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Auteur Sujet :

[Topik Histoire] Seconde Guerre Mondiale. Infos et debats

n°52101322
Tietie006
Dieu ne joue pas aux dés.
Posté le 12-01-2018 à 20:30:53  profilanswer
 

Reprise du message précédent :
Lors d'un Bac Blanc,en philo,  en 1984, j'étais tombé sur cet intitulé, de JP Sartre :
 
"Jamais nous n'avons été aussi libres que sous l'occupation allemande " !
 
http://www.philomag.com/phrases-ch [...] -sartre-la
 
Comment comprenez-vous cette phrase sartrienne ?  :D

Message cité 2 fois
Message édité par Tietie006 le 12-01-2018 à 20:35:03

---------------
L'arrière-train sifflera trois fois.
mood
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Posté le 12-01-2018 à 20:30:53  profilanswer
 

n°52101999
zeql_
Posté le 12-01-2018 à 22:07:15  profilanswer
 

Tietie006 a écrit :

Il faut constater, par exemple, que Pétain fut très populaire jusqu'en 1944, auprès des français et que les maquis connurent un certain succès après le Service de Travail Obligatoire (en Allemagne), à partir de début 1943. 99 % furent de toute façon neutre, après 40, ni collabos ni résistants.


 
Rajoutons aussi que les connaissances que l'on a aujourd'hui et même simplement quelques années après la période sont aussi le fait de l'accès aux archives et documents de l'époque.
 
La propagande marchait à plein régime et le ressenti de la population vis-à-vis de Pétain par exemple n'était peut-être pas celui que l'on pourrait penser en ayant les connaissances d'aujourd'hui. A l'époque c'était effectivement le héros de Verdun, on lui pardonnait donc pas mal sachant que le territoire était à la merci des allemands ou occupé dans un second temps.
 
Il y a, comme à chaque guerre, des combattants de la dernière minutes, et ce que montrent de plus en plus de documents aujourd'hui, c'est que ce sont souvent les premiers à pratiquer l'épuration à la libération.  
On en parle peu car c'est le principe de l'unité nationale qui prévalait après guerre, mais il y a eu pas mal de règlement de compte entre "civils" (les gens qui intègrent des maquis ou des groupes de résistantes au dernier moment et qui profitent d'avoir un peu de pouvoir et une arme pour régler leurs comptes, mais je les considère comme des civils) et aussi entre groupes de résistants de factions politiques différentes.

n°52102072
Zeplusoif
Posté le 12-01-2018 à 22:15:44  profilanswer
 


à la bonne heure!
parce que sur ce topic en général, on a une armée de types qui te disent qu'on "savait". Dès Mein Kampf, l'holocauste était écrit. Donc là 91% de types qui veulent faire partie de cette grande aventure historique qu'est l'holocauste, ça me surprend.  
Et là soudainement, non attend, y a le contexte, on ne sait pas ce qu'on aurait fait... oui je suis d'accord on ne sait pas. Sur ces 91% y en a sûrement un minimum qui le font par patriotisme en ce disant que le nazisme ne va pas durer. Mais on ne peut pas exclure qu'à cette époque que Hitler bénéficie de score de popularité "Putinien", c'est à dire 85% (ou même "Bushiens" lorsque celui-ci attaque l'Irak).


---------------
If fate doesn't make you laugh, then you don't get the joke
n°52102097
lakana
Posté le 12-01-2018 à 22:19:04  profilanswer
 

Zeplusoif a écrit :


à la bonne heure!
parce que sur ce topic en général, on a une armée de types qui te disent qu'on "savait". Dès Mein Kampf, l'holocauste était écrit. Donc là 91% de types qui veulent faire partie de cette grande aventure historique qu'est l'holocauste, ça me surprend.  


Euh, tu es fatigué non ?


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"Au moins, jusqu'au bout il n'aura pas marché." H. Murakami
n°52102133
Profil sup​primé
Posté le 12-01-2018 à 22:24:14  answer
 

lakana a écrit :


Euh, tu es fatigué non ?

 

Très fatigué apparemment...
Faire dire à l'histoire ce qu'elle n'a jamais dit et encore moins demandé, et en plus derrière juger a posteriori des actions et des choix d'hommes dont l'on ne connaît ni les envies, ni le contexte où ils sont

n°52102933
teraoctet
Espace publicitaire à louer
Posté le 13-01-2018 à 01:56:19  profilanswer
 

Zeplusoif a écrit :


Personnellement si j'avais habité la Saar et si je me sentais allemand en 1935, je n'aurais pas voté le rattachement de la Saar à l'Allemagne hitlérienne. J'aurais voté le status quo, en attendant des jours meilleurs, tel que d'ailleurs recommandés par tous les partis politiques de Saar, à l'exception du parti Nazi. Apparemment tu aurais voté des deux mains pour rejoindre l'Allemagne hitlérienne, libre à toi.


 
 
Tu as lu Mein Kampf ? T'as lu le dernier bouquin de Marine LePen ? Celui de Sarko ?
 
Qui avait lu Mein Kampf dans la Sarre à l'époque ? Surement un ou 2 passionnés de politique et quelques journalistes.
 
Le référendum ne portait pas sur Hitler mais sur un rattachement territorial après plusieurs années d'occupation par l'ennemi de toujours. Un homme politique, un chancelier ça se change. Un rattachement territorial, c'est plus compliqué.


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n°52132275
doum
Mentalita nissarda
Posté le 16-01-2018 à 12:10:01  profilanswer
 

Tietie006 a écrit :

Lors d'un Bac Blanc,en philo,  en 1984, j'étais tombé sur cet intitulé, de JP Sartre :
 
"Jamais nous n'avons été aussi libres que sous l'occupation allemande " !
 
http://www.philomag.com/phrases-ch [...] -sartre-la
 
Comment comprenez-vous cette phrase sartrienne ?  :D


 
j'aimerai bien voir un bachelier de 2017 repondre à ca [:rofl]

n°52132308
doum
Mentalita nissarda
Posté le 16-01-2018 à 12:12:44  profilanswer
 

les mecs qui jugent les actes de personne qui ont vécu y'a 90 ans dans un contexte politique, historique, et aussi avec une éducation nettement différente ca me fait tjs reve, et c'est pareil pour ceux qui disent "moi j'aurai fait ca"
 
Qui ici a vraiment connu la guerre ....
personne ne peut dire ce qu'il aurai vraiment fait dans tel et tel cas si il avait vécu dans les années 30-40

n°52133178
zeql_
Posté le 16-01-2018 à 13:30:01  profilanswer
 

Tout le monde sauf Zeplusoif ! [:paul frogba:2]

n°52133656
mais bien-​sur
Posté le 16-01-2018 à 14:05:38  profilanswer
 

doum a écrit :


 
j'aimerai bien voir un bachelier de 2017 repondre à ca [:rofl]


 
lui organisait des pièces de théâtre  pour l'occupant """ Les NAZIS ""
Et sa compagne Simone de Beauvoir qui travaillait  a ""radio vichys ""  
.....tu m'étonnes qu'ils ont bien vécus  
 
Et leurs admirateurs de la ""belle gauche"" montrent les franchouillards  du doigt....pffffff  
avec une facilité qui laisse pantois  
 
.
 

mood
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Posté le 16-01-2018 à 14:05:38  profilanswer
 

n°52134303
Profil sup​primé
Posté le 16-01-2018 à 14:47:58  answer
 

mais bien-sur a écrit :

 

lui organisait des pièces de théâtre pour l'occupant """ Les NAZIS ""
Et sa compagne Simone de Beauvoir qui travaillait a ""radio vichys ""
.....tu m'étonnes qu'ils ont bien vécus

 

Et leurs admirateurs de la ""belle gauche"" montrent les franchouillards du doigt....pffffff
avec une facilité qui laisse pantois

 

.

