Reprise du message précédent :
Ah zut.
Il est bien ce podcast au moins ?

Toujours bien ! Je le conseille à tous les fans de littérature / écriture autour de moi.

Je viens de passer l'après-midi à m'ombre des platanes à lire Les gens de Bilbao naissent où ils veulent de Maria Larrea.
J'ai trouvé ça vraiment très bien. Je n'ai pas envie de raconter, car ça spoilerait et permettrait moins d'être dans l'ambiance du livre.
Attention à la 4ème de couverture : elle raconte la 1ère moitié du livre et laisse entendre ce qui va se passer dans la 2ème    
 
Une histoire de famille, celle de l'autrice. Racontée vite fait, bien fait, même si au bout de 50 pages j'ai eu peur que ça n'en vienne aux facilités, mais finalement pas du tout. C'est assez direct, ça ne tourne pas en rond, les images viennent facilement, l'émotion est palpable plusieurs fois (ça m'arrive rarement !).
Peut-être que le fait de l'avoir lu d'un seul tenant (3 heures) a joué, car en découpant trop on y perdrait probablement un peu de l'intensité, mais je recommande

We Gotta Get Out Of This Place - The True, Tough Story Of Women In Rock par Gerri Hirshey. Après le génial Nowhere To Run en 1994, le deuxième livre de ma journaliste musicale préférée, en 2001. Depuis, elle n'a sorti qu'un livre sur Helen Gurley Brown, qui ne m'intéresse vraiment pas.
 
J'étais un peu surpris par le "women in rock" dans le sous-titre quand je l'ai commandé puisqu'elle ne s'est jamais cantonnée au rock pendant ses 20 années à Rolling Stone. De fait, c'est très mensonger : le livre parcourt le blues, le jazz, le rock, la pop, le hip-hop, la country, le folk, à peu près tous les genres de musique populaire américaine. Elle part de Bessie Smith dans les années 20 et finit avec Missy Elliott et Lauryn Hill, les "anti-divas", dans les années 90. A partir des années 80, beaucoup de portraits sont enrichis par les interviews qu'elle avait décrochées.
 
L'angle est intéressant, la réflexion sur l'histoire et l'évolution de la place et l'image de ces artistes féminines au fil du siècle l'est encore plus. Pas de clichés façon dossier Télérama ou Rock & Folk, beaucoup d'enthousiasme et d'intelligence. La différence la plus frappante avec Nowhere to Run est que dans We Gotta Get Out Of This Place, elle est amenée à parler par endroits d'artistes dont elle se fout de la musique. Elle s'en tire bien, sans hypocrisie : ce que produisent les gueuleuses "lisses" comme Whitney Houston, Mariah Carey ou Céline Dion la laisse de marbre, de même que le nombrilisme prozac-induced de Fiona Apple ou Alanis Morissette, et trouve la scène angry girls assez chiante car trop limitée. Mais sans polémique, non plus : elle s'efface au maximum derrière les artistes et ne cherche pas à se valoriser par ses goûts.
 
Dans le chapitre sur les divas (Whitney, Aretha, Cher, Tina...), elle remonte à la première d'entre elle qui, surprise, n'est pas la Callas (je ne connais strictement rien à l'opéra ), mais Jenny Lind, dont je n'avais jamais entendu parler. Une cantatrice suédoise qui après un succès phénoménal dans les années 1840 en Europe provoquera une Lind mania (ainsi nommée par la presse de l'époque) aux USA où elle sera produite par Barnum.
 
Presse en délire, les VIP qui se bousculent pour l'entendre, le petit peuple qui se bouscule pour l'apercevoir (30000 personnes autour de son hotel), filous en tout genre (un type prétendait posséder l'un de ses gants et faisait payer 25 cents pour en embrasser l'extérieur, 50 cents l'intérieur. Un ticket de concert fut emporté aux enchères pour 625 $ (en 1850, ça faisait beaucoup de brouzoufs). Et il y avait le merchandising officiel et officieux : les éteignoirs de bougies Lind, les saucisses ( ), les pianos, les jetons de casino, les cigares etc. On donna son nom à des variétés de dahlia, melon, groseille... On ne reverra ce type de mania qu'avec Sinatra un siècle plus tard, puis Elvis et les Beatles.

