Vince-100 a écrit :
Moi non plus je ne comprends pas... c'est pour ça que je trouvais étrange d'avoir retouché les photos...
En fait je pense qu'on a deux approches
- Lermite et moi même voulons seulement comparer le rendu effectif perçu, comme le ferait un client qui hésite
- banalam et phyllo veulent précisement calculer l'IRC de chaque lampe
Me trompe-je ? 
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thehacker25 a écrit :
Mais c'est quoi l'intérêt de cette démarche puisque de toute façon, à l'usage, la lampe aura bien sa teinte réelle non corrigée ?
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Je sens que je suis parti pour pondre un pavé avec ma manie de tourner autour du pot. Ta question est l'occasion d'expliquer un peu plus en détail.
Pas forcément à toi en particulier mais puisque tu insistes avec ton copain du dessus qui se trompe sur mes intentions...
Excusez par avance les approximations de langage, les erreurs d'appréciation, les idées erronées.
Je suis un néophyte avec des connaissances plus qu'approximatives et superficielles alors si certains se sentent de faire mieux ou de me corriger, n'hésitez pas.
J'aurais préféré que le gang des imprimeurs s'y colle à ma place.
Donc OK, nous ne sommes pas des professionnels, d'une part nous n'avons pas les mêmes moyens et d'autre part les enjeux ne sont pas les mêmes, MAIS, pour évaluer l'Indice de Rendu de Couleur (IRC), que ce soit à l'oeil ou que ce soit avec des moyens plus perfectionnés pour une appréciation/quantification plus pointue, les comparaisons entre différentes sources doivent se faire à température de couleur égale.
L'explication de lermite ci-dessus est une autre façon d'appréhender cette notion. Il a l'esprit de synthèse...pas moi.
Donc ce que je peux ajouter:
L'indice de rendu de couleur ne consiste pas à mesurer si par exemple un bleu indigo ressemble plus à un bleu indigo sous une lumière warm que sous une lumière neutre (de 5600°K). Sous une lumière warm, toutes les teintes sont plus chaudes, toutes les teintes sont décalés par la teinte dominante (la température de couleur) de la lumière warm.
Le bleu indigo est donc forcément teinté d'orangé sous une lumière warm.
De toute manière se demander si c'est la "bonne", la "vraie" couleur, n'est pas tout à fait pertinent ?
Eclairer un "vrai" bleu indigo avec une lumière warm, c'est comme regarder un "vrai" bleu indigo avec une lumière absolument neutre tout en portant des lunettes orangées.
Un objet indigo ne change pas de nature, c'est la perception qui change à cause de la température de couleur des verres des lunettes, ou à cause de la température de couleur de la source lumineuse qui l'éclaire.
[Autre exemples pas forcément necessaire si tu as compris le principe.
1- En photo on utilise des filtres de couleur, des filtres pour corriger ou accentuer une dominante. C'est comme porter des lunettes colorées. Tu peux réchauffer ou refroidir une scène à photographier. Si tu mets un filtre orange, toutes les teintes seront décalés vers l'orange dans la même proportion. Une lumière warm, c'est comme si tu mettais un filtre orange sur une source blanc neutre.
Mettre un filtre devant la source lumineuse ou mettre un filtre devant l'objectif revient au même.
2- Dans les westerns, ils filmaient des scènes de jours avec un filtre bleu pour simuler une scène de nuit. Procédé que l'on appelle la "nuit américaine".
Le filtre bleu est mis devant l'objectif pour tourner une scène en extérieur éclairée par le soleil, source neutre. Il faut donc la décaler dans le bleu pour que cela ressemble à la température de couleur de la lumière lunaire telle que nous la percevons sur terre.
Ils auraient eu le même résultat en mettant un filtre devant le soleil. Un très grand filtre. Ils auraient eu également le résultat en tournant la scène sous la pleine lune (lumière froide (= bleue)) mais ça pose un problème pour bien exposer la pellicule du fait de la faible lumière.
Enfin ils auraient pu tourner la scène de jour et distribuer des paires de lunettes bleus dans la salle de ciné...à mettre "au coup de sifflet" pour voir correctement les scènes censées être de nuit.
3- Ce n'est pas parce qu'on t'éclaire avec une lumière rouge que tu es devenu rougeot. Ta peau a toujours sa vraie couleur (d'une certaine façon du moins).
Donc la température d'une source décale toutes les couleurs vers le bleu ou l'orange suivant qu'elle est froide ou chaude].
La température de couleur, c'est une sorte d'indice de décalage des couleurs. Source "chaude" = décalage de toutes les couleurs vers la même dominante "chaude".
Pour reprendre un exemple, c'est une sorte d'indice qui indiquerait de quelle couleur sont les verres des lunettes. Pour des lunettes c'est bien, pour caractériser la lumière, ce n'est pas suffisant.
Nous ce que l'on voudrait c'est juger de la restitution relative, du rendu relatif des couleurs. Et non pas juger d'un décalage global (et égal) pour toutes les couleurs comme vu plus haut.
On voudrait voir les variations plus ou moins importantes pour certaines couleurs plutôt que pour d'autres.
La lumière du soleil a le spectre le plus "riche", il va donc servir de référence. IRC = 100.
Il est "riche" parce qu'il comporte le plus de longueurs d'ondes différentes.