 


 


Non pas toi...

n°52134613
zeql_
Posté le 16-01-2018 à 15:09:32  profilanswer
 

[:hpfan] he'''s back...... ! ....[:hpfan]

 

.


Message édité par zeql_ le 16-01-2018 à 15:10:31
n°52153871
doutrisor
Posté le 18-01-2018 à 00:55:00  profilanswer
 

doum a écrit :

les mecs qui jugent les actes de personne qui ont vécu y'a 90 ans dans un contexte politique, historique, et aussi avec une éducation nettement différente ca me fait tjs reve, et c'est pareil pour ceux qui disent "moi j'aurai fait ca"
 
Qui ici a vraiment connu la guerre ....
personne ne peut dire ce qu'il aurai vraiment fait dans tel et tel cas si il avait vécu dans les années 30-40


 
 
C'est vrai. Néanmoins, la brutalité nazie n'avait rien de cachée, que cela soit avant ou après 1933. A la mort de Hindenburg en 1934, Hitler cumula les fonctions de chancelier et de président sous le titre de Führer, c'était déjà un nouveau régime.
Ce fut sans doute le volet économique qui contribua le plus au choix du rattachement, ainsi qu'une propagande nazie d'une grande efficacité.  
 
 
Ironiquement, l'élection (de manière générale) bénéficia plusieurs fois au NSDAP.


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"A toute chose sa saison, et à toute affaire sous les cieux, son temps"
n°52153893
raph0ux
Amateur de PC
Posté le 18-01-2018 à 01:06:34  profilanswer
 

Tietie006 a écrit :

Lors d'un Bac Blanc,en philo,  en 1984, j'étais tombé sur cet intitulé, de JP Sartre :
 
"Jamais nous n'avons été aussi libres que sous l'occupation allemande " !
 
http://www.philomag.com/phrases-ch [...] -sartre-la
 
Comment comprenez-vous cette phrase sartrienne ?  :D


 
Un peu facile de créer la polémique sur cette phrase sortie de son contexte tout de même :D
Mais réflexion intéressante ceci dit.


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[VDS] ↑ Boîtier Dark Base 700 blanc ↑ DDR2 ↑ Clavier Corsair K65 ↑ /// LEGO UCS / Poussette Trio Peg Perego
n°52163450
Zeplusoif
Posté le 18-01-2018 à 22:02:08  profilanswer
 

je crois que je n'ai jamais rien lu d'aussi hallucinant que le script des procès d'Auschwitz de 1965. Je dis "lu" mais le plus exceptionnel c'est qu'il y a les enregistrements audio des audiences avec.
http://www.auschwitz-prozess.de/index.php
 
Entendre ces mecs te raconter en live leur vie dans le camp, parfois avec émotion bien sûr, dépasse l'entendement. J'ai déjà lu ou écouté au moins 2000 pages d'audience, il y en a bien 10 000 en tout. Et parfois des anecdotes incroyables. J'essaierai de faire un résumé de tout ce qui m'a surpris ou déconcerté dans ce récit, mais là je partage ce que j'écoute maintenant.  
 
Emil de Martini, détenu à Auschwitz en 1941 pour opposition politique, est assigné au role de "compteur des morts" dans un des hôpitaux du camp (oui il y a des hôpitaux à Auschwitz, au moins 3 ou 4). Quand les hôpitaux sont pleins, un docteur fait une "sélection", c'est à dire que tous les malades qui sont là depuis trop longtemps sont éliminés. Gazés? Non. Ils sont "phénolisés". Je pensais que ces histoires des phénol étaient des expérimentations, pas du tout. Des centaines de prisonniers affaiblis, des "bouches inutiles à nourrir", sont exterminés chaque jour par un piqueur, le charmant SS-Oberscharführer Josef Klehr (jugé en 1965 lors de ce procès). Une piqûre dans le coeur, et le corps est balancé dans la cour en attendant le camion de ramassage. Même les "compteur de morts" ou autre "Funktionshäfling" vivent dans la terreur d'être un jour "sélectionné" par un docteur ou un Klehr mal luné. D'autant que Klehr est un sadique. Il aime les nombre ronds. Quand le docteur n'a sélectionné que 36 candidats, il en rajoute 4 de sa propre initiative. 40 c'est plus rond.
 
Emil de Martini est libéré d'Auschwitz en 1943. On peut être libéré d'Auschwitz? Oui, ce n'est pas le premier témoin de ce procès qui a été libéré avant la libération des camps. Il a purgé sa peine, il est libéré. Il est ensuite incorporé dans la Wehrmacht, et il raconte comment il a une grande fierté, après la vie dans le camp, de se retrouver d'égal à égal avec des camarades de l'armée. Que fait-il une fois au front? Il écrit une lettre au SS-Oberscharführer Klehr en lui donnant de ses nouvelles. Et que fait Klehr? Il lui répond le plus naturellement du monde. Oui moi aussi ça roule, je travaille toujours à l'hôpital...  
 
https://de.wikipedia.org/wiki/Emil_de_Martini
https://de.wikipedia.org/wiki/Josef_Klehr
 

Citation :

Zeuge Emil de Martini:
Nein. Ich weiß das nämlich deswegen, Herr Rat: Ich wurde dann sofort zur Wehrmacht eingezogen, und –
ich weiß nicht, ob ich das als unfair bezeichnen soll – jedenfalls machte es mir Spaß, daß ich als
ehemaliger Häftling nun plötzlich Wehrmachtskamerad geworden bin, und ich schrieb den damaligen
Oberscharführer Klehr von der Wehrmacht aus an mit »Werter Kamerad«. Ich habe nicht geglaubt, eine
Antwort zu bekommen, aber er schrieb mir.
 
Vorsitzender Richter:
Ja.
 
Zeuge Emil de Martini:
Er antwortete darauf. Und da schrieb er mir unter anderem noch, daß er im Krankenbau weiterhin tätig ist.
Und er hat sich wiederholt an die Front gemeldet und darf nicht an die Front. Ich habe diesen Brief
zufälligerweise als Kuriosum mir aufgehoben. Ich habe ihn hier mitgebracht, also
 
Vorsitzender Richter [unterbricht]:
So, dann geben Sie uns doch mal den Brief.
 
Zeuge Emil de Martini:
Darf ich mal? Ich habe ihn in der Tasche


 
Tous les soirs je me pince en écoutant ces histoires d'un autre univers.

Message cité 3 fois
Message édité par Zeplusoif le 18-01-2018 à 22:02:30

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If fate doesn't make you laugh, then you don't get the joke
n°52163615
Profil sup​primé
Posté le 18-01-2018 à 22:27:00  answer
 

Bah non, pas d'un autre univers, juste d'une autre époque. Des histoires aussi rocambolesques tu en trouves dans toutes les grandes périodes historiques.

 

Le type purge sa peine dans un camp tout en voyant autour de lui des gens considérés comme nuisibles pour sa nation, tout comme il l'a été. Une fois libéré il est "versé" à l'armée de sa patrie où il peut se racheter une conduite et montrer qu'il est aussi utile que tous les autres. Même la lettre n'a rien de spécialement hallucinant, il envoie une lettre à la personne qui représente le nettoyage d'une nation tout en étant un docteur, donc quelqu'un d'important

 

C'est juste une autre façon de pensée, mais si tu te remets dans l'optique de savoir quoi penser 70 à 80 ans plus tôt, le moindre petit truc risque de t'étonner

n°52164377
Zeplusoif
Posté le 19-01-2018 à 05:02:39  profilanswer
 

Heureusement qu'il y a des gens comme toi qui en savent tant et que rien n'étonne Yan67.  
 
