Source : universalis (extraits) Je ne sais pas si cela est précisé, mais le PDCI est l'ex parti unique de Houphouët Boigny.
Le 3 mai 1990, le président Félix Houphouët-Boigny, au pouvoir depuis lindépendance en 1960, accepte le multipartisme : 9 partis politiques dopposition sont légalisés le 31.
Le 28 octobre, le président Houphouët-Boigny, qui est pour la première fois confronté à un adversaire lors dune élection présidentielle, obtient son septième mandat avec 81,68 p. 100 des suffrages. Le candidat de lopposition, Laurent Gbagbo, chef du Front populaire ivoirien (F.P.I.), recueille 18,32 p. 100 des voix. Le taux dabstention est de 30,84 p. 100.
Le 25 novembre, les premières élections législatives depuis linstauration du multipartisme donnent la majorité au Parti démocratique de Côte dIvoire (P.D.C.I., ancien parti unique), avec 163 sièges sur 175. Le F.P.I. obtient 9 sièges et le Parti ivoirien des travailleurs (P.I.T.), 1. Les 2 autres sièges reviennent à des candidats indépendants. Le taux dabstention sélève à près de 60 p. 100.
Le 13 février 1992, à Abidjan, une centaine de membres de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte dIvoire et son secrétaire général, Martial Ahipeaud, sont interpellés par la police. Ils manifestaient contre limpunité des responsables des violences commises en mai 1991 dans la cité universitaire de Yopougon. Le rapport de la commission denquête relative à ces violences, rendu public le 29 janvier, mettait en cause le général Gueï, chef détat-major de larmée.
Le 18, une manifestation, organisée dans la capitale par le F.P.I. pour réclamer la démission du général Gueï, dégénère en émeute ; 300 personnes sont arrêtées, dont Laurent Gbagbo et René Dégny-Ségui, président de la Ligue ivoirienne des droits de lhomme. Ils sont condamnés le 6 mars à 2 ans de prison ferme. Martial Ahipeaud a été condamné en février à 3 ans de prison ferme.
Le 24 juillet, le président Houphouët-Boigny annonce lamnistie des prisonniers politiques. La loi damnistie, votée le 29, concerne 75 opposants politiques, dont Laurent Gbagbo et René Dégny-Ségui, mais bénéficie aussi aux militaires responsables des violences perpétrées à luniversité de Yopougon.
Le 7 décembre 1993, décès du président Félix Houphouët-Boigny. En application de la Constitution, le président de lAssemblée nationale Henri Konan Bédié se proclame président. Il doit assumer ses fonctions jusquau terme du mandat en cours, en septembre 1995. Le 9, le Premier ministre Alassane Ouattara, qui conteste la légitimité du nouveau président, démissionne. Le 11, le président Henri Konan Bédié nomme un technicien, Daniel Kablan Duncan, à la tête du gouvernement. Le 15, celui-ci forme un cabinet auquel les 2 principaux partis dopposition, le F.P.I. et le P.I.T., refusent de participer.
Le 7 février 1994, 26 chefs dÉtat assistent aux obsèques de Félix Houphouët-Boigny. Autour de François Mitterrand, la délégation française est la plus nombreuse.
Le 20 septembre 1995, le gouvernement interdit toute manifestation en raison des violences qui se multiplient à lapproche des élections présidentielle et législatives.
Le 22 octobre, le président Henri Konan Bédié, candidat du P.D.C.I., est élu à la tête de lÉtat, avec 96,44 p. 100 des suffrages. Les 2 grands partis dopposition, le F.P.I. de Laurent Gbagbo et le Rassemblement des républicains (R.D.R.) de Djény Kobina, avaient appelé au « boycottage actif » du scrutin afin de protester contre la modification du code électoral qui empêchait lancien Premier ministre Alassane Ouattara, candidat du R.D.R. et principal rival du président sortant, de se présenter. Le taux de participation nest que de 56,03 p. 100.