La lumière est composée de longueurs d'ondes de différente amplitude. Ces longueurs d'ondes de différente amplitude sont absorbées et/ou réflechies en quantités variables par les corps qui nous entourent (surface des objets opaques, etc).
Le bleu indigo ce sont des "grains" qui absorbent une grande partie des longueurs d'ondes et qui ne réflechissent que la longueur d'onde que nous percevons comme du bleu indigo.
Ce sont des grains qui ne réagissent qu'à une longueur d'onde donnée.
Si une lumière éclairant une surface "indigo" (grains qui réflechissent la longueur d'onde du bleu indigo) ne comporte pas la longueur d'onde correspondant au bleu indigo, tu verras cette surface comme du gris plus ou moins clair/foncé.
Si une source lumineuse ne comporte pas la longueur d'onde du bleu indigo, une surface ne comportant que des grains réflechissant cette longueur d'onde ne pourra donc pas reflechir cette longueur d'onde puisqu'elle n'est pas dans la source lumineuse.
Une source de lumière donnée a un spectre qui lui est propre. Ce spectre peut comporter tout ou partie des longueurs d'ondes de la lumière solaire.
Plus ce spectre est proche de celui de la lumière solaire, plus son indice sera proche de 100.
Plus l'indice est proche de 100, plus tu pourras voir toutes les nuances des couleurs au lieu de voir des tons de gris.
Les LEDs des torches sont fabriquées de différentes manières pour produire de la lumière. La plupart sont faites de couches de photophores colorés. Cette technique ne permet pas de produire de la lumière avec autant de longueurs d'ondes que la lumière solaire ou qu'une ampoule à filament incandescent.
Si une LED n'a que des photophores bleus, elle ne produira que du bleu (des nuances de bleu). Cette lumière bleue n'excitera que les surfaces réflechissant le bleu, autrement dit les surfaces que nour voyons bleues. Ces photophores bleus ne permettent pas de produire toutes les longueurs d'ondes du bleu en même quantité.
Une LED blanche aura d'autres couches de couleurs primaires pour compléter cette synthèse additive. Ces compositions, ces assemblages de photophores colorés ne permettent pas de produire toutes les longueurs d'ondes.
Le problème majeur est donc que certaines longueurs d'ondes ne sont pas émises, par conséquent certains nuances ne peuvent pas être restituées correctement, elles ne peuvent pas réflechir les longueurs d'ondes qui ne sont pas présentes dans la source lumineuse.
C'est l'indice de rendu de couleur qui est chargé de refléter dans quelle mesure une source lumineuse se rapproche du rendu d'une lumière de référence ayant un IRC = 100. Du rendu que nous avons grace à l'étendu des longueurs d'ondes contenues dans la lumière solaire.
Tu auras remarqué que je ne parle plus de la température de couleur depuis un moment.
Globalement, il se trouve que certines LEDs sont "enrichies en longueurs d'ondes", celles qui sont le plus enrichies sont les LEDs qui ont l'indice IRC le plus élevé. Pour l'instant les fabricants n'ont réussi qu'à enrichir des LEDs qui au final ont souvent une température de couleur chaude. Les LEDs froides sont moins enrichies c'est pourquoi les LED "cool white" ont un indice IRC un peu plus bas que les LEDs warm white. Certaines warm white sont encore plus "enrichies" pour attendre un IRC de 93. Elles sont plus rares mais pas vraiment plus chères. Elles sont par contre souvent moins puissantes.
Donc il y a bien une corélation entre l'IRC et la température mais ce n'est pas la même chose, ce sont deux caractéristiques qui restent différentes.
D'ailleurs Nichia a produit récemment une LED puissante, neutral warm ayant un IRC de 93, de taille modeste pouvant être intégrée dans une torche.
Pour juger de la température des couleurs ("indice de décalage global" ), il vaut mieux faire des beamshots avec un appareil ayant toujours la même BdB pour pouvoir juger de la variation de température de chaque LED autour de la valeur fixe de la BdB.
Cela permet d'apprécier le décalage (global de toutes les teintes) pour chaque LED.
LED froide bleutée = décalage de toutes les teintes vers cette valeur.
LED chaude orangée = décalage de toutes les teintes vers cette valeur.
Pour juger de l'indice de rendu de couleur (= richesse en longueurs d'ondes) il vaut mieux neutraliser les températures de couleur afin de pouvoir mieux juger. La dominante bleutée ou orangée va géner l'appreciation en introduisant un paramètre supplémentaire. Cela reviend un peu à porter des lunettes de couleurs différentes pour chaque LED.
Autant éliminer ce paramètre en faisant une balance des blancs individualisée qui supprimera ces "paires de lunettes différentes".
Pour mesurer avec précision l'IRC, le protocole de mesure spécifie qu'il faut comparer des sources lumineuses ayant la même température de couleur.
Pour calculer l'IRC d'une LED ayant une température de 3600°K, on la comparera à une source de référence ayant un IRC de 100 (ou proche de 100) mais ayant également la même température de couleur.
C'est le protocole qui est fait comme cela, il est d'ailleurs obsolète et en voie d'amélioration.
Comme dit précedemment, l'indice IRC n'est fait que pour représenter dans quelle mesure une source lumineuse se rapproche d'une source lumineuse de référence ayant un IRC (proche) de 100.
Message édité par Banalam le 14-09-2010 à 02:53:32