Reprise du message précédent :

Je suis comme toi, je ne me souviens pas avoir lu assis.

 
Ça fait un moment que je lorgne sur les intégrales Stevenson en collection Bouquins, je sais pas ce que vaut la trad mais je vais finir par céder  

C'est marrant, pour moi c'est l'étape finale de l'aménagement de mon appartement et un des achievements que j'espère pouvoir cocher avant de mourir : me faire un coin lecture avec un bon gros fauteuil dans lequel j'empilerai des coussins et des plaids, et avec un tout piti tapis devant et un guéridon pour la tasse de thé

J'en suis pas encore là mais je regarde très intensément le débarras coin du salon où je mettrai tout ça quand j'aurai fini de tout ranger

@gingeroots c'est exactement la forme de fauteuil que je cherche mais je m'inquiète de la matière vu que je mets du thé partout, et de la qualité aussi.

Sinon, question que j'ai déjà posée sur LRDP mais je vais la mettre ici aussi : quelqu'un a lu Des Martiens au Sahara qui ressort en librairie ?
 

 
Si j'ai bien suivi, c'est une réédition et le sous-titre a changé. Auparavant c'était Des Martiens au Sahara. Chroniques d'archéologie romantique et maintenant c'est Des Martiens au Sahara. Deux siècles de fake news archéologiques ce qui montre un jugement de valeur un peu différent on va dire mais la quatrième de couv a l'air d'être la même.
 
Ça a l'air d'être une sorte de répertoire de hoax archéologiques d'après la table des matières qui est accessible sur le site de l'éditeur : http://editionsdudetour.com/index. [...] au-sahara/
 
Le thème me tente mais je suis un peu au fait du sujet donc je me demande si c'est superficiel ou si on peut apprendre des vrais trucs, en particulier sur les mécanismes de fabrication de la fausse archéologie dans les cas étudiés.

Comme vous, faut que mes jambes soient allongées. Le lit est vraiment mon lieu préféré pour lire. Le canapé aussi avec du thé, mais allongé.
Même dans le train, si je peux me mettre avachi et étirer un peu mes jambes sur le siège à côté vide, je lis. Si j'ai un voisin, alors j'écoute de la musique.
En avion c'est même la peine tellement je suis stressé   Ni de musique, ni de lecture. Un magazine Relais H mais genre le truc no brain: bagnoles, foot, F1, voile ou des podcasts du même genre.
Cela me rappelle Calvino dans "Si une nuit..."  qui écrit sur l'importance de la position des jambes durant la lecture.

Plutôt avachi dans le canapé ou allongé dans le lit ou le hamac.
 
J'ai la chance d'avoir une cheminée, et il m'arrive en hiver de placer le fauteuil devant, en mode

Quasiment toujours assis pour moi. Lire couché c'est pas glop, le livre me tombe sur la tête si je suis fatigué Si c'est pas un poche c'est juste infaisable aussi.
Ou alors lire sur le ventre mais c'est pas confortable   Et même sans ça, en appui sur les coudes au bout d'un moment ça tire dans les épaules.

Il m'arrive aussi de lire debout quand je dois attendre 5 minutes ou dans un lieu public ou je ne peut pas m'asseoir.

Et je lis en voiture (en tant que passager hein) Ca épate toujours les gens (apparemment beaucoup de gens sont malades en voiture )

"Heat 2" de Meg Gardiner et Michael Mann
 
Presque 30 ans après, Mann livre une suite mais aussi préquel à son film culte sous la forme d'un livre. On retrouve les protagonistes, avec des passages avant ou après les événements du film.
Mann explique qu'il s'est servi pour écrire son livre d'éléments de travail non utilisés pour réaliser "Heat". On passe des USA au Mexique et au Paraguay entre 1988 et 2000.
C'est pas de de la grande littérature, plutôt un bon polar écrit comme un scénario amélioré. Un livre qui vaut surtout si on a vu "Heat" et qu'on le considère comme culte.

Team avachie dans le canapé ou dans mon lit. Je pourrais investir dans le genre de fauteuil cité plus haut mais il me faut un repose-pied.

Si Larry_Golade veut les plans, je planche justement sur un lutrin pour vélo, les pages se tournent en réglant le pédalier.

J'ai eu l'envie de relire Le naufragé de Thomas Bernhard.  
 
Que dire ? Si ce n'est un chef-d'oeuvre de la littérature.  
 
Ce roman rend hommage à Glenn Gould, Vladimir Horowitz et Bach. Le roman a été écrit à la manière des variations Goldberg.  On peut voir une aria, puis 30 fois "variations Goldberg", puis enfin une aria dans le texte.  
 
