/!\ alerte pavé
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Pour ma part je pense que c'est un "travail" de longue haleine, un changement d'état d'esprit et pas trop une prise de conscience ponctuelle qui entrainerait une purge radicale puis une vie paisible dans ce nouveau modèle.
Par exemple - comme je l'évoquais plus haut - la problématique récurrente de "commencer à temporiser les achats, prendre le temps de se poser les bonnes questions" :
- est-ce que je peux le faire avec l'existant ?
- est-ce que ça serait vraiment mieux avec ce nouvel achat ?
- ou vais-je le ranger ?
- si je n'en veux plus, pourrais-je facilement m'en séparer ?
Rien que ça, ça calme l’hémorragie de ce qui peut rentrer dans la maison. Ca permet d'avoir un peu plus d'espace et de temps pour s'occuper de l'existant... mais c'est une préoccupation du quotidien, ne serait-ce q'un aller-retour au supermarché peut t'apporter - si tu n'y fais pas gaffe - des trucs dont tu n'as pas besoin "mais c'était pas cher".
C'est donc une bataille quotidienne, et je pense qu'on peut avancer par petites touches, par essais et pas forcément en étant ultra radical du jour en lendemain, ce qui aurait aussi comme risque de se mettre à dos le reste de la famille. C'est toujours la même chose : le célibataire sans enfant peut décider du jour au lendemain de se la jouer ultra minimaliste, par contre la mère avec un maris et 3 enfants doit réfléchir différemment si on veut obtenir l'adhésion de toute la famille. Ca passe par des jeux (et si on essayait de se passer de micro-ondes pendant 1 semaine ? 1 mois ?), des essais : marre de nettoyer le dessus de ce meuble plein de bordel, et si on le mettait ailleurs ? si on le virait ? ne serait-ce que temporairement dans le garage pour voir s'il nous manque ?
Des fois c'est radical, le jour où l'élément sort de ta vie tu l'oublies instantanément, des fois au contraire ça te manque alors tu testes autre chose ou tu remets l'élément dans le circuit car tu l'avais gardé "au cas où" le temps du test.
Je trouve cette approche plus sympa parce qu'elle est moins anxiogène, et que l'entourage peut profiter des tests pour se faire aussi son opinion, le grand classique c'est madame qui transforme son foutoir de bureau en espace zen... et la semaine d'après, sans avoir rien demandé, elle découvre monsieur en train de faire du tri.
Sur du concret personnel, les trucs faits ou en cours ces derniers mois :
- grosse purge générale avant déménagement en se posant les fameuses questions de l'intérêt de conserver tel ou tel truc
- tri/vente/don de pas mal de livres. J'en ai récupéré certains au format numérique, pour d'autres l'absence de format numérique (ou alors à prix d'or) me bloque un peu pour virer les éditions papier.
- scan de tous mes négatifs et diapos. J'ai benné les diapos (encombrant) et conservé pour l'instant mes classeurs de négatifs (pas trop encombrant) en attendant de prendre une décision
- création de gros 2 cartons de fringues "salarié dans un bureau" (chemises, pantalons classes...) que je ne porte plus au quotidien suite à changement de boulot. Ma situation actuelle étant instable il n'est pas exclu que j'en ai besoin dans un futur à moyen terme, donc pour l'instant je stocke... j'ai pas mis de date de péremption mais je sais que j'aurai moins de mal à en faire profiter la croix rouge si ça a déjà dormi 1 an dans mon garage que maintenant "à froid". Ce sont des fringues que j'ai aimé, que j'aime toujours beaucoup... mais dont je n'ai actuellement pas l'usage.
- madame a testé 3 mois avec moins d'une cinquantaine de fringues, son bilan est mitigé, 2 de ses copines ont fait pareil et n'ont aucun problème avec et risquent de poursuivre l'expérience à plein temps (avec juste quelques aménagements). Pour ma part je dois tourner autour de 25-30 naturellement :-) (hors sous-vêtements, chaussures)
- j'essaye la vie avec "1 seul sac". Je ne suis pas une nénette fan de sacs à main mais j'ai toujours eu pas mal de sacs différents selon les besoins (sortie de 10 minutes, boulot, soirée,journée...) là ça fait 3 mois environ que je n'ai plus qu'un sac (sac à dos de 25 litres environ), bilan mitigé. En fait il me manque toujours le côté "sortie courte" (type aller promener les kids, soirée chez des amis) où je trouve le sac à dos quand même un peu overkill, du coup dans ces cas là je sors avec juste ce qu'il faut dans les poches de ma veste (porte feuille, 2/3 trucs d'EDC) mais je trouve ça un peu léger, genre sortir au parc avec les enfants j'aimerai bien avoir une trousse de premiers soins un peu plus élaborée qu'une compresse imprégnée d'antiseptique et un pansement dans mon portefeuille. Si j'ai besoin d'être un peu plus chic la veste bourrée de merdier c'est pas top, pas plus que le sac à dos (pourtant choisi le plus sobre possible). Bref c'est pas mal mais pas encore ça. Ca a quand même réglé un truc pénible qui était le fait de toujours devoir transférer le contenu d'un sac à un autre.
