Reprise du message précédent :
Je me demande souvent quel sera l'équivalent pour notre époque. Quand on lit de la SF des années 70 ou 80 par exemple, un des trucs marrants c'est que dans le turfu (outre qu'on clope dans l'espace) évidemment les grands antagonistes de la conquête spatiale sont les États-Unis et l'Union Soviétique et y a personne d'autre. C'est Eon de Greg Bear qui m'a fait tiquer là-dessus si je me souviens bien.

Du genre, quand en 2050 (si l'humanité existe encore ) si des gens lisent de la SF de maintenant, qu'est-ce qui leur fera dire que c'est so 2025

le covid je pense

Le Covid a vraiment laissé une trace dans la littérature récente ?

American Rigolos, heureusement que ce sont des chroniques courtes, car entre les chiffres et données complètement dépassés (vu les dates de publications) et les sujets abordés, je m'ennuie un peu.

L'IA vue de 2025 sera sûrement pas la même.
(ou alors l'IA de 2050 aura exterminé toute trace d'humanité et se repaîtra nostalgiquement de l'IA de 2025 qui imaginait ce que serait l'IA de 2050 quand elle aurait exterminé toute trace de l'humanité qui...).

 
Pour quelqu'un de mon âge qui a connu toutes les étapes de lutte anti-tabac (suppression des wagons fumeurs dans le métro, interdiction dans les trains, les restaus, les cinémas, le Grand Rex ayant été le seul résistant longtemps après les autres et seulement au balcon de la grande salle etc.), c'est parfois surréaliste de voir à quel point la clope est devenue marginale. Dans la rue, on ne voit plus que rarement des gens fumer en marchant. Il y a quelques semaines on était à un anniversaire (de la proprio de 2 chats que tu connais bien  ) et sur une bonne douzaine d'adultes pour la plupart dans la quarantaine le seul à fumer était le barbecue (oui, même moi j'ai arrêté il y a 3 ans).
 

 
Je sais pas trop, je lis plus de SF depuis bien longtemps, je peux juste me baser sur quelques rares séries TV. Il y a deux types de visions qui datent un livre de SF à mon sens. La société contemporaine de l'auteur, comme pour tous les romans, d'où la clope dans l'espace qu'on lit et lira de moins en moins (surtout le plan où un personnage bourre une pipe   ) et les clichés de prospective, comme les voitures volantes de l'an 2000 dans la SF des années 40/50. Un cliché de SF qui finira par paraître naïf et un peu cucul, à mon avis, est celui des planètes colonisées. C'est pas propre à 2025, ça dure depuis le space opera des pulps et ça offre à la SF un champ infini d'histoires, mais je pense que l'on finira par admettre que c'est complètement débile et que l'Homme n'arrive même pas à fonder une colonie viable sur Terre alors sur une autre planète laisse tomber.
 

C'était juste un épisode. Le côté fait de société est oublié depuis longtemps (télétravail attaqué de partout, conscience écolo en régression, tourisme de masse encore plus massif etc.)

La vision des rézosociaux? J'ai lu il y a presque 1 an deux recueils de nouvelles de Catherine Dufour (très charmante, rencontrée sur un salon, c'était amusant car elle m'a "prévenu" que c'était deux recueils de nouvelles et pas des romans... Or c'est justement ce que je cherchais bref. ) et les nouvelles ,surtout dans "L’Arithmétique terrible de la misère" (de mémoire, vu que j'ai lu "L'accroissement mathématique du plaisir" en même temps) sont reliées par le fil conducteur de la narratrice, qui "vit" de ses vidéos en direct sur Internet (une sorte de Tiktok sauce Liveleak) et qui permet donc de voir la misère du monde... entrecoupée de vidéos placement de produits.
Alors ça n'est sans doute pas représentatif de la SF moderne, mais clairement je pense que l'invasion des réseaux sociaux et la descriptions des tendances modernes "amplifiées" pour imaginer le futur, seront probablement très datées très rapidement.
Déjà en lisant les nouvelles, qui ont été écrites entre 2015 et 2018, je ressentait un "décalage" (mais je ne suis pas du tout branché réseaux sociaux donc c'est peut-être simplement ça)

Edit : Pour le coup de "personne d'autre" ça me fait penser à la SF Française années 50/60 ou la France est présente dans l'espace; autant ça "passe" quand c'est sous une forme ou "tous" les pays ont accès à l'espace, autant ça fait bizarre quand c'est dans un contexte d'exploration spatiale (en général, avec les USA à côté, et les pays Européens qui envient un membre d'équipage mais c'est tout)

Elle sera vue comme le Minitel maintenant

A propos d'archaïsmes dans la SF, je suis en train de lire Babel 17 (1966), j'ai pensé à la discussion ici : il y a des gamins qui partent dans le vaisseau en emmenant des billes dans leurs poches

Le truc en SF qui fera "so 2025" c'est la question environnemental, c'est à la mode en SF/anticipation et dans 50 ans ça fera sourire ou pleurer au choix. Peut-être qu'un livre ou deux qui auront été plus clairvoyant deviendront "culte", un peu à la 1984 (quelque soit sa qualité littéraire).
Mais l'IA aussi sans doute (tous ce qui est technologique de toute façon ça se périme facilement).