A Auschwitz, tous ceux qui meurrent de phénolisation reçoivent un certificat de décès. Mais un certificat avec une fausse cause de la mort: arrêt cardiaque, pneumonie... Les dossiers médicaux sont trafiqués pour faire apparaître que le personnel soignant a tout tenté pour sauver le malheureux, avec l'administration de nombreux médicament. Ce sont les "détenus fonctionnels" qui sont employés pour ces tâches créatives  (et qui viennent donc témoigner au procès). Le certificat de décès est ensuite envoyé à la famille du défunt.
 
Pourquoi trafiquer le certificat, cacher la cause de la mort à qui, qui a donné l'ordre de la dissimulation, des questions qui restent dans réponse au procès pour le moment.


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If fate doesn't make you laugh, then you don't get the joke
n°52165094
RaKaCHa
Posté le 19-01-2018 à 09:25:13  profilanswer
 


Effectivement rien de plus normal.
 
:o

n°52165651
teraoctet
Espace publicitaire à louer
Posté le 19-01-2018 à 10:16:09  profilanswer
 

Zeplusoif a écrit :

Heureusement qu'il y a des gens comme toi qui en savent tant et que rien n'étonne Yan67.

 

A Auschwitz, tous ceux qui meurrent de phénolisation reçoivent un certificat de décès. Mais un certificat avec une fausse cause de la mort: arrêt cardiaque, pneumonie... Les dossiers médicaux sont trafiqués pour faire apparaître que le personnel soignant a tout tenté pour sauver le malheureux, avec l'administration de nombreux médicament. Ce sont les "détenus fonctionnels" qui sont employés pour ces tâches créatives (et qui viennent donc témoigner au procès). Le certificat de décès est ensuite envoyé à la famille du défunt.

 

Pourquoi trafiquer le certificat, cacher la cause de la mort à qui, qui a donné l'ordre de la dissimulation, des questions qui restent dans réponse au procès pour le moment.

 

L'administration Allemande et la déshumanisation progressive pour en atteindre l'extrême...


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n°52165918
doutrisor
Posté le 19-01-2018 à 10:34:59  profilanswer
 

Zeplusoif a écrit :

Heureusement qu'il y a des gens comme toi qui en savent tant et que rien n'étonne Yan67.  
 
A Auschwitz, tous ceux qui meurrent de phénolisation reçoivent un certificat de décès. Mais un certificat avec une fausse cause de la mort: arrêt cardiaque, pneumonie... Les dossiers médicaux sont trafiqués pour faire apparaître que le personnel soignant a tout tenté pour sauver le malheureux, avec l'administration de nombreux médicament. Ce sont les "détenus fonctionnels" qui sont employés pour ces tâches créatives  (et qui viennent donc témoigner au procès). Le certificat de décès est ensuite envoyé à la famille du défunt.
 
Pourquoi trafiquer le certificat, cacher la cause de la mort à qui, qui a donné l'ordre de la dissimulation, des questions qui restent dans réponse au procès pour le moment.


 
 
En effet, les nazis savaient très bien qu'ils commettaient des horreurs, et ce n'était pas la "norme" de l'époque. Le 3ème Reich et l'URSS allèrent bien au delà des exactions de l'Italie mussolinienne et de l'Espagne franquiste.
 
Emil de Martini est un bon exemple à la fois de l'efficacité d'une propagande totalitaire et d'un deni de la réalité afin de survivre. Auschwitz n'avait rien d'un camp de prisonnier classique.
 
Donc en effet, pas seulement une manière de pensée différente, mais un autre univers : l'univers concentrationnaire. D'ailleurs, si cela avait qq chose de "normal" , pourquoi donc des certificats de décès bidonnés, et surtout pourquoi alors une machine à opprimer aussi énorme (police politique+camps) couplée à une propagande gigantesque ?  Rein qui allait de soi, donc.
 
Machinerie très efficace dans ton exemple, car ce prisonnier politique (qui heureusement pour lui est considéré comme pouvant être récupérable par le régime en place) est rééduqué et en est ravi. C'est très intéressant, car démontrant qu'il n'y pas besoin de maltraiter qq un pour le changer, il suffit de lui montrer à comment sont traités horriblement d'autres gens, et que si lui veut s'en tirer il a intérêt à se rallier et à obéir au pouvoir en place. Efficace !
 
 


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"A toute chose sa saison, et à toute affaire sous les cieux, son temps"
n°52167523
Profil sup​primé
Posté le 19-01-2018 à 12:22:10  answer
 


 

Zeplusoif a écrit :

Heureusement qu'il y a des gens comme toi qui en savent tant et que rien n'étonne Yan67.  
 
A Auschwitz, tous ceux qui meurrent de phénolisation reçoivent un certificat de décès. Mais un certificat avec une fausse cause de la mort: arrêt cardiaque, pneumonie... Les dossiers médicaux sont trafiqués pour faire apparaître que le personnel soignant a tout tenté pour sauver le malheureux, avec l'administration de nombreux médicament. Ce sont les "détenus fonctionnels" qui sont employés pour ces tâches créatives  (et qui viennent donc témoigner au procès). Le certificat de décès est ensuite envoyé à la famille du défunt.
 
Pourquoi trafiquer le certificat, cacher la cause de la mort à qui, qui a donné l'ordre de la dissimulation, des questions qui restent dans réponse au procès pour le moment.


 
Les faux certificats de décès sous le IIIe Reich datent bien d'avant les camps de la mort. Il y a dissimulation pour les handicapés, pour les malformés, pour ceux gravement malades. Ca a toujours existé et ça a très peu étonné, beaucoup de monde partait du principe que si le Reich le disait, c'était vrai. Encore une fois, ce n'est pas que "je sais tant" ou que "rien ne m'étonne", c'est surtout que tu trouves étonnant quelque chose qui s'est passé chez les principaux "possesseurs" de camps pendant la Seconde Guerre mondiale, et même avant.
 
En Allemagne il y avait une grande propagande sur le rôle du Reich et de sa société qui se devait parfaite et la nécessité d'une certaine déshumanisation pour y arriver. Beaucoup d'Allemands (J'enlève les Juifs, Tziganes etc volontairement) emprisonnés ou mis dans les camps pour opposition politique ou d'autres, voyaient qu'ils étaient considérés comme des indésirables. Dans le camp en lui-même, les seules personnes qu'ils voyaient autour d'eux, étaient d'autres personnes jugées indésirables, et les seules personnes devant être là pour "la patrie" et qui en étaient les représentants, étaient les surveillants, les médecins et autres. Une fois ressorti et mis dans la Wehrmacht, rien d'étonnant à ce que Emil de Martini se trouve "enfin" utile pour la société qu'il voit et qu'il va jusqu'à envoyer une lettre à celui qu'il voyait, peut-être, comme le représentant du Reich lors de sa période à Auschwitz. C'est une autre mentalité et un travail très long et lourd qui a été fait sur le côté psychologique chez lui, c'est "tout".
 
On retrouve ça en Russie aussi. Les goulags contenaient un nombre incalculable d'ingénieur, pilotes, soldats et même paysans. Une fois ressortis lors de la guerre, beaucoup se voyaient comme heureux d'enfin servir pour l'URSS et s'acharnaient à faire un travail presque exemplaire pour montrer leur dévouement, souvent sincère. Il faut vraiment voir qu'entre les camps, qu'ils soient russes ou allemands, et l'Etat, beaucoup faisaient une frontière qu'ils se refusaient de franchir. En Allemagne et en URSS, beaucoup se disaient : "Ah, si notre dirigeant savait tout ça", et ils le pensaient sincèrement.
 
