CR XL Race
n-ième petit CR de ce week-end qui aura mêlé des rires, du suspens, de l'émotion, des rencontres, un jacuzzi et d'autres choses encore.
Arrivé à Annecy vendredi après-midi, je suis accueilli par M. julientapiero version chapeau/espadrilles sous un soleil estival.
Petite balade tranquille jusqu'au village pour aller chercher le dossard et trainer un peu au stand Flipbelt/Simple hydration, puis soutien psychologique du pote de Tyler, Victor, dont le nom a disparu de la liste des inscrits
Au final, il récupèrera bien un dossard, à son nom, donc tutti va bene.
Tyler nous conduit jusqu'au chaletjusqu'à ZE chalet qu'il a réservé pour le week-end (encore merci pour ton orga aux petits oignons!). Je n'en remettrai pas une couche, mais putain le chalet de salopard quoi!
Repas rapidos (poulet/pâtes en quantités raisonnables, on est sérieux ), et dodo 23h-0h je crois, puisque l'on prévoir un levé sur les coups de 4h.
Au matin, retour à Annecy avec Tyler façon pour y retrouver burblee, julien et d'autres coureurs de la XL
Simili échauffement à base de "je trottine 10m sans conviction au lieu de marcher", et nous voici près du sas de départ. On avance en discutant avec Tyler et julien devant une entrée de sas, où tyler et moi nous ferons jeter comme des malpropres "Ah non messieurs pas de baskets sas élites ici".
Julien (qui est un élite hein pour ceux qui suivent moins ) aura bien tenté un "Booooaaaar ça va quoiiiiii ils peuvent venir", la bénévole est intransigeante.
Bref, RàB, de toutes façons ça va pas changer grand chose à la course
La course - J1
Je pars sans bâtons pour ce premier jour, mais je les ai quand même pris dans la valise pour le 2nd jour, au cas où (et je me suis senti super clairvoyant sur ce coup là le 2eme jour )
Le départ est rapide, le long du lac, donc sur du plat le temps de sortir de la ville. Je déroule sans trop faire attention à l'allure en essayant de gérer aux sensations, dans l'idée de rester en zone confortable.
Bon je jette quand même un œil à la montre pour avoir un repère: ok je suis autour de 4'15/km, je fais n'importe quoi
Tant pis, je suis bien alors on avisera plus tard!
Du coup la première ascension de la journée vers le Semnoz arrive vite, et je récupère julien, parti surement plus prudemment que moi
On avance ensemble, l'occasion de papoter un peu, mais je sens bien que j'ai un peu de mal à mettre en mode grimpette et que les cuisses sont pas encore trop réveillées. Julien part devant, jettera un coup d'oeil de temps à autre en arrière mais je ne m'accroche pas...la course est longue, y'a la même à s'enquiller le lendemain, j'ai du mal à me décider à faire l'effort de coller vu que ça ne semble pas être mon allure du moment.
Au bout d'une dizaine de kms, ça va vachement mieux, je commence à monter en trottinant tranquillement, à petites foulées, sans avoir l'impression de trop forcer, c'est cool! J'en profite pour regarder un peu autour de moi et prendre une photo ou deux.
Ca bouchonne déjà un peu avec les gros lents de la maxi-race partis 1h plus tôt, je me dis qu'il leur faudrait une voie dédiée à ces tracteurs pour pas gêner les autres
Bon blague à part, en voyant l'état de certains dès la première ascension, je me demande quand même ce qui les a poussé à s'inscrire sur un tel format, mais bref...
J'arrive au premier ravito super frais et content de cette première ascension, je suis super bien et facile. J'y vois santroll qui est venu nous encourager là haut (super sympa mec de te lever si tôt ). Il me dit que julien est passé genre 3' avant moi, ce qui me booste bien tant je l'avais vu partir loin devant dans la côte.
Ravito express où je rempli une flasque (avec de l'eau gazeuse car mon m'annonce qu'il n'y a plus d'eau plate...), un coup de resserrage des lacets et c'est parti pour une longue descente ma foi bien agréable et super roulante. Tout ça au petit matin avec une météo bien agréable!
Surprise, j'aperçois Julien (merci le TS flashy ), et donne donc un petit coup pour recoller et pouvoir recourir ensemble, ce que nous ferons jusqu'au point d'eau suivant qui arrive assez vite quand on discute
Là, je sens qu'un peu de fatigue commence à s'installer sans que je ne sache trop pourquoi (rétrospectivement, je le sais: j'ai quasiment rien mangé....1 gel et une barre et demi sur toute l'étape), et julien part devant après ce ravito express.
La remontée qui suit est assez peu plaisante. Je suis dans le dur, c'est boueux à mort et je dérape pas mal. Je me cale derrière les coureurs de la maxi-race car j'ai pas le goût à doubler...autant dire que je prends plutôt mon temps
L'un dans l'autre, je trouve ça pas plus mal de ne pas forcer car il y a le lendemain à faire encore...donc ça me va bien!