- comme je l'évoquais récemment : repousser l'achat d'un meuble de stockage dans mon salon. C'était tendu car Madame était assez décidée, mais je lui ai rappelé que c'était elle qui me disait "j'aime bien quand il y a de l'espace dans le salon"... j'ai marqué des points
on a juste acheté une jolie caisse pour les jouets des enfants (de toute façon il y avait un carton de déménagement à la place) et ça devrait permettre de contraindre le volume occupé (si c'est plein c'est qu'il faut trier car de toute façon ça veut dire que ce qui est au fond ne sert pas car inaccessible). Il y a aussi déjà 1 étagère et un genre de commode dont l'usage n'est pas vital dans notre chambre (bouquins, paires de godasses de Madame dans des boites...) donc si on a un besoin réel de stockage, on commencera par optimiser ça plutôt que de racheter des meubles.
- d'une manière générale on se pose désormais les questions que j'évoquais en introduction de ce post avant de nouveaux achats
- continuer à acheter des trucs vraiment adaptés à nos besoins, besoins qui ont été ultra définis auparavant. Après le prix devient (presque) secondaire. J'ai acheté un t-shirt en laine mérinos a 80€ parce que c'était exactement ce qui répondait à un besoin précis, un truc qui manquait à ma garde robe du quotidien.
- j'ai commencé à dégager les fichiers de certains films dont javais rippé les dvd parce que je sais que je ne les regarderai très très probablement plus jamais. Si jamais ça venait à me manquer je les récupérerai bien d'un moyen ou d'un autre (prêt d'un ami par exemple...). La remarque de conserver ce qui est difficile à récupérer me parait pertinente. J'ai conservé des documentaires un peu spécifiques par exemple.
- il y a aussi l'aspect rangement. Ca fait des années que j'ai initié le "bureau ultra clean", il y a des hauts et des bas (n'ayez jamais d'enfant si vous voulez vraiment ça), mais en général j'arrive à descendre autour des 3 ou 4 objets qui n'ont rien à faire sur un bureau (là j'ai un multimètre qui n'est pas retourné à son emplacement, un vieux smartphone semi HS qui attend que je prenne une décision, une visseuse à réparer (d'où le multimètre), et un jouet du petit dont je ne sais pas trop comment il est arrivé là). Enfin bref, une petite astuce : à chaque fois que je quitte ce bureau je jette un coup d'oeil et si je repère un truc qui n'a rien à y faire (et qui a sa place quelque-part sur le chemin que je m'apprête à faire) je l'embarque pour le ranger. Même si c'est un à la fois c'est toujours mieux que rien. C'est en ça où c'est vraiment une bataille perpétuelle : tu ranges 2 objets et entre temps 1 nouveau est apparu.
- j'en ai marre de réparer les objets que les petits cassent, ça commence vraiment à me saouler, je me dis "tant pis, ralentis, et si c'est pas réparé/réparable ben poubelle et ça leur apprendra à être plus soigneux", c'est aussi une tendance minimaliste : peu d'objets qu'on chérit plutôt qu'une pelletée de trucs dont on n'a pas grand chose à faire.
- j'ai mis une feuille sur mon imprimante et je note tout ce que j'imprime, pour l'instant depuis 1 mois j'ai fait 3 sessions d'impression dont 1 aurait été difficilement faisable ailleurs que chez moi (besoin de tester le rendu, d'ajuster/corriger en fonction de la première sortie). Les 2 autres ça a été "plus pratique" (ça a permis de poster un courrier urgent plus rapidement que d'attendre que Madame aille l'imprimer à son boulot). Donc bilan mitigé. Sinon j'ai été visiter un petit magasin qui fait des impressions/photocopies & co. C'est un peu cher (1€ pour un A4 couleur par ex) mais ça peut dépanner si jamais je décide d'abandonner définitivement l'imprimante à la maison (celle du bureau de Madame est N&B).
