Reprise du message précédent :
En termes de gâchis, la palme revient à l'URSS.
 

Et c'était pareil pour les précieuses machines-outils dérobées à l'Allemagne : démontées pour être envoyées en plusieurs morceaux, et une fois arrivées à Moscou, il était presque impossible de tout remettre dans l'ordre. Du temps et du matériel perdus à cause d'une organisation foutraque.

Faut voir aussi que tout simplement, le parc de matériel une fois la guerre finie était disproportionné, les Armées des pays concernés n'avaient ni besoin ni les moyens d'entretenir des flottes de milliers de chars, d'avions, etc...
Sauf peut-être l'URSS, mais ce qui leur manquait le plus pour eux c'étaient le personnel formé
 
D'ailleurs je ne me suis jamais penché sur "l'appropriation" des véhicules US, Jeep et camions, laissés en France
Je me souviens que le propriétaire du musée Roger Bellon (un endroit formidable : en fait tout simplement dès la Libération, Roger Bellon a récupéré tout ce qu'il pouvait de la 2e Guerre Mondiale pour en faire un musée - il y a encore 10 ans, c'est lui en personne qui faisait le tour du musée aux visiteurs  http://museerogerbellon.free.fr/ ) racontait que la moto NSU qu'il avait dans son musée, bah... il l'a ramassée dans la rue après le départ des Allemands

C'est à l'image de leur industrie.

Pour continuer sur mon post d'il y a quelques années sur le bombardement atomique du Japon, 2 threads twitter d'un historien. Le premier sur Nagasaki, le deuxième sur la réelle "complexité"    de l’événement et la difficulté du jugement historique:
https://twitter.com/wellerstein/sta [...] 6495356928
https://twitter.com/wellerstein/sta [...] 3906472961

Je viens de voir Frères Ennemis
https://fr.wikipedia.org/wiki/Fr%C3 [...] ilm,_2015)
 
Du très bon

Copier coller
 
"
 
Mes chères petites filles
 
Le temps est venu pour moi de préparer le grand voyage qui me conduira sur l’autre rive. Avant de partir, j’ai le désir de vous confier un souvenir de famille, une affaire qui ne passe toujours pas malgré le temps. Même si désormais tous les protagonistes ont quitté cette vallée de larmes, il y a encore des héritiers dont certains profitent honteusement de ce qui fut détourné durant une de ces périodes sombres que j’espère de tout cœur, vous n’aurez jamais à connaître.
 
Nous vivions dans un charmant petit village du Limousin, à l’abri croyions-nous alors, du tumulte d’une guerre qui mit en lumière des actes héroïques tout en s’efforçant d’enfouir dans les mémoires, ceux beaucoup moins glorieux, d’individus qui hier comme aujourd’hui, sont les redoutables opportunistes, des pragmatiques comme ils disent !
 
Votre grand père Damien avait été de ces milliers de soldats d’une armée vaincue en 1940 qui avait connu les affres de la détention. Lui, avait passé trois années épouvantables dans un stalag. Ses graves problèmes cardiaques en firent une charge bien plus qu’un esclave utile à l’économie de guerre des vainqueurs tant et si bien qu’il fut libéré avant la fin du conflit. Revenu en France, chez ses parents, il tentait de se refaire une santé quand cet épisode survint.
 
Au pays, les mouches avaient changé d’âne. Le vainqueur arrogant était devenu une bête traqué capable dans sa fuite de commettre les pires exactions. Vous n’êtes pas sans ignorer la terrifiante tragédie d’Oradour-sur-Glane. Dans l’autre camp, nombre de ceux qui jusqu’alors chantaient Maréchal nous voilà, sentant le vent tourner, avaient fait de même avec leur veste. Rien d’ailleurs n’est plus effroyable qu’un pleutre qui s’invente une épopée. Vous allez vous en rendre compte par vous même.
 
Au temps tant espéré de la Libération, des maquisards de la dernière heure, forts de leur toute nouvelle puissance avaient fait éruption dans a maison occupée par Damien et ses parents. L’arme au poing, des brassards hâtivement constitués au bras, ils vinrent se saisir sans ménagement de votre grand-père pour le conduire manu militari à la mairie du vaillage. Là, les glorieux résistants qui étaient à la recherche d’un des cousins de Damien, soupçonné d’activités collaboratrices, se contentèrent de leur prise pour mener un interrogatoire particulièrement musclé. Ces monstres avaient sans doute en tête le fameux adage : « Qui se ressemble s’assemble ! » pour justifier leur comportement ignominieux.
 
Son père, votre arrière arrière grand-père (vous n’avez hélas jamais connu ce brave homme qui vous aurait enseigné tant de beaux secrets de la nature), enfourcha sa bicyclette pour apporter à ces soldats d’opérettes le livret militaire de celui qui était accusé d’être resté planqué toute la guerre par des canailles qui avaient profité de cette période pour faire du marché noir et des affaires avec l’occupant. Par cet acte de gloire, les agresseurs s’achetaient à bon compte une nouvelle virginité sur le dos de Damien dont le cœur s'emballait dangereusement.
 
