Reprise du message précédent :

Étonnant d’avoir tenu jusqu’au bout des 900 pages avec un avis aussi négatif, je salue l’abnégation.
 
Je vais bien entendu contrebalancer ton point de vue, car Sometimes a Great Notion est le meilleur livre jamais écrit, oui sans restriction, c'est mon simple avis péremptoire.
 
J'ai dés le début été saisi par la transcription de l'ambiance humide et rugueuse. Le récit est autobiographique et on sent bien que Kesey maitrise son sujet.
 
Comme tout le monde je me suis perdu quelques secondes sur plusieurs phrases. Revenir en arrière un peu, quelques fois, ne me semble pas un obstacle insurmontable. Après quelques dizaines de pages j'ai trouvé la narration époustouflante, je n'ai jamais retrouvé ça ailleurs. C'est foisonnant, brillant, j'ai eu du mal à ne pas trouver un autre livre fade après celui ci.
 
On est emporté dans la tête de tout les personnages en même temps, une sorte de superpouvoir sensorielle, une sentation grissante, une expérience unique de narration.
Et tous sont justes, tellement différents et tellement vrais, profonds, touchants, même les personnages secondaires sont travaillés avec profondeur et justesse.
 
Le tout est mélangé et imbriqué de façon redoutablement originale, étrange et pourtant cohérente.
 
Ce livre est fascinant.

 
wow, larmoyant, t'y vas fort, pas du tout eu cette impression là Ecriture très factuelle (on pourrait dire "froide" ).

 
Le terme n'est pas le bon, effectivement. Ce n'est pas larmoyant dans le style, mais dans le fond. Il y a un espèce d'apitoiement qui, je trouve, se répète trop sans apporter de nouvelles réflexions.

Quatrevingt treize, de Victor Hugo : Vendée, 1793, lutte entre républicains et monarchistes.
De bons moments, de belles phrases, mais je me suis ennuyée dans l’ensemble. J’ai trouvé que c’était une bonne idée de montrer à la fois ceux qui sont parties prenantes du conflit et ceux qui lui sont étrangers (mère, enfants, clodo). Toute la partie historique (plusieurs chapitres sur la Convention) m’a intéressée. En revanche toutes les péripéties (bataille en mer, assaut d’une tour, etc...) qui m’auraient probablement enchanté quand j’étais ado, m’ont laissée de marbre.
Mon problème avec Hugo c’est qu’il est dans l’absolu, l’idéal, le sublime, et je n’accroche jamais quand on me parle de ses hauteurs.
Son style, c’est comme une fanfare, c’est énergique, ça soulève, mais très vite ça me casse la tête. J’ai remarqué qu’il jouait beaucoup sur les oppositions, je ne sais pas si c’est dû au sujet (ténèbres de l’Ancien Régime vs lumière de la Révolution) ou si il fait ça systématiquement dans ses bouquins.
 

C'est son gimmick absolu, que ce soit dans le fond (Cimourdain le sombre, Gauvain le lumineux, Quasimodo et Esméralda), dans la façon de décrire les personnages (Gavroche qui tombe c'est comme un géant qui toucherait terre, ou bien dans Ruy Blas « le ver de terre amoureux d'une étoile ») ou même dans la forme de ses phrases. Il est très adepte du chiasme et de ce genre de figures de style.

Un de mes vers préférés de lui c'est :

Edit : et j'oubliais évidemment la devise des Romantiques qu'on résume souvent à : « le laid c'est le beau ».

Tiens, la préface de Cromwell dit tout :

  merci pour tes précisions. Pour que je remarque une figure de style, il faut vraiment que l’auteur en abuse, parce que je ne cherche jamais à analyser ce genre de choses  

Nan mais Totor il est dans l'EXTREME lui, jamais il fait les choses à moitié, il les fait complètement, non, plus que complètement, au double, au TRIPLE s'il faut, il est À FOND.