Je râle, Darmanin est bien trop con.
 
https://actualitte.com/dossier/363/ [...] d-darmanin

Les lectures du mois d’août :
 
Un océan de pavot de Amitav Gosh. C’est le premier tome d’une trilogie qui se passe pour l’essentiel dans l’Inde du 19ème siècle. On suit plein de personnages qui vont converger vers un bateau en partance pour l’île Maurice. C’est sympa pour l’exotisme mais tout cela ne m’a pas paru vraisemblable. A noter que le mec qui a écrit la 4ème de couverture n’a pas lu le livre et fait l’objet d’un contre-sens complet    M’enfin. Je ne sais pas si je lirai la suite (peut-être un jour de désoeuvrement).
 
Gidéon la 9ème de Tasmin Muir. C’est de la SF Fantasy pour grands ados avec des nécromanciennes lesbiennes qu’ont un truc super important à faire mais j’ai toujours pas compris quoi   C’était clairement pour pas réfléchir pendant les vacances Ce n’est pas complètement nul et vu le sujet c’est déjà une victoire Y’a un tome 2    
 
Séquences mortelles de Michael Connelly. Le retour de Mc Evoy pour un bon cru autour de thématiques d’actualité comme le partage de données privées et leur usage opaque par les boîtes privées. C’était bien.
 
Fille du destin d’Isabel Allende. Avant celui-ci je n’avais lu que La maison des esprits, je suis sur que j’avais bien aimé mais je m’en rappelle pas    Ici on suit les aventures d’une orpheline chilienne et d’un chinois dans la Californie de la ruée vers l’or. C’est un bon livre d’aventure « féminin » et aussi l’histoire d’un amour atypique que j’ai pris plaisir à lire.

Dieu et nous seuls pouvons de Michel Folco. ça faisait longtemps que je voulais le lire mais que je le trouvais pas, j’étais donc bien hypé en début de lecture. Malheureusement, j’ai pas aimé du tout la première partie sur le début de la lignée, ni le ton, ni les personnages. En revanche la seconde partie m’a plu, surtout l’esprit querelle de clochers entre le patriarche et le reste du village. J’ai trouvé cette partie beaucoup plus fine et crédible aussi. Je ne lirai sans doute pas les autres.
 
Dans la toile du temps d’Adrian Tchaikovsky. C’est de la SF, récit de l’inéluctable confrontation entre les résidus de la race humaine et une civilisation extra-terrestre. C’est assez bluffant comme livre qui non seulement est assez crédible mais m’a poussé à avoir de l’empathie pour cette civilisation (ce qui a priori n’était pas gagné hein ). C’est vraiment bien. Apparemment il y a une suite, je ne sais pas ce que ça vaut.
 
Les chevaux célestes de GG Kay. Comme d’habitude avec Kay, c’est de la fantasy historique,ici dans une pseudo civilisation chinoise. C’est pas mauvais mais j’ai jamais réussi à m’intéresser au sort des protagonistes Et puis l’histoire de la sœur . J’ai largement préféré Tigane ou Les lions d’Al-Rassan.
 
En cours j'ai La cathédrale de la mer de Ildefonso Falcones, roman médiévalo-historique "à la Ken Follet". Je suis au tiers et c'est comme du Ken Follet ( ), ça  se lit tout seul mais c'est pas grandiose non plus. Et puis ouhlala, les méchants sont vraiment méchants    
 
Ensuite j'ai le tome 4 du livre des Martyrs qui m'attend (il est sorti en poche mercredi), j'ai hâte  

Je vais tenter le Tchaikovsky je pense, ce n'est pas la première fois que j'en lis du bien.

Effectivement
La suite est pas mal du tout non plus, et je dois encore lire le 3ème sorti cette année je crois.
Sinon, bouing_bouing parlait de la Cathédrale de le mer, j'ai tenu 20 pages et ça ressemblait trop à d''autres que j'avais lus, le ton ne m'a pas plu, j'ai vite laissé tomber...

