CR XL race
Le WE commence par une histoire de chaussettes ; je suis à la recherche d'une tenue pour courir des plus funky, avec de la couleur, et un esprit décalé Casquette buff en mode visière de cycliste relevée, lunettes de soleil ray-ban, short de bain. Pour le tee-shirt, le sac et les chaussures, je reste dans l'esprit trail
Je recherche donc depuis quelques jours une paire de chaussettes montantes, mais seulement à mi-mollets, comme les basketteurs des années 80 ; recherches infructueuses, je me contenterai de la paire la plus haute que j'ai
De repos le vendredi ( j'étais de garde la nuit ), je fais cette fois-ci attention à ne pas trop charger mon alimentation ; oui j'adore bien bouffer, mais les 2 jours précédents les coursières du lyonnais il y a 3 semaines m'ont servi de leçon Je me rends donc au "village-championnats du monde-intergalactique de l'esprit trail", récupère mon dossard, et reste qq temps avec Nico Contrain qui tient le stand simple hydration / flipbelt. J'ai entre temps fait un rapide A/R à la gare pour aller chercher celui avec qui, je ne le sais pas encore, je partagerai tout ce parcours
Habitant annecy je décide de n'aller au chalet qu'à partir du samedi. Nous décidons de faire un petit resto en famille, et comble du comble, je ne mange que du saumon avec du riz, accompagné d'un verre de vin bien entendu, mais pas d'excès ; c'est une première
Dodo tôt car réveil tôt, mais c'était sans compter sur un réveil encore plus précoce par des ouin-ouin de princesse
Je me prépare et direction chez tyler où l'on se retrouve tous, puis direction le départ !
6h, la meute est lancée
ça part à une vitesse folle, mais je laisse couler, j'accepte volontiers de me faire doubler, le parcours est long ! L'intérêt de la montre GPS est quand même de pouvoir se "rassurer" sur sa vitesse instantanée et s'assurer qu'on n'est pas en train de se griller ; entre 13 et 14 pour les premiers km... ça double, ça double, c'est rigolo Enfin les premières montées qui nous annoncent que l'on part bien pour 18km/1500D+ , nous passons par le chemin du périmètre, un long faux-plat montant où les allures de chacun s'installent ; Pouto m'ayant rattrapé sur le plat, nous débutons cette montée ensemble A ce moment là, on ne se connait pas, mais je ne souhaite pas du tout mettre d'esprit de concurrence entre nous malgré les différents prono réalisés sur un topic de mickeys ; plusieurs fois je lui répéterais de ne pas hésiter à y aller s'il se sent bien ! Durant cette montée, exclusivement en sous-bois avec donc aucun points de vue, plusieurs passages de relances me montrent que je suis bien physiquement. J'arrive au crêt du chatillon en 2h04, le paysage est magnifique, je le connais par coeur, mais ce matin-là les luminosités et l'ambiance lui donnent une saveur particulière.
Santroll est présent au ravito, un grand merci à lui, mais il est plus speed que moi !!! Je me pose 6 min, avec le recul c'est effectivement trop, mais j'ai pris mon temps, sans pression ; récupération des bâtons, lacets à refaire, chaussettes à remonter, casquette à ajuster, et c'est reparti
Cette première descente, je la gère tranquillou, je n'ose pas envoyer de suite, et Pouto en profite pour revenir sur moi, je me rends effectivement compte qu'il n'avait donc que peu de retard sur la montée et qu'en le voyant descendre il est facile. On commence à se suivre, sans accélérer, on papotte, on fait connaissance
Sur un point d'eau, je le laisse en étant persuadé qu'il me récupérera dans la montée, mais le D+ passe, sans signe du Pouto Je reste collé derrière des coureurs de la maxi-race, monte sans doubler, à allure lente, ce qui me permet de laisser tous les voyants au vert Ne connaissant pas cette portion du parcours, j'attends beaucoup du col de la Cochette avec ses points de vue ... mais en fait c'est SON point de vue J'espérais qq passages en balcon, je suis déçu de ce choix de tracé ; on aura fait 45/2600 avec seulement 2 images, certes magnifiques ... mais seulement 2 alors qu'il existe des sentiers bien plus riches visuellement
Bref, col de la cochette passé, descente en direction de Doussard, technique à souhait, raide, avec aussi un petit coup de cul de 300+ géré tranquillement en trottinant, puis le chemin devient progressivement plus roulant jusqu'à se transformer en bitume ! 3km ... dès que je le peux, je cours sur le côté, je me fixe à 12, et finis en roue libre, déjà prêt pour le deuxième jour
Les derniers mètres se font sans ressenti particulier ; certes content d'être frais physiquement et d'avoir récupéré des coursières du lyonnais , mais déçu du tracé, déçu des choix des horaires de départ de chaque course.
