Suivi du droit de réponse du même auteur, paru dans le N°3 du magazine, suite à de nombreuses lettres qu'elle qualifie de haineuses, après son article.
J'étais loin de me douter de ce qui m'attendait le jour où, dégageant un gwenn-ha-du monté sur pique-saucisse du pruneau où il était fiché, j'allais soudain considérer avec perplexité les relations du flan et du patriotisme sous l'angle breton. Le destin vous attend parfois au détour d'un pruneau Ñ en l'occurrence, c'était un pruneau coriace mais je n'aurais tout de même jamais cru qu'il m'amènerait à lire des courriers comme ceux que j'ai découverts dans le dernier numéro de Hopala ! Ayant appris la publication de ce numéro par des lettres d'écrivains qui m'apportaient leur soutien, ce qui n'est pas courant, j'affrontais pourtant cette lecture d'un cur serein puisque, chance incroyable, les écrivains qui me soutenaient étaient justement ceux que, sans les connaître, j'appréciais le plus. Émue de reconnaissance, j'étais prête à pardonner tous les excès, voire à en remercier la revue, qui m'avait déjà, en assortissant mes quelques pages sur le drapeau breton de contributions hilarantes, réservé une heureuse surprise. Mais il était dit que le mouvement breton aurait la vertu de m'étonner jusqu'au bout.
A dire vrai, ce qu'il y avait de plus sidérant, c'est que la revue publiait ces courriers au titre du " droit de réponse ". Quel " droit de réponse " pour des personnes que j'aurais été bien en peine de mentionner puisque je ne savais pas qui elles étaient ? Qu'une revue publie des lettres injurieuses, comme même les pires folliculaires de l'extrême-droite n'en produisent plus, sachant qu'elles tombent sous le coup de la loi, et sans en informer l'auteur de l'article si violemment incriminé, c'est un cas unique, à ma connaissance.
Feuilletant le journal Breizh info, qui allait, juste au même moment, consacrer un plein numéro à une défense simultanée de Morvan Marchal, de notre bannière nationale et de l'orthographe unifiée par moi collectivement bafoués, je devais découvrir que Ronan Divard, " universitaire de Brest ", auteur du premier courrier, était le porte-parole de l'UDB : il apportait son soutien aux militants nationalistes d'Emgann, et rédacteurs de Breizh info, inculpés dans le cadre du vol de neuf tonnes d'explosifs par un commando de l'ETA, comme il montait pour eux à l'assaut contre le crime de lèse-nation dont je m'étais rendue coupable dans Hopala ! Le ton invraisemblablement haineux de ce porte-parole de l'UDB prenait, dans ce contexte, valeur de symptôme : qu'il ait pu se sentir investi de la mission de venir mouliner contre quelques anodines plaisanteries touchant à un drapeau né d'une idéologie que l'UDB, se voulant de gauche, n'avait eu, à l'origine, de cesse que de dénoncer, c'était le signe d'une dérive prévisible et qui menait du POBL à Emgann par la voie de l'idéologie nationaliste. Le ton seul de ce courrier discrédite qui l'emploie, et suffit d'ailleurs à discréditer la rédaction d'une revue qui le publie Ñ et ce d'autant que la raison d'être de ce " droit de réponse " apparaît mal, sauf à vouloir défendre le commerce du flan et du drapeau breton. Mais, même en plaçant sur un tel terrain ce qui devait être un débat d'idées, je tiens à signaler, à titre de symptôme, cette fois encore, que le terrain se dérobe : peut-être est-il révélateur que le porte-bannière de l'UDB se soit reconnu dans un vendeur de flan qui n'a existé que dans son imagination ; en tous cas, s'il relit mon texte, il pourra constater que le flan était fourni par une serveuse charmante, avec gwenn-ha-du, ce n'était pas sa faute, et ce n'était pas ma faute non plus si mon far était du flan et si la couine de mon voisin était à manne et à drapeau. Il vaut toujours mieux lire un texte avant de le critiquer, même quand on est universitaire. En d'autres lieux ce poujadisme exacerbé serait l'apanage de l'extrême-droite, ici, il surgit de la gauche, et comme un cri du cur à la W.C. Fields : un homme qui pique un gwenn-ha-du sur un gâteau ne peut être foncièrement mauvais. Ce qui préoccupe Madame Morvan, c'est de bâtir un portrait pitoyable et édifiant afin, d'entrée de jeu, de déprécier le drapeau, de le réduire à un minable " gadget commercial " d'un mauvais goût consommé. Consommé ? Oh, non !