Tu as même des cas plus "spéciaux", comme dans les camps de prisonniers japonais, qui n'ont rien à envier pour beaucoup aux camps de concentration ou au goulags. Certains prisonniers se mettant en avant pour faire certains travaux, quitte à les refaire si ils ne leurs paraissaient pas "parfait", servant les Japonais sans réelle rancoeur. Même si de ce côté-là, ce sont réellement quelques exceptions pouvant se compter sur les doigts d'une main
 

RaKaCHa a écrit :


Effectivement rien de plus normal.
 
:o


 
Dire que quelque chose n'est pas étonnant ne veut pas dire que c'est normal. Je parle bien d'histoires rocambolesques.

n°52171970
Zeplusoif
Posté le 19-01-2018 à 18:47:16  profilanswer
 

A Auschwitz, l'encadrement du camp, et notamment l'encadrement disciplinaire, est constitué à 90% par des détenus. C'est la reprise d'un vieux système de l'empire colonial britannique. On peut même "faire carrière" à Auschwitz pour un détenu, il y a 3 niveaux hiérarchiques jusqu'au "Graal", le poste de Blockälteste. Chef de block. Il y a même des exemples de Blockälteste devenus Blockfürhrer, c'est à dire SS.

 

L'avantage d'un poste à responsabilité pour un prisonnier, c'est qu'il est près de la source de nourriture. C'est le Blockälteste qui se charge de la distribution de nourriture pour son bloc. Inutile de dire qu'il se sert très bien au passage, ainsi que ses amis. Les supérieurs hiérarchiques et leurs proches (bien souvent leurs compatriotes) ne meurrent pas de faim.

 

L'inconvénient d'être Blockälteste, c'est la responsabilité du block. Tous les détenus du block doivent participer à l'appel du matin et l'appel du soir. Les morts de la nuit sont traînés par les détenus du bloc jusque la place de l'appel. S'il manque des prisonniers à l'appel, restés "au lit", c'est le chatiment corporel pour le Blockälteste. Si il ya une évasion, ou une tentative d'évasion, le Blockälteste reçoit une balle dans la tête ou est pendu. Une carrière à risque donc. Ca les rend nerveux parfois. Et ils deviennent pire que les SS, maltraitant et tuant les détenus à la chaîne. Citons le cas de Emil Bednarek.

 

Très peu de SS donc pour surveiller le camp. A vrai dire la plupart sont corrects. C'est à dire qu'il ne pratiquent pas les châtiments corporels. C'est souligné fréquemment par les témoins. Le problème c'est que 10% des SS sont sadiques. Ils aiment tuer. Et ils sont lâchés dans Auschwitz sans aucun contrôle... C'est cela qu'on retrouve au procès de Francfort en 1965. Citons les pires: Stefan Baretzki, Wilhelm Boger, Oswald Kaduk, Josef Klehr...


Message édité par Zeplusoif le 19-01-2018 à 18:50:21

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If fate doesn't make you laugh, then you don't get the joke
n°52185052
Zeplusoif
Posté le 21-01-2018 à 18:10:46  profilanswer
 

Auschwitz disposait d'une antenne locale de la Gestapo, le Politische Abteilung, ou département politique en Français.
On y interrogeait trois catégories de personnes:
- les détenus du camp soupçonnés d'avoir entretenu des activités de résistance avant leur internement (polonais en général)
- les détenus du camp soupçonnés d'entretenir des activité de résistance à Auschwitz même
- des civils polonais soupçonnés d'avoir entretenu des activités de résistance à l'extérieur (en Pologne), et qui étaient transportés à Auschwitz uniquement pour leur interrogatoire.

 

Si les "sélections" à l'hopital se terminaient par une phénolisation pour les malchanceux, dans le département politique, les interrogatoires se terminaient en général par une balle dans la nuque. On dénombre des milliers d'exécutions sommaires dans le "bunker", le sinistre cachot du département. Théoriquement, toute exécution de prisonnier devait être approuvée au préalable par Heinrich Müller. Les responsables du Politische Abteilung se sont abstenus de cette autorisation, ce qui est symptomatique de l'atmosphère d'impunité qui règne dans le camp.

 

Ces meurtres de détenus sans autorisation ont fait l'objet d'une enquête par le juge Konrad Morgen en 1943, qui a abouti à l'inculpation du responsable du département, Maximilian Grabner, pour meurtre de détenus et corruption (notamment le détournement de l'or des prisonniers).
http://www.holocaustresearchproject.org/othercamps/images/grabner.jpg
Il a naturellement quitté Auschwitz suite à cette enquête.

 

Un autre membre du Politische Abteilung, jugé en 1965, est Wilhelm Boger.
http://www.holocaustresearchproject.org/othercamps/images/Wilhlem%20Boger.jpg http://www.holocaustresearchproject.org/othercamps/images/Friedrich%20Wilhelm%20Boger,%20Erkennungsdienstfoto,%20Stuttgart%201958.jpg
Boger est un innovateur. En d'autre temps il aurait peut être créé sa start-up, mais en 1942, son truc c'est la torture. Il a inventé une machine qui porte son nom, la "balançoire de Boger":
http://www.holocaustresearchproject.org/othercamps/images/Boger%20Swing%20drawing.JPG
La machine ne paye pas forcément de mine, mais on en meurt au bout de 50 minutes. Hémorragies internes généralisées.
Boger était surnommé le "diable d'Auschwitz" par les détenus. Ca situe le personnage.

 

Boger est condamné à la prison à vie et meurt en détention en 1977.

 



Message édité par Zeplusoif le 21-01-2018 à 18:11:23

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If fate doesn't make you laugh, then you don't get the joke
n°52185650
vianns
Posté le 21-01-2018 à 19:27:28  profilanswer
 

Zeplusoif a écrit :

je crois que je n'ai jamais rien lu d'aussi hallucinant que le script des procès d'Auschwitz de 1965. Je dis "lu" mais le plus exceptionnel c'est qu'il y a les enregistrements audio des audiences avec.
http://www.auschwitz-prozess.de/index.php
 
Entendre ces mecs te raconter en live leur vie dans le camp, parfois avec émotion bien sûr, dépasse l'entendement. J'ai déjà lu ou écouté au moins 2000 pages d'audience, il y en a bien 10 000 en tout. Et parfois des anecdotes incroyables. J'essaierai de faire un résumé de tout ce qui m'a surpris ou déconcerté dans ce récit, mais là je partage ce que j'écoute maintenant.  
 
Emil de Martini, détenu à Auschwitz en 1941 pour opposition politique, est assigné au role de "compteur des morts" dans un des hôpitaux du camp (oui il y a des hôpitaux à Auschwitz, au moins 3 ou 4). Quand les hôpitaux sont pleins, un docteur fait une "sélection", c'est à dire que tous les malades qui sont là depuis trop longtemps sont éliminés. Gazés? Non. Ils sont "phénolisés". Je pensais que ces histoires des phénol étaient des expérimentations, pas du tout. Des centaines de prisonniers affaiblis, des "bouches inutiles à nourrir", sont exterminés chaque jour par un piqueur, le charmant SS-Oberscharführer Josef Klehr (jugé en 1965 lors de ce procès). Une piqûre dans le coeur, et le corps est balancé dans la cour en attendant le camion de ramassage. Même les "compteur de morts" ou autre "Funktionshäfling" vivent dans la terreur d'être un jour "sélectionné" par un docteur ou un Klehr mal luné. D'autant que Klehr est un sadique. Il aime les nombre ronds. Quand le docteur n'a sélectionné que 36 candidats, il en rajoute 4 de sa propre initiative. 40 c'est plus rond.
 