Le 26 novembre, le P.D.C.I. remporte 148 des 172 sièges attribués lors des élections législatives. Le R.D.R. en obtient 13 et le F.P.I., 11. Lopposition avait accepté de participer au scrutin en contrepartie de la révision des listes électorales. Toutefois, la loi électorale interdisait à Djény Kobina et à Alassane Ouattara de se présenter, et lélection dans la circonscription où Laurent Gbagbo était candidat est reportée.
Le 29 décembre, Laurent Gbagbo est élu député lors délections partielles.
Le 1er janvier 1997, le secrétaire général du F.P.I., Abou Drahamane Sangaré, emprisonné depuis un an, est libéré.
Le 23 décembre 1999, des soldats qui exigent lamélioration de leurs conditions de vie descendent dans la rue, à Abidjan, et occupent divers lieux stratégiques. Le 24, les mutins appellent le général Robert Gueï, ancien chef détat-major, à participer aux négociations avec le pouvoir. Ils exigent la libération des dirigeants du Rassemblement des républicains, le parti de lancien Premier ministre Alassane Ouattara, auquel le pouvoir conteste le droit de se présenter à lélection présidentielle prévue en octobre 2000 et qui vit en exil. Constatant léchec des négociations, le général Gueï annonce la destitution du président Bédié, la dissolution des institutions et la création dun Conseil national de salut public.
Le 26, le président Bédié est évacué vers Lomé dans un hélicoptère militaire français. Le 27, le général Gueï propose aux partis politiques de lui fournir des hommes susceptibles de participer au futur gouvernement. Ils répondront tous favorablement. Le 29, Alassane Ouattara regagne son pays.
Les 4 et 5 juillet 2000, des unités de larmée se mutinent à Abidjan et en province, exigeant le versement du « butin de guerre » que leur aurait promis le général Gueï pour leur participation au coup dÉtat de décembre 1999. Après le retour au calme, moyennant promesse du versement dune prime, le général Gueï accuse « certains politiques » davoir préparé un « coup dÉtat ».
Le 23, le projet de Constitution élaboré par la junte, en vue du retour des civils au pouvoir, est approuvé par référendum.
Le 22 octobre, le scrutin présidentiel, auquel ni Alassane Ouattara ni aucun candidat du P.D.C.I. na été autorisé à se présenter, se déroule en labsence dobservateurs internationaux. Le taux de participation serait denviron 40 p. 100. Le 24, Robert Gueï se proclame élu après que la junte a dissous la commission électorale qui annonçait la victoire de Laurent Gbagbo, avec 51 p. 100 des suffrages. Le 25, des dizaines de milliers de manifestants hostiles à la junte investissent le palais présidentiel. Les forces armées se rallient à Laurent Gbagbo. Ce dernier fait proclamer les résultats par la commission électorale. Toutefois, les partisans dAlassane Ouattara exigent un nouveau scrutin. Le 26, alors que Laurent Gbagbo est investi président de la République, des affrontements entre militants du F.P.I. originaires de lOuest chrétien et du R.D.R. originaires du Nord musulman font plusieurs dizaines de morts.
Le 1er décembre, la Cour suprême rejette la candidature aux élections législatives dAlassane Ouattara. Le R.D.R. annonce quil ne participera pas aux législatives. Il appelle ses partisans à une « marche nationale de protestation », le 4, en direction dAbidjan, marche qui est interdite par les autorités. Les 4 et 5, des dizaines de milliers de partisans dAlassane Ouattara affrontent les forces de lordre à Abidjan. Le bilan officiel des violences sélève à une vingtaine de morts. Le 10, le F.P.I. remporte 96 sièges sur 225 lors des élections législatives ; le P.D.C.I., 77. Le taux de participation est de 33 p. 100 seulement.
Le 8 janvier 2001, les forces loyalistes mettent fin à la sixième tentative de coup dÉtat militaire depuis les 13 derniers mois.
Le 25 mars, les élections municipales se déroulent dans le calme. Le R.D.R., qui avait boycotté les précédents scrutins, lemporte dans 64 municipalités sur 195. Le P.D.C.I. soctroie 58 municipalités. Le F.P.I. nen obtient que 34. Le taux de participation nest que de 41 p. 100. Le 1er décembre, Alassane Ouattara, en exil en France depuis 1 an, rentre dans son pays. Le 13, les autorités lui reconnaissent finalement son « ivoirité », qui doit lui permettre de se présenter aux scrutins électifs.