Plus que 51 tomes pour nous donner l'avis final.

J'approche de la fin du tome 1 et je plussoie fortement. Ca fait des années que j'en entends parler ici, que je le vois chez mon libraire ou mis en avant et ton post m'a rappelé que ça faisait bien 15 piges que je devais le lire
 
C'est une lecture assez unique, enfin j'ai jamais lu rien de tel. A vrai dire, j'avais pas d'idée claire sur le bouquin, je m'attendais aussi bien à suivre une cavalcade à la Terrence Hill ou une histoire de cowboys au grand coeur, ou bien encore être plongé dans un truc un peu mythique à la Sergio Leone.
 
En fait, c'est un peu comme les grandes fresques familiales françaises du début du 20e siècle, sauf que nos personnages sont des cowboys au visage buriné et qu'en lieu et place de de Paris et ses immeubles, c'est le Texas, son désert et ses mesquites qui composent l'univers mental de nos héros  
 
Les protagonistes échappent à mes yeux aux grands archétypes que je peux connaître et se révèlent souvent complexes. McMurtry prend VRAIMENT son temps avant de faire commencer l'histoire. J'aime d'ailleurs beaucoup la construction du livre, comment il nous présente par l'extérieur, dans leur quotidien, ces vieux rangers un peu usés qui se retrouvent presque fortuitement à guider un troupeau énorme à travers les USA. Certaines descriptions sont extrêmement visuelles, j'ai souvent eu l'impression de les voir là, ces faces de plouc, perdues au milieu d'un nuage de sable provoqué par le piétinement des 2500 bêtes    
Je pense enchaîner rapidement avec le tome 2, et il est vrai qu'il se lit très facilement, sans pour autant tomber dans la facilité.

Je suis trop fier d'être celui qui a fait de Lonesome Dove un succès en France.

Je suis en train de lire le quatrième mais j'arrête quand je veux

Les opinions générales que j'ai pu former et qui sont probablement valables pour la série sont que :
 - Comme tous ces univers très développés et dans lesquels on produit du contenu au travers de différents médias, le résultat est très inégal et on aura parfois meilleure fortune en choisissant le livre pour son auteur.
 - C'est méga-kitsch et je pense que ça va vers encore plus de kitsch à base de vaisseaux spatiaux en mode cathédrale qui vole (F'murrr, ce visionnaire !) et de turbo surhommes en cuirasse dorée tout ça mais avec des démons dedans en plus.
 - Ça me fait penser à ces animes japonais des années 2000 où il y avait des mots d'allemand sortis de leur contexte partout parce que c'est si exotique sauf que là on fait la même chose avec du latin de cuisine.
 - Je suis très bon public pour ce genre de choses parce que j'adore les trucs un peu lourds en lore, je suis du genre à lire toutes les descriptions d'objets d'Elden Ring pour faire des fiches dans ma tête.
 - J'aime bien les héros (éventuellement un peu monolithiques) honorables et droits dans leurs bottes et je pense qu'on peut être servi de ce côté-là.

Sinon j'ai pour toi une série (Star Force) qui démarre avec la découverte de dinosaures télépathes/psychokynésistes extra-terrestres, et l'organisation para-militaire (a idéologie fortement emprunte de mysticisme germanique voire faciste) créée pour les combattre, et ce n'est que le début, on a plus tard des ETs qui consomment des planètes dans le lot, les secrets des grands-anciens galactiques, des guerres galactiques, voire inter-galactiques... Bref, l'auteur (finlandais ? Aer-ki Jyr) doit pas en être loin de 250 (petits) volumes.
C'est pas Perry Rhodan ou les 3300+ (petits) volumes sont atteints, mais c'est au moins aussi ambitieux.
A+,

Je vous demande de vous arrêter

Félicitations !  Pour ma part je ne me rends pas compte parce que j'ai grandi chez des fumeurs, mais jamais fumé moi-même et la plupart de mes amis n'ont jamais fumé non plus, donc je me rappelle vaguement les compartiments fumeur/non-fumeur dans les trains mais c'est tout. Ah, et les polémiques sur l'affiche de Mon Oncle de Tati. Ça me choque donc d'autant plus quand je vois des gens fumer comme des pompiers dans des espaces fermés en 2170.  