Emil de Martini est libéré d'Auschwitz en 1943. On peut être libéré d'Auschwitz? Oui, ce n'est pas le premier témoin de ce procès qui a été libéré avant la libération des camps. Il a purgé sa peine, il est libéré. Il est ensuite incorporé dans la Wehrmacht, et il raconte comment il a une grande fierté, après la vie dans le camp, de se retrouver d'égal à égal avec des camarades de l'armée. Que fait-il une fois au front? Il écrit une lettre au SS-Oberscharführer Klehr en lui donnant de ses nouvelles. Et que fait Klehr? Il lui répond le plus naturellement du monde. Oui moi aussi ça roule, je travaille toujours à l'hôpital...  
 
https://de.wikipedia.org/wiki/Emil_de_Martini
https://de.wikipedia.org/wiki/Josef_Klehr
 

Citation :

Zeuge Emil de Martini:
Nein. Ich weiß das nämlich deswegen, Herr Rat: Ich wurde dann sofort zur Wehrmacht eingezogen, und –
ich weiß nicht, ob ich das als unfair bezeichnen soll – jedenfalls machte es mir Spaß, daß ich als
ehemaliger Häftling nun plötzlich Wehrmachtskamerad geworden bin, und ich schrieb den damaligen
Oberscharführer Klehr von der Wehrmacht aus an mit »Werter Kamerad«. Ich habe nicht geglaubt, eine
Antwort zu bekommen, aber er schrieb mir.
 
Vorsitzender Richter:
Ja.
 
Zeuge Emil de Martini:
Er antwortete darauf. Und da schrieb er mir unter anderem noch, daß er im Krankenbau weiterhin tätig ist.
Und er hat sich wiederholt an die Front gemeldet und darf nicht an die Front. Ich habe diesen Brief
zufälligerweise als Kuriosum mir aufgehoben. Ich habe ihn hier mitgebracht, also
 
Vorsitzender Richter [unterbricht]:
So, dann geben Sie uns doch mal den Brief.
 
Zeuge Emil de Martini:
Darf ich mal? Ich habe ihn in der Tasche


 
Tous les soirs je me pince en écoutant ces histoires d'un autre univers.


 
 
Qu'est-ce que je peux regretter de ne pas avoir mieux suivi mes cours d'Allemand il y a quelques années... ça semble être une vraie mine d'or.

n°52186118
eilec
Posté le 21-01-2018 à 20:24:50  profilanswer
 

Zeplusoif a écrit :


 
Entendre ces mecs te raconter en live leur vie dans le camp, parfois avec émotion bien sûr, dépasse l'entendement. J'ai déjà lu ou écouté au moins 2000 pages d'audience, il y en a bien 10 000 en tout. Et parfois des anecdotes incroyables. J'essaierai de faire un résumé de tout ce qui m'a surpris ou déconcerté dans ce récit, mais là je partage ce que j'écoute maintenant.  
 
...
 
Tous les soirs je me pince en écoutant ces histoires d'un autre univers.
 


 
10 000 pages  :o  
 

Zeplusoif a écrit :


 

Citation :

Zeuge Emil de Martini:
 Ich wurde dann sofort zur Wehrmacht eingezogen,


 


Citation :

après, j'ai été aussitôt enrôlé dans la Werhmacht


 
et ceci après 3 ans de Auschwitz. Il s'en ait bien tiré l'ami Emil, il devait être physiquement en forme. Tant mieux pour lui !


Message édité par eilec le 21-01-2018 à 20:26:58
n°52186405
Zeplusoif
Posté le 21-01-2018 à 20:58:31  profilanswer
 

Mais le meilleur témoignage que j'ai entendu c'est celui de Jozef Kral. Avec une trame digne des meilleurs thrillers.

 

Jozef Kral commence à témoigner le 15 mai 1964. Au bout d'une minute on sent que c'est un témoin super fiable. Capable de décrire certains évènements grave avec beaucoup de détails, mais capable aussi de dire "je ne me souviens plus" alors qu'il serait facile d'incriminer tel ou tel bourreau d'Auschwitz.
Il va beaucoup parler. Il faut dire qu'il en a vu Jozef.
Il a goûté de la balançoire de Boger. Il était avec 4 camarades torturé, 3 y sont restés. Il est resté 8 jours sans manger dans une Stehzelle, une cellule où on ne peut que rester debout. Son voisin de cellule est mort dans d'horrible souffrance (et complaintes), en finissant par manger ses chaussures. Litérallement.
Il décrit avec précision tous ces évènements et incrimine chirurgicalement les accusés un à un. C'est le témoin rêvé pour l'accusation.
Il charge même Hans Stark, un haut-gradé qui jusque là était resté dans l'ombre, personne ne l'ayant vu commettre d'exactions. Hans Stark a emmené des détenus "prendre un bain", Jozef raconte, et leur a donné des coups de latte lorsqu'il voulait ressortir, provoquant moultes noyades. Stark a demandé à un détenu juif très costaud de noyer d'autres détenus. Puis il a démandé à ce costaud de noyer son propre père. Isaak a noyé son père puis s'est mis à huler, pris de folie. Stark lui a logé une balle dans la tête pour le calmer.
C'est un grand émoi dans la salle, Stark n'a été inculpé jusqu'à présent de complicité assez lointaine. Il est même arrivé libre à l'audience. Le juge, sous le choc des témoignages, demande de passer les menottes immédiatement à Stark, et de l'écrouer jusque la fin du procès.

 

Jozef continue de parler, un catalogue des horreurs. Josef est libéré d'Auschwitz début 1944.

 

Alors qu'on s'apprête à clore la séance et à le faire prêter serment, quelques questions bizarres d'un des avocats:
- connaissez-vous Vasyl Bandera?
- non je n'ai rien à voir avec lui
- avez-vous déjà maltraité des prisonniers?
- jamais

 

Puis le coup de théâtre venant de l'avocat: - j'ai ici trois témoins qui sont prêt à jurer que vous avez tué trois détenus en les tabassant, dont Vasyl Bandera, le frère de Stepan Bandera
Les témoins sont tous d'origine ukrainienne.

 

Stupeur dans la salle. La culpabilité ou non de Jozef est presque secondaire, pour l'accusation ce qui compte maintenant, c'est que si Jozef a menti une fois, c'est tout son témoignage qui devient douteux. L'accusation est extrêment préoccupée et va interroger les 10 témoins suivants sur le cas Kral.

 

Il faut préciser que les 10 témoins suivants sont polonais. Ils sont unanimes: Kral est un héros. S'il a survécu après les tortures de Boger, c'est parce que les médecins-détenus du camp ont tous fait pour le sauver.
Entre les lignes, on comprend mieux ce qui se joue derrière. Les proches de Bandera sont bien à Auschwitz mais ont un statut protégé. Pas ou très peu de travail, des bonnes rations de nourriture, aucun maltraitement. On comprend qu'ils s'entendent très bien avec le Politische Abteilung. Un témoin suggère que le clan était des informateurs.
On comprend aussi que les relations entre les détenus polonais et ukrainiens sont très tendues. Il y a des morts "inexpliquées" des deux côtés, et on sait que ce ne sont pas les SS qui ont tué.

 

Un autre témoin éxplique: Kral était un Oberkapo. Il commandait plusieurs équipe qui construisait des bâtiments. Dans l'une des équipes, le frère Bandera. Il se dispute avec un ouvrier polonais sur un toit, il chute et il meurt. Le témoin est formel : Kral n'y est pour rien. Avec son statut de Oberkapo, jamais il ne se serait retrouvé sur un toit. Les rumeurs initiées à l'époque que Kral aurait tué Bandera sont infondées.
Le juge intervient, interloqué: "des rumeurs? quelles rumeurs?".
"Celles lancées par la gestapo" répond le témoin...


