Bon, je vais me lancer:
alors j'arrive à Lyon, petite queue pour prendre le dossard , puis direction navette ou là je n'ai pas à attendre du tout, arrivée quasi une heure plus tard à Sainté. Je retrouve Tyler, son pote (qui a fait quoi au final?) et Perrout, puis arrivent via le train les 3 autres. Direction une pasta party honnête, disons que vu l'endroit y a pas trop de choix hors tupperware. 2h avant le départ on commence tranquillement à sortir les tenues, accrocher la puce au sac etc..
Vers 23h15 direction les camions pour laisser les sacs, puis on se dit qu'on a encore le temps de rester 15min dans le bâtiment de la pasta party, on aura bien assez le temps de se les geler après. Vers moins le 1/4 direction le départ, comme prévu plutôt dans le début du sas 7-9h. Le départ est donc urbain, on court un peu à 6, puis La Poutance s'envole très vite, Perrout part devant ensuite, on reste à 4 qques kilos. Puis je me retrouve seul avec Tyler, on récupère Perrout. à la faveur d'une côte tranquille je me retrouve devant les 2, et là vu la foule je me demande si je vais en revoir un plus tard. Puis arrivent les premiers chemins nature, la verglas party peut commencer, je vois les premières chutes très vite. Vers le k9 je pense je trouve Tyler devant moi dans une côte, on court 2-3 bornes ensemble je pense, en tout cas on passe ensemble le panneau arrivée dans 65k. Si mes souvenirs sont bons, c'est lors d'une descente verglacée que Tyler part devant, je ne le reverrais pas.
Arrive le ravito St Christo, 1h40 de course, je suis bien, j'ai bu qu'une moitié ou moins mon camelbag 1L, je chope 2-3 biscuits à la volée et repars direct. Du coup je n'y croise pas ni Tyler ni Perrout +/- 2 min respectivement devant et derrière au pointage. Rétrospectivement je sais pas si ce non-arrêt était une bonne idée ou pas. Toujours est-il que je me fais une première chute peu après, assez violente (sur le moment je pense à mon coude... et surtout à ma veste étanche relativement neuve mais rien de cassé, ni de déchiré ). Et c'est quand même pas mal, parce que je tombe sur une zone non verglacée, et en montée... je vais assez vite à ce moment là, je lève pas assez le pied, il tape une pierre...
Puis peut être 1km plus loin, 2ème chute, plus classique celle là, glissade en descente sur la glace, mais je ne m'y fais pas mal. Cependant ces 2 chutes vont me mettre un peu sur la défensive, je me sens moins bien sur cette portion, et j'arrive à Ste Catherine sur une 3ème chute, en descente, ou j'arrive à me faire mal, mais bon je suis à 500m de la tente. Là je décide de me faire une vraie pause. Je vois que j'ai perdu en gros 10 et 20 min sur Tyler/Perrout sur cette seule dernière portion, ce qui m'étonne aucunement, j'étais pas terrible du tout. Je passe 15min à manger, boire, remplir la poche avec ajout d'une dose de boisson aptonia liquide, changer les piles de la frontale (bizarrement j'ai mis beaucoup plu sde temps à ouvrir le compartiment que la veille assis sur le canap du salon...). On ne se voit pas avec Parinou et Laurette, pourtant on a été dans la tente en même temps. Eux étaient -ils ensemble? ils arrivent quasiment en même temps à Ste Catherine puis St Genoux...
Je repars tranquillement , je cours sans forcer, je commence à calculer comment faire -10h, il me faudrait quitter la tente à St Genoux en moins de 6h, cette portion se passe très bien, j'arrive en 5h40, je repars très vite comme au premier ravito, les voyants sont au vert. Je pense que l'objectif est jouable, vers le kilo 50 je suis encore bien, puis viennent relativement en même temps 2 soucis: à gauche un genou qui se mets à être douloureux qui ne veut plus trop se plier, et une ampoule au talon droit. Et là je comprends que j'ai fait une erreur toute bête. J'ai tardé à commander des pompes gore tex, puis elles ont tardé à arriver, puis j'étais malade le week end avant la course, résultat: elles ont 3 petite sorties. Si tout ça s'est très bien passé, ça n'avait rien de comparable à courir 50 bornes, ou 75. Et le fait est que je suis très bien dedans, depuis le début. Et j'ai apprécié d'avoir les pieds secs (j'avais des petites guêtres) après avoir couru dans les rivières de boue etc... Mais soit la distance, soit des grolles pas encore tout à fait faites à mon pied, soit les 2, résultat j'ai le talon en feu. Et c'est vraiment con car dans un cas comme ça normalement je mets de l'elastoplast au talon et ça passe toujours nickel avec des pompes de course, rando ou ski neuves. Je ne pense pas que l'ampoule soit liée à la transpi moins bien évacuée, j'ai assez peu transpiré, en tout cas mes chaussettes étaient plus sèches qu'à l'arrivée de mes trails estivaux (chassures non GTX, mais T° assez élevée). Bon bref, pour ceux qui ont vu le film la passion du christ, ma course a commencé à ressembler à ça. Je peux marcher, alors je marche 5 bornes jusqu’à la tente ravito de Soucieux. Le soleil commence à se lever, mais je me traîne depuis 5 bornes, je gèle. il est 7h45, je ne quitterais la tente qu'à 9h. Parinou est entré là aussi très peu de temps après moi, et Laurette est entré alors que j'étais encore bien évidemment là. Tyler a donc bien été le dernier que j'ai vu, au 11-2e kil!