Mais cette déception est rapidement remplacée par la découverte des coureurs HFR venus nous encourager et qui s'élanceront également depuis Doussard le lendemain A peine le temps de les retrouver que Pouto la machine arrive ... seulement 3 min d' écart entre nous ; je me dis que si nous sommes si proches, et après l' avoir vu descendre, c'est qu'on doit pouvoir se suivre ; moyens en montées, bons sur du roulant et en descente, mais on verra demain
Avec le groupe HFR les rires débutent, les blagues fusent, ça chambre, on commence à bien se marrer ; personne ne se prend la tête, ça annonce un retour au chalet des plus sympathique
Je découvre donc ce chalet de connards : OUI, quand on est dans un chalet avec ce type de confort, un jacuzzi pour 6, extérieur avec vu sur le Lachat, OUI j'appelle celà un chalet de connards On en profite pleinement ; bière ( pour les buveurs, moi je suis resté à la saint-yorre ), viande de grison, reblochon
Nous finirons donc la soirée par une bonne plancha ; la côte de boeuf n'a pas été présente ce WE et je m'en excuse, c'est de ma faute, je m'y suis pris bien trop tardivement Mais les rires, eux, ont été nombreux ; personnellement je me suis bien marré et régalé Est-il nécessaire de préciser que boucher-à-pied a un humour terrible et que ses blagues sont énormissimes !!! Je suis complètement fan
Mais n'oublions pas que le réveil du lendemain est également précoce ! Direction Doussard pour un départ en petit comité, seulement les coureurs de la XL race, à 7h, soit 1h avant la meute du marathon
Je propose au Pouto qu'on se mette devant, vu que le premier jour s'est bien passé. Le départ est donné ... euh ... pourquoi ça part si vite ? euh ... mais ce ne sont que des coureurs de la xl ??? après 2-3 km de plat, nous voilà dans les premiers D+ aux alentours de la 50ème position, je propose au Pouto qu'on se suive le plus longtemps possible. On sort les bâtons, et c'est parti pour de la rando active, on trottine dans les faux-plats, on marche vite dans les montées, et commençons notre lente mais régulière remontée Physiquement je me sens bien, les mollets ne tirent pas, par contre je sens mes cuisses, j'espère que la longue descente sur Menthon se passera bien
L'arrivée au chalet de l'aulp se fait dans un environnement magnifique, on continue de se suivre dans notre remontée ; après avoir pris les devants sur les 700 premiers D+, Pouto prend le relais pour les 2 coups de cul de 200-300 D+, tout en continuant de papotter de nos enfants, de profiter du paysages, de se faire qq blagues, de lui proposer de venir sur un WE pour faire de beaux off ... juste un régal à partager Puis vient la montée de la Forclaz entre les biquettes, superbes On bascule ensuite sur un parcours que je ne connais pas, mais dont on m'avait dit d'être prudent "descente avec beaucoup de caillasse" ... en fait c'est une descente qui peut se courir en bombardant comme un âne si on a les cuisses qui suivent et là j'ai un soucis : je n'ai pas de crampe, mais je sens mes cuisses qui tirent, comme si elles étaient dans le dur, j'appréhende la suite alors que sur le plan général je suis loin d'être fatigué Je ralentis et laisse Pouto prendre de l'avance ; l'avantage est que les portions moins raides me permettent de revenir sur lui, puis on attaque qq km de vallonné qui me rassurent rapidement sur mes cuisses ; ce n'était que passager, elles vont très bien
Arrivés à Menthon, on se fait doubler par les 3 premiers du marathon, des fusées Je dis à Pouto que je ne m'arrête que pour remplir les flasks ... indirectement je ne lui laisse pas le choix et nous voilà parti pour "notre deuxième partie de pac-man" ; je me mets devant et lance la machine, on monte bien, on dépose 2 coureurs dans le premiers tiers de la montée, puis un troisième, mais avant l'arrivée au col des contrebandiers je bloque un peu et laisse Pouto monter, je ralentis, suis dans un petit passage difficile, sans douleur, mais un peu vidé ... je ne vois plus Pouto je m'accroche, et au col des contrebandiers fais une pause, discute qq secondes avec des gens venus nous encourager, le sourire revient vite, je suis remonté comme une pendule, je me mets à trottiner dans les faux plats et me jure de rattraper le Pouto à la plateforme. A ce moment là, plus j'avance et plus je me sens bien physiquement, c'est contradictoire car nous avons 80 km dans les pattes, mais je sens l'euphorie de cette fin de course et notamment de cette fin de deuxième journée ; je le sens que l'on a géré d' une main de mettre, je le sens que je suis "frais", je le sens que mes jambes vont envoyer dans la descente. La plateforme est là, je regarde le mont-blanc ; "toi l'an prochain, j'essaie de faire le tour en une fois", je regarde le semnoz, mon terrain de jeu, je me sens chez moi. Je n'ai jamais eu cette sensation sur une course, mais je me sens chez moi, ces sentiers je les connais ; je range les bâtons, et prends les devants, motive Pouto pour qu'il s'accroche de suite, qu'il ne lâche pas, car je le sens ça va partir, mes appuis sont de plus en plus légers, mais sûrs, sereins, j'allonge le pas, accélère à chaque fois un peu plus, joue avec les pierres sur le côté comme je le fais à l'entrainement, je me sens bien.
Jamais je n'ai été aussi bien et aussi heureux sur une fin de parcours. A pré-vernet je ralentis, cris pour savoir si Pouto n'est pas loin ... j'hésite mais finalement je me remets à accélérer : je suis à 15 sur la descente du petit port, j'ai un sentiment que rien ne peut m'arriver, ce n'est que du bonheur.
Le passage de l'arche est anecdotique, je ne vais pas au ravito, je me retourne et attends Pouto ... il est là ; ce deuxième jour se finira dans les bras l'un de l'autre. Merci à toi pour cette journée parfaitement gérée.
Ce dimanche était parfait Jérem ; merci à toi.
La récupération dans le lac avec toute la team HFR restera comme une magnifique fin de journée