- petit à petit je récupère les manuels et modes d'emploi en format numérique pour virer les formats papier. Ca décale le problème diront certains, mais en attendant ça occupe moins de place "physique". Ca n'est pas toujours simple à récupérer et ça sert parfois (fonctions compliquées, revoir quel programme du lave linge/vaisselle consomme le moins, revente de l'objet...). Pour certains "petits" manuels j'ai carrément destroy la reliure pour passer les pages dans le scanner
- étiquette stop pub depuis pas mal de mois déjà : jamais regretté une seconde. J'aurai dû l'imprimer encore plus grosse parce qu'il y a des jours où visiblement le pubiste n'a pas ses lunettes
Au départ j'avais des scrupules, genre "on va faire une étiquette gentille parce que le monsieur c'est pas de sa faute, c'est son travail", maintenant je n'ai plus aucun scrupules : les pubs papier sont une plaie, en plus ma boîte aux lettre n'est pas à côté d'une poubelle à papier (poubelle spéciale QUE papier dans ma commune) donc c'est bien relou.
- mise en place de quelques solution automatisées pour simplifier ma vie : un peu de domotique notamment pour la gestion du chauffage, des volets. C'est geek, ça "ajoute" plus que ça ne retire, mais au quotidien c'est toujours ça de gagné (les volets qui se ferment tout seuls plutôt que de devoir faire le tour de la maison et de les fermer un par un par exemple / ouverture de tout en 1 clic le matin). Ca laisse plus de temps pour s'allumer un petit feu dans le poêle, occupation que je trouve plus sympa (c'est personnel je peux comprendre).
- on essaye de poursuivre le "manger plus simple mais mieux". Autour du sucre par exemple l'étape 1 ça a été de dégager le sucre en morceaux car ça fait toujours une denrée de moins à gérer (poudre + morceaux -> poudre). Etape 2 : du coup on peut doser plus finement le sucre dans le thé, café, tisane. Etape 3 : bon en fait le sucre dans le thé du matin je n'en ressens plus le besoin -> là j'en suis à tester le café sans sucre, chose impensable depuis 10 ans et qui me semble de plus en plus naturel. Sur les cafés "légers" (filtre pas violent, moka, ...) ça ne me manque carrément plus, sur l'expresso bien serré je suis encore mitigé mais s'il y a quelque chose d'un peu sucré autour (petit gâteau, carré de chocolat...) je n'en ressens plus le besoin -> la boîte a sucre pour les boissons qui traîne en permanence entre le plan de travail et la table pourra probablement dégager d'ici quelques mois (et on pourra probablement profiter d'une meilleure santé). Sur le reste de l'alimentation c'est continuer à acheter des produits bruts et les associer plutôt que de garnir le frigo et les placards d'une multitude de produits tous prêts différents qui donnent une impression de variété alors qu'en fait on a tendance à manger fréquemment la même chose (même problème que les fringues : on a souvent plein de choses pour des situations spécifiques... qui se produisent peu souvent). Donc exit la sauce spécial machin, les épices "tajine", les trucs qui encombrent en permanence le frigo ou les conserves ultra spécifiques au profit de ce qui tourne réellement chaque saison.
- commencer à fabriquer quelques produits d'entretien et d'hygiène autour de "peu" d'ingrédients. Il y a l'aspect plus "sain" dans la balance bien sûr, mais ça permet aussi d'éviter d'avoir le placard sous l'évier rempli d'une multitude de produits qui ne servent quasi jamais. Le plus dur pour l'instant c'est l'espèce de doublon entre les "nouveaux simples" et les vieux fonds de trucs qui servent de temps en temps... en gros plutôt que de réduire, cette période de transition a plutôt rajouté des éléments dans les placards.