La relance qui suit et le dernier coup de cul se passent bien mieux, et beaucoup mieux que les 3kms de bitume qui suivent pour arriver à ce putain de gymnase! Le genre de fin de course horrible où tu vois la ligne d'arrivée qui doit être à 600m à vol d'oiseau, mais qu'en fait tu vas te manger 3 lignes droites de 1km de bitume chacune pour l'atteindre.
Ca me gave pas mal, je peste un peu et je sens que je n'arrive pas aussi frais que je l'aurai voulu ce premier jour...mais bon, c'est fait! Les coureurs du marathon sont là pour nous accueillir et nous tirer le portrait, c'est sympa!
Au final, je n'aurai pas retenu grand chose de cete première étape en terme de paysages, ce qui me laisse un peu sur ma faim...
Je passe pas mal de temps au gymnase à manger et boire comme un goret, puis retrouve les autres autour de l'arrivée pour soutenir les autres arrivants (et les cadavres coureurs de la Maxi ).
Un tour au Carrouf pour les courses du soir, et direction le chalet du bonheur pour passer une petite soirée fort agréable avec tous les coureurs!
J'ai quand même un peu de mal à être complètement détendu car je ne sais vraiment pas comment ça va se passer le lendemain!
La course - J2
On décide avec Julien de partir ensemble, et voir ce que ça donne. Cela me parait fort optimiste pour moi, mais bon, il n'y a plus trop à calculer maintenant, donc why not! Au pire, ça coincera pour moi, mais étrangement je sens la journée plutôt bonne.
La stratégie est simple: rester très cool jusqu'à Menthon (au km 25 à peu près), et voir ce qu'il nous reste sous le pied pour la dernière partie que Julien m'annonce comme n'étant pas évidente.
On part plutôt parmi les premiers, mais pas du tout à la même allure que les autres
Ils cavalent tous comme des fous devant , des mecs prennent une avance énorme sur le petit bout de plat du départ où l'on se fera bien doubler.
La première grimpette commence, Julien se met devant, et je me cale sur son rythme, avec les bâtons (que je me bénit d'avoir emmener avec moi )
C'est la partie du parcours que je connais pour l'avoir faite l'an dernier sur le relais, et je sais que la première portion montante est plutôt cool: pas de gros % de pente, du bon chemin...
On croisera pour la première fois de la journée Robin, des genouxdanslegif qui nous accompagnera avec sa camera pendant quelques hectomètres.
Tous les voyants sont au vert, je me sens étonnement frais, avec l'impression de devoir avancer avec le frein légèrement serré, ce qui me convient parfaitement. D'autant que malgré cela, on commence à reprendre pas mal de monde.
Pas question de refaire la connerie de la veille, donc je mange plus, et plus régulièrement histoire d'éviter autant que possible le coup de mou.
Première petite relance, et je propose à julien de prendre le relais pour l'ascension suivante. On en profite pour papoter de plus en plus, la famille, la vie, les enfants, l'invitation de Julien à venir faire un off tout ça dans des paysages bien plus sympathiques que la veille, sous un soleil magnifique et une température fort agréable pour la balade.
Bref, c'est un peu le rêve là
On arrive rapidement au point culminant de la course (coucou les biquettes qui font bronzette), avant d'attaquer la longue descente vers Menthon que je n’avais pas trouvé très agréable l'an dernier...ce qui se confirmera cette année. Des cailloux au début, et une pente trop forte pour dérouler tranquillement sans freiner et termine à 18km/h, mais trop faible pour en faire une vraie descente cassante.
On descend donc très tranquille, et je commence à sentir les cuissots piquoter un peu à freiner comme ça. Pour autant, je sais que c'est mieux que d'envoyer comme un ane et exploser sur la fin, donc on continue comme ça, je mène l'allure dans la descente et les petites relances avant Menthon.
Juste avant le ravito, les flèches du Marathon nous rattrapent sur le bitume...Wow quelle intensité dans leur effort! C'est encore plus impressionnant que leur vitesse à proprement parler (entendons-nous bien, ils cavalent comme des dératés ).
Julien me dit avoir besoin de remplir ses 2 flasks car il est un peu à sec..ça tombe bien, je voulais en faire autant.
on s'arrête donc au point d'eau à l'extérieur auprès d'une petite famille de spectateurs avec qui nous échangerons rapidement quelques bons mots, puis repartons dare-dare à travers le gymnase pour la dernière partie.
Je suis remonté comme une pendule, prêt à tout donner maintenant.
Julien démarre l'ascension pour la sortie du village, on rattrape des coureurs avec qui il avait fait le yoyo la veille (et que j'avais vu me déposer pendant mon coup de mou), ce qui personnellement me booste pas mal.