Le 5 août 2002, en application de sa politique dunion nationale, le président Laurent Gbagbo nomme au gouvernement 4 opposants membres du R.D.R. dAlassane Ouattara, à qui les autorités ont délivré un certificat de nationalité le 29 juin. Alassane Ouattara avait été exclu de lélection présidentielle doctobre 2000 et des élections législatives, en décembre de la même année, pour raison de « nationalité douteuse ».
Le 19 septembre, un soulèvement militaire éclate dans le pays. Les autorités attribuent la responsabilité de cette « tentative de coup dÉtat » au général Robert Gueï qui est tué à Abidjan. Il avait annoncé, le 13, la fin de la participation de sa formation au gouvernement dunion nationale. Le ministre de lIntérieur, Émile Boga Doudou, est tué par les rebelles. De son côté, lopposant Alassane Ouattara trouve refuge dans les locaux de lambassade de France.
Le 20, à lissue de combats qui font près de 300 morts, les troupes loyalistes reprennent le contrôle dAbidjan. Les mutins restent toutefois maîtres de plusieurs villes du nord du pays. La nationalité prétendument « douteuse » des Ivoiriens du Nord constitue la principale source de litige entre le gouvernement et la rébellion.
(...)
Le 7 avril 1992, la Côte dIvoire est le premier pays africain à rétablir des relations diplomatiques avec lAfrique du Sud.
Le 10 août 2000, mandatés par leurs pairs de lO.U.A., les présidents béninois et togolais effectuent une mission de bons offices à Yamoussoukro pour tenter dapaiser la situation intérieure.
À la fin du mois de septembre, à lapproche de lélection présidentielle, 10 chefs dÉtat de pays voisins se rendent à Abidjan pour une ultime médiation.
En septembre 2002, à la suite dune tentative de coup dÉtat, les autorités mettent en cause, sans les nommer, des pays voisins au premier rang desquels le Burkina Faso.
Le 22, des troupes françaises arrivent en renfort à Abidjan doù certaines sont envoyées à Yamoussoukro et vers le nord du pays, afin de protéger les ressortissants étrangers.
Le 28, la France annonce loctroi dun « soutien logistique » à larmée ivoirienne.
Le 17 octobre, à Bouaké, le gouvernement et les rebelles du Mouvement patriotique de Côte dIvoire (M.P.C.I.), qui occupent la moitié nord du pays, concluent un cessez-le-feu négocié sous légide de la Communauté économique des États de lAfrique de lOuest (C.E.D.E.A.O.).
Le 22, plusieurs milliers de manifestants pro-gouvernementaux assiègent une base militaire occupée par les Français, à Abidjan, réclamant que leur soit livré Alassane Ouattara.
Le 30, des négociations directes entre les représentants du pouvoir et des rebelles souvrent à Lomé (Togo).
Le 1er novembre, les négociations de Lomé entre le gouvernement ivoirien et les rebelles du M.P.C.I. aboutissent à un « accord de principe ».
Le 27, le ministre français des Affaires étrangères, Dominique de Villepin, effectue une tournée à Lomé, Abidjan et Ouagadougou. Il ordonne, avec laccord du président Gbagbo, l« extraction » dAlassane Ouattara vers le Gabon.
Le 28, un nouveau mouvement rebelle, qui se réclame du général Robert Gueï, sempare de 2 villes de louest du pays.
Le 11 décembre, alors que les discussions de paix de Lomé paraissent bloquées, le gouvernement français décide denvoyer des renforts en hommes et en matériel en Côte dIvoire, où 1 500 soldats français veillent au respect du cessez-le-feu. Le 12, le M.P.C.I. exige une « totale neutralité » de la part de la France.
Le 21 puis le 27, des accrochages opposent les forces françaises aux rebelles dans louest du pays.
Message édité par Profil supprimé le 07-11-2004 à 14:55:55