- parler de cette démarche autour de moi, en essayant de ne pas sembler extrémiste mais en démontrant plutôt par l'exemple, du genre de l'expérience du sucre : facilité de dosage + 1 truc en moins à gérer niveau stock : pourquoi encore se faire ch*r à acheter du sucre en morceaux ??? Parler de l'expérience des fringues, j'avoue qu'on a eu des "ah moi je pourrai jamais faire ça" en retour mais finalement pas en majorité. La plupart des gens autour de nous ont plutôt été intrigués, intéressés, on a même rallié une personne au passage... Là encore il faut faire gaffe, l'extrémisme est le meilleur moyen que ses idées soient rejetées en bloc "s'il y a un arbitre qui vient mettre des cartons rouges parce qu'un jour tu as triché et pris 1 fringue en dehors de la liste autorisée, c'est le meilleur moyen de voir le projet entier capoter", par contre si à l'issue la personne se dit "bon ok 33 fringues pendant 3 mois c'était clairement insuffisant MAIS ça m'a permis de prendre conscience qu'en fait il ne m'en fallait pas beaucoup plus et pour répondre à des besoins ultra précis genre "pas assez de t-shirts de sport car ils sont à laver quand j'en ai besoin" ben là on avance réellement !
D'ailleurs j'écoute actuellement http://www.theminimalists.com/003/ et une phrase évoquée (en substance) : pour rallier les gens à ce concept il faut parler des avantages, des résultats et non pas du comment faire.
- enfin une question récurrente sur le bonheur : est-ce que faire ça va dans la direction de me procurer du bonheur ou d'en procurer aux personnes qui comptent pour moi ? j'en ai déjà pas mal parler, mais par exemple le choix de travailler moins (et dans mon cas de gagner moins) est aussi une manière d'être plus présente pour les enfants ou les personnes que j'aime. C'est très compliqué, parce qu'il faut quand même payer quelques factures à la fin du mois et que ça empêche certains choix (non je ne peux pas prendre l'avion pour le week-end pour aller voir des amis à l'autre bout de l'Europe par exemple), mais vivre avec moins est aussi une source de plaisir.
Voilà pour le principal. J'ai probablement oublié pas mal de choses, mais pour notre part on en reste à l'attitude : on se pose une question, on teste
en attente :
- mettre en vente mon scanner (epson 4990, MP si intéressé), une paire d'enceintes, un vieux vidéo projecteur (Panasonic PT-AE100, 480p. MP si intéressé)
- essayer de rallier un couple d'amis qui habite pas loin pour mettre en place du partage de matériel qui sert peu : hérisson pour ramoner la cheminée, karcher, certains outils de jardinage...
en galère :
- que faire des tirages photos, albums papiers, ...
- les fringues des enfants et objets de puériculture quand tu ne sais pas si tu en auras d'autres... rhaaa la place que ça prend... mais vendre en vide grenier (temps à y passer, faible revenu) pour racheter dans 2 ans par exemple ça fait bien ch*r.
- les "productions graphiques" des enfants...
- toujours des tas de cartons de trucs "ça sert... mais pas souvent" : affaires pour le camping, les vacances, la randonnée
- les pièces informatiques de génération n-1, n-2... mais qui fonctionnent encore. J'ai sauvé pas mal de situations (pour moi et mon entourage) à base de "je débarque le samedi à 20h avec une alim de PC certes fatiguée et faiblarde, mais qui a permis à la cousine d'imprimer sa thèse le dimanche pour la rendre le lundi". barrettes de RAM qui rajeunissent le pc des parents, disque dur de 120 go IDE qui permet au frangin de faire le transfert de ses documents lors de l'achat de son nouvel ordi ou de sauvegarder in extremis les données d'un ordi en plein crash, un clavier filaire des années 2000... qui fait le bonheur de la tata qui a renversé son café sur le sien... je dois avoir 40 kilos de matos dans une caisse... en attente.
- l'envie d'un robot aspirateur... ça me gave de le passer, j'ai mal au dos et ça me gave de devoir demander à Madame de le faire à plein temps. Après c'est SFBA au possible, ça sent aussi le truc autour duquel tu passes du temps à le gérer (vider le micro bac, nettoyer le filtre, le renvoyer au SAV quand il déconne au bout de 6 mois...) et c'est pas donné ces conneries... mais ça me fait grave envie.
Voilà, beaucoup de choses assez terre-à-terre et pas de la grosse réflexion de fond, mais au moins on avance ! Par opposition certains autour de moi rêvent devant les maisons "vides" des magazines d'architecture et iraient presque me faire la morale alors qu'eux vivent dans un appartement surchargé avec un foutoir monstre qui dégu**le de partout.
fin du 3615 mylife, mais je crois que c'est ce que tu demandais (et personnellement c'est ce que j'aimerai lire de la part des autres si vous avez un moment).