Alanina | Foncky a écrit :
J'avoue que je ne bitte pas grand chose. Tu évoques beaucoup de sujets mais j'y vois surtout de la dissonance, encore une fois.
Tuer n'est pas irrespectueux ? Mais rien n'est irrespectueux, alors. Il n'y a rien de plus à respecter que le vivant sur cette terre.
Il faut s'intéresser à ce qu'on mange ? Mais oui, c'est ce que les végétariens/liens font, c'est pour ça qu'ils ont arrêté certains produits. Tu le verras peut-être comme anecdotique, mais l'article linké plus haut sur l'intelligence du porc est un élément comme des milliers d'autres éléments.
Si je découpe mon chien de compagnie pour le manger, je vais passer pour un fou et finir devant le tribunal. Alors que les cochons que toi tu manges sont plus intelligents et tout aussi sensibles (et conscients d'eux-mêmes) que lui. Mais pas de tribunal ! Où est la logique ? Parce qu'on fait naître des cochons d'élevage, alors c'est ok de les tuer prématurément ? Mais qui a dit qu'ils devaient naître dans ces proportions et qui décide de qui sert à quoi ? De quel droit ?
L'émotionnel que tu évoques n'est peut-être pas du côté des vegans, qui accueillent des faits et adoptent un comportement rationnel, en fin de compte.
Accepter le massacre de certains animaux et pas d'autres, c'est accepter des constructions culturelles arbitraires aux dépens d'autres êtres vivants, et là-dedans, la raison n'a pas grand chose à faire !
Mais honnêtement, j'ai du mal à voir où tu veux en venir. J'ai bien saisi que tu avais des contraintes particulières, mais tu sais très bien que ce n'est pas la norme et qu'on ne va pas bâtir un débat, qui par nature doit être le plus universel possible pour permettre des avancées, là-dessus.
|
Certains humains/animaux sont individuellement plus proches que d'autres de moi. Il y a un lien particulier entre nous. C'est subjectif. La façon dont je perçois une espèce (ou dont je ne la perçoit pas) est aussi subjective, et je le reconnais. D'une culture à l'autre, nous n'avons pas les mêmes tabous. Individuellement non plus. Que mon point de vue le problème n'est pas de "massacrer" des chiens plutot que des vaches ou l'inverse. Les végans refusent le "massacre" des animaux et leur exploitation, mais dans la définition, la plante, ou l'impacte de l'usage de la plante sur l'écosystème qui l'entoure animaux compris ne rentre pas en ligne de compte... Et c'est le tout qui m'intéresse, pour chaque chose. Les produits détergents tuent le plancton marin, plancton qui mange du CO2 et est à la base de la chaine alimentaire dans les milieux marins. Je me fous de savoir si le plancton est animal ou végétal (ça tombe bien, il n'est probablement aucun des deux... il y a d'autres options), par contre, je m'intéresse fortement à l'usage que j'ai des produits ménagers. Est-ce que tu vois où je veux en venir ?
moonboots a écrit :
quels sont tes soucis si ce n'est pas indiscret ? parce que soit c'est une malformation et du coup c'est peut-être impossible d'en sortir (quoique, faudrait vérifier), soit c'est d'un autre ordre (inflammation, fragilité...) et dans ce cas tu peux peut-être en sortir, par exemple en commençant par des fruits, qui apportent à la fois des calories et de quoi réparer...
sinon, personnellement, je vois notre consommation de produits animaux comme une espèce de folie collective, ce n'est pas qu'à titre individuel on soit à proprement parler fou, c'est qu'on en est arrivé à faire des animaux des objets, ce qui nous permet de les manger sans se poser de questions
|
Intolérance au gluten, clairement, et quelques autres moins fortes. Asthme. Je crois qu'une cure de stress + sandwitchs + antibios pq j'étais pas en forme a totalement détraqué mon fonctionnement (il y a un avant et un après, bien que l'asthme est d'origine et a aussi des causes de type cicatrices). J'ai aussi de l'exéma. Des médecins m'ont conseillé d'arrêter une liste de trucs pour ça, ça a quasi supprimé les pbs de ventre, l'exéma est un souvenir, et l’asthme est à peu près revenu à son niveau initial.
je crois qu'en gras tu touches le fond de mon message : on objectéifie ce qu'on mange, on lui dénie une âme, sensibilité, intention, valeur intrinsèque ect pour pouvoir faire n'importequoi avec sans se poser de questions. Deux petites différences : j'inclus dans ce qu'on objectéifie les éco systèmes et les êtres vivants, animaux ou non, vertébrés ou non. Du coup ce ne sont pas les mêmes questions, conclusions et cheminements qui viennent. Quelques pistes :
- il y a des sociétés animistes, c'est à dire qui prêtent une âme aussi bien à un coquillage qu'une poule, un caillou ou la rivière. Je ne dis pas que je suis animiste, mais ces sociétés mangent quand même. Il faut donc bien concilier "tuer" et "respect, considération" de ce qu'on tue chez eux, c'est donc possible
- Il y a des peuples pour qui manger leurs morts (humains) étaient une façon de les honorer. Ils ne doivent plus exister, ou pas officiellement, merci le colonialisme. (encore une fois, je ne suis pas cannibale) Mais eux aussi ne séparent pas le fait de manger de celui de respecter un même sujet, de toute évidence (et ils ont eu des problèmes avec des maladies à prion, pour des raisons évidentes).
