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[Topik unik] HP Lovecraft: Sa vie, son oeuvre et le Mythe de Cthulhu

n°73570052
revpop
Posté le 23-09-2025 à 10:47:56  profilanswer
 

Reprise du message précédent :

hpl-nyarlathotep a écrit :

Pour cette édition, c'est une bonne nouvelle.  
 
Peut-être bien un futur achat. Pour moi, le premier achat d'un édition en français depuis… le début de ce siècle.  :whistle:


 
Ca fait plaisir ! depuis le temps que je m'escrime à dire que c'est LA traduction française de référence de Lovecraft !
 
Vous voulez une preuve ? nous allons comparer un petit extrait de la nouvelle "The Outsider" dans 7 traductions de la première d'Alain Dorémieux (1956) à la dernière d'Isabelle Barat (2025), et vous allez être stupéfait des différences dans le résultat.
Rien ne manque ici : omission, contre-sens, paraphrase déliée ... Le pompon revenant à François Bon qui traduit "whose wings made no noise" par "dont les ailes battaient avec bruit" !!!
 
[0] Lovecraft (« The Outsider », 1921)
 
« In the dank twilight I climbed the worn and aged stone stairs till I reached the level where they ceased, and thereafter clung perilously to small footholds leading upward. Ghastly and terrible was that dead, stairless cylinder of rock; black, ruined, and deserted, and sinister with startled bats whose wings made no noise. But more ghastly and terrible still was the slowness of my progress; for climb as I might, the darkness overhead grew no thinner, and a new chill as of haunted and venerable mould assailed me. »

 
[1] Isabelle Barat (« L’autre », Editions Rue Saint-Ambroise, 2025)
 
« Dans la pénombre détrempée, je gravis d’antiques degrés de pierre érodés jusqu’à l’endroit où ils n’étaient plus et je poursuivis ma périlleuse ascension en m’agrippant à de frêles prises. Atroce et terrible était ce tunnel de roche mortifère privé de ses marches, abimé, sinistre, abandonné à la noirceur silencieuse des ailes des chauves-souris effarouchées. Mais plus atroce encore, et plus terrible, était la lenteur de ma progression ; car j’avais beau grimper, les ténèbres m’accablaient et un souffle froid s’insinuait en moi, de moisissure ancienne et mauvaise. »
 
[2] Alain Dorémieux (Fiction n°36, Opta, 1956)
 
« Dans la pénombre je grimpai les antiques marches jusqu'au point où elles cessaient, puis je m'agrippai périlleusement aux excavations du mur pour entamer mon ascension. Terrible était ce cylindre de roc immense et mort, désert et ruiné, que les froissements d'ailes des chauves-souris troublées rendaient sinistre. Et plus terrible encore la lenteur de mon escalade, car j'avais beau m'élever, rien ne dissipait les ténèbres qui me surmontaient, et l'air froid renouvelé, aux senteurs moisies, me faisait frissonner. »
 
[3] Yves Rivière (« Je suis d’ailleurs », Présence du Futur/Denoël, 1961)
 
« Dans le crépuscule moite, je montai donc les degrés de pierre usés par les siècles jusqu’au dernier, et, ensuite, entamai la dangereuse ascension en m’aidant de saillies précaires aux jointures des pierres. Epouvantable, affreux et lisse, ce puits de pierre morte, un puits d’encre, fissuré, désert, sinistre avec ses chauves-souris étonnées dont j’éveillais les ailes silencieuses. Mais plus affreuse et plus angoissante encore la lenteur de ma progression ; car j’avais beau monter et monter, au-dessus de moi l’obscurité ne s’éclarcissait point ; une nouvelle terreur grandit en moi, celle que suscite la pourriture maudite et vénérable. »
 
[4] Luc Déborde (« Je suis d'ailleurs et autres nouvelles », Humanis, 2015)
 
« Dans la pénombre humide, je gravis les marches de pierre usées par les siècles jusqu'au niveau où elles prenaient fin, puis je me cramponnai aux saillies minuscules dont la périlleuse ascension devait m'amener au sommet. J'affrontai la terreur et l'horreur de ce cylindre décrépit aux pierres noires, mortes et lisses, éveillant de sinistres chauves-souris aux ailes silencieuses. Mais la lenteur de mes progrès augmenta mon angoisse, car plus je montais, et plus l'obscurité me semblait profonde au lieu de régresser. Je fus bientôt la proie d'un nouveau frisson parfumé de moisissures séculaires… »
 
[5] François Bon (« Dagon et autres récits d’horreur », Points, 2016)
 
« Alors par une aube froide je montai les marches de pierre âgées et usées jusqu’à ce que j’atteigne le point où elles cessaient, puis me cramponnai périlleusement autant que mes pieds trouvaient prise. Un cylindre de roc épouvantable et terrible, mort et lisse ; noir, ruiné, déserté et sinistre, réveillant les chauves-souris dont les ailes battaient avec bruit. Mais encore plus épouvantable et terrible la lenteur de ma progression ; à monter au-dedans comme je le faisais, l’obscurité qui m’environnait épaississait, et la froideur nouvelle d’un salpêtre hanté et vénérable m’assaillait. »
 
[6] Arnaud Demaegd (« Cthulhu : le Mythe – Livre III, Bragelonne, 2016)
 