Message édité par Zeplusoif le 21-01-2018 à 21:06:55

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n°52187361
Jiaim
id PSN/XboxLive : JiAiM
Posté le 21-01-2018 à 21:53:39  profilanswer
 

Ne parlant pas un mot d'Allemand j'attends avec impatience tes futurs retours sur cette mine de documents !

n°52199662
Profil sup​primé
Posté le 22-01-2018 à 22:05:28  answer
 

Pour ceux que ça intéresse, le dernier Batailles et blindés hors-série se penche sur d'autres unités de la SS-Panzerwaffe. On y trouve la Wiking, la Hohenstaufen, la Frundsberg, la Nordland et la Hitlerjugend.
 
Ca enlève un peu le mythe des unités de panzer SS sur-entraînées en Normandie, à travers quelques exemples concrets très intéressants, et leur implication dans toute la guerre autant à l'Est qu'à l'Ouest. Chose intéressante aussi qui est la mise en avant d'événements sortant de l'ordinaire, notamment celui de la SS-Panzer-Regiment 12 de Max Wünsche qui a du chercher une partie de ses chars à l'usine Alkett, ou encore les Sherman capturés de la "compagnie des suicidaires" au sein du 5. SS-Panzer-Regiment 10.
 
C'est intéressant, complet mais relativement court quand-même et ça permet de brosser un premier portrait de chaque division de sa création (souvent difficile) jusqu'à la fin de la guerre

n°52210208
Zeplusoif
Posté le 23-01-2018 à 20:35:15  profilanswer
 

Un beau jour de printemps arrive 80 enfants à Auschwitz. Polonais bien sûr, entre 10 et 14 ans. On apprend plus tard qu'ils se sont fait chopé à voler du charbon à Krakau et donc on été déporté à Auschwitz en représaille.
Il se mette à jouer dans la cour entre les blocs 20 et 21. Apparaît même soudainement un ballon de foot, sorti d'on ne sait où. Les enfants jouent au foot à Auschwitz, les détenus en ont la larme à l'oeil. Même si certains ne peuvent réprimer un mauvais pressentiment. Les rations des détenus ne sont vraiment pas lourdes, mais certains partagent leur ration avec les enfants. L'espace d'un instant, Auschwitz ne ressemble plus tout à fait à l'enfer.
 
A Auschwitz il faut travailler. Sinon c'est la piqûre. Forcément des enfants, on ne peut pas les incorporer dans des Kommandos normaux, les charges de travail sont trop harassantes. Alors ils font des petites tâches, nettoient les vitres des blocs par exemple. Ils dorment dans les blocs avec les autres détenus. Une semaine, 2 semaines se passent.
 
Et puis soudain, venu d'on ne sait où aussi, un SS déclare que des enfants qui dorment avec les adultes dans les blocs, c'est "immoral". Cet épisode est relaté par 3 ou 4 témoins indépendamment, à chaque fois la même phrase. Ce fut jugé "immoral". Personne ne se rappelle qui a émis ce jugement.
 
Pour résoudre l'immoralité, les SS décident de piquer les enfants. Au phénol. Problème, ce bon vieux piqueur en chef, l'assistant médical Klehr est en vacance. Reste les deux autres assistants médicaux, Herbert Sherpe et Emil Hantl (tous deux jugés à Frankfort). Ils n'ont jamais piqué jusqu'à présent. Il faut se rendre compte de la procédure de phénolisation: les détenus attendent dans une sorte d'espace d'attente, séparé uniquement d'un rideau avec l'espace de piqûre. Ils attendent tous nus, car enlever les vêtements à un mort, c'est très compliqué. Le processus est rodé. On fait rentrer un prisonnier derrière le rideau, quelques questions pour la forme, on lui demande de lever le bras puis de mettre la main sur ses yeux. Et on pique dans le coeur. Seringue de 20cl. Deux détenus fonctionnels (Leichenträger, des "porteurs de corps", y a beaucoup de nouveaux métiers comme ça à Auschwitz) prennent le corps, le mettent dans la buanderie juste à côté, ferme la porte, reviennent. Au suivant. Klehr est capable de tuer 100 personnes en deux heures.
 
Cette fois c'est des enfants quand même. Herbert Scherpe en pique une dizaine, ressort, vomi, s'effondre. Il ne peut plus. Fusillez-moi si vous voulez, je ne peux plus.
C'est donc à Emil Hantl de prendre le relai. Emil a ceci de particulier que absolument tous les détenus témoins qui l'ont rencontré disent de lui qu'il est charmant. On peut discuter avec lui, il n'a jamais frappé un détenu. Un SS humain. C'est possible.  
 
Pourtant Emil va accomplir son devoir. Le soir venu la camionnette vient prendre les 80 corps d'enfant pour les emmener au crématorium. Auschwitz est redevenu Auschwitz.
 
- "Un commentaire Herr Hantl face à ces accusations gravissimes?" demande le juge
- Non, répond Hantl, hanté.
 


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n°52223400
Zeplusoif
Posté le 25-01-2018 à 03:54:44  profilanswer
 

Citation :

Zeuge Stanisław Głowa:
An den Tötungen mit Phenol nahmen von den SDGs aus diese Personen ständig teil: der Angeklagte
Klehr beziehungsweise Scherpe oder Hantl.
 
Zeuge Stanisław Głowa:
Ich möchte an dieser Stelle auf etwas hinweisen
 
Zeuge Stanisław Głowa::
Im Namen der Gerechtigkeit.
 
Zeuge Stanisław Głowa:
Wenn ich eine Verantwortungsskala für die Tätigkeit von diesen drei Angeklagten zusammenstellen sollte,
so würden die zwei letzten, also Scherpe und Hantl, im Vergleich zu Klehr wie die Engel im Lager
erscheinen.
 
Zeuge Stanisław Głowa:
Sie haben niemanden geschlagen.
 
Zeuge Stanisław Głowa:
Wenn sie auf den Block kamen, waren sie höflich und zuvorkommend.
 
Zeuge Stanisław Głowa:
Und was das Wichtigste war, sie pflegten jeweils am Morgen, wenn sie auf den Block kamen, »Guten
Morgen« zu sagen.
 
Zeuge Stanisław Głowa:
Und wenn sie fortgingen: »Auf Wiedersehen.«
 
Zeuge Stanisław Głowa:
Für uns, die wir so erniedrigt waren, waren diese kleinen Zeichen irgend etwas noch von der
Menschlichkeit, die übergeblieben ist.
 
Zeuge Stanisław Głowa:
Jedoch möchte ich betonen, daß die beiden nichtsdestoweniger die Menschen mit Phenol getötet haben.
 
Zeuge Stanisław Głowa:
Im Jahre 1942 wurden die Selektionen nicht nur von den deutschen Ärzten wie Doktor Entress und Doktor
Kremer durchgeführt.
 