Le narrateur donc - on ne connaît pas grand chose de son identité -, quelques jours après la mort de son ami Wertheimer, rentre dans l'auberge et, dans l'attente du propriétaire, va contempler le pavillon de chasse de son ami défunt. Cet ami va lui rappeler des souvenirs et pourquoi ils ont tous les 2 échoués.  
 
Il se remémore son passé, 28 ans auparavant. Ils sont élèves au Mozarteum de Salzburg. Ils sont considérés comme les meilleurs pianistes de l'école, aussi bien par les professeurs que les élèves.  
 
Puis, l'été qui vient, ils suivent une masterclass de Horowitz, brillant professeur de musique, et vont faire la connaissance d'un élève bizarre, Glenn Gould. Il est atypique car il est canadien, parle bizarrement l'allemand, se recroqueville devant son Steinway, a sa propre posture. Ses camarades se moquent de lui. Mais ils vont se rendre compte qu'il joue brillement, qu'il est le seul à ne pas avoir besoin des conseils de Horowitz.  
 
Un jour, ils vont l'entendre jouer les variations Goldberg de Bach. Le professeur va dire "l'élève a dépassé le maitre". Il va devenir le plus grand pianiste virtuose au monde.  
 
Et c'est à partir de ce moment qu'il va enterrer les 2 autres, le narrateur et Wertheimer. Le narrateur n'aura pas trop de mal à se débarrasser de son piano, se reconvertir, Wertheimer beaucoup moins. Il sera même moqué par Gould, qui le surnommera le "sombreur".
 
La suite est pleinement centré sur Wertheimer, qui n'accepte pas être le 2 ème. Il tente en vain de faire mieux que Gould, impossible. Il va ruminer Gould pendant 15 ans, écouter ses musiques, mettre la vie de sa sœur en danger et se pendre après avoir vécu une vie misérable autour de Gould. C'est le décès de ce dernier - d'une crise cardiaque - qui va définitivement l'enterrer.  
 
Je vous laisse tout le reste.
 
Le style d'écriture est inimitable, un long soliloque de 4 paragraphes (les 3 premiers paragraphes sont les 3 premières phrases, ensuite le 4 ème paragraphe va jusqu'à la fin). Il y a énormément de répétition, comme un ruminant qui s'exprime.  
 
Je me pose encore des questions évidemment. D'abord le narrateur, serait-ce Thomas Bernhard ? Car le narrateur voulait faire pianiste virtuose et non philosophe > Bernhard voulait être violoniste et non écrivain. Le narrateur rumine > Bernhard était un dépressif.  
 
Les autres narrateurs dans les œuvres de Bernhard peuvent faire penser à Bernhard lui-même,  notamment Le neveu de Wittgenstein.
 
Qui est le naufragé ? Le narrateur ou Wertheimer ? Est-ce qu'un naufragé est forcément mort ? Un naufragé peut tomber puis se relever.  
 
Enfin, pourquoi ont-ils choisi ce destin tragique ? Alors qu'ils auraient pu faire une bonne carrière européenne de pianiste virtuose.  Ils n'étaient que 2 et 3 ème de l'école.  
 
Je recommande fortement. Il ne va pas plaire à tout le monde. Moi, il m'a envoûté et je le mets dans mon top 3 de mes plus belles lectures de ma jeune passion de lecteur.  
 
 

Jean-Patrick Manchette : Derrière les lignes ennemies - Entretiens 1973-1993
 
Un ultime (ou pas ?) recueil d'écrits de Manchette. Des interviews au fil des années, parfois données à contre-coeur. Manchette détestait la promo, se méfiait des médias et en bon pro-situ ne voulait pas que la lecture de ses livres soit influencée par les représentations/images de la société du spectacle et de la culture. Le ton est donc souvent ironique, parfois faussement cryptique à la manière d'un Dylan quand les journalistes voulaient lui coller l'étiquette "la voix d'une génération". Dans le cas de Manchette, c'est plutôt "vous qui êtes le père du néo-polar" qui revient dans la majorité des interviews, d'où sarcasmes ou rectifications. On lui fait aussi raconter plusieurs fois ses débuts de carrière et "comment en êtes-vous arrivé là", ce qui finit par lasser, surtout si l'on connaît déjà bien le bonhomme (et j'imagine que c'est le cas des acheteurs de ce livre).
 
Mais il y a aussi des entretiens plus en profondeur, le plus souvent pour des revues en dehors du champ culturel et politique officiel, où il se livre sans crainte, offre des clés, explicite sa démarche. Beaucoup de notes intéressantes en bas de pages, aussi, qui font le lien avec son journal ou son travail de journaliste. Enfin, on le voit changer de regard au fil des 20 années, reconnaître ses erreurs d'analyse sur les rapports entre écriture et politique post-huitarde, reconsidérer la place du style de roman noir américain des années 20/30 qu'il a contribué à transposer en France dans les années 70, s'interroger sur le terrorisme, les mouvements révolutionnaires, le stalinisme, la récupération de toutes les écritures et des tas d'autres choses, dont l'amateur de Manchette sera plus ou moins familier.
 