Edit : la prochaine exposition du musée Victor Hugo est consacrée à la caricature de l'auteur, bientôt près de chez vous (ou pas), le 13 septembre très exactement. Et, très franchement, je pense qu'il se caricature déjà bien assez tout seul

  tu vas finir Conservateur des Maisons de Victor Hugo, Biez...enfin si les ténèbres du sépulchre ne t’entraînent pas dans la lumière noire avant

La question est sans doute passée cinquante fois, mais où peut-on commander des livres en anglais hors Amazon ?

Je dirais pas non mais les places sont chères et il y a beaucoup de gens qui ne diraient pas non

 
Je soupçonne Victor Hugo d'en avoir fait des tonnes pour que Louis-Ernest Barrias lui fasse une statue quelque peu ankylosée.
Les bras vigoureux du modeste peuple le soulève au-dessus des anges aux ailes éthérées (arf, non, je ne suis pas bon à ça) : https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis [...] (face).jpg  
Sa plus célèbre opposition reste sans doute celle de Napoléon III, dit le Petit, par rapport au Grand, le 1er, qui physiquement restait en-dessous (bien qu'il était dans la 'moyenne' de l'époque).
Et limite, pour la Vendée, autant lire les livres Reynald Secher qui en parlent en long et en large, mais se concentre sur l'aspect historique (et parfois, peut-être, plus polémique).

 
L'historien reconnu de la Vendée c'est J.-C. Martin. Secher est plus un militant du "génocide vendéen" qu'un historien.

Essaie https://www.lalibrairie.com . Boîte française, paie ses charges et impôts, traite ses employés correctement, ne cherche pas à dominer la planète...
 
Sinon, les sites de librairies anglaises comme https://whsmith.fr

 
Tu peux en trouver sur les sites neuf/occaz comme Abebooks, e-bay, price, etc.  et des sites comme  https://www.bookdepository.com/ ou https://www.barnesandnoble.com/ (pas d'idées concernant les fdp par contre).

C'est marrant ces monuments de Barrias. Le type est contemporain de Rodin mais on dirait qu'ils ne vivent pas dans le même monde.

Hugo par Rodin :

(Les deux sculpteurs ont aussi fait La Défense après la guerre de 1870. Celle de Barrias est la statue qui a été commandée après le concours, celle de Rodin a été fondue plus tard et placée à Verdun. Barrias est très classique, avec une composition assez statique. Rodin est tout dans le mouvement et le tragique, l'homme est mourant et le personnage ailé a une aile brisée par la lutte.)

Edit : le bas-relief sur la statue de Barrias, on dirait le Souvenir de la nuit du quatre, ce poème quand tu l'apprends par cœur en étant gosse

Il n'en reste pas moins historien. Ceci-dit le débat autour du génocide ou 'populicide' n'est pas encore fermé.
 

Celle de Barrias a aussi été démontée et fondue pour "cause de guerre". Au moins Rodin et lui s'y retrouvent.
Bon, après, ça ne vaut pas mon préféré : Pericle Fazzini. On est plus dans le tragique de l'homme ni même dans le mouvement, on est, hum, bien au-delà : http://img.over-blog-kiwi.com/1/36 [...] christ.jpg (plot twist : elle ne sera pas fondue celle-là).

M'enfin, c'est pas du tout pour ça que je veux éviter Amazon  

Merci

On m’a conseillé son Robespierre et La Machine à fantasmes récemment. Tu connais ? C’est lisible pour quelqu’un qui est plus habitué aux romans qu’aux livres universitaires ? La personne qui me les a conseillé ne lit que des livres d’histoire et lit ça comme des Oui-Oui, alors je me méfie...

Oh là là...oh là là...je connaissais pas

 
Bookdepository a été racheté par Amazon et a ou a eu un établissement à Guernesey.

 
Je ne les ai pas lu. Il faut feuilleter pour voir si ça te paraît trop universitaire comme style.

 
Le terme d'historien ne veut pas dire grand chose. Je signalais simplement que Secher n'était pas du tout la référence sur la Vendée et que ses vues étaient marginales et polémiques.