Zeuge Stanisław Głowa:
Ich kenne eine ganze Reihe von Fällen, daß die Selektionen von dem Angeklagten Klehr allein
durchgeführt wurden


 
Témoin Stanislaw Glowa:
- Au phénolisations ont pris part les accusés Klehr, Sherpe et Hantl
- Je voudrais à cette occasion souligner la chose suivante
- Au nom de la justice
-Si je devais établir une échelle des responsabilités pour ces 3 accusés, Scherpe et Hantl devraient apparaître comme des anges dans le camp comparé à Klehr.
- Ils n'ont jamais frappé personne
- Quand ils venaient dans les blocs, ils étaient polis et prévenants
- Et le plus important, ils disaient chaque matin "bonjour" quand ils venaient dans le bloc.
- Et quand ils partaient "au revoir"
- Pour nous qui étions tant humiliés, ce sont les seuls petits derniers gestes d'humanités qu'il nous restaient.
- Néanmoins je dois souligner que ces deux hommes ont aussi tué par le phénol
- En 1942, les sélections n'étaient pas seulements menées par les docteurs Entress et Kremer.
- Je connais toute une série de cas, où la sélection a été menée par l'accusé Klehr
 
 
 
Un témoignage caractéristique, où les témoins soulignent les SS qui ont été "décents", même s'ils ont aussi tué. Ce qui fait vraiment la différence au yeux du tribunal, c'est qui a tué de sa propre initiative (et non pas obéi à des ordres). Dans le cas présent, qui a fait la "sélection" entre ceux qui peuvent travailler et ceux qui ne peuvent plus. En général c'étaient les docteurs, ceux-ci sont déjà morts (à l'exception de Mengele), exécuté par des tribunaux anglais ou polonais. Mais Klehr qui n'était qu'un subalterne a fait du zèle. Quand les docteurs n'étaient pas là, il a fait lui même les sélections, alors que rien ne l'y obligeait.
 
Hantl et Scherpe ont été condamné respectivement à 3,5 et 4,5 ans de prisons. Klehr à la prison à perpétuité.
 
Dans ce reportage de la télé allemande "la banalité du mal", Joseph Klehr explique depuis sa prison les phénolisations "Abspritzung": https://www.youtube.com/watch?v=JDzEKkovr0c&t=1144s


Message édité par Zeplusoif le 25-01-2018 à 04:04:44

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n°52232888
Zeplusoif
Posté le 26-01-2018 à 03:15:23  profilanswer
 

Citation :

Verteidiger Göllner:
Herr Zeuge, eine letzte Frage: Bei Ihrer Vernehmung vor vier Jahren durch die Staatsanwaltschaft
Frankfurt/Main haben Sie geschildert, daß Mitarbeiter bei den Injektionen zwei Personen waren. Und zwar
einmal der slowakische Jude Schwarz. Dann ein französischer Jude, Gebhard, und ein französischer Arzt,
Doktor Landau. Und Sie haben damals gesagt, nach Ihrer Kenntnis lebten die beiden letztgenannten
Franzosen noch jetzt in Paris. Woher wissen Sie das?

Zeuge Stanisław Głowa:

Ich weiß das aus Erzählungen von meinen Kameraden, die in Frankreich waren und die auch mit diesen
beiden in Verbindung standen.

 

Verteidiger Göllner:
Ich danke. Ich bitte, die Anregung vortragen zu dürfen, der Staatsanwaltschaft die Auflage zu machen,
über die deutsche Botschaft in Paris die jetzige Anschrift dieser beiden Zeugen festzustellen, Doktor
Landau und Gebhard.

 

Klehr était assité de deux détenus français pour les injections de phénol. Gebhard et docteur Landau.

 

On trouve un article de la Voix du Nord sur le docteur Landau.
http://www.lavoixdunord.fr/archive [...] 06n1206794

 
Citation :

C’était un personnage un peu légendaire, témoigne Jean-Max Gonsseaume, grand connaisseur de l’histoire de Berck. Petit, trapu, avec de gros sourcils noirs, pas vraiment beau. Il avait un fort accent et tutoyait tout le monde. On pouvait l’appeler n’importe quand. Il ne s’éternisait pas mais il avait un diagnostic extraordinaire. On le voyait arriver à trois heures du matin avec sa casserole, blanche de calcaire, pleine de seringues...


Il avait gardé une affinité avec les seringues.


Message édité par Zeplusoif le 26-01-2018 à 03:17:11

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n°52236847
Fiotte du ​Tertiaire
Posté le 26-01-2018 à 13:12:30  profilanswer
 

Merci bcp pour ces traductions :jap:

n°52237571
jluc
Nothing else matters ...
Posté le 26-01-2018 à 14:15:23  profilanswer
 

A la lecture de l'article et vu ses origines, pas sûr que le docteur Landau ait été un zélé assistant des nazis de la seringue comme tu sembles le présenter.


---------------
"Strumming on the porch, a beer in reach", the JJCale meaning of life ♫♫  -  
n°52240376
Zeplusoif
Posté le 26-01-2018 à 17:40:18  profilanswer
 

jluc a écrit :

A la lecture de l'article et vu ses origines, pas sûr que le docteur Landau ait été un zélé assistant des nazis de la seringue comme tu sembles le présenter.


Je ne présente rien du tout. Le docteur Landau était un détenu, donc il n'avait vraisemblablement pas le choix, sous peine de recevoir la piqûre intra-cardiaque lui-même. Au moins un des assistants-détenus de Klehr était lui-même un psychopathe qui frappait les malades voués à la piqûre. Je n'ai rien lu de tel pour le docteur Landau.

 

Quand à l'article, je pense que personne à Berck n'a lu les rapports du procès de Frankfort. Peut-être pas même le docteur Landau. L'article ne retranscrit pas le destin tout à fait hors-norme du docteur Landau, "complice forcé" de la mort de plusieurs dizaines de milliers de personnes. L'article évoque qu'il a été témoin de piqûres intra-cardiaques, sans préciser les volumes ahurissants. A l'évidence le docteur Landau a été discret sur cette expérience passée, même s'il a évoqué les atrocités. Et on le comprend.


Message édité par Zeplusoif le 26-01-2018 à 17:40:33

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n°52242456
Zeplusoif
Posté le 26-01-2018 à 22:11:33  profilanswer
 

T: témoin
J: Juge
P: Procureur
A: Avocat

Citation :


T: Les enfants furent amenés dans la buanderie. Ils avaient faim et peur. Ils racontaient qu'on les avaient battus. J'étais bouleversé pour ces enfants. J'ai essayé de leur trouvé une assiette de soupe. Et j'ai personnellement distribué la soupe à ces enfants.
Ils posaient tous la question: qu'est-ce qu'il va nous arriver? Est-ce qu'on va nous tuer? Pourquoi?
Les enfants ont attendus l' "Aktion" quelques heures.
Seulement à midi ou l'après-midi sont arrivés dans le bloc les accusés Scherpe et Hantl. Ils ont mené cette Aktion pendant très longtemps.
Autant que je me souvienne, les enfants furent amenés par un détenu. Jusqu'au rideau. J'étais trop bouleversé. Pour raccourcir cette horreur, j'en ai pris deux d'entre eux et je les amenés moi-même au rideau, en leur expliquant qu'ils allaient juste prendre un bain.
J'ai fait ça car les premiers enfants se sont mis à hurler horriblement dès qu'ils sont arrivés dans la salle du médecin.
"Avez-vous des enfants?"
"Pourquoi nous tuez-vous?"
C'était au-delà du supportable.
Alors j'ai aidé afin de racourcir le supplice de ces enfants.
Après cette action j'ai vu un Hantl totalement effondré.
Je n'ai pas vu le visage de Scherpe car il est parti par la porte extérieure.
Autant que je me souvienne le groupe d'enfant comportait 120 enfants.
Ils furent tués en deux groupes. Le premier jour environ 80, le deuxième jour le reste.
J'ai vu les certificats de décès de ces garçons. Leur numéros étaient dans les 99 000. D'après leurs cartes, ils étaient depuis 2 semaines dans le camp.
Ainsi se termina l'Aktion contre les enfants de Zamość.

 

J: Avez-vous vu l'accusé Scherpe lorsqu'il faisait les injections?

 

T: Dans la salle se trouvaient uniquement 4 personnes.
Schwarz, Gebhard et les accusés Scherpe et Hantl.
Les deux juifs n'ont pas pu tuer, cela ne fait donc aucun doute pour moi que les deux accusés ont mené l'Aktion. Toutefois, combien chacun a tué, je ne peux le dire.