Cela me permet de répondre tout de suite à Hervé Le Borgne qui a, lui, été missionné par l'association An distro pour exercer un droit de réponse au nom de Glenmor et me reproche, en bref, de n'avoir pas tenu Glenmor informé de son vivant que je n'aimais ni le far, ni le flan, ni les paroles du " Kan bale an ARB ". Mais, là, je le rassure tout de suite : j'aime le far, j'aime le flan, je trouve les paroles du " Kan bale an ARB " indigentes, mais pas plus que celles de chants guerriers comme on a pu en ressasser sous la Troisième République. La seule différence est que personne à présent, à part, peut-être, ici encore, dans les rangs de l'extrême-droite la plus obtuse, n'irait vous faire prendre au sérieux cette poésie à la Déroulède. Et le problème est que nous sommes ramenés peu à peu, par des gens qui se prétendent de gauche, au culte maurassien de l'hymne, du drapeau et de la terre natale, avec statues à l'appui et symboles martiaux proliférant. Le Président de An Distro me rappelle que la Croix noire a flotté lors de l'érection de la statue de Glenmor au jardin public de Rennes : la Croix noire était le drapeau du bezen Perrot, la milice bretonne sous uniforme de la waffen SS, libre à lui de s'en vanter. Le socialisme en Bretagne a des vertus très élastiques, j'ai peine à ne pas m'en souvenir quand je passe devant la statue du barde en pyjama fendant les bégonias du Thabor sur une plaque demandant
Piv a nac'ho, piv a stourmo
Evit Breizh-Izel
Piv a stourmo, piv a nac'ho
Chadenn Breizh-Izel ?
ce qui laisse perplexe les vieilles dames qui promènent leurs chiens, surtout si d'aventure elles connaissent le breton, car ces vers signifient, sauf erreur Qui niera, qui combattra pour la Basse-Bretagne, qui combattra, qui niera la chaîne de la Basse-Bretagne. La chaîne ? Quelle chaîne ? FR3 ? Mais pourquoi vouloir supprimer la seule chaîne qui passe du breton ? Et pourquoi, au Thabor, libérer la Basse-Bretagne sans la Haute ? J'ai beau chercher à défendre Glenmor par tous les moyens possibles, là, je capitule. Et j'ai tout de même peine à oublier que c'est Glenmor, dans la revue Ar Vro qu'il dirigeait, après Per Denez, qui a, le premier, offert une tribune aux anciens du Bezen Perrot. Et que c'est lui qui a republié, aux éditions Kelenn, qu'il dirigeait avec Morvan Lebesque et Alain Guel, tous deux issus du national-socialisme breton le plus résolu, l'essai de Mordrelle L'Essence de la Bretagne, extrait de la revue nazie Stur, avec postface de l'auteur datée de 1977. C'est un socialisme d'une élasticité qui mène tout de même très, très loin sur la droite, je ne mentionne ce texte qu'à titre d'exemple et je ne rappellerai que pour mémoire un éditorial d'Hervé Le Borgne au sujet de la Charte des langues minoritaires qui se terminait par un trait d'humour glaçant : La survie de la langue bretonne cahote de rapport en discours électoral racoleur. Maintenant que la fin est proche, quelques signatures, quelques concessions, pourraient entériner un enterrement de première classe. A condition que l'on ne parle toujours pas de Minorité ! La Révolution a aboli tous ces " privilèges ". " C'est donc un privilège d'être Breton ? " " Non, mais ça l'était ". Pour supprimer une Minorité, il suffit donc de la décision d'une Assemblée. Il aurait fallu donner la recette à Hitler : il aurait économisé du gaz. Ce texte se trouve dans Armor magazine, novembre 1998, p. 10. Il n'a suscité aucune protestation, que je sache, bien qu'après le " Durafour crématoire " et le " manque à gazer " de Gilles Perrault et autres, il s'inscrive dans une tradition stigmatisée par Didier Daeninckx (Le goût de la vérité, Verdier, p. 146), ce qui me dispense de reprendre son analyse de la liste " Régions et peuples solidaires " et de ses relations avec les négationnistes alsaciens de Rott-un-Wiss.