« Dans le crépuscule froid et humide, je gravis le vieil escalier de pierre érodé et, quand il n'y eut plus de marches, j'entamai une dangereuse ascension en m'aidant des petits points d'appui que je trouvais. Ce cadavre de tour, cylindre dénué de marches, était tout bonnement effroyable ; noir, en ruine, abandonné, rendu plus sinistre encore par l'envol silencieux des chauves-souris que je réveillais en sursaut. Mais si tout cela était effrayant, la lenteur de mon ascension l'était bien davantage ; car j'avais beau monter, les ténèbres, au-dessus de ma tête, restaient toujours aussi impénétrables. Pour ne rien arranger, je me sentais cerné par l'antique moisissure qui me paraissait presque hantée. »
 
[7] David Camus (« Récits horrifiques », Mnémos, 2021)
 
« Dans le crépuscule humide, je gravis l'un après l'autre les vieux escaliers de pierre usés jusqu'au plus haut d'entre eux, puis poursuivis ma périlleuse ascension en m'aidant de toutes les prises que mes pieds rencontraient. Épouvantable et terrible était ce cadavre de pierre, cylindrique et dépourvu d'escaliers une sombre ruine abandonnée, totalement infestée de chauves-souris effrayées dont les ailes battaient l'air en silence. Mais plus épouvantable et plus terrible encore fut la lenteur de ma progression ; car j'avais beau m'élever, au-dessus de moi les ténèbres demeuraient toujours aussi denses. Alors je succombais à une nouvelle terreur, qui me rongeait comme ces moisissures, maudites et vénérables. »
 

mood
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Posté le 23-09-2025 à 10:47:56  profilanswer
 

n°73570525
gURuBoOleZ​Z
Posté le 23-09-2025 à 12:03:01  profilanswer
 

 

Des informations sur la traduction ? Est-ce traduit d'ailleurs ? La question peut sembler bête, mais je m'interroge. L'édition reprend à l'identique une édition anglophone parue cet été. J'ai du mal à imaginer que soit réalisée une nouvelle traduction en si peu de temps, et sans la moindre publicité derrière. L'éditeur est très peu connu d'ailleurs. Ils ont peut-être négocié les droits auprès d'autres éditeurs pour reprendre sous licence des traductions existantes.

 

L'édition est un coffret qui intègre deux livres de format réduit et des goodies :
https://m.youtube.com/watch?v=H4Vbw [...] BlcmllbmNl

n°73570612
Aricoh
gentil mais fo po pousser
Posté le 23-09-2025 à 12:23:46  profilanswer
 

Version traduite par DeePL
 
« Dans la pénombre humide, j'ai gravi les marches de pierre usées et vieillies jusqu'à atteindre le niveau où elles s'arrêtaient, puis je me suis agrippé dangereusement à de petits appuis menant vers le haut. Ce cylindre de roche mort et sans escalier était effrayant et terrible ; noir, en ruines, déserté et sinistre, avec des chauves-souris effrayées dont les ailes ne faisaient aucun bruit. Mais plus effrayante et terrible encore était la lenteur de ma progression ; car, malgré tous mes efforts pour grimper, l'obscurité au-dessus de ma tête ne s'éclaircissait pas, et un nouveau frisson, comme celui d'une moisissure hantée et vénérable, m'assaillait. »  
 
Je suis stupéfait par la liberté prise par certains des traducteurs de l'extrait ci-dessus  :heink:
 
Que j'aimerais savoir lire en anglais  :cry:

Message cité 2 fois
Message édité par Aricoh le 23-09-2025 à 12:26:08

---------------
Samsung Galaxy S1 -> Samsung Galaxy S2 -> Samsung Note 2 -> Huawei Ascend Mate 7 -> ZTE Axon 7 -> OnePlus 6T -> Oppo Find X2 PRO -> Google Pixel 9 PRO XL
n°73570653
BoraBora
Dilettante
Posté le 23-09-2025 à 12:33:44  profilanswer
 

Aricoh a écrit :

Que j'aimerais savoir lire en anglais  :cry:


Ah ça, me mettre à l'anglais a clairement été une des meilleures choses que j'ai faites dans ma vie. :)


---------------
Qui peut le moins peut le moins.
n°73570685
Aricoh
gentil mais fo po pousser
Posté le 23-09-2025 à 12:40:14  profilanswer
 

Je n'y parviens pas  :cry:  
 
L'anglais technique, ça va et heureusement d'ailleurs (suis informatichien) mais pour les romans, impossible.
 
Ou alors il me faudrait des mois pour un malheureux bouquin de 100 pages.


---------------
Samsung Galaxy S1 -> Samsung Galaxy S2 -> Samsung Note 2 -> Huawei Ascend Mate 7 -> ZTE Axon 7 -> OnePlus 6T -> Oppo Find X2 PRO -> Google Pixel 9 PRO XL
n°73570727
BoraBora
Dilettante
Posté le 23-09-2025 à 12:49:40  profilanswer
 

Aricoh a écrit :

Je n'y parviens pas  :cry:  
 
L'anglais technique, ça va et heureusement d'ailleurs (suis informatichien) mais pour les romans, impossible.
 
Ou alors il me faudrait des mois pour un malheureux bouquin de 100 pages.


J'ai passé quelques années à ne lire que des magazines et des comics, voire des essais/docus (dont la bio de Lovecraft par Sprague de Camp, tiens :D ) avant de me mettre aux romans. Les premiers ont été des polars, assez faciles à lire et j'étais super motivé parce que c'était un auteur que j'adorais et qui n'était plus publié en France depuis des années. Mais c'est venu vraiment petit à petit, à l'école j'étais nul en langues étrangères, ça m'intéressait pas.  :o


---------------
Qui peut le moins peut le moins.
n°73570763
Rasthor
Posté le 23-09-2025 à 12:57:38  profilanswer
 

Aricoh a écrit :

Je n'y parviens pas  :cry:  
 
L'anglais technique, ça va et heureusement d'ailleurs (suis informatichien) mais pour les romans, impossible.
 