 

J: tout d'abord ce n'est pas clair pour moi pourquoi les deux détenus n'étaient pas en position de les tuer. Vous avez dit auparavant le contraite.

 

T: Je n'ai jamais dit qu'ils les avaient tué. J'ai dit à chaque fois qu'ils avaient aidés. Pour mener ces Aktions de phénolisation, un groupe spécifique était en charge.
C'étaient Pańszczyk. [Détenu hyper brutal]
Un Ukrainien. Stössel
C'était Szymkowiak.
Et pour une petite partie aussi Landau.

 

J: oui. Je pose cette question car lors de votre audition pour le procureur, vous avez dit: "ce fut la seule fois où j'ai vu Scherpe phénoliser. Apparemment ce n'est pas correct que vous l'avez vu?

 

T: si c'est correct. Je l'ai vu. Je suis allé avec les deux enfants au niveau du rideau, j'étais dans un tel état comme je me trouve aujourd'hui. Et j'ai vu comment l'accusé Scherpe les tuait.
J'étais seulement à cette occation présent lors de l'Aktion.
Ma tâche consistait simplement a être assis dans le couloir et à noter qui était liquider.

 

J: Oui. Ce n'est pas ce que j'ai demandé. Avez-vous vu Scherpe tuer les enfants de vos propres yeux ou pas?

 

T: Dans ce cas unique où j'ai amené les enfants à la porte...

 

J: vous ne répondez pas à ma question

 

T: oui je l'ai vu de mes propres yeux lorsque j'ai amené les enfants à la porte.
L'accusé était debout avec la seringue dans la min devant un tabouret et tuait les deux, qui étaient juste avant ceux que j'amenais.

 

J: Avez-vous vu également l'accusé Hantl lors de cette activité?

 

T: Autant que je me souvienne, je n'ai jamais dit ça. Les deux étaient présents, les détenus m'on racontés que l'accusé Hantl, a effectué cette activité dans une moindre mesure.

 

J: Oui. L'avez-vous vu tuer?

 

T: Je ne me rappelle pas de l'avoir vu tuer.

 

P: pouvez-vous vour rappeler avoir vu les enfants ou une partie des enfants jouer dans la cour entre les block 20 et 21, avant que l'Aktion soit menée?

 

T: Oui

 

P: Pas d'autres questions. [Pose la question pour confirmer la crédibilité du témoin car correspond à d'autres témoignages antérieurs]

 

A1 Monsieur le témoin, le témoin docteur Klodzinski nous a dit ici que l'accusé Scherpe avait arrêté cette Aktion très peu de temps après le début et avait quitté la chambre. Avez-vous aussi vu cela?

 

T: cela correspond à la vérité. Scherpe a arrêté après peu de temps de mener les phénolisations.

 

A: le docteur Klodzinski a mentionné que le nombre d'enfant liquidé - je vais l'exprimer d'une manière neutre - pendant que l'accusé Scherpe était présent, fut de 3 à 5.

 

J: 30 bis 40.

 

A: Oui au total, au total. Mais 3 à 5 lorsque Scherpe était présent.

 

P: Non il n'a pas dit ça.

 

Richter Perseke: "Après 2 ou 3 de ces coups sourds [les corps des enfants qui tombent par terre], Scherpe est sorti de la pièce et a dit "je ne peux plus"".
Vorsitzender Richter:

 

A: je l'ai interprêté tel que je l'ai dit.

 

J: oui

 

P: Peut-être qu'on devrait simplement demandé directement à l'accusé Scherpe lui-même combien il en a assassiné. Cela apporterait une rapide clarté dans l'affaire.

 

A: Je ne crois pas me souvenir que vous représentez l'accusé Scherpe.

 

P: C'était juste pour abréger...

 

A: Vous nous faites perdre du temps et cela n'abrège rien

 

Un extrait des débats. A couper au couteau.

 


Message édité par Zeplusoif le 26-01-2018 à 22:13:38

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If fate doesn't make you laugh, then you don't get the joke
n°52242614
Zeplusoif
Posté le 26-01-2018 à 22:31:14  profilanswer
 

Plus loin...
 

Citation :

J: Plus de questions? Est-ce que l'accusé Hantl a une question ou une explication? Non. Oui, Scherpe?
 
Scherpe: Monsieur le Président, je voudrais expressément soulibner que je n'ai jamais tué un homme de ma vie, soit de ma propre initiative, soit sur ordre.
 
J: Vous en restez donc à votre ligne de défense que vous nous avez exposé plus tôt: "j'ai certes supervisé, j'étais là, mais je n'ai pas fait l'Aktion même, elle a été faite par les détenus."
 
Scherpe: Oui. Je reste sur cette affirmation.  
 
J: C'est noté.
 
T: Je ré-affirme, avec certitude, et je ne suis pas influencé par quelque haine, que l'accusé Scherpe a tué les enfants de Zamość avec du phénol.
Je voudrais par ailleurs souligner que tous les déténus du block de l'accusé Scherpe l'appréciait.
Il était poli. [Hyper classique, tous les témoins disent la même chose de Scherpe et Hantl]
 
J: Oui. Donc le témoin ne change pas son témoignage.
 
T: Oui



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n°52245099
Fiotte du ​Tertiaire
Posté le 27-01-2018 à 12:57:08  profilanswer
 

C'est sinistre.
 
Merci pour ces partages

n°52245160
nicolas_ya​d
Spoons made me fat
Posté le 27-01-2018 à 13:05:34  profilanswer
 

[:lardoncru:1]  
Bonjour les gens  :hello:

n°52245456
lakana
Posté le 27-01-2018 à 13:47:17  profilanswer
 

Fiotte du Tertiaire a écrit :

C'est sinistre.
 
Merci pour ces partages


C'est absolument affreux. Cependant, et je ne parle que pour moi, je ne sais pas si accumuler les détails si bouleversants ici est encore souhaitable pendant encore des pages et des pages. Des liens vers ces extraits seraient peut-être préférables, ou peut-être une balise spoiler. Pas par volonté de me cacher les yeux, mais prendre connaissance à chaque fois d'une horreur supplémentaire quand je viens sur ce fil (oui je sais il y a la molette mais bon, on s'accroche quand même à tel ou tel extrait) c'est assez dur au final.  
J'ai parfaitement conscience de l'ampleur et de l'horreur de ce génocide sans avoir besoin d'y replonger systématiquement quand je viens ici...

Message cité 2 fois
Message édité par lakana le 27-01-2018 à 13:47:56

---------------
"Au moins, jusqu'au bout il n'aura pas marché." H. Murakami
n°52245492
Fiotte du ​Tertiaire
Posté le 27-01-2018 à 13:52:01  profilanswer
 

Oui, une balise spoiler serait une bonne idée.

n°52245567
Profil sup​primé
Posté le 27-01-2018 à 14:07:29  answer
 

lakana a écrit :


C'est absolument affreux. Cependant, et je ne parle que pour moi, je ne sais pas si accumuler les détails si bouleversants ici est encore souhaitable pendant encore des pages et des pages. Des liens vers ces extraits seraient peut-être préférables, ou peut-être une balise spoiler. Pas par volonté de me cacher les yeux, mais prendre connaissance à chaque fois d'une horreur supplémentaire quand je viens sur ce fil (oui je sais il y a la molette mais bon, on s'accroche quand même à tel ou tel extrait) c'est assez dur au final.  
J'ai parfaitement conscience de l'ampleur et de l'horreur de ce génocide sans avoir besoin d'y replonger systématiquement quand je viens ici...


 
C'est morbide, et le morbide attire :o
 
Mais ouais, le spoiler ne serait pas de trop

mood
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Posté le   profilanswer
 

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