Le seul courrier dont le ton soit celui du débat intellectuel et non du déchaînement haineux, encore que son auteur, tout en se présentant sous les dehors d'un d'historien soucieux d'apporter des faits objectifs, n'hésite pas à parler, entre autres aménités, d'amalgame, de falsification de l'histoire et de confusion falsificatrice, est celui d'Yves Jardin. Or, ce militant de l'UDB, qui se garde d'ailleurs ici de préciser son appartenance à ce parti, mais l'a mentionné dans un récent courrier à Télérama où il courait au secours de Roparz Hemon, au motif (je cite, car j'ai encore peine à y croire) qu'il y a des degrés dans la collaboration, exerce ici un " droit de réponse " au nom de Morvan Marchal.
La phrase " était-ce en raison des opinions nazies exhibées en toute occasion par sa revue Nemeton qu'on a fait passer à la trappe ce Marchal acharné à se parer du noble prénom de Morvan ? " ne lui a pas plu. Selon lui, il n'y a pas lieu de confondre d'authentiques nazis (Mordrelle et Debauvais) avec Marchal, authentique homme de gauche, " rad-soc et franc-maçon ", comme titre Breizh-info. La revue Nemeton était pourtant bien une revue druidique pro-nazie, je ne vois pas comment la qualifier autrement. Avant de porter l'attaque avec tant de virulence, en me sommant d'apporter des exemples précis à l'appui de mes dires, cet historien qu'est Yves Jardin aurait mieux fait de lire Nemeton. Mais il avoue tranquillement qu'il ne l'a pas fait : Morvan Marchal étant un homme de gauche, rad-soc et franc-maçon, sa revue était peut-être druidique mais certainement pas nazie...
Entre Divi Kervella qui, lui, mène l'attaque dans Breizh info en ayant lu la prose de Nemeton et sait parfaitement de quoi il parle lorsqu'il allègue que Morvan Marchal était de gauche puisqu'il a pris la défense de la franc-maçonnerie dans sa revue, et l'historien de l'UDB qui monte au créneau, en apportant sa caution de gauche, sans avoir lu les textes, je me demande lequel est le pire.
Franc-maçon ? Sans doute Morvan Marchal l'a-t-il été avant d'être rayé, non sans raisons, de la confrérie, mais, peut-on comprendre qu'il l'était parce qu'antisémite, et antisémite parce qu'anticatholique, car, n'oublions pas, le Christ était juif, et pour un druide, l'ennemi, c'est le catholique romain. Sous le nom d'ARTONOVIOS, Marchal répond à KORNOVIOS, PENNO-VINDOS et TRALIMAGEROS, ses collaborateurs qu'on imagine assez bien avec leurs mollets velus sous la toge, mais qui ne font pas vraiment rire. Par exemple, à l'automne 1943, voilà ce qu'il écrit, ce druide de gauche, dans l'article que Divi Kervella ose citer comme preuve qu'il eut le mérite de défendre la franc-maçonnerie à une époque où celle-ci était interdite par Vichy :
Une chose est certaine : tous les États autoritaires d'Europe ont dû adopter une législation d'exception concernant les Juifs. En Allemagne, cette législation est fondée, d'une part, sur les principes ethno-eugéniques formant la base de la communauté germanique ; d'autre part, sur le rôle économique purement parasitaire que joue l'Israélite au sein de la société. (Quels que soient les faits antérieurs qui ont déterminé cet état de choses, il est exact qu'il n'y a pas de Juifs au labour, pour beaucoup dans la Bourse.)