Ou alors il me faudrait des mois pour un malheureux bouquin de 100 pages.


Games of Thrones. C'est hyper facile comme anglais.

n°73570823
hpl-nyarla​thotep
I failed in life
Posté le 23-09-2025 à 13:12:20  profilanswer
 

revpop a écrit :

Ca fait plaisir ! depuis le temps que je m'escrime à dire que c'est LA traduction française de référence de Lovecraft !
(...)


Je n'irais quand même pas jusqu'à dire ça vu que c'est en fin de compte juste un petit échantillon de nouvelles.
 
Sans aller jusqu'à exiger une intégrale mais en gardant le souci d'avoir un nombre de textes conséquent, si je devais acheter une collection j'irais sans doute vers Bragelonne ou la Pléiade.


---------------
It ain't contrived all this magic in our lives comes down like a storm then drizzles then dies
n°73571392
revpop
Posté le 23-09-2025 à 14:32:37  profilanswer
 

hpl-nyarlathotep a écrit :


Je n'irais quand même pas jusqu'à dire ça vu que c'est en fin de compte juste un petit échantillon de nouvelles.
 
Sans aller jusqu'à exiger une intégrale mais en gardant le souci d'avoir un nombre de textes conséquent, si je devais acheter une collection j'irais sans doute vers Bragelonne ou la Pléiade.


Tout à fait d'accord avec vous en attendant qu'un éditeur lui donne les moyens de traduire plus de Lovecraft.
Avez-vous lu les # versions de l'extrait de "The Outsider" ? Qu'en pensez-vous donc ?

n°73571559
Homerde
Gonadoclaste apocryphe
Posté le 23-09-2025 à 14:58:05  profilanswer
 

Aricoh a écrit :

Version traduite par DeePL
 
« Dans la pénombre humide, j'ai gravi les marches de pierre usées et vieillies jusqu'à atteindre le niveau où elles s'arrêtaient, puis je me suis agrippé dangereusement à de petits appuis menant vers le haut. Ce cylindre de roche mort et sans escalier était effrayant et terrible ; noir, en ruines, déserté et sinistre, avec des chauves-souris effrayées dont les ailes ne faisaient aucun bruit. Mais plus effrayante et terrible encore était la lenteur de ma progression ; car, malgré tous mes efforts pour grimper, l'obscurité au-dessus de ma tête ne s'éclaircissait pas, et un nouveau frisson, comme celui d'une moisissure hantée et vénérable, m'assaillait. »  
 
Je suis stupéfait par la liberté prise par certains des traducteurs de l'extrait ci-dessus  :heink:
 
Que j'aimerais savoir lire en anglais  :cry:


+1, mais ça ne m'a jamais intéressé à l'école [:vave:2]
Dans l'absolu, je sais dire laquelle des versions françaises je préfère (Camus et Barat) mais je suis incapable d'évaluer le niveau de fidélité avec le matériel original :D

Message cité 1 fois
Message édité par Homerde le 23-09-2025 à 15:22:56

---------------
J'ai les bonbons qui collent au papier :/
mood
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Posté le 23-09-2025 à 14:58:05  profilanswer
 

n°73571652
gURuBoOleZ​Z
Posté le 23-09-2025 à 15:12:33  profilanswer
 

@revpop>
Merci pour l'info concernant la réédition augmentée des traductions d'Isabelle Barat.  
 
Merci aussi pour la comparaison. J'ai anonymisé et randomisé les traductions proposées, je tâcherais de donner mon avis dans les prochains jours :)

n°73571703
Homerde
Gonadoclaste apocryphe
Posté le 23-09-2025 à 15:22:29  profilanswer
 

gURuBoOleZZ a écrit :


 
Des informations sur la traduction ? Est-ce traduit d'ailleurs ? La question peut sembler bête, mais je m'interroge. L'édition reprend à l'identique une édition anglophone parue cet été. J'ai du mal à imaginer que soit réalisée une nouvelle traduction en si peu de temps, et sans la moindre publicité derrière. L'éditeur est très peu connu d'ailleurs. Ils ont peut-être négocié les droits auprès d'autres éditeurs pour reprendre sous licence des traductions existantes.
 
L'édition est un coffret qui intègre deux livres de format réduit et des goodies :
https://m.youtube.com/watch?v=H4Vbw [...] BlcmllbmNl


Les sites marchands usuels le proposent à la vente sans visuel avec langue en Français. Aucune info sur l'origine de la traduction.
Les goodies font un peu gadget il faut bien le dire, même si ça fait envie :D
Ca semble surtout cher au final, 150€ :ouch:


---------------
J'ai les bonbons qui collent au papier :/
n°73571705
BoraBora
Dilettante
Posté le 23-09-2025 à 15:22:33  profilanswer
 

revpop a écrit :

Avez-vous lu les # versions de l'extrait de "The Outsider" ? Qu'en pensez-vous donc ?


Que Lovecraft c'est décidément plus pour moi.  :D


---------------
Qui peut le moins peut le moins.
n°73571852
Aricoh
gentil mais fo po pousser
Posté le 23-09-2025 à 15:50:27  profilanswer
 

Rasthor a écrit :


Games of Thrones. C'est hyper facile comme anglais.


 
Tu plaisantes ?
 
Nan, on m'a conseillé les Harry Potter.
 
Le premier était le plus abordable de tous et à mesure, les tomes deviennent de plus en plus étoffés et donc ce serait une belle évolution.
 
J'ai le premier tome dans ma liseuse. Il attend. Le dégel sans doute.