J'avais aimé La Servante Ecarlate donc j'ai tenté deux autres romans de Margaret Atwood. Je croyais, je ne sais pas pourquoi, qu'Atwood était la femme d'une unique œuvre, ou en tout cas que ses autres romans brillaient moins par leur qualité. Le succès de la série Handmaid's Tale a probablement éclipsé le reste de sa bibliographie.
 
 
Coup de cœur pour Captive. J'ai commencé la lecture en pensant à une espère de thriller psychologique dans le Canada du 19e siècle entre une femme (Grace, condamnée pour meurtre et internée) et son nouveau psychiatre (Simon Jordan, qui pourrait lui faire obtenir une remise de peine). Pourtant, c'est moins l'aspect criminel qui importe ici que la découverte du personnage féminin, l'attachante et ambigüe Grace. Elle raconte toute sa vie, de son enfance pauvre en Irlande à son quotidien de servante au Canada, avant évidemment de nous faire découvrir (un peu) la vie d'une femme en prison.  
Ca peut paraître un récit déjà cent fois raconté (pour la partie enfance misérable et récit d'immigration en tout cas) mais j'ai été happée. Il faut dire qu'Atwood écrit très bien. (Dommage que je ne possède pas de copie physique du livre, j'aurais aimé souligner certaines phrases.) Le travail de documentation a dû être colossal pour réussir à donner cette impression de réel.
La forme nous fait naviguer entre présent et passé, entre récits à la première personne (Grace et son médecin), lettres de différents personnages, citations placées en exergues des chapitres. Il y a même un poème dans le deuxième chapitre, mais je ne sais pas si Atwood l'a écrit ou si ce sont les paroles d'une chanson de l'époque car j'ai appris pendant la lecture que l'histoire était inspirée de faits réels. Ca m'a un peu génée car je me demandais souvent ce qui relevait de la réalité ou non (quels personnages ? quelles lettres ?). Cela dit ce n'est pas un livre pour les fans de "true crime", l'intérêt est vraiment le personnage de Grace et son introspection tels qu'imaginés par Atwood.
Il y a quelques longueurs, notamment dans le dernier tiers. Ou peut-être que le dernier tiers m'a un petit peu moins plu à cause de certains choix narratifs (la fin m'a surprise). Il n'en reste pas moins que l'œuvre est impressionnante amha et que je savais en refermant le livre qu'il me faudra la relire un jour pour mieux en apprécier la richesse.
 
J'avais aussi envie de tenter "Le Tueur Aveugle" mais faute de le trouver en rayon, je me suis rabattue sur La Voleuse d'hommes.  
Ce roman accorde encore moins de place à l'intrigue que dans "Captive". Il s'agit plutôt de découvrir la vie de 3 amies nées pendant la 2nde guerre mondiale et vivant à Toronto. Ces trois femmes ont en commun d'avoir chacune été trahie par la mystérieuse Zenia, rencontrée il y a quelques décennies lorsqu'elles étaient étudiantes.
Peu de suspense, un rythme lent, mais j'espérais que ça finirait pas décoller. Ca n'a pas été le cas.  
Un peu d'incompréhension à la lecture quant à la manière dont les personnages se comportent, notamment dans le dernier tiers du roman (décidément).  

Le livre reste divertissant, sinon je ne l'aurais pas terminé, mais je ne le recommanderais pas.
 
 
Conclusion : Atwood n'est pas la femme d'une seule œuvre    
Le Tueur Aveugle et la série MaddAddam s'ajoutent à ma liste des trucs à lire, ce sont ses autres romans qui semblent les plus appréciés sur le net.

