. C'est un peu comme si on demandait à un copiste français de copier des textes en ancien français avec des périphrases vachement hermétiques et une écriture en plusieurs milliers de signes différents. C'est pas le plus cool à lire… mais y a des gens qui sont fans.  
 
Et c'est aussi une tradition très ancienne. Pour schématiser, à l'Ancien Empire, on écrit des formules de protection sur les murs dans les pyramides royales. Évidemment, ça devient vachement à la mode et tout le monde veut les siennes. Un peu plus tard, il y a donc une mode du sarcophage plein de formules, toute la grande bourgeoisie veut le sien et plus tard, les formules se retrouvent sur des amulettes, des accessoires de la momie, et dans les grands papyrus de Livres des Morts. Il y a donc des chercheurs spécialisés dont la grande passion est de décortiquer ce genre de bouquins pour chercher quelles formules sont anciennes et peuvent remonter aux pyramides, voire à plus tôt que ça, parce que les Textes des pyramides sont eux-mêmes des collages et des recompositions de formules parfois encore plus anciennes et relevant peut-être de traditions orales prédynastiques.