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n°73572121
Rasthor
Posté le 23-09-2025 à 16:29:53  profilanswer
 

Aricoh a écrit :


Tu plaisantes ?


Non. Je suis une quiche en langue, je lisais ça quand j'étais arrivé à Londres y'a 15 ans, ça se lit très bien. GRR Martin va droit au but sans fioriture.

 

Par contre j'ai pas mal appris de de vocabulaire méd-fan avec Magic, Warhammer, ça aide...

 
Citation :

Nan, on m'a conseillé les Harry Potter.

 

Le premier était le plus abordable de tous et à mesure, les tomes deviennent de plus en plus étoffés et donc ce serait une belle évolution.

 

J'ai le premier tome dans ma liseuse. Il attend. Le dégel sans doute.


Ah oui, pas bête!  [:noradii:3]


Message édité par Rasthor le 23-09-2025 à 16:30:54
n°73572328
gURuBoOleZ​Z
Posté le 23-09-2025 à 16:52:07  profilanswer
 

J’ai finalement établi mon classement aujourd'hui et sans prise de tête excessive.
 
Méthodologie : chaque traduction imprimée sur une page, anonymisée. Lecture comparée à l’original en regard. Pas de comparaison poussée. J’ai établi un classement, et à la relecture, le classement changeait. Impossible de réellement fixer une hiérarchie, mais j’avais trouvé ma version préférée et les deux qui me dérangeaient le plus.
 
8ème et dernière : Alain DOREMIEUX (1956). La traduction est limpide mais simplifiée (dank twilight = pénombre ; small footholds = excavations ; ghastly and terrible = terrible ; black, ruined and deserted = désert et ruiné ; etc…). Ça se lit trop bien.
 
7ème : Arnaud DEMAEGD (2016). D’habitude mon chouchou mais ici m’a semblé très prosaïque et maladroit. Le « cadavre de tour » sonne étrangement. « Tout bonnement effroyable » ; « pour ne rien arranger » = Carton rouge.
 
6ème : David CAMUS (2021). Maladroit et pataud. « Je gravis l’un après l’autre ». « Ce cadavre de pierre » ; « totalement infesté ». New chill = nouvelle terreur qui me rongeait.  
 
Ces trois-là, je ne les aime pas.
 
5ème = François Bon (2016). C’est un peu les extrêmes. D’un côté les bourdes impardonnables (twilight = aube ? ; no noise = avec bruit) ; de l’autre un style d’écriture qui se lit bien à voix haute. Sans les bourdes, cette version serait classée plus haut
 
4ème = Yves Rivière (1961) : J’avoue avoir du mal à la situer. Des trucs que j’aime comme la description du puit ; d’autres moins, comme « les saillies précaires aux jointures des pierres ».
 
3ème : Isabelle Barat (2025) : Belle version, mais pas toujours claire ou convaincante (le tunnel de roche mortifère = c’est quoi une roche mortifère ?). Ou encore la fin (un souffle froid s’insinuait en moi, de moisissure ancienne et mauvaise), pas très claire. Des trouvailles néanmoins superbes, comme « la noirceur silencieuse des ailes des chauves souris ».
 
2ème : Luc Deborde (2015) : Je la trouve spontanément très claire, vraiment fidèle, mais un peu gâtée par la fin (phrase courte, et choix de traduction contestable avec son « frisson parfumé ».
 
1er : DeepL (2025) : la honte pour moi j’imagine, mais je l’ai spontanément classée première, ne soulignant que l’accord (j’ai gravi / I climbed) qui diffère des autres traductions. Je trouve que cette traduction est fidèle à la lettre (mon critère premier), et fluide. Rétroactivement et connaissant désormais « l’auteur », je dirais qu’elle manque effectivement d’un peu d’imagination (cf Barat, Debord, Rivière…) et qu'elle ne brille pas par des trouvailles géniales. En tous cas, c’est assez épatant de savoir que c’est traduit par une machine. Ou effrayant, c’est selon.


Message édité par gURuBoOleZZ le 23-09-2025 à 16:53:28
n°73572595
revpop
Posté le 23-09-2025 à 17:25:54  profilanswer
 

"C'est quoi une roche mortifère ?"  
au figuré : Nocif, dangereux.
comme une relation mortifère.
Sinon très bonne analyse, même si mon palmarès sera différent !

n°73572791
gURuBoOleZ​Z
Posté le 23-09-2025 à 17:56:27  profilanswer
 

revpop a écrit :

"C'est quoi une roche mortifère ?"  
au figuré : Nocif, dangereux.
comme une relation mortifère.
Sinon très bonne analyse, même si mon palmarès sera différent !


 
Je trouve que le choix n'est pas judicieux. L'auteur parle d'un truc mort (dead), au figuré. C'est davantage dans le sens de "stérile", sans vie, comme une planète morte, la mer morte, que d'un truc qui va te tuer.
A moins d'associer un truc sans marche (stainless) et donc casse gueule à quelque chose de mortifère, et là oui cela fait sens. Mais Lovecraft aurait écrit « deadly » plutôt que « dead », non ?
De toute manière, je n'aime pas parce que c'est pas clair car je ne sais pas si c'est le tunnel qui est mortifère ou la roche elle-même.

n°73572827
revpop
Posté le 23-09-2025 à 18:02:44  profilanswer
 

Pour moi ce n'est pas la roche qui est mortifère (ce qui ne veut pas dire grand chose en soi) mais "CE tunnel de roche"; ce tunnel de roche est nocif, dangereux d'autant plus qu'il est privé de marches.

n°73573291
Rasthor
Posté le 23-09-2025 à 19:42:03  profilanswer
 

gURuBoOleZZ a écrit :


 
Je trouve que le choix n'est pas judicieux. L'auteur parle d'un truc mort (dead), au figuré. C'est davantage dans le sens de "stérile", sans vie, comme une planète morte, la mer morte, que d'un truc qui va te tuer.
A moins d'associer un truc sans marche (stainless) et donc casse gueule à quelque chose de mortifère, et là oui cela fait sens. Mais Lovecraft aurait écrit « deadly » plutôt que « dead », non ?
De toute manière, je n'aime pas parce que c'est pas clair car je ne sais pas si c'est le tunnel qui est mortifère ou la roche elle-même.


