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Le 28 mars, les Pays-Bas ont été contraints de rappeler 1,3 million de masques de protection KN95 achetés en Chine. Ces masques KN95 chinois qui se présentent comme une alternative au N95 américain, plus cher, ne répondaient pas aux normes de sécurité minimales requises pour le personnel médical. Ils ne tiennent pas aussi bien que le N95 sur le visage et exposent les soignants au risque du coronavirus. Le masque N95 fait actuellement défaut dans le monde entier.
Plus de 500 000 masques KN95 avaient déjà été distribués aux hôpitaux néerlandais avant le rappel. « Dès réception, j'ai immédiatement rejetés ces masques », a déclaré un employé de l'hôpital à la chaîne de télévision publique néerlandaise NOS. « Si ces masques ne se fixent pas correctement, alors les particules virales passent. Nous ne pouvons pas les utiliser. Ils ne sont pas sûrs pour notre équipe de soignants. »
Dans une déclaration écrite, le ministère néerlandais de la Santé a expliqué :
« Une commande faite à un fabricant chinois a été partiellement livrée samedi dernier. Il s'agissait de masques avec un certificat de qualité KN95. Une inspection a révélé que cet envoi n'était pas conforme à nos normes de qualité. Une partie de ces masques a déjà été livrée à des établissements de soins ; mais le reste de la cargaison a été retenu et ne sera pas distribué.
« Une deuxième vérification a confirmé que les masques ne répondaient pas à nos norme de qualité. Nous avons alors décidé de ne pas utiliser le contenu de cette cargaison. Les prochaines commandes feront l'objet de vérifications rigoureuses. »
Le 17 mars, le NRC Handelsblad a rapporté que la réserve de masques des Pays-Bas n'allait pas au-delà de quelques jours : « Tous nos espoirs reposent sur l'avion-cargo en provenance de Chine de mercredi prochain ». La faible qualité des masques livrés par la Chine a bouleversé les Pays-Bas. Un responsable de la communication d'un hôpital d'Eindhoven a déclaré que les fournisseurs chinois commercialisaient « un tas de déchets ... à prix d'or ».
Le 26 mars, en Espagne, le ministère de la Santé a révélé que les 640 000 tests de dépistage du coronavirus achetés à la Shenzhen Bioeasy Biotechnology Company, dans la province du Guangdong, avaient un taux de détection inférieur à 30%.
Le 2 avril, le journal El Mundo a rapporté que Bioeasy avait menti au gouvernement espagnol sur la précision de ses tests. Les documents de présentation des tests de Bioeasy vantaient d'un taux de détection supérieur à 92%.
Le 2 avril également, le gouvernement espagnol a révélé qu'un million de tests de dépistage arrivés de Chine le 30 mars s'étaient avérés inutilisables. Chaque test fournissait un diagnostic au bout de cinq à six jours, ce qui le rendait parfaitement inutilisable en période de pandémie.
Le 25 mars, le gouvernement espagnol a annoncé qu'il avait acheté pour 432 millions d'euros de fournitures médicales à la Chine et qu'il avait dû régler à la commande pour obtenir d'être livré. Le ministre espagnol de la Santé, Salvador Illa, a expliqué :
« Nous avons acheté et payé 550 millions de masques qui seront livrés au cours des huit prochaines semaines. Onze millions de gants arriveront dans les cinq prochaines semaines. Quant aux 5,5 millions de tests de dépistage rapide qui ont été commandés, ils arriveront en mars et avril. De plus, 950 respirateurs ont été achetés et seront livrés d'ici avril à juin. Nous prévoyons des achats plus massifs encore ».
Le gouvernement espagnol n'a pas dit ce qu'il comptait faire pour garantir la qualité des prochains arrivages, ni les compensations qu'il tenterait d'obtenir si la qualité des produits chinois laissait à nouveau à désirer.
Le 28 mars, le gouvernement français qui ne dispose apparemment que de quelques semaines de réserve pour ses fournitures médicales, a annoncé qu'il avait commandé plus d'un milliard de masques en Chine. On ne sait si les problèmes de contrôle-qualité des autres pays européens vont affecter le programme d'achat de la France.
D'autres pays - en Europe et au-delà - ont également critiqué la qualité des fournitures médicales chinoises :
Slovaquie. Le 1er avril, le Premier ministre Igor Matovič a déclaré que plus d'un million de tests de dépistage du coronavirus achetés en Chine contre un paiement en espèces de 15 millions d'euros étaient inefficaces et incapables de détecter le COVID-19. « Nous avons une tonne de tests que nous ne pouvons utiliser », a-t-il déclaré . « Ils devraient tous être jetés directement dans le Danube ». La Chine a accusé le personnel médical slovaque de ne pas savoir utiliser les tests.
Malaisie. Le 28 mars, la Chine a fait cadeau à la Malaisie de kits de dépistage, de masques médicaux, de masques chirurgicaux et d'autres équipements de protection individuelle. Un haut fonctionnaire du ministère de la Santé, Noor Hisham Abdullah, a déclaré que les tests de dépistage allaient être vérifiés parce que les précédents matériels s'étaient avérés défectueux: « Les derniers arrivés sont d'une marque différente. Ils ont l'imprimatur de la FDA (Food and drug administration) contrairement aux produits initialement livrés. Mais nous allons quand même le vérifier. L'ambassadeur chinois m'a assuré que le nouveau test était plus précis que celui que nous avons reçu précédemment ». Abdullah avait précédemment déclaré que la précision des tests chinois n'était « pas très bonne ».
Turquie. Le 27 mars, le ministre de la Santé, Fahrettin Koca, a déclaré que nombre de tests de dépistage du coronavirus fabriqués en Chine « n'avaient pas donné satisfaction ». Le professeur Ateş Kara, membre du groupe de travail sur les coronavirus au ministère de la Santé, a ajouté que les tests de dépistage avaient un degré de précision de 30 à 35% : « Nous les avons essayés. Ils ne fonctionnent pas. L'Espagne a fait une énorme erreur en les utilisant. »
République tchèque. Le 23 mars, le site d'information tchèque iRozhlas a rapporté que les 300 000 test de dépistage fournis par la Chine avaient un taux d'erreur de 80%. Le Ministère de l'intérieur tchèque a payé ces tests 2,1 millions de dollars. Le 15 mars, les médias tchèques ont révélé que les fournisseurs chinois avaient escroqué le gouvernement tchèque et qu'une commande de cinq millions de masques de protection payés d'avance ne serait vraisemblablement pas honorée le 16 mars.
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