Donc j'arrive, je repère le coin médical. Mais je me dis :là je suis quand même en limite hypothermie, je tremble de partout (et mes douleurs dentaires qui se rappellent à moi, claquer des dents dans ces cas là c'est pas terrible...), je comprends qu'aller voir les madames et juste parler d'une ampoule ça ferait bizarre. Et quand je vois tous les mecs alignés dans leur couverture de survie, soit avec les docs, soit à attendre la navette de rapatriement, je me dis que ça sent le retrait de dossard, hors je pense que je peux marcher 20 bornes en moins de 6h. Donc je passe en mode: 4e couche on (j'avais en secours dans le sac), thé chaud, potage, beaucoup de pain, position fœtale jusqu'à arrêter de trembler. ça a du me prendre 45 min facile. Bref, là je vais voir la podologue, elle me couvre l'ampoule de désinfectant, tulle gras, pansement. Elle me demande si à part ça tout va bien, je réponds oui bien sûr. D'ailleurs le moral est bon, je sors de la tente, et c'est parti pour la rando avec une jambe tendue sous le soleil.
Le reste de la course est surtout très lent, je profite des paysages, je mange qques bricoles à la dernière tente, ça commence de + en + à ressembler à la cour des miracles entre éclopés, foulées chaloupées ou ras du sol, se tenir aux rampes dans les escaliers... Arrive le panneau 1km, je vois que je pourrais courir pour faire "sub13h", mais je vois pas trop le sens de passer une barre aussi insignifiante en risquant de me blesser, je me permettrais juste quelques foulées dans les 50 derniers mètres pour avoir recouru...
L'après course aura été moins marrante, pas de taille M pour le tee shirt finisher, un détail, mais je sais que c'était déjà le cas dans le passé... je mets 15 min à retrouver la tente des sacs tous les bénévoles me donnent des infos pourries je tourne en rond, je finis par récupérer le sac, un bol de nouilles chinoises.... pas cuites. Je le dis au gars, il me dit que ça va cuire avec l'eau chaude... manifestement elle ne l'était pas assez, 10min après perso j'ai un train à prendre je me casse.
Le retour aura été ok, j'ai pu m'asseoir dans les 2 trains que j'ai du emprunter, beaucoup dormi. Retour gare-maison en vélo possible. Après une douche, je me pose dans le lit, il doit déjà être 18h. En arrivant j'avais mis une poche "chaud froid" dans le freezer, quand ma copine arrive (d'une belle journée de ski sous le soleil.... peut être une meilleure idée que la STL!) je lui demande si elle peut me l'apporter, je la mets sur mon genou, elle m'amène aussi une assiette de pâtes. Je m'endors dans la foulée, il doit être 20h30. Réveil (sans alarme) à 8h30, donc ça va j'étais pas si mort que ça. Par contre pour marcher c'est pas encore trop ça. Du coup télétravail (pendant lequel j'écris cette prose )...
Demain je veux aller à l'escalade, à la limite je peux troquer le vélo pour le bus pour y aller, mais je vais tout faire pour pas skipper la grimpe! Allez, je repars glacer le genou, m'alimenter et je me coucherais tôt encore ce soir.
Bien sûr je réserve mes derniers mots pour les compagnons de route, très sympas, et tous finisher et bien sûr tous devant moi
Une mention spéciale pour les 3 décorés, La Poutance en argent, Perrout et Tyler en Bronze.
Même si je n'ai pas tout aimé dans la course (quantités de déchets laissés par les coureurs en pleine nature, relative incivilité des coureurs sur le parcours et au ravito... ça sent + la route que le trail pour ça), ça restera un grand souvenir, et je resigne pour 2014 avec la team HFR