Exactement. :jap:

n°73573934
hpl-nyarla​thotep
I failed in life
Posté le 23-09-2025 à 22:10:19  profilanswer
 

revpop a écrit :

(...)
Avez-vous lu les # versions de l'extrait de "The Outsider" ? Qu'en pensez-vous donc ?


Que c'est plus intéressant quand on ne sait pas par avance qui sont les traducteurs.
Même si certains sont reconnaissables.


---------------
It ain't contrived all this magic in our lives comes down like a storm then drizzles then dies
n°73575962
revpop
Posté le 24-09-2025 à 11:54:13  profilanswer
 

hpl-nyarlathotep a écrit :


Que c'est plus intéressant quand on ne sait pas par avance qui sont les traducteurs.
Même si certains sont reconnaissables.


 
Voici mon classement qui sera sans surprise concernant la médaille d’or ! (je ne compte pas la version IA)
 
7ème et dernière : François Bon (2016) : contresens énormes (« les ailes battaient avec bruit », « l’aube ? »), des lourdeurs (« à monter au-dedans comme je le faisais », « autant que mes pieds trouvaient prise »), sans un éclair de génie qui viendrait rattraper le tout, font que je mets cette version à la dernière place. Globalement je ne suis pas fan des traductions de François Bon.
 
6ème : Arnaud Demaegd (2016) : en général chez ce traducteur cela donne une version réputée pour son élégance, sa fluidité avec quelques petites trouvailles stylistiques. Et là patatras, il force le trait de ses qualités avec des phrases comme « tout bonnement effrayant », « pour ne rien arranger » qui rend la prose de Lovecraft quelque peu primesautière … Grosse déception !
 
5ème : Yves Rivière (1961) : pas mal de lourdeurs (« saillies précaires aux jointures des pierres », « j’éveillais les ailes », « j’avais beau monter et monter ») se conjuguent avec un style passe-partout.
 
4ème : David Camus (2021) : égal à lui-même, c’est le plus littéral (encore qu’ici il improvise plus que légèrement avec la dernière phrase), la contrepartie de cela est qu’il explicite trop (« en m’aidant de toutes les prises que mes pieds rencontraient»), et que son style devient vite pataud et « bourgeonnant ».  
 
3ème : Alain Dorémieux (1956) : Si vous voulez du fluide et de l’élégance c’est cette version qu’il faut lire, mais vous allez surement la lire vite car que d’omissions ! :  il sabre deux adjectifs sur trois ! C'était malheureusement le travers de l'époque !
 
2ème : Luc Déborde (2015) : une version fluide qui n’omet rien mais qui change constamment la structure des phrases de Lovecraft pour les « franciser » : « Ghastly and terrible was that..[..] But more ghastly and terrible still was » devient ici «J'affrontai la terreur et l'horreur  [..] augmenta mon angoisse »  
 
1ère : Isabelle Barat (2025) : sans surprise pour ce classement, par contre je suis toujours surpris par ses trouvailles stylistiques, son énorme respect de la phrase lovecraftienne (« Mais plus atroce encore, et plus terrible »), et surtout l’effet de condensation dans sa traduction (c’est elle, en dehors de Dorémieux, qui utilise le moins de mots)  : « la noirceur silencieuse des ailes des chauves-souris », « les ténèbres m’accablaient »). C’est le rendu le plus poétique de tous (et de loin), ça foisonne d’allitérations
:  « Atroce et terrible était ce tunnel de roche mortifère privé de ses marches »). Elle en fait pratiquement un poème en prose.

n°73576257
janga83
Posté le 24-09-2025 à 12:35:49  profilanswer
 

Et dire que j'ai acheté l intégrale mnemos. Vais attendre une intégrale par Barat et la revendre. A peine feuilletée, j'ai déjà lu tout Lovecraft.

n°73576297
Rasthor
Posté le 24-09-2025 à 12:42:56  profilanswer
 

janga83 a écrit :

Et dire que j'ai acheté l intégrale mnemos. Vais attendre une intégrale par Barat et la revendre. A peine feuilletée, j'ai déjà lu tout Lovecraft.


Qui pense que revpop = Barat ? :o

n°73576472
revpop
Posté le 24-09-2025 à 13:15:45  profilanswer
 

hé hé non !
Je pense qu'aujourd'hui si vous voulez lire Lovecraft achetez le Bragelonne, le Mnémos ou le La Pléiade.  
Mais si, en plus, vous pensez que le style de Lovecraft est peut-être plus important que ses histoires alors vous avez une solution : prenez dans votre besace aussi les traductions d'Isabelle Barat !

n°73576552
BoraBora
Dilettante
Posté le 24-09-2025 à 13:29:31  profilanswer
 

Rasthor a écrit :


Qui pense que revpop = Barat ? :o


Moi pas, mais je pense que c'est son mec ou en tout cas un proche.  :o


Message édité par BoraBora le 24-09-2025 à 13:30:07

---------------
Qui peut le moins peut le moins.
n°73576733
revpop
Posté le 24-09-2025 à 13:57:06  profilanswer
 