Je joue beaucoup à Terraforming Mars (et à Planet Crafter plus récemment) et souvent je me dis qu'on n'est déjà pas capables de terraformer la Terre. Mais je peux imaginer un contexte de science-fiction où une planète serait par exemple la propriété d'une evil megacorp : elle pourrait tout-à-fait la terraformer sans être victime de la lutte d'intérêts contraires qu'on a sur une planète où on est plusieurs. Bon après elle te ferait de la terraformation du turfu que tu veux pas, je pense

Tiens j'avais pas pensé aux réseaux sociaux par exemple, et de fait je pense que je n'ai lu que de la SF pré-RS ou écrite par des auteurs dont les RS ne font pas du tout partie du paysage. Ça me donne à réfléchir, merci ! Et ça fait un peu peur d'essayer d'imaginer le brainrot du futur

Je te recommande la lecture de Monument, roman de Lloyd Biggle Jr. hélas pas traduit en français.
A+,

L'opération annuelle OP All Star commence aujourd'hui pour ceux qui lisent en numérique.
Rappel : chaque jour 150 livres à 1,99 euros du lundi au vendredi puis on retrouve toute la liste disponible le weekend.
Aujourd'hui ce sont Les Contrées du Rêve de Lovecraft pour quoi j'ai craqué.

Lovecraft est dans le domaine public en Europe.

Pas forcément la traduction ?

Dans le passage que j'ai lu ce matin dans 20K lieues sous les mers, ils s'allument des cigares tranquillou dans le sous-marin immergé.

En tout cas, en 2025, interdiction de fumer à l'air libre.

Oui, je viens de voir que c'est la trado de Camus, donc protégée.

Laissons l'air libre en effet

 
Je viens de lire le résumé sur Wikipédia, ça peut m'intéresser, merci !

 
Le Canada vient d'interdire les incendies

Des londrès  

Terminé La Saga des émigrants - Au terme du voyage de Vilhelm Moberg, cinquième et dernier tome de la saga.
Je ne savais pas quoi lire après Lonesome Dove, j'ai commencé plusieurs livres sans poursuivre ; finalement j'ai pris une saga un peu doudou et ça a bien marché, peut-être parce que ça se passe à la même époque (autour de 1870) et pas très loin géographiquement (Minnesota).  
Au delà de cette bonne idée, je trouve comme je l'ai déjà dit pour l'intégrale précédente que ces derniers livres sont moins intéressants que les premiers. On trouve encore un livre dont le thème principal est la religion par exemple, bon, osons le dire, ça m'a clairement gonflé.
Dans d'autres livres il est question de la guerre de Sécession ou des problèmes avec les indiens, c'est déjà beaucoup plus intéressant. Pour autant le gros du voyage est fait, ils sont installés, la ferme tourne... il ne reste plus grand chose à dire. La fin du dernier livre est un peu ennuyeuse, à l'image de la vie du héros dont il est question à ce moment-là (si c'est fait exprès, ben, ça fait une belle figure de style, mais c'est pas très passionnant. )
Indéniablement une bonne saga.
 
Ça me fait penser : au Japon La pierre et le sabre est un grand classique ; La Saga des émigrants est un grand classique en Suède ; j'ai beaucoup aimé les deux. Vous connaissez d'autres grands classiques de pays étrangers ? (Peut-être Cent Ans de solitude ? Je le lirais pas je pense. )

Nigeria, L'ivrogne de la brousse de Amos Tutuola, Cet homme est mort de Wole Soyinka, et Les termitières de la savane de Chinua Achebe.
A+,

 
Merci, j’ai bien aimé, je vais sans doute lire Crash du meme auteur et positionné dans une trilogie avec celui ci.
 
Je l’avais gardé pour plus tard comme une pépite mise de côté, je m’attaque au dernier Donald Ray Pollock pas encore lu, une mort qui en vaut la peine, ca commence très bien (enfin très mal) comme d’habitude  
 
Je ne sais pas pourquoi il n’écrit plus d'ailleurs depuis 10 ans

Crash, c'est assez spécial.
De Ballard, Empire of the Sun, ou il raconte la prise de Shanghai par les japonais, tel qu'il l'a vécue gamin, c'est un très bon livre.
A+,

Tiens ça rappelle en partie des éléments de la bd Aquablue (de Cailleteau et Vatine), le scénariste de cette dernière a dû pomper un peu dessus

Je jetterai un œil, merci !

C'était assez marquant Crash, assez unique je recommande. Et faudrait que je le relise
Mon seul Ballard lu à ce jour.

"La forêt de cristal", j'avais bien aimé, il écrit super bien.

Les trois romans qui composent la trilogie de béton (Crash /  L'île béton / IGH) sont énormes ! Crash étant celui que j'ai le moins aimé (mais je déteste le film que j'avais vu avant de le lire, cela a sans doute un lien). J'adore IGH    
 
Mais j'aime presque tout ce qu'il a écrit et que j'ai lu.

Tiens, pareil, j'ai détesté le film et plus généralement tout ce que j'ai vu de Cronemberg.

Cronenberg
 
Tiens " La mouche", c'est tiré d'un roman, ou bien ?

C'est tirée d'une nouvelle initialement publiée dans Playboy US.
A+,

Merky monsieur. Playboy la légende, quand même !

Je viens de finir Hannibal de Thomas Harris, longtemps après avoir lu le Silence des Agneaux
J'ai beaucoup aimé la précision quasi documentaire de certaines scènes (notamment à Florence), et les dialogues ciselés.
Par contre Lecter est un peu trop invincible