 
Je l'ignorais    (Jamais commandé chez eux)

Terminé Les Trois Mousquetaires de Dumas et bien ça m'a bien plus, tout simplement.
J'ai quand même trouvé un peu longue la partie avec Milady sur la fin.
Les suites sont-elles à lire ?
 
Je viens de commencer Le Rouge et le Noir de Stendhal, car jamais lu non plus. Ca se présente bien, mais j'ai un peu de mal avec les notes.
Autant je trouvais quelles apportaient des informations dans Les Trois Mousquetaires, autant là elles coupent la lecture.

 
Ça dépend.  
J'aime moins Vingt ans après, mais je pleure comme une merde aux retrouvailles de d'Artagnan et Athos.  
Je n'aime pas du tout Le Vicomte de Bragelonne parce que je n'aime pas ce que deviennent les personnages ni ce qu'il advient d'eux, et le fait que ce roman agisse comme une conclusion de la trilogie. Pour moi, les héros doivent vivre suspendus dans le temps, avoir des tas d'aventures, et on ne doit pas conclure leur histoire pour laisser la porte ouverte à toutes les histoires. BoraBora te dira exactement le contraire, à toi de voir

Vingt ans après est plutôt dans la veine dramatique de la 2ème partie des mousquetaires que dans l’esprit brillant et bondissant de la 1ère partie. Je n’ai pas lu Le Vicomte.

Je sais que tu voulais sûrement demander quelque chose du style "comment les suites se comparent au premier ?", mais je trouve quand même bizarre cette manière de le formuler. Rien n'est "à lire"  

Je dirais que si tu ne les lis jamais, au profit d'autres loisirs, tu ne rateras rien de génial. Ça se lit bien, mais un ton en dessous.

Oui. Je reviens toujours aux Trois mousquetaires, alors que je n'ai relu Vingt ans après qu'une ou deux fois et jamais le Vicomte. Les mousquetaires, j'ai arrêté de compter à quatorze fois et c'était il y a une vingtaine d'années au moins  
 
Je crois qu'une partie importante de ma vie a été consacrée à lire les Trois mousquetaires, maintenant que j'y pense

Bah disons que les Trois Mousquetaires c'est exaltant, c'est l'aventure, la fougue de la jeunesse etc. Le Vicomte c'est l'âge mûr un peu de désillusion, la jeunesse se ternit mais y a encore la force de l'âge. Et puis 20 ans après c'est doux-amer, on sent que c'est la fin de l'aventure et c'est toujours triste  

 
J'veux pas être triste

Oui.

 
 
C'était un peu ça.    
 
En tout cas merci pour vos réponses.
 
Je finirais fatalement par les lire, mais pas immédiatement. En attendant je suis les pérégrinations de Julien Sorel.

Moi aussi, je vais relire Le Rouge et le Noir, tiens.
Je suis arrivée au point où mes goûts ont changé, où la mémoire me fait totalement défaut, et je ressens le besoin de relire mes classiques.

/radote
 
Vingt ans après, sur un autre ton, est aussi bon que Les trois mousquetaires. Le Vicomte est moitié bide (l'histoire du Vicomte, ce gros niais chiant) et moitié chef-d'œuvre (les mousquetaires). On a l'impression de lire deux romans différents avec des chapitres alternés. Mais l'histoire finale des mousquetaires touche au sublime et l'un des épisodes de la fin bouleversa Dumas lui-même (G.R.R. Martin en fit bon usage dans GoT, d'ailleurs). Avec la trilogie complète, on est à la fois à la naissance de tous les buddy movies hollywoodiens et de la Recherche du temps perdu.
 
Faut pas écouter Biez.
 
/radote

J'ai justement commencé Le Vicomte de Bragelonne, tiens Bon, je n'en suis qu'au tout début, je viendrai donner mes impressions plus en détail plus tard  

Quand je l'ai relu, adulte, je l'ai détesté

Ça fait souvent cette impression Dumas, non ? Probablement parce qu’ils étaient plusieurs derrière ce nom  

C’est le risque, oui. Pour l’instant je pense que Stendhal c’est merveilleux, mais je n’en sais plus rien en fait, il faut que je vérifie