BigJoke a écrit :
Première intervention sur ce fil. J'en ai marre. Il est de bon ton de se moquer des "yarien" du début, de traiter d'irresponsables les quelques personnes qui n'auraient pas respecté les recommandations officielles. Ceux qui sont sortis au parc ce week-end, ceux qui ont fêté jusqu'à la dernière minute la fermeture des bars et restaurants,... Même le monde politique le fait sans réserve, c'est dire à quel point la chasse est ouverte. Je ne suis pas d'accord. Je suis furieux de la manière dont cette "crise" est gérée, que ce soit au niveau politique ou médical. OK, aller au resto ce week-end n'était pas peut-être pas la meilleure idée. Admettons. Mais que dire de ces médecins qui ont affirmé haut et fort que "mettre un masque ne sert à rien", justifiant la chose par "parce que le virus est trop petit pour un masque chirurgical" et ajoutant après, à l'occasion d'une autre question de journaliste : "le virus n'est pas aéroporté, il ne se trouve que dans les gouttelettes" ? Euh... oui mais alors, qu'est-ce que ça peut bien faire que le virus (qui n'existe pas en tant tel à l'air libre) soit trop petit pour le masque ? La gouttelette, elle, ne l'est pas ! Même une écharpe permet d'éviter (ou en tout cas bien diminuer) la dispersion de ces gouttelettes ! Et la gouttelette qui reste dans l'écharpe ou le masque, par définition, elle n'est pas sur la barre du bus ou la poignée de porte. Cela veut dire une seule chose : si au jour de la découverte des premiers cas, les autorités avaient obligé toute personne mettant le nez dehors à le faire avec un masque ou à tout le moins le visage couvert, on n'en serait pas là, on aurait bien moins de cas d'infection et des hôpitaux nettement moins sous pression. Quand on est capable d'arrêter un pays comme c'est fait maintenant, on est largement capable de mettre cette simple mesure en place. Est-ce vraiment notre fêtard du week-end passé l'irresponsable ? Par rapport à ces médecins et infirmières qui se plaignent de ne pas avoir de masques... Je parle là des généralistes et indépendants (et uniquement de ceux qui se plaignent), pas du personnel à l'hôpital. Une boîte de 50 masques, ça mesure quoi ? 25 x 20 x 15 cm ? Environ... Ça ne coûte à moitié rien, et ça passe en frais professionnel, avec déduction d'impôt donc. Bien avant l'épidémie actuelle, en ne prenant que l'année 2019, il y a eu environ 220 jours ouvrables pendant lesquels TOUT LE MONDE pouvait commander des masques dans n'importe quelle pharmacie. Personnel soignant compris, donc. C'est ce que j'ai fait (sans du tout être personnel soignant), et tout le monde pouvait le faire. Alors il y a deux solutions. Soit ces médecins et infirmières (et personnel soignant au sens large) qui se plaignent _ignoraient_ qu'une épidémie d'à peu près n'importe quoi pouvait survenir à peu près n'importe quand, soit ils le savaient et n'ont rien fait de cette information. Dans le premier cas, j'appelle ça de l'incompétence. Dans le second, j'appelle ça de la négligence. Dans les deux cas, je les condamne et j'estime que c'est pitoyable. Vous diriez quoi du menuisier qui arrive chez vous pour des travaux en vous disant qu'il n'a pas de clous ? Là encore, qui est l'irresponsable ? Le fêtard du week-end passé ? Vraiment ? Je rappelle quand même qu'il n'y a pas très longtemps (2 ans ? Je ne sais plus exactement), on parlait d'une crainte de propagation... d'EBOLA ! Et c'est normal de trouver des généralistes et des infirmières à court de masques ?? Je rappelle également qu'en supposant des journées de 12h avec changement de masque toutes les 3 heures, ça fait 4 masques par jour. Ça veut dire qu'une boîte de 50 permet de tenir 12,5 jours. Ça veut dire que 8 boîtes, 400 masques (ce qui ne me paraît pas un stock déraisonnable, ni en coût ni en volume occupé), ça permet de tenir 100 jours ! 100 jours, plus de 3 mois, en considérant aucun jour d'arrêt ! Avec quelques jours d'arrêts, ça veut dire 4 mois de fonctionnement avec masque en permanence. Aaaaaah mais on n'a pas de masques ! Il faut les laisser au personnel soignant, solidarité, #jesuislhopital ! Mais la faute à qui ?? A nous ? Non. Ah, mais pourquoi c'est nous qu'on paie alors ? J'ai aussi entendu ce week-end, à la télé française, des médecins étant d'accord sur le fait que les patients très âgés atteints d'une forme grave de Covid19 et à comorbidité élevée (80+ ans, obésité et/ou HTA++ et/ou diabète et/ou insuffisance cardio respiratoire et/ou...), placés en réanimation sous respirateur, ne s'en sortaient de toute façon pas. Zéro, ils meurent tous. Je ne sais pas si c'est vrai. Si ça l'est, c'est dramatique. Mais si c'est vrai... qu'est-ce que ces patients font encore en réa ?? Quand on se plaint _en même temps_ du manque de place. En dehors du drame que cela représente humainement, quel est le problème, médicalement, à sortir ces patients des endroits débordés et de l'appareillage en pénurie, pour accompagner ces patients au mieux, dans ce qui est, malheureusement, leurs derniers moments ? Il n'est évidemment pas question d'arrêter simplement de les soigner, mais n'est-il pas