Damien, disculpé par son carnet militaire, fut libéré au bout de son calvaire. Il ne reçut pas les moindres excuses de la part de ces fameux héros qui l’avaient capturés. Pire encore, et c’est pour ça que je tiens à vous narrer entièrement cette histoire avant de partir, ces gredins qui se mêlèrent aux quelques maquisards qui eux, avaient agi dans la clandestinité au péril de leur vie, participèrent à la réception d’un parachutage anglais. Certains affirment dans le bourg, qu’ils dissimulèrent un caisson rempli de billets de banque tous neufs.
 
La guerre terminée, chacun reprit le cours de ses activités. Pour Damien, ce ne fut guère facile de trouver un emploi qui tienne compte de son fragile état de santé. D’autres au contraire se découvrirent soudain de nouvelles et belles perspectives d’avenir. Parmi ceux-ci, curieusement, les deux lascars qui étaient venus nous tourmenter.
 
Leur soudaine prospérité en étonna plus d’un dans le village. Fieffés fainéants, bons à pas grand chose, ils ouvrirent deux rutilants commerces qui sortirent de terre par la magie du Saint Esprit et de la Royal Air Force. Voilà vous savez tout et comprendrez aisément pourquoi notre famille ne mit jamais les pieds dans ces établissements. Aujourd’hui, ces bandits sont décédés, leurs héritiers ne sont certes pas responsables de l’origine de la fortune de leurs pères, mais notre dignité consiste à ne jamais contribuer à leur enrichissement.
 
Tant que ces deux noms seront encore dans le village, vous maintiendrez mes chers enfants ce qui constitue pour nous le seul héritage de votre Grand-père. Vous apprendrez encore à vous méfier de ces gens qui affichent des fortunes indécentes. Même s’il n’y a plus l’argent de la guerre, il y a bien souvent derrière ces comptes en banque éclatants, bien des souffrances, des trahisons, des coups tordus. Je vous donne pour seul viatique, l’esprit de rébellion et le désir d’équité. Faites en bon usage pour qui sait, un jour, connaître une société où les canailles ne tiennent plus le haut du pavé.
 
Votre Mémé qui vous a tant aimé, en souvenir de votre arrière grand-père, mon regretté Damien, mon cher mari que je ne vais plus tarder à rejoindre. Ne laissez jamais s’éteindre la petite flamme de la révolte que je vous ai confiée.
 
 
 
Mémé
fin du copier coller
 
 

 
Merci pour ce partage. Ça me touche d'autant plus que ça aurait pu être écrit par ma propre arrière-grand-mère corrézienne. Dans le village où si situe sa maison, que mes parents ont repris depuis, il circule encore aujourd'hui ce genre d'histoire de détournement de parachutage et des fortunes qui en ont émergé.
 
Si c'est une histoire personnelle, je suis curieux de savoir de quel coin du Limousin il s'agit.

Y avait quoi dans ces containers parachutés qui permettait d'ouvrir de "rutilants commerces" ?

Vendre des Bren, des Sten et des grenades ça marche un temps

 
 
Pas de façon systématique. L'argent peut aussi provenir du racket / chantage / braquage sous couvert de brassard FFI / FTP.

Oui.
 
En plus dans le récit :
 
[...] participèrent à la réception d’un parachutage anglais. Certains affirment dans le bourg, qu’ils dissimulèrent un caisson rempli de billets de banque tous neufs.
 
Les Anglais auraient parachuté des billets de banque.

Il arrivait effectivement que les parachutages destinés à la Resistance contiennent du cash.

Mais de là à pouvoir ouvrir des "rutilants commerces".

A l'époque devait pas en falloir bcp pour que le commerce soit rutilant

Ça me fait penser aux avions italiens qui mitraillaient les réfugiés sur les ponts de la Loire

Avec les "si si on a bien vu les cocardes.

Bah disons que dans ce genre de région essentiellement agricole à l'époque, et plutôt pas riche, ce genre de pécule comme mise de départ permettait sûrement de se faire plaisir, surtout en 44-45.

Voilà  

Et d'avoir les impôts au cul en 45-46.

Héhé, pas sûr que l'administration  fiscale de l'époque ait été très efficace, mais qui sait ?

Pas si tu avais ta carte de Résistant  

Carte acquise le 5 juin 1944

L'Epuration à la Libération est un sujet encore tabou. Ce qui s'est passé quand les Allemands sont arrivés, s'est aussi passé quand les résistants ont libéré villes et villages.  
 
Il y a eu une chappe de plomb sur ces sujets par De Gaulle & cie au nom de l'unité nationale à la Libération. La seule chose moins tabou aujourd'hui ce sont les femmes tondues dont certaines se sont retrouvées au milieu de règlement de comptes qui n'avaient rien à voir avec la collaboration. Quelques documentaires parlent aussi d'exactions lors de la libération de villages, souvent à l'encontre de soldats allemands et parfois contre des collabos présumés exécutés sans autre forme de procès qu'une balle dans la tête.