Terminé J'ai couru vers le Nil d'Alaa el Aswany, une fiction autour de la chute de Moubarak en 2011 en Égypte. Je pensais qu'on en avait parlé ici mais je ne retrouve pas le message.
C'est un roman choral qui met en scène plusieurs personnages impliqués dans les événements de la place Tahrir, une révolution qui a mené à la démission du président Moubarak puis à la reprise du pouvoir par l'autorité en place. On suit un général, un directeur d'usine, un jeune couple révolutionnaire, une présentatrice télé, un ingénieur, une future médecin et son ami, un acteur etc. qui ont des points de vue forcément très opposés.  
C'est un livre plutôt facile à lire, très intéressant et probablement un peu ironique. On le sait quand on connait l'Histoire (ce n'était pas mon cas), tout ça finit mal, et ce n'est pas une lecture très joyeuse (mention spéciale à l'armée qui roule sur des gens avec ses chars d'assaut), mais j'ai été pris dans leurs histoires à tou·tes, j'avais vraiment envie de savoir comment ça allait (mal) terminer.  
Je dois reconnaitre tout de même que j'ai été assez fatigué par l'évocation de Dieu 50 fois par page en moyenne. C'est pour ça que je parlais d'ironie plus haut : Dieu justifie littéralement tout, de l'acte le plus héroïque à la torture la plus violente. Je ne sais pas dans quelle mesure cette idée est vraie, mais tous ces dialogues remplis de "par Dieu tout puissant", "si Dieu le veut", "Que Dieu vous comble de bienfaits", "grâce à Dieu", ça m'a épuisé.  
Je recommande.

Il y a une série Netflix sympa basée sur Captive

D'après mon expérience, au moins une phrase sur deux est ponctuée par Dieu. Si ça va : alhamdullillâa, si on espère que ça va aller, inshallah, si on est content de quelque chose, mashallah… Quoi qu'il se passe c'est toujours Dieu. Et d'ailleurs dans les guerres civiles ça fait un peu bizarre parce que tout le monde crie Allah'uak'bar des deux côtés, Dieu est toujours du côté de celui qui parle

Il y a des fans de poésie ici ? Si oui, foncez sur Poésie : art de l'insurrection de Ferlinghetti, un petit livre rouge.  
 
J'en reviens pas tellement c'est somptueux  

Ah je me demandais si elle valait le coup. Je vais la tenter, merci !

 
J'aurais dû faire comme toi    
 
La cathédrale de la mer, roman historique se passant dans le Barcelone du XIVeme siècle, l’édification de la cathédrale du titre étant l’arrière plan de l’ensemble du livre. J’espérais au minimum un truc dans le genre des Piliers de la terre de Ken Follett (je n'en suis pas le plus grand fan mais c'est correct dans le genre). On en est loin, c’est nul, abracadabrantesque, irritant et cela n’a même pas la délicatesse d’être court (800 pages   )
 
Si vous souhaitez le lire malgré tout, arrêtez-vous là, je raconte tout le livre dans la suite (c'est un peu long, j'avais besoin de déverser mon fiel )
 
La cathédrale de la mer est le roman de la vie d’Arnau, fils d'un paysan qui se réfugie à Barcelone pour protéger Arnau suite notamment au viol à l’usage par le seigneur ( ) de sa femme et le meurtre d’un pauvre type qui passait par là. Bien sur on ne va pas épargner grand-chose à Arnau : humiliation, pauvreté, papa se fait pendre (à cause des méchants nobles), trahison (des méchants nobles), geôle de l’Inquisition (à cause des méchants nobles) entre autres péripéties.
 
Mais tout ceci n’est pas grave parce qu’Arnau est un mélange de Mère Térésa, de MLK, de Chevalier Bayard avec une pincée de Bernard Arnault (comme lui, il donne aux pauvres   ) Arnau prêche l’égalité de tous et la tolérance religieuse, Arnau est en avance sur son temps ; d’ailleurs les juifs du coin sont ses grands potes à qui il tape la bise régulièrement, normal à Barcelone en 1300 et quelque me direz-vous).
 
Arnau est beau, fort, intelligent, charmeur, gentil, ouvert, combattant et tacticien hors-pair (il sauvera Barcelone a lui tout seul parce que, hein, il en a là-dedans   ). J’en oublie mais on aura compris qu’il a pas beaucoup de défauts.
 
AH si, il a tendance à se comporter comme le dernier des connards avec les dames, mais bon ça c’est pas grave non plus parce que même les méchantes sont sous son charme tellement il roxxe le garçon.
 