raisonnable de limiter un "acharnement" ? J'en parle d'autant plus facilement qu'il y a 3 ans j'ai perdu mon père, 74 ans, BPCO IV Gold, et qu'à un moment j'ai décidé avec ses médecins de mettre fin à ses soins invasifs. Donc c'était "normal" avant, et tout d'un coup ça ne le serait plus ? Ensuite, j'espère que ceux qui ont pris ces décisions de confinement, et ceux qui les y ont poussé, auront la décence de ne plus pouvoir se regarder dans une glace lorsque l'on se rendra compte, par après, des conséquences humaines de ces mesures. Des gens VONT MOURIR à cause des conséquences à long terme de ces décisions. Ils seront nombreux. Quand les conditions de travail dans une grande boîte sont mauvaises, on parle d'épidémie de suicides (FT ?). Vous croyez qu'il va se passer quoi, dans les prochains mois/années ? Combien de morts de "stress" (crises cardiaques, infarctus,...) ? Quelle surmortalité criminelle ? Il y aura d'autres conséquences, matérielles. Je pense par exemple à cet exemple du télé-travail. Combien de temps avant que des employeurs se rendent compte que le télé-travail, finalement c'est pas si mal ? Mais 'faut pas déconner, comme on ne peut pas "contrôler" le temps de travail et TT comme au bureau, une heure de TT ne "vaut" pas une heure au bureau. Donc 'faut le payer moins. Quelles conséquences d'un baby boom sans doute prévisible, après des semaines de confinement ? Super, ce sera bon pour la croissance ! Il y également quelque chose qui me met mal à l'aise par rapport à la grippe. La grippe, c'est environ 1000 morts par an en Belgique. Donc j'imagine un peu moins de 10.000 en France (par une simple règle de trois). Covid19, c'est pour le moment 14 décès en Belgique, 175 en France. 8250 décès dans le monde. Donc, il y a un message qui passe actuellement, qui consiste à dire aux 11.000 familles de Belgique et de France (pour ne prendre qu'eux) qui ont perdu un proche l'année passée à cause de la grippe, que leurs morts à eux ne valaient même pas une ligne dans un journal ou à peine (mis à part le faire-part de décès), alors que les 189 décès Covid19 valent une couverture quasi permanente et la mise à l'arrêt de pays entiers. Ça m'est complètement insupportable. Je veux bien aider. J'ai proposé mon aide à mon généraliste et mon pharmacien, dont je suis proche. J'ai donné les masques qui me restaient... Pour le reste, cette "crise" va me coûter de l'argent, et je ne peux rien y faire. Par contre, je refuse l'idée que cette perte que je subirai ne s'accompagne pas de la punition de ceux qui l'ont engendrée. Je refuse de payer pour rien. Je refuse qu'un ministre ou un président me dise que dès maintenant, je dois débrancher mon cerveau. Parce que c'est bien ce qui est en train de se passer : je n'ai plus le choix, je dois accepter les mesures qui sont prises, on me le jure, pour mon bien. On vient encore de me le dire à la télé : "posez des questions jusqu'à ce que vous ayez bien compris, parce que c'est plus facile et moins frustrant quand on comprend". Euh oui, mais là je comprends juste que je ne suis PAS d'accord, alors je fais quoi ? Ben rien, je ferme ma gueule. Souvenez-vous... les journées et soirées "Assemblée nationale" lors de DADVSI et ensuite HADOPI. Un sujet sur lequel nous sommes nombreux ici à avoir des compétences pour comprendre qu'on s'est vachement bien foutu de notre gueule à cette occasion. Pour comprendre que les décisions ont été prises par des gens qui n'ont absolument pas ces compétences, mais pire encore, n'avaient aucune compréhension de ce dont ils parlaient. Pour comprendre que les décisions ont été prises pour des "intérêts", et certainement pas celui du plus grand nombre. Et il faudrait que je croie bêtement que cette-fois, c'est juré, c'est différent ? Ben non, pas d'accord. J'entends déjà ceux qui bientôt, quand la crise sera passée, se féliciteront devant les caméras de tous les moyens supplémentaires qui seront alloués au système de santé pour que "plus jamais ça"... en ne disant bien évidemment pas où ces moyens seront prélevés : la justice, l'éducation, la police,... Comme ce sera magnifique ! Et au prochain attentat, on redistribuera les cartes, on reprendra à l'hôpital pour redonner à la police. On sera toujours prêt à mener la guerre précédente, mais jamais la suivante. Ce qui se passe maintenant est un aveu d'échec. Quoi qu'on en dise, il ne s'agit pas d'une crise monstrueuse. La gravité reste relative, du même ordre de grandeur que d'autres crises régulières. L'humanité n'est pas en péril... Et malgré cela, le monde est à genou. La question la plus importante à se poser, selon moi, ne concerne pas cette crise actuelle. Elle consiste à se demander : "où en serait-on si la crise était plus grave ?". On vit dans un système où l'éducation, la santé, la justice,... ne peuvent être autre chose que des pions de l'économie. Et bien on récolte ce que l'on sème. Si l'on veut que cela change, il faut changer le système. Et changer le système, ce n'est pas en changeant "un homme de droite" par "une femme de gauche" ou multi-inversément.
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