Comme toujours avec Manchette, c'est dense, intelligent, stimulant, drôle et bien que ce soit des entretiens, aussi brillamment écrit que si c'était des articles ou son journal.

Je suis rarement passager en vélo Mais pour la maison ça pourrait faire un objet déco marrant. Si j'avais la place

J'ai envie de me lancer dans un polar. Que pensez-vous du roman La bête qui sommeille de Don Tracy ?

Je l'ai lu mais il y a tellement longtemps que j'ai tout oublié. Certainement un bon roman noir, à peu près tout ce qui a été écrit dans les années 30 et publié plus tard dans la Série noire est de qualité.

+1

Et chez Rivage noir, y a quasi rien à jeter, avec une pref pour Robin Cook, bordel quelle qualité d'écriture j'avais trouvé, et James Grady.
Mais il y en a tant d'autres...

Dans le recueil de Manchette dont je cause plus haut, il y a justement un entretien croisé avec Robin Cook. Ils étaient amis de longue date et admirateurs réciproques.

Je n'ai pas souvenir de ça  
"Quand se lève le brouillard rouge": je n'ai jamais pu relire ce bouquin tellement j'avais pris un coup de masse.

Je suis pas très lecteur de polar, mais celui-là, Quand se lève le brouillard rouge, c'est vraiment un bouquin que j'ai apprécié.
A+,

Puisqu'on en parlait, je suis tombé par pur hasard hier, à la médiathèque, sur "La maison des feuilles" chez Denoël&D'Ailleurs de 2000. Bien lourd, ça fait un peu peur, mais en feuilletant, j'ai cru voir des pages vides (ou presque)    
Je finis vite Chromozone et je m'y mets !

Je lis dans un stressless consul revêtement tissu (avec un vieux guéridon en bois pour le thé ), la qualité est là et c'est plutôt agréable

Trouvé La Dame en blanc de Wilkie Collins en boîte à livres, j'ai pris ça au pif je connais pas du tout, quelqu'un l'a déjà lu ?
"Chef-d'oeuvre, roman labyrinthe haletant, ancêtre de tous les thrillers" etc

C'est assez long, écrit petit  

C'est un entretien improvisé (le journaliste a appelé Manchette alors que Cook était chez lui) qui a été publié en 83 dans l'hebdo Révolution.
 

J'ai lu 100 fois qu'il fallait le lire, un classique, mais j'ai jamais eu envie parce que le polar british à énigme m'ennuie.    

Je viens de lire via wiki qu'un reportage a été fait sur Cook " Carnet noir", d'Agnès Bret: tu l'as vu?

C'est un roman victorien très classique, j'ai un peu de mal à voir dedans l'ancêtre de tous les thrillers ? mais l'autre roman connu de Collins (The Moonstone) est régulièrement vendu comme le premier roman policier, donc y a une cohérence dans le marketing au moins

C'est une histoire avec des personnages archétypaux dans le « bon » sens du terme. Il y a de l'amour contrarié, des vieux barbons dont on convoite l'héritage, des méchants absolument affreux et une conspiration avec un niveau de wtf did I just read comparable à celui d'un roman de Dickens.

Je dis archétypaux dans le bon sens du terme parce que certes les personnages sont caricaturaux, mais d'une manière qui nous éclaire, à la lecture, sur les tabous et les façons de voir de la société de l'auteur. En particulier en ce qui concerne la raison pour laquelle le méchant-affreux est aussi affreux, et surtout le traitement qui est fait des personnages féminins, avec une jeune fille belle et pure et dont la pureté doit être préservée à tout prix même si on doit la mettre dans un danger mortel pour ça (dafuq) et un autre personnage féminin qui au contraire a des caractéristiques (vues comme des défauts) plutôt masculines et est en conséquence traité comme un être humain à part entière (et qui a le droit d'être actif dans l'histoire).

Je l'ai trouvé intéressant à lire et il m'a pas mal fait réfléchir là-dessus.

Edit : il y a sûrement eu plusieurs adaptations en séries anglaises, j'en ai vu une qui était très correcte.

 
Merci, je vais guetter  

Gaffe avec Robin Cook, y'en a deux : un auteur américain de thrillers médicaux à la con et l'auteur anglais de romans noirs dont on parle.

 
Merci de ton avis    
Bon je sais pas si ça sera trop mon style mais pourquoi pas à l'occas !

Moi j'aime bien les thrillers médicaux à la con (mais c'est surtout parce que j'avais envie de te dire bonjour.)
 