- je ne saurais pas définir un individu. Mon corps est consitué, grossièrement, de cellules et de bactéries. Quelle est la frontière entre moi et mes bactéries ? Il est maintenant connu que nos bactéries influencent directement nos comportements, entre autres. Même les humeurs et envies. Zut. Qui sommes nous ?
Chez les arbres, c'est encore plus compliqué. On peut éventuellement voir ce qu'on perçoit comme UN arbre comme une colonie d'individu, et une forêt (de bambous par ex, reproduits par les racines, liés par les racines, même génome) comme un seul individu. Chez certaines espèces, les scientifiques parlement de "super organismes" car un set d'individus fonctionne et réagit aussi comme un tout uni.
- Qu'on mange des plantes ou des animaux, la façon dont on les prélève/cultive/élève a des incidences sur l'environnement dont ils font partie, plantes et animaux compris. Actuellement on a perdu de 30% en masse d'insectes dans nos pays développés. J'estime que c'est un drame, et nos modes d'agriculture n'y sont pas étrangers.
- foncky citait un article sur le cochon. Ca me semble évident. Pour moi le problème n'est pas de manger ou non du porc sacahnt que c'est une espèce intelligente, c'est de ne pas avoir besoin de nier cela pour le manger, de ne pas le réduire à une machine biologique, de lui fournir un cadre approprié, de s'intéresser à comment il participe aux paysages et de l'impact du mode de culture précis de ce cochon (pas en général), et de faire pareil avec TOUT ce qu'on utilise
- la recherche actuelle sur les arbre a montré plein de trucs, notamment que ça a de la mémoire, que ça communique, que certaines font pleuvoir, qu'elles ont des stratégies défensives, qu'elles s'échangent des éléments nutritifs via les racines, qu'elles ont l'équivalent d'un réseau neurones (pas central et plus lent, mais électrique, comme nous), et qu'elles dorment.. Je ne peux pas considérer un arbre ou une plante comme un simple truc dont on peut disposer sans se poser de questions. Pour moi c'est aussi faux que de le faire avec une espèce animale ou une autre, et aussi subjectif que ce que vous dénoncez sur le rapport avec le chien/cochon (avec lequel je suis OK, les cochons c'est mimi et intelligent). Pour les sources, il y a un film sorti en je crois 2014 à but de vulgarisation qui s'appelle "il était une fois la forêt". Lié à un chercheur du CIRAD sur le sujet. Je ne le connais pas personnellement mais presque.
- j'ai rencontré (de loin, je ne parles pas la langue) un peuple de la forêt. Ils tuent pour se nourrir, oui. Mais ils participent aussi à l'équilibre de la forêt primaire dans laquelle ils sont par leur système de semailles/récolte nomade, mais en revenant périodiquement à un point précédent où ils on semé. Et surtout, ils ne sont pas, EUX, la cause de la déforestation dont ils sont pourtant victimes.
=> du coup, j'ai des interrogations semblables aux véganes mais avec des cheminements et "réponses" différentes. Donc, pour moi le problèmes n'est pas que "on objectéifie les animaux et on fait n'imp avec" (ce avec quoi je suis d'accord), mais : on s'extrait de la nature, on objectéifie le vivant qu'on utilise pour nos besoin entre autres alimentaires, on surconsomme, bref, on se comporte (en temps qu'espèce) comme un cancer avec une politique de "après moi, le déluge". Et les questions sont donc : qu'est-ce qu'un être vivant/sensible ? Comment puis-je devenir consciente de sa richesse ? Comment désapprendre l'objectéification de tout ce qui vit et nous entoure ? Quelles sont mes besoins, réellement ? Comment limiter ma consomation à ces besoins ? Comment les satisfais-je, avec quels impacts sur les individus, espèces, écosystèmes ? Quand on voit que certaines denrées (mais en boite mais je dis peut etre des betises) prennent bien plus d'énergie à être produites qu'elles n'en rendent en étant mangées, et sont transportées localement alors qu'on peut produire sur place... J'ai un peu l'impression qu'on marche sur la tête. Comment, sachant que ce n'est culturellement pas évident, puis je respecter ce que je mange, quitte à culltiver/élever/tuer ce que je mange ?
|