Je remarque que les trois premiers choix de gURuBoOleZZ sont en dehors du quatuor d'intégrale (ou presque): Bouquins, Bragelonne, Mnémos et François Bon (La pléiade n'ayant pas daigné de traduire "the outsider" ) avec respectivement les 4, 7,6 et 5ème position.  
A votre avis, cela signifie peut-être que gURuBoOleZZ serait l'amant de Luc Déborde :-)

n°73577959
BoraBora
Dilettante
Posté le 24-09-2025 à 16:36:42  profilanswer
 

Disons que Guru, on le connaît bien depuis longtemps (pas loin de 20 ans pour HPL et moi, je pense) et sur au moins deux forums et beaucoup de sujets, principalement l'audio numérique. Tandis que tu t'es inscrit ici pour faire la pub d'Isabelle Barat dès ton premier post et n'a jamais dévié de ce topic et de ton unique sujet, à savoir Isabelle Barat. Donc forcément, ça interroge. :D
 
Ceci étant dit, ça ne retire rien aux qualités et défauts de ses trados. [:spamafoote] Je suis pas vraiment concerné parce qu'à peu près anglophone mais je la trouve bien plus intéressante comme traductrice que comme artiste plasticienne.  :o  
 
https://rehost.diberie.com/Picture/Get/t/435258
https://rehost.diberie.com/Picture/Get/t/435259


Message édité par BoraBora le 24-09-2025 à 16:38:38

---------------
Qui peut le moins peut le moins.
n°73578363
revpop
Posté le 24-09-2025 à 17:42:03  profilanswer
 

Je ne connaissais pas ses talents d'artiste plasticienne ! Aie Aie !
Quant à moi, je connais ce site depuis plus de 10 ans et c'est une véritable mine d'or sur Lovecraft ! Je remercie Guru et HPL pour le travail énormissime qu'ils ont fait ! et j'ai surtout adoré leurs posts sur les traductions de Lovecraft qui m'intéressaient à plus d'un titre car à l'époque je m'interrogeais sur la "bonne" traduction; avant, bien sur, de tomber, transi, dans les bras d'Isabelle la plasticienne !!  

n°73582229
hpl-nyarla​thotep
I failed in life
Posté le 25-09-2025 à 13:43:08  profilanswer
 

Je me sens du coup un peu obligé de préciser que je n'ai aucun rapport (ni affectif, ni conflictuel) avec Bon ou Camus.   :o


---------------
It ain't contrived all this magic in our lives comes down like a storm then drizzles then dies
n°73583372
BoraBora
Dilettante
Posté le 25-09-2025 à 16:04:17  profilanswer
 

hpl-nyarlathotep a écrit :

Je me sens du coup un peu obligé de préciser que je n'ai aucun rapport (ni affectif, ni conflictuel) avec Bon ou Camus.   :o


Ca m'était pas venu à l'esprit. :D


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Qui peut le moins peut le moins.
n°73600107
GarouWarri​or
Posté le 29-09-2025 à 12:48:02  profilanswer
 

Perso je n'aime pas tellement la traduction de Barat. Elle est certes poétique et élégante, mais on perd le sens à plusieurs reprises. J'ai été obligé de réfléchir sur ce que ça voulait dire "jusqu’à l’endroit où ils n’étaient plus", et à la fin je ne comprends pas que les ténèbres sont sensées s'éclaircir parce qu'il monte.
Et traduire haunted and venerable par ancienne et mauvaise, ça fait trop simple.

 

Ma préférée c'est celle de Deborde, même si je suis d'accord que sa dernière phrase n'est pas géniale. C'est celle qui me semble avoir le moins de défauts problématiques tout en étant claire.


---------------
Don't be afraid to lose your hope, You can't embrace what you don't know, To put a face to all your ghosts, You hold a flame to the sorrow. When I look within, I finally understand, We must embrace the night, To find the light again.
n°73620858
revpop
Posté le 03-10-2025 à 11:01:35  profilanswer
 

Il n'y a pas qu'Isabelle Barat dans la vie, vous en conviendrez (au fait, HPL, avez-vous pu vous faire un avis éclairé sur l'extrait précédent ?).
J'ai aussi quelques avis tranchés sur les traductions d'autres écrivains comme par exemple Edgar Poe, le mentor de Lovecraft. Je vous propose à cet effet quatre versions ( et oui 4 !) de l'incipit de la nouvelle Bérénice de Poe, dont bien sur celle, plus qu' emblématique, de Charles Baudelaire.
Dites-moi ce que vous en pensez, est-ce que le colosse peut tomber de son piédestal ?  
 
[1] « Le malheur est divers. La misère sur terre est multiforme. Dominant le vaste horizon comme l’arc-en-ciel, ses couleurs sont aussi variées, — aussi distinctes, et toutefois aussi intimement fondues. Dominant le vaste horizon comme l’arc-en-ciel ! Comment d’un exemple de beauté ai-je pu tirer un type de laideur ? Du signe d’alliance et de paix une similitude de la douleur ? Mais, comme, en éthique, le mal est la conséquence du bien, de même, dans la réalité, c’est de la joie qu’est né le chagrin ; soit que le souvenir du bonheur passé fasse l’angoisse d’aujourd’hui, soit que les agonies qui sont tirent leur origine des extases qui peuvent avoir été.  
Mon nom de baptême est Egæus ; mon nom de famille, je le tairai. Il n’y a pas de château dans le pays plus chargé de gloire et d’années que mon mélancolique et vieux manoir héréditaire. Dès longtemps, on appelait notre famille une race de visionnaires ; et le fait est que, dans plusieurs détails frappants, — dans le caractère de notre maison seigneuriale, — dans les fresques du grand salon, — dans les tapisseries des chambres à coucher, — dans les ciselures des piliers de la salle d’armes, — mais plus spécialement dans la galerie des vieux tableaux, — dans la physionomie de la bibliothèque, — et enfin dans la nature toute particulière du contenu de cette bibliothèque, — il y a surabondamment de quoi justifier cette croyance. »  
 