M. Lesgenouxdanslegif est aussi là à nous filmer avec la GoPro, nous encourager un peu, et sortir un paquet de conneries avec Julien
L'ambiance est excellente, et comme depuis le début, j'ai l'impression qu'il ne peut plus rien m'arriver d'affreux maintenant
On monte à un bon rythme, puis à un moment Julien me laisse passer, il semble avoir un petit coup de mou. Je lui dit de rester avec moi, qu'il faut s'accrocher maintenant, et je continue à mon rythme, sans forcer plus que de raison, mais à bonne allure. Je lui montre de l'ail des ours qui pousse sur le côté, excellent à préparer en pesto avec des pâtes (échange de bons procédés après ses infos touristiques sur les massifs montagneux un peu plus tôt dans la journée )
Mais malheureusement, Julien décroche avant l'arrivée au col des contrebandiers. Je le vois quelques lacets plus bas, je gueule pour lui dire de s'accrocher. Je suis tenté de ralentir pour ne pas le laisser, mais au fond je sais très bien que si il ne m'a pas rattrapé dans la côte, il le fera dans la dernière descente...et que dans le cas contraire, je l'attendrai en levant bien le pied histoire d'arriver ensemble.
Là, la première féminine me passe...et je suis scotché. Elle donne l'impression de faire un petit footing easy sauf que ça grimpe à mort! Elle est en petites foulées dans la côte, ça m'a encore bien plus impressionné que les 1ers coureurs à Menthon!
Sur la fin de l'ascension, je suis toujours bien mais les dernières grosses marches rocailleuses commencent à bien m'embêter et je sens que le rythme baisse un peu.
Mais la bonne nouvelle, c'est que mon compère du jour a repris du poil de la bête, il est revenu! On passe 2' ensemble, le temps de ranger les bâtons, et le voici reparti comme en 40..et moi je ne mets plus un pied devant l'autre!!
Julien me dit de le suivre, mais là je ne le sens pas, lui dit d'aller se faire plaisir dans la descente, il est chez lui, faut qu'il profite!
Je traverse une espèce de blackout qui aura duré 2 ou 3 minutes, un gars passé dans la côte me double (il finira 1er espoir !), mais je n'avance pas sur toute la traversée dans les caillasses qui précède la descente. Heureusement que la vue d'en haut est juste magnifique! Cela permet de s'échapper un peu jusqu'au début de la descente, où j'en profite pour me mettre un coup de pied au cul!
Les cuisses piquent bien, mais j'essaie de me lâcher autant que possible en descente. Je rattrape le jeune espoir, lui demandant si "mon pote est vert est passé il y a longtemps". Sa réponse est sans équivoque, je comprends que Julien vole dans la descente
Sur la fin de la descente, je laisse passer un coureur qui descendait avec moi. je ne vois personne derrière, du coup je lève le pied, car je commence à en avoir raz le pompon des lacets de cette interminable descente
Heureusement je reconnais la fin de la descente juste avant l'arrivée sur la route, m'insulte copieusement de descendre comme un vieux alors que je suis au bout de la course, et repars donc à bon rythme pour le gros km de course qu'il reste.
Et quel plaisir ce fut de longer le lac sous le soleil
Je n'ai pas mal, je suis bien, je souris, content d'être là et d'avoir passé une putain de bonne journée qui vient conclure un putain de bon week-end!
Je rattrape un coureur à 500m de l'arrivée, reste un peu à sa hauteur pour discuter car j'ai des scrupules à dépasser quelqu'un là, si proche de la fin. Bon, comme il se traine un peu, je lui demande quel temps il a fait la veille, histoire de pas jouer au crevard qui gratte une place, et voyant que cela ne changerai rien, je repars sur mon rythme en le félicitant.
Un dernier virage pour rentrer sur la zone d'arrivée....et le voici qui sprint pour me rattraper ?? Il me dit "aller on fait ça sprint", tout sourire. J'ai peut-être mal interprété ses intentions, mais en gros, je lui dit poliment de se décider, soit il part tout seul franchement devant, soit il reste franchement derrière, mais je veux savourer mon arrivée tranquillement là (en tout cas, pas avec un coureur que je n'aurai jamais croisé de la course...).
Je passe la petite estrade d'arrivée franchement heureux, et y retrouve Julien qui m'attendait! On termine dans les bras l'un de l'autre, heureux comme des gamins après cette journée de rêve passée sur les sentiers.
Merci Julien!
La récup les jambes dans le lac à l'attente des autres de la team était fort agréable, bien plus que le course effrénée pour choper le train en trainant ma valise avec Kevin et un autre collègue qui étaient engagés sur le Marathon
Au final, cela restera un excellent, un énorme souvenir, dans lequel la course en elle-même ne sera qu'un élément parmi les autres!