Alphonse Boudard en témoigne dans « La cerise » ou « La métamorphose des cloportes », je ne sais plus.
 
On trouve des témoignages concernant les résistants de la dernière heure dans « Allez dire à la Kommandantur que je les emm… » d’Henri Gousset.
 

Il me semble aussi chez Amouroux. Et l'on salut André Malraux au passage.

 
C'est clair que c'est encore plus tabou qu'Alésia, et c'est pas peu dire. Le fait que la génération née après guerre en parle encore (untel a dénoncé des juifs, tel autre a tapé dans les parachutages de pognon...) montre à quel point la période a marqué les esprits.  
 
Ce que je garde à l'esprit quoi qu'il en soit, c'est que personne aujourd'hui ne sait comment il aurait agi à l'époque et qu'il m'est difficile de blâmer ceux qui, pour des raisons qui leur sont propres, ont collaboré avec l'occupant. Bien entendu, j'exclus ceux qui se sont rendus coupables de crimes avérés qui ne méritent aucune clémence, mais la masse silencieuse et les "résistants de juin 44" je peux comprendre.  

N'oublions pas non plus que des membres des forces armées  alliées ont commis des viols/pillages/meurtres de français    
 
Comme des troupes françaises * se sont mal comporté en Italie/Indochine  
 
pour l’Allemagne je suppose (peu d'info) c'est cela la guerre    
Le pire et le meilleur.
 
Ensuite le temps passant la propagande des vainqueurs forgent les légendes   .
 
 
 
 

Ouais enfin d'un côté on a les "débordements normaux" d'une armée en campagne.
De l'autre on a la mise en place systématique d'un appareil d'extermination et d'exactions.

Faut pas non plus tout mélanger.

Je ne mélange rien  je ne sais pas comment ce sont comporté les troupes francaises en Allemagne    
 
Italie/Indochine/ Allemagne

Ben comme des troupes qui débarquent dans le pays qui a occupé le leur pendant 4 ans

Sur les parachutages de cash, je vous conseille de regarder l'excellent film "Crésus" de Jean Giono avec Fernandel.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Cr%C3%A9sus_(film)

 
Jean Giono qui était d'ailleurs, dans l'entre-deux-guerre, un pacifiste radical qui préférait la servitude à la guerre !

 
Ce qui peut être parfaitement compréhensible surtout quand on voit ce qu'il a vécu pendant la Première Guerre mondiale. Ce conflit est un traumatisme pour l'Europe entière, et encore plus pour les acteurs directs.

 
ce qui a dicté la doctrine de l'armée française pendant l'entre deux guerre et d'une partie de la classe politique  
Le feu tue
etc ...

Le nouveau musée de la Libération de Paris: http://www.museeliberation-leclerc-moulin.paris.fr/
 
https://www.france24.com/fr/2019082 [...] auguration
 
 

Cà tombe bien, on nous rabâche avec ça à la télé, ça devrait attirer du monde en ce moment.
Wait ...
LE MUSÉE EST ACTUELLEMENT FERMÉ
DU 01/07/2018 AU 25/08/2019

Bonjour,

Je viens vers vous en quête d'informations.
Madame est fan de la seconde guerre mondiale. Je regarde donc les prochaines destinations vacances qui pourront mélanger tourisme et visites de musées/monuments liés à la seconde guerre mondiale.
Il y a quoi d'intéressant dans les contrées suivantes ?
- Nord de l'Espagne,
- Savoie
- autour de Fréjus

Ah je précise, Madame ne parle pas espagnol (ni anglais ) Donc Audio guide ou trucs lisibles en français

L'Espagne n'a pas participé à la 2nde GM.  
Enfin, de manière très anecdotique.

Pour la Savoie, mieux vaut décaler au Vercors avec tout ce qui concerne le maquis, tu peux mêler histoire et randonnée sans problème.
 

 
Fréjus environs immédiat le Dramont site du débarquement mais rien de bien spectaculaire

Tu peux aussi aller à Peira Cava dans les Alpes Maritimes (1h30 max de voiture si tu aimes les virages) pour voir les fortifications du massif de l'Authion
https://fr.wikipedia.org/wiki/Massif_de_l%27Authion

Il y a tout les éléments de la ligne Maginot du côté de Nice, les zones de conflit contre les italiens (totalement tarés d'avoir attaqué sur cette zone, il faut bien l'avouer. )

Depuis la Savoie et en descendant vers les AM , il faut visiter les anciens ouvrages du Mont Chaberton vers Briançon
Le cuirassé des nuages situé à 3000, situé en territoire italien, fut mis hors de combat le 21 juin 1940 par un lieutenant d'artillerie polytechnicien (aidé par ses abaques de calcul) avec des mortiersde 280mm.
 
À noter que le Général exigea et obtint l'annexion du mont en 1947 au traité de Paris  
 
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Mont_Chaberton

C'est visitable ? c'est plus de l'urbex qu'autre chose non ?