[2] « Le malheur est multiple. La détresse de la terre est multiforme. Dominant le vaste horizon comme l’arc-en-ciel, ses nuances sont aussi variées que celles de cette arche – et aussi distinctes, sans être moins intimement fondues. Dominant le vaste horizon comme l’arc-en-ciel ! Comment se fait-il que de la beauté j’aie tiré une image de la répulsion ?… de la divine alliance de paix, un symbole du chagrin ? Mais de même qu’en morale poser le bien, c’est poser le mal, de même est-il vrai que le chagrin naît de la joie : soit que le souvenir du bonheur passé fasse l’angoisse d’aujourd’hui, soit que les tortures d’aujourd’hui viennent des extases qui n’ont pas su venir.
Mon nom de baptême est Égée ; le nom de ma famille, je ne le mentionnerai pas. Il n’y a pourtant dans le pays aucune tour ni muraille qui soit mieux consacrée par les siècles que mon gris et mélancolique château héréditaire. Notre lignée a été appelée une race de visionnaires ! … Et dans maints détails saisissants, dans le caractère marqué du manoir familial,  - dans les fresques du grand salon, dans les tapisseries des chambres à coucher, dans les ciselures de certains contreforts de l’armurerie, - mais plus particulièrement encore, dans la galerie des tableaux anciens, dans le dessin de la pièce abritant la bibliothèque et – enfin – dans la nature très spéciale de son contenu… il y a plus de témoignages qu’il n’en faut pour accréditer cette croyance. »
 
[3] « Le malheur est multiple. La misère sur terre prend des formes diverses. Embrassant tout l'horizon tel l'arc - en - ciel, ses teintes sont aussi variées que celles de cet arc, aussi distinctes également, et cependant intimement mêlées. Embrassant tout l'horizon tel l'arc-en-ciel ! Comment est-il possible que de la beauté j'aie pu inférer une forme de laideur ? De la promesse de la paix, une manière de chagrin ? Mais comme, dans le domaine de l'éthique, le mal est conséquence du bien, de la joie naît en réalité le chagrin. Soit le souvenir de la béatitude passée est l'angoisse d'aujourd'hui, soit les souffrances actuelles trouvent leur origine dans les extases qui auraient pu être.  
Mon nom de baptême est Egaeus ; celui de ma famille, je ne le mentionnerai pas. Pourtant il n'est pas de tours dans ces contrées plus honorées par les ans que ces salles grises, lugubres, que je tiens en héritage. Notre lignée s'est vue qualifiée de race de visionnaires ; et, à de nombreux et remarquables égards – le caractère du manoir familial, les fresques du salon principal, les tapisseries des lieux de repos, le travail ciselé des remparts sur nos armoiries, mais surtout la galerie de tableaux anciens, la décoration du cabinet de travail et, pour finir, la nature très particulière du contenu de la bibliothèque, il est plus d'éléments que nécessaire pour en attester. »
 
[4] « La misère est multiple. La détresse sur terre prend toutes les formes possibles. Tel un arc-en-ciel, elle dépasse le vaste horizon, et ses nuances sont tout aussi variées – aussi distinctes également, quoique intimement mêlées. « Tel un arc-en-ciel, elle dépasse le vaste horizon » ! Comment donc ai-je pu, à partir d’une si belle image, évoquer une forme de laideur ? A partir d’un symbole de paix, une métaphore de la douleur ? Mais de même qu’en matière d’éthique, le mal est la conséquence du bien, le chagrin naît en réalité de nos joies : soit le souvenir des temps heureux nourrit l’angoisse du présent, soit les souffrances qui sont proviennent d’extases qui ont peut-être été.
Mon nom de baptême est Egeus. Mon nom de famille, je ne le révèlerai pas. Qu’on sache simplement qu’il n’existe, dans toute la région, aucun château plus chargé de gloire que ne l’est, depuis de longues années, mon sombre manoir ancestral. On a pu dire de notre famille qu’elle était une lignée de mystiques. Et il est vrai que plusieurs détails particulièrement frappants dans le cachet de notre maison seigneuriale – les fresques du grand salon, les tapisseries des dortoirs, les ciselures des arcs-boutants de la salle d’armes, mais surtout la galerie de peintures anciennes, le style de la bibliothèque, et enfin la nature si particulière du contenu de cette bibliothèque – pourraient largement suffire à confirmer ce point de vue. »
 
 
 

n°73620924
revpop
Posté le 03-10-2025 à 11:10:40  profilanswer
 

Voici le texte d'Edgar Allan Poe de l'incipit :
 
" MISERY is manifold. The wretchedness of earth is multiform. Overreaching the wide horizon as the rainbow, its hues are as various as the hues of that arch — as distinct too, yet as intimately blended. Overreaching the wide horizon as the rainbow! How is it that from beauty I have derived a type of unloveliness? — from the covenant of peace, a simile of sorrow? But as, in ethics, evil is a consequence of good, so, in fact, out of joy is sorrow born. Either the memory of past bliss is the anguish of to-day, or the agonies which are, have their origin in the ecstasies which might have been.
 
