la guerre de 1948-1949
remier conflit israélo-arabe, déclenché au lendemain de la déclaration d?indépendance de l?État juif, le 14 mai 1948. Le 15 mai, au matin, les armées de Transjordanie, d?Égypte* et de Syrie*, aidées de contingents libanais et irakiens, entrent en Palestine.
Les affrontements, en fait, ont débuté fin 1947 : au lendemain de l?adoption par l?Assemblée générale des Nations unies, le 29 novembre, du plan de partage* de la Palestine, c?est une véritable guerre qui s?engage entre Palestiniens* et Juifs. Du côté palestinien, on refuse le partage et donc la création d?un État juif. Du côté juif, si l?on accepte la décision de l?ONU, on espère cependant l? « améliorer » au profit d?Israël* qui pourrait occuper tout ou partie de l?État arabe, le reste revenant à la Transjordanie. C?est également l?objectif de Londres, qui mise sur le roi Abdallah pour maintenir sa propre influence sur la région - Londres a donc donné son feu vert à l?accord négocié sur cette base par Golda Meir avec lui.
Jusqu?en mars 1948, les combats tournent plutôt à l?avantage des Palestiniens et de leurs renforts de l?Armée arabe du secours : ils interrompent les voies de communication, encerclent des colonies juives et isolent de grandes villes, dont Jérusalem*. Mais, fin mars, alors que l?on compte déjà 2 000 morts, les forces juives, ravitaillées notamment par la Tchécoslovaquie, reprennent l?offensive. De véritables massacres se produisent, dont le plus célèbre ensanglante le petit village de Deir Yassine*, où les hommes de Menahem Begin* assassinent, le 9 avril 1948, 250 habitants, créant du même coup une panique qui gagna toute la communauté arabe de Palestine - un historien palestinien estimera plus tard le nombre de victimes à 110. La Haganah, l?organisation armée juive de l?époque, dégage la route de Jérusalem, et s?empare de Tibériade, Haïfa, Safed. Jaffa tombe le 12 mai, deux jours avant la proclamation de l?indépendance d?Israël*.
L?entrée en guerre des armées arabes manque de faire basculer le cours des combats. S?il se poursuit, entrecoupé de trêves, jusqu?au 6 janvier 1949, le choc tourne dès juillet à l?avantage d?Israël. Devenues « Forces de défense d?Israël » (Tsahal), les troupes juives bénéficient enfin d?un commandement unique, d?effectifs doublés grâce à une mobilisation exceptionnelle, et surtout d?armes lourdes en provenance notamment, grâce à un pont aérien, de la base tchèque de Zatec. C?est dire que l?URSS, favorable au plan de partage, et qui a reconnu Israël dès le 17 mai 1948, contribue à sa première grande victoire militaire. Seule compte alors, pour Moscou, l?éviction de la Grande-Bretagne* de toute la région.
Le calcul soviétique ne manque pas de finesse. Vaincu, humilié par cette défaite, le monde arabe est profondément déstabilisé. Et Londres fera d?autant plus les frais de cette crise que l?opinion croit que la Grande-Bretagne pousse à la guerre. La publication, depuis, d?archives britanniques a même permis d?apprendre l?existence, en février 1948, d?une réunion au cours de laquelle le ministre des Affaires étrangères britannique, Ernest Bevin, décida avec le Premier ministre jordanien d?utiliser la Légion arabe en vue d?assurer le contrôle hachémite sur la région assignée par l?ONU à l?État arabe. Avec la limitation du territoire de l?État juif et la mainmise britannique sur le Néguev, c?était l?objectif essentiel de Londres.
De fait, la Grande-Bretagne paiera cher la Nekba (catastrophe, en arabe). En Égypte, son homme, Nokrachi Pacha, est assassiné en décembre 1948 : le Wafd revient aux affaires en 1950, puis, le 23 juillet 1952, c?est la prise de pouvoir des « Officiers libres ». En Irak* également, les troubles se multiplient. La Syrie connaît coup d?État après coup d?État. Même la Transjordanie, qui a réussi à annexer la Cisjordanie pour former le « royaume de Jordanie* », n?est pas épargnée : Abdallah, le fils du chérif Hussein et le grand-père de l?actuel roi Hussein*, est assassiné, en 1951, dans la mosquée Al Aqsa de Jérusalem...
Mais, si les Britanniques pâtissent des résultats de la guerre, les premières victimes en sont les Palestiniens. Les accords d?armistice signés par Israël et ses différents adversaires, du 23 février au 20 juillet 1949, entérinent l?agrandissement d?un tiers de l?État juif tel que le plan de partage en avait défini les frontières. Il passe de 14 000 à près de 21 000 kilomètres carrés, obtenant notamment toute la Galilée, un couloir vers Jérusalem et le Néguev, jusqu?au port d?Eilat sur la mer Rouge. L?État arabe, lui, n?a pas vu le jour, Israël et la Transjordanie s?étant partagé la Cisjordanie*, tandis que Gaza* tombait sous la tutelle de l?Égypte. Mais surtout, 750 000 à 800 000 Palestiniens ont dû quitter leurs foyers.
Comme le montrent les travaux de historiens israéliens , cet exode fut le résultat d?une politique d?expulsion de la population palestinienne. Cette détermination se prolongera, à la fin de la guerre, par la destruction des villages arabes, ou l?implantation en leur sein de nouveaux immigrants juifs, ou bien encore la répartition de leurs terres entre les kibboutzim environnants. La loi sur les « propriétés abandonnées » officialisera ce dispositif. Quant aux réfugiés, les Nations unies, en avril 1950, en recenseront près d?un million en Jordanie, à Gaza, au Liban et en Syrie. L?ONU a certes proclamé, par sa résolution 194, en décembre 1948, leur « droit au retour »*, que les dirigeants israéliens n?entendent pourtant pas respecter : « Nous devons empêcher à tout prix leur retour », déclarait David Ben Gourion*, le Premier ministre, le 16 juin 1948...
Israël déjà en expansion, ses voisins arabes secoués, les Palestiniens condamnés à l?occupation ou à l?exil : le premier conflit israélo-arabe a créé toutes les conditions des suivants. Là se trouve l?origine du drame, qui, depuis, ensanglante le Proche-Orient.
au debut l'etat juif etait trés faible,ils pensaient qu'ils allaient les exterminer, par le courage et la force israel à gagner à 1 contre 100,faut pas venir pleurer aprés.