Je suis devenue pute à cause de lui ? Pas grave je vais tout faire pour le sauver malgré tout. (Bon, c’est pas complètement sa faute à ce gentil Arnau, franchement elle a le feu aux fesses la demoiselle, quand on cherche aussi...)  
Je suis mariée de force à ce beau gosse qui vient de la plèbe alors que je viens d’une grande famille noble ? Je le déteste mais je ne m’en masturbe pas moins en pensant à sa magnifique musculature (vous allez me dire que j’exagère mais NON, je vous assure que c’est dans le livre).
Le pompon c’est le personnage de Mar, fillette qu’il recueille (il a grand coeur hein), amoureuse de lui (normal, c’est Arnau quand même), qu’il donnera en mariage à son violeur (oui, oui) mais qui finira dans son lit à la fin du bouquin (Arnau, what else ? )…
 
J’aurais pu aussi parler de son esclave pote musulman dont l’ensemble des actions sont hautement crédibles dans l’Espagne du 14ème, de son vrai faux frère devenu inquisiteur dont le comportement est ridicule et complètement incohérent, des nobles (qui sont vraiment très très méchants), de la façon dont il devient riche, de cette horripilante tendance de l'auteur à brandir sa fierté catalane à tout bout de champs    ou encore mieux de son sauvetage de l’Inquisition par le bon peuple barcelonais (Arnau ne peut être mauvais voyons ! c’est presque un saint ! dressons-nous contre l’Inquisition !) mais repenser à Arnau m’a épuisé, je vais plutôt retourner bosser.

On dirait que dans ce bouquin, y'a pas plus con qu' Arnau.
   
A+,

J'avais écrit un CR sur les Braises de Sandor Marai, mais mon ordi l'a cancel

En résumé : j'ai découvert Marai grâce à une série d'émissions sur les auteurs Est-européens sur France Inter et j'ai choisir de lire les Braises car il n'était pas trop long
L'histoire d'un vieux général veuf, aristocrate hongrois, vivant isolé dans son château, qui reçoit la visite d'un très vieil ami à lui : un Polonais, issu d'une famille défavorisée. Ils ne se sont pas vus depuis 41 ans. Un lourd secret les unit, et ils auront la nuit pour exorciser le passé    
C'est sympathique, avec quelques belles pages sur l'amitié, mais j'ai jamais été emballé. La faute à ce personnage du vieux général, beaucoup trop sentencieux à mon goût. J'ai trouvé l'ensemble assez plat en fait. Seul le vieux général s'exprime, son ami ne répond qu'à peine, ce qui rapproche finalement le livre d'une espèce de monologue parfois un peu barbant.  
 
Apparemment Marai est connu pour être un témoin, un peu comme Zweig, de la fin de cette Europe éduquée et civilisée qui s'effondre avec les 2 Guerres mondiales. Une espèce de passeur écrivant dans une époque crépusculaire je lirai quand même d'autres oeuvres de lui à l'occasion.
 
Edit : Sinon beau résumé de la Cathédrale de la Mer   une belle grosse daube dont je me demande encore comment 1) l'auteur a pu sérieusement l'écrire 2) des lecteurs ont pu sérieusement l'apprécier

Pinaise, je l'ai échappé belle  

 
A Barcelone on te dit
 
(Pour ceux qui l'ont raté, car il est toute beauté)

Des retours sur L'Archipel du Goulag d'Alexandre Soljenitsyne ?

La version abrégée pour les écoliers ou la complète ?

La complète elle se trouve pas non ? J'avais cherché à un moment donné et je trouvais que l'abrégée qui nécessite déjà presque son propre meuble

Juste d'occase mais vu le peu de succès à l'époque il doit pas y en avoir des tas en circulation.

Je plains les gamins russes.   J'ai lu qu'Une journée d'Ivan Denissovitch et le Pavillon des cancéreux.

Je commence Betty de Mcdaniel d'un air dubitatif, avec 2 pages de critiques de magazines (rarement un roman.. l'un des meilleurs..) RTL, Voici, Elle, France culture etc
 
Je sens le cahier des charges, j'espère me tromper.