Vis-à-vis de ce problème, convenablement posé, comment va agir Vichy ? M. Xavier Vallat, commissaire général aux questions juives, l'examinera d'un pur point de vue confessionnel chrétien : ... Le peuple juif est aussi la race maudite que le DEICIDE, collectivement consenti, a condamné à ne plus avoir de patrie et à errer de par le monde. Argument pitoyable... Nous attendons de Vichy une loi complémentaire précisant que, parmi les nombreux agitateurs juifs qui furent crucifiés voilà vingt siècles, Jésus fils de Marie était également fils du Maître de l'Univers, et que les Israélites sont punis pour cela et rien que pour cela.
Douterions-nous de la leçon qui nous est donnée que la conclusion, citant le pamphlet antisémite de Céline, L'École des cadavres, achèverait de nous instruire.
Du début à la fin, la revue loue les mérites de l'Europe nouvelle tant célébrée aussi par Paul Gaignet et Yann Goulet auxquels Armor magazine et Breizh info viennent de rendre un vibrant hommage. Voilà, par exemple, un article du numéro 2 de Nemeton :
Or, maintenant que, sous les coups de la Force nordique, s'écroule le temple du dernier dieu juif, de l'or, avec tout ce qu'il contenait de cosmopolitisme grégaire pour ses esclaves aryens, il nous apparaît, plus qu'à tout autre moment de l'histoire, que nous, Celtes de l'Occident européen, avons été frustrés, au cours des âges, d'un héritage magnifique.
Je n'ai jamais lu sous la plume de ce Marchal la moindre ligne critique sur ce passé nazi. En revanche, je le retrouve, avec Yann Goulet, dans l'essai de Jean-Yves Camus sur Les droites nationales et radicales qui fait autorité sur le sujet, à propos de la revue La Bretagne réelle :
Dès 1954, les leaders du PNB exilés ou épurés, comme Yann Goulet et Célestin Lainé (résidant en Eire) ou le linguiste Roparz Hemon, trouvent dans cette publication [La Bretagne réelle] un lieu où régler les comptes de la défaite... En donnant la parole aux vétérans du PNB comme Alain Guel et Morvan Marchal, elle a contribué à politiser nombre de jeunes militants passés dans les années 70 au Front de Libération de la Bretagne (FLB). Cependant, le fondement de son idéologie est un celtisme assez teinté de racialisme nordique, néo-paganiste et proche de certains groupes de druides ; ainsi un membre du collège des druides et ovates, écrivant dans Keltia, a commis un texte sur Israël digne d'un numéro du Stürmer nazi et Goulven Pennaod, alias Georges Pinault, y a donné un certain nombre de textes théoriques imprégnés d'un national-socialisme qu'il assume d'ailleurs pleinement. L'antisémitisme de nombre de collaborateurs du magazine est avéré, comme l'était celui de Breiz atao, et ne cesse d'étonner dans une région dépourvue de communauté juive, tant autochtone qu'immigrée.
On voudrait séparer ce Marchal de Mordrelle, décidément reconnu comme le nazi de service du mouvement breton, de concert avec la poignée de patriotes égarés du bezenn Perrot, mais Stur est constamment recommandé par Nemeton, ainsi que L'Ethnie française, revue de doctrine ethno-raciale, et Revivre, le grand magazine illustré de la race, qui sont en relation d'échange constant avec Nemeton, la rédaction ne manque jamais de le rappeler.
Marchal, Mordrelle, Debauvais et Delaporte lui-même, qu'on voudrait faire passer pour un modéré, ont été animés par la même idéologie raciste qui les portait naturellement à se reconnaître dans le nazisme. L'Heure bretonne qui était l'organe du Parti national breton, était un journal essentiellement raciste, dans la droite lignée de Breiz atao. Ne pas le reconnaître, c'est se vouer à faire le jeu des héritiers de la collaboration qui, eux, connaissent parfaitement l'histoire et la dissimulent sciemment. Comment auraient-ils pu se mettre en place dans les institutions culturelles bretonnes et les contrôler avec telle efficacité s'ils n'avaient eu l'appui de militants de gauche jouant le rôle de chiens de garde ? Qui oblige l'UDB à défendre d'anciens nazis ? Qui oblige Yves Jardin et Ronan Divard (sans parler de l'anonyme assaillant de Breizh infos) à manier l'invective en lieu et place des intégristes grassement subventionnés qui n'auront, une fois de plus, qu'à tirer les marrons du feu - quitte à leur expédier une petite châtaigne au passage ?