Bon, ben "Montaillou, village occitan de 1294 à 1324" de l'historien Emmanuel Le Roy Ladurie, c'est du heavy, du raffiné, du scientifiquement torché, assez passionnant mais un peu rébarbatif à la longue, au train où je lis j'aurais terminé à Noël. Aussi pour le repos du guerrieR, je prévois une halte, avec Les loyautés de Delphine de Vigan et l'Epopée du buveur d'eau de Jhon Irving, on doit connaître ici.
 

Je viens de terminer Là où chantent les écrevisses de Delia Owens, dont on a parlé ici :
 

Tout à fait mon truc... mais. Il y a deux choses qui m'ont un peu ennuyé. La première chose, c'est que le récit est teeeeeeeeerriblement classique. L'histoire de l'enfant rejeté de tous (ok d'habitude c'est un·e noir·e), qui va tomber amoureux, l'histoire du quaterback bogosse qui veut absolument ajouter la petite sauvage du marais à son palmarès, l'histoire du vieux nègre qui va l'aider, on a tellement vu et revu tout ça que bon, bof. La deuxième chose, c'est que le procès n'est pas très agréable à suivre, il prend beaucoup de place pour un intérêt assez maigre. Restent tout le côté nature writing effectivement, agréable, et une histoire qui reste plaisante à suivre (même si vraiment trop classique donc. ) J'ai bien aimé et je l'ai lu avec plaisir (un peu moins à la fin quand même), mais je n'y vois pas le grand livre que l'internet a l'air d'y voir – ainsi qu'Holywood puisqu'il a été adapté depuis, et comme souvent quand on parle de nature writing je vois mal comment l'essence du livre pourrait être correctement restituée au cinéma. Mais peu importe, je ne le regarderai pas de toute façon.

Bonjour à toi aussi.  

Ce ne sont pas les mêmes en effet
Mais les thrillers médicaux c'est pas mal en mode relax

Moi aussi c'est rigolo

Et tout à fait d'accord. J'irais même jusqu'à dire que l'intrigue gâche le reste, j'ai lu les 50 dernières pages en diagonales. Je comprends qu'Hollywood en fasse un film, le livre s'est vendu par camion apparemment et le scénar est simple, de l'amour, des larmes, proche des gens, une fin calibré pour le cinéma...
Mais le livre n'a pas grand intérêt au final.

La bête qui sommeille n'est pas dispo en librairie mais en occasion, et dans 3 jours il y a Zeldieu donc je me le mettrai de côté
 
Je vais me lire le "chant III" du majestueux La nature des choses de Lucrèce  

 
   
 
et effectivement le film (pas vu) a pas l'air terrible
 
 
 
 

 
définis "intérêt"
 
t'es dur, c'est un roman agréable qui sort du lot des contemporains. Pas un chef-d'œuvre, on est d'accord.

L'intérêt pour moi, c'est évidemment subjectif, c'est le plaisir d'avoir lu le livre, appris des choses, eu des émotions, en garder des choses. Mais je trouve justement que ça sort pas vraiment du lot, les livres nature et plus ou moins survie il y a en pas mal en ce moment et ici l'histoire est très classique. L'intérêt ce sont les marais mais c'est un peu léger.

Pareil. Avec un petit truc en plus dans ce cas précis : comme il ne restait que quelques pages (disons 75 sur un livre de 500), on *sait* que le procès va se terminer rapidement parce qu'on sait que le livre est bientôt terminé. L'avocat a beau dire aux proches, très angoissés, "rassurez-vous, même si on perd le procès, on pourra aller en appel, ça peut prendre des années", nous on *sait* que ça ne sera pas le cas puisqu'il ne reste pas assez de pages pour ça. C'est con mais ça a encore augmenté ma vitesse de lecture sur ce passage.

J'ai une flemmasse monumentale de m'étendre mais j'ai fini Les chroniques de l'oiseau à ressort et Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil
de Murakami.

Comme d'hab c'est un univers un peu perché où des personnages tâtonnent pour trouver un sens à leur vie. Le premier m'a tout de même paru plus long et poussif que les autres que j'avais déjà lus (1Q84, Kafka et La ballade de l'impossible). En revanche, j'ai trouvé le second magistral de concision et d'efficacité, pour moi c'est le meilleur que j'aie lu jusqu'ici, il a filé en une journée

J'ai globalement le même avis.
Tu peux aussi lire Les amants du spoutnik.
A+,

A propos de polars, je viens de voir que le dernier ouvrage de Martin Cruz Smith, dans la série Arkady Renko, se déroule en Ukraine, en juin 2021, alors que l'invasion russe se prépare, il enquête sur la disparition d'un activiste anti-Poutine. Le titre US est Independence Square.
A+,

Je note, merci