 
Pour l'instant, ça reste le meilleur roman que j'ai lu cette année.

L'épaisseur et la difficulté de trouver l'intégralité m'ont découragé, mais j'ai trouvé les extraits que j'en ai lus (la place des femmes au goulag notamment) super intéressants. Les intitulés des chapitres étant très explicites, ça se lit très bien de manière "encyclopédique", c'est à dire en ne lisant que ce qu'on veut, dans l'ordre qu'on veut.

J'ai beaucoup aimé.
Un conseil avec Soljenitsyne : prends note des prénoms, noms, patronymes et surnoms que tu lis, parce que l'auteur les utilise en alternance et que ce n'est vraiment pas simple de s'y retrouver.
Et évite de relire Si c'est un homme juste avant, sous peine de te dire oh CA VA c'était pas si pire le goulag

C'est bien. Mais j'ai préféré "Les récits de la Kolyma" de Chalamov. Ce dernier est à mon avis un livre indispensable.

Je sors d'un livre incroyable. "Clair Obscur" de Soseki. J'ai découvert cet auteur l'année dernière, j'ai tout aimé de ses écrits mais son dernier livre inachevé est une vraie claque.
Un couple va vivre séparé, l'un d'eux étant hospitalisé. On assiste alors sur quelques jours au délitement d'un couple avec une infinité de nuances et de petits riens. Pöurquoi on est avec cette personne ? Nos amours passés pésent en quoi ? Qu'est ce que la liberté en couple ? Les non dits et les mensonges voulus ou non. Le livre devient peu à peu un thriller psychologique avec une grande tension sur la fin malgré cette intrigue mince et la lenteur du récit.
Un mélange entre Proust (mais avant Proust, écrit en 1916) et Dostoievski. J'ai adoré. Le fait que Soseki se soit écroulé sur sa table de travail en ayant écrit juste le numéro de chapitre 189 ammène une grande frustation. Car cela arrive à un moment décisif. Reste notre imagination...

Comme Bora, j'ai beaucoup aimé.

J'ai attaqué Ivanhoé, j'avais peur que ça ait un peu vieilli mais ça se lit très bien (une légère lourdeur dans les descriptions on a l'impression qu'il déroule une liste dès qu'un nouveau perso apparaît), un côté feuilleton à rebondissements qui donne toujours envie de lire le chapitre suivant. Dans le contenu on est sur du classique avec de belles princesses, un chevalier mystérieux qui gagne tous les combats au tournoi, etc

Ah ça m'a gonflé, j'ai lâché à la moitié du bouquin.
Autant il y a des vieux trucs qui sentent la naphtaline genre Le Bossu ou le Capitaine Fracasse qui passent toujours très bien, autant Ivanohé j'ai trouvé ça chiant, ça manque d'humour.

Ah je verrai sur la durée, je suis pas encore à la moitié

   
 
Si c'est un homme, ce livre !    
Tous ces details sur l'horreur vu de l'intérieur.  
 
J'en ai lu plusieurs des récits sur les camps de concentration,  mais si vous devez en lire qu'un, c'est celui-ci. Rien que pour le témoignage historique de ce qui s'est réellement passé,  c'est d'une richesse inestimable.  

Le seul bouquin que j'ai en double

Je l'ai lu aussi, ça m'a marquée. Je crois que le truc qui m'est resté c'est le passage où il explique qu'il n'existe pas de mots qui puissent exprimer ce qu'il a vécu. Quand il parle de "faim", de "froid" ou d'"épuisement", il explique que c'est faute de meilleur moyen de dire l'horreur de ce qu'il a vécu.

Il y a aussi la description de la hiérarchie liée aux différentes catégories de prisonniers (lui-même avait un statut un peu privilégié de par ses compétences, même s'il a été déporté en tant que juif et non pas en tant que résistant), que je n'ai trouvé aussi bien expliquée nulle part ailleurs.