Je ne voudrais pas terminer sans constater que la bassesse de ce " débat ", réduit à l'insulte, n'est pas seulement révélatrice de la volonté d'occulter l'histoire pour bloquer toute réflexion sur des sujets trop actuels. Le fait qu'une revue qui se voulait précisément ouverte au débat ait trouvé légitime de publier de tels courriers sans estimer avoir à me mettre en mesure de justifier mes opinions montre assez que nous ne sommes pas dans le cadre normal d'un débat d'idées : publier un texte ironique sur le drapeau était tout simplement héroïque de la part d'une revue qui, depuis le début, semble vouée à n'exprimer que les mêmes certitudes ; il allait de soi que tous les correspondants bénéficiaient automatiquement d'un " droit de réponse " au nom de la bannière bafouée.
Or, il me semble important de le rappeler, cet article sur le drapeau breton était un texte de commande. Je n'ai pas adressé un article provocant sur le sujet en lançant un défi quant au degré d'ouverture de la revue Noir sur blanc, comme j'ai pu le lire dans le second numéro de la revue, bien inopportunément devenue entre temps Hopala ! Si nous avions été sollicités pour écrire ce texte, André Markowicz et moi, c'est que, nous rendant à Brest à la demande de Jean-Yves Le Disez, nous nous étions arrêtés sur une aire de repos du Trégor et nous étions trouvés, comme à Lisieux au milieu du kitch pieux, soudain environnés du bataclan nationaliste dans ses états les plus divers, depuis le gwenn-ha-du en toutes tailles disponibles couvrant un mur entier jusqu'à la galette pur beurre sous hermines ou cur vendéen, surmontée de la bande dessinée de Seycher-Le Honzec, dominant des piles de littérature propagandistique du même acabit, pour finir par le passeport breton qui vous attendait, au moment de régler, à droite de la caisse. Ce qu'il y avait d'effrayant dans ce commerce autoroutier, c'était la banalisation du culte de la bannière, de l'hymne, de l'histoire revue et corrigée en fonction de la grandeur de la nation à venir. La commande de ce texte sur le drapeau est venue ainsi, à l'improviste, de plaisanteries sur la prolifération du noir et du blanc qui en venait même à donner son titre à la revue. Il était déjà bien surprenant de découvrir que ce texte, que j'avais fini par rédiger seule à la hâte, était paru dans une rubrique " Humeur ", précédé de sept contributions nanties en marge de drapeaux bretons, et après une note de la rédaction excusant ce billet " provocant " par les contributions de personnalités " flatteuses ". Un texte écrit par un homme serait " provocateur ", écrit par une femme, il est " provocant ", le machisme du mouvement breton serait un sujet intéressant mais je ne pense pas qu'il ait beaucoup de chance d'être traité, même sous forme de débat très inégal. Quoi qu'il en soit, je n'irai pas me plaindre des contributions placées avant cet article " provocant " : je n'aurais pas pu rêver mieux pour l'illustrer et l'hymne du fondateur de l'UDB remerciant le ciel d'être encore vivant pour pouvoir être enterré dans les plis de son drapeau l'illumine tout entier. Mais j'observe que les conditions mêmes d'un tel débat, le choix des personnalités retenues pour se prononcer sur un sujet aussi idiot et la gravité des réponses sont, plus que le drapeau et le fétichisme du mouvement breton, révélateurs d'un problème essentiel qui serait : comment un groupe ultra-minoritaire en vient-il à se poser en détenteur d'une vérité absolue ? Et comment cette vérité finit-elle par s'imposer au point que le simple fait de rappeler quelques faits historiques, parfaitement vérifiables, passe pour sacrilège ?
Françoise Morvan