My baptismal name is Egæus; that of my family I will not mention. Yet there are no towers in the land more time-honored than my gloomy, gray, hereditary halls. Our line has been called a race of visionaries; and in many striking particulars — in the character of the family mansion — in the frescos of the chief saloon — in the tapestries of the dormitories — in the chiselling of some buttresses in the armory — but more especially in the gallery of antique paintings — in the fashion of the library chamber — and, lastly, in the very peculiar nature of the library's contents — there is more than sufficient evidence to warrant the belief."

n°73622054
Larry_Gola​de
Posté le 03-10-2025 à 14:34:46  profilanswer
 

Homerde a écrit :


+1, mais ça ne m'a jamais intéressé à l'école [:vave:2]
Dans l'absolu, je sais dire laquelle des versions françaises je préfère (Camus et Barat) mais je suis incapable d'évaluer le niveau de fidélité avec le matériel original :D


 
C'est toute la difficulté de la traduction; aucune langue n'est un simple calque d'une autre. On le voit là avec la traduction DeepL qui fait un bon boulot, ça serait utilisable pour découvrir un texte non traduit, mais il reste quelque chose de "scolaire" dans le résultat, la traduction est trop collée à la structure d'origine de la phrase qui n'est pas naturelle pour la langue Française.
 
Le traducteur ne se contente pas de prendre un mot français pour le mettre à la place d'un mot anglais, il doit aussi comprendre le sens et le ton du texte. Il n'y a qu'a voir au-dessus la discussion sur le sens de "dead" pour la pierre :D
Et il y a aussi le choix possible pour un traducteur, selon le texte, d'apporter sa touche, avec un ajout, ou un choix de style.
Par exemple dans un tout autre registre, Patrick Couton qui traduit le titre "Men at arms" par "Au guet des Orfèvres" référence franco-Française qui ne jure pas avec le ton général du Disque-Monde.
Ou le traducteur de la nouvelle d'Asimov "The dying night" qui introduit une nuance sympathique pour ce récit de meurtre avec la traduction "Mortelle est la nuit".
 
Et le défaut c'est que tout le monde n'appréciera pas les choix de traduction faits. En dehors des erreurs et contresens, certains choix vont apparaitre datés, ou vont sortir le lecteur du récit.  
J'avais lu un bouquin d'horreur (assez médiocre, genre vraiment cliché) et les personnages secondaires avaient un accent (rural?) que le traducteur avait rendu uniquement avec des "J' " au lieu de "Je" ce qui donnait juste l'air stupide aux personnages :D (qui n'étaient pas bien brillants de base). Ou dans L'Histoire de Lisey de Stephen King, la traductrice prends le parti d'un accent Normandiau pour certaines scènes, que plusieurs personnes ont trouvés illisibles (moi habitant juste à côté, je trouvais que ça rendait bien :jap: )
 
Bref, traduire, surtout du Lovecraft qui est "antiquisant" et avec un langage imagé, c'est tout sauf facile :jap: et la traduction "parfaite" n'existera sans doute jamais.


---------------
Si on attend la dernière minute pour faire quelque chose, au moins ça ne prendra qu'une minute à faire.
n°73626163
maldone
Posté le 04-10-2025 à 15:10:39  profilanswer
 

c'est la magie de la traduction, tu peux redécouvrir a chaque lecture un texte de maniere différente.  
 
Il existe aussi de nombreuse traduction en prose et en vers d’Homère, apres, c'est vraiment une question personnelle de gout et de couleur
il y a parfois des traductions qui réinvente un texte comme Baudelaire avec Poe, Artaud avec le moine de Lewis.

Message cité 1 fois
Message édité par maldone le 04-10-2025 à 15:11:44
n°73626349
revpop
Posté le 04-10-2025 à 15:50:35  profilanswer
 

maldone a écrit :

il y a parfois des traductions qui réinvente un texte comme Baudelaire avec Poe


 
Alors que pensez-vous des 4 traductions de l'incipit de Bérénice d'Edgar Poe, dont l'une est de la main de Baudelaire ?

n°73831977
hpl-nyarla​thotep
I failed in life
Posté le 14-11-2025 à 16:42:32  profilanswer
 

J'avais vu il y a quelques temps le coffret The H. P. Lovecraft Experience
https://www.amazon.fr/H-P-Lovecraft [...] B0DK72QZCL
https://m.media-amazon.com/images/I/71TkXLCaUyL._SL1500_.jpg
 
Il y a une version en français qui sort (limitée à 1000 exemplaires)
https://www.amazon.fr/Lovecraft-cof [...] 2386400735
https://m.media-amazon.com/images/I/71PAVJi13RL._SL1417_.jpg
 
Au passage le prix double, même un peu plus.
Et on ne connaît pas l'origine des traductions.
Mystère bientôt levé?


Message édité par hpl-nyarlathotep le 14-11-2025 à 16:44:27

---------------
It ain't contrived all this magic in our lives comes down like a storm then drizzles then dies
n°73832092
BoraBora
Dilettante
Posté le 14-11-2025 à 17:04:44  profilanswer
 

Tiens moi j'ai retrouvé ça dans un recoin de mon SSD.  :o
 
https://rehost.diberie.com/Picture/Get/f/447767


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Qui peut le moins peut le moins.
n°73834416
Sir_burton
Posté le 15-11-2025 à 09:42:56  profilanswer
 

On voit pas ton image

n°73834426
BoraBora
Dilettante
Posté le 15-11-2025 à 09:46:51  profilanswer
 

Rehost est en berne, elle réapparaîtra.  ;)


---------------
Qui peut le moins peut le moins.
mood
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