Et pour comparer avec le goulag, il faut lire les récits de la Kolyma de Chalamov, Soljenitsyne, c'est gentillet, en comparaison.
A+,

Ah bas dis donc, je me marre, le Point le qualifie de Closer de l'époque, moi je dirais plutôt Charlie Hebdo, je parle du "Gazetier cuirassé", pondu par un certain Charles Théveneau de Morande. Bien sûr, pour apprécier toute la saveur de ces lignes, il faut goûter très fort s'immerger dans l'ambiance Louis XV et la période prérévolutionnaire, mais on y lit des trucs hallucinants et parfois très drôles, qui feraient risquer la corde ou la Bastille. Rappelons que madame du Barry était favorite du Roi, installée à Versailles et traitée à l'égale d'une reine, en dépit d'un passé sulfureux. Notre journal n'hésite pas dans le bidonnage et l'injure à peine subtile pour ternir sa réputation (Marie-Antoinette l'éclipsera très bientôt dans l'allusion glauque et sexiste, mais le procédé sera exactement le même), je crois rêver des audaces, voilà par exemple ce qu'il peut insinuer, en tirant sans se gêner à coup de fake sur la comtesse :

« Madame la comtesse du Bar.. Vient d’instituer un nouvel ordre qui s’appelle de Ste Nicole* ; les conditions pour les femmes seront très rigoureuses, il faudra avoir vécu avec dix personnes différentes (au moins) et prouver qu’on a été  trois fois en quarantaine* pour être admises. Les hommes seront dispensés de faire des preuves par la comtesse, qui se réserve la grande maîtrise. Les marques de l’ordre seront un concombre brodé sur la poitrine avec deux excroissances bien marquées. Quoique madame du Bar.. Assure qu’elle ne nommera que ceux qui ont eu l’honneur d’être bien avec elle, on croit que cet ordre fera plus nombreux que l’ordre de St. Louis. »

* On nommait ainsi les prostituées

* A cause de la vérole

ou encore plus fort :

« L’attachement du R.. pour madame du Bar… lui est venu des efforts prodigieux qu’elle lui fait faire, au moyen d’un baptême ambré dont elle le parfume intérieurement tous les jours. On ajoute qu’elle joint à cela un secret dont on ne se sert pas encore en bonne compagnie. »

Autrement dit, Madame du Barry pisserait sur le Roi !

Franchement ça me fait quand même bien marrer, ça a quand même un côté parfois bien savoureux, mais on voit bien que le mépris pour les aristos ne date pas de 89. Je préfère de loin ces lignes restées dans leur jus :

https://www.google.fr/books/edition [...] frontcover

Mais je crois qu'il existe des éditions modernes. Voilà, juste que cette découverte replacée dans l'époque m'a bien amusé sur le coup, mais il faut certes bien avoir Versailles et ses codes en tête pour y trouver de l'intérêt.

"Pour venger pépère" de A.D.G (ou ADG)
 
Un livre que j'ai lu, intrigué par cet auteur considéré comme infréquentable mais suffisamment ambivalent pour avoir notamment droit à un article amical dans libération le jour de sa mort.
C'était un auteur aussi connu pour ses participations à certaines émissions TV de Michel Polac où il faisait parler son humour et son sens de la répartie. Et ce livre est son roman le plus connu.
Au final on a ici un "polar de terroir" avec un style marqué par un humour grinçant, intelligent, bien écrit et agréable à lire, parfois un peu daté (on parle de 403 ou de Guy Lux).

J'ai lu Le roi n'avait pas ri de Guillaume Meurice, un peu par hasard. Comme d'hab je savais pas de quoi ça parlait, je connaissais juste l'auteur via France Inter.
Le livre n'a rien à voir avec son travail à la radio. Il s'agit d'une biographie de Triboulet (ou de plusieurs Triboulet ? La réalité n'est pas aussi simple que le livre on dirait ), le fou des rois Louis XII puis François 1er.  
J'étais un peu perplexe au début (je ne m'attendais pas à ça), et puis je me suis surpris à avoir envie d'en lire plus, puis à vraiment apprécier le livre. Le personnage est intéressant, le style m'a plu, même la fin est amusante. Je recommande, c'est vite lu et très plaisant.