vandepj0 |
Tu considères que recevoir 500k€ en héritage comme une réussite personnelle?
Je trouve que recevoir 100k€ en salaire/traitement en est une, et pourtant c'est nettement plus taxé que recevoir 500 k€ en héritage.
Pour rappel au barême actuel:
500 k€ d'héritage, à grosse mailles ça fait 70 k€ d'impôts, soit 14%.
100 k€ de revenu, ça fait 28k€ d'impôt par an, soit 28%.
Pas tout, par contre, il va devoir faire un prêt pour payer un pourcentage pour la succession. Mais celui qui fait un prêt sur l'ensemble, car il n'a pas eu la chance d'avoir des parents propriétaires terriens, il va devoir bosser 2X plus pour se mettre à niveau...
le St a écrit :
Citation :
C'est toi qui vis sur le dos de plusieurs citoyens dans le monde mais ça c'est difficile à comprendre si tu gardes ton point de vue microéconomique.
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moonboots : au contraire, la mondialisation capitaliste tire le monde entier vers le haut.
Ce n'est pas parce que le nord s'enrichit rapidement que le sud s'enrichit lentement. Il s'enrichirait aussi rapidement s'il accédait au monde marchand de la même façon que nous. Le problème c'est la corruption et les Etats forts qui sévissent à l'encontre des intérêts de ces populations. Trop de lourdeurs administratives, droit de propriété non respecté, pillage des richesses par les Etats, etc... La mondialisation capitaliste peut sortir tous les pays de la pauvreté s'ils rentrent dans le système, mais ils ne le peuvent pas tous à cause des plaies précitées.
Quant aux soit disant salariés chinois exploités, je ne pense pas qu'ils préféreraient crever dans la rue, alors tu es gentil de te prononcer à leur place, mais en réalité ils sont bien contents d'avoir un emploi. La preuve, on leur reproche leur consommation excessive et la pollution qui en résulte.
Mais comme dit Bibifoc, ce qui te dérange c'est que certains gagnent plus qu'eux, c'est tout.
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Les pays qui décollent ne seraient pas ceux avec un pouvoir politique fort qui a choisit d'investir dans l'éducation, les infrastructures, la police et la justice, etc... plutôt que ceux qui ont prôné un Etat minimaliste ou qui l'ont de fait?
le St a écrit :
Pour revenir à la taxation des héritages, d'une manière plus générale, je trouve toute taxation du capital odieuse. Que ce soit l'héritage ou l'impôts sur les plus-values, c'est du vol.
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De toute façon, la spoliation des bien privés par la puissance publique est un vol, non?
le St a écrit :
Quand vous taxez le revenu du salariat par exemple, c'est transparent pour tout le monde, les barêmes applicables sont les mêmes pour tout le monde, tant que la tranche supérieure n'est pas trop élevée (d'où l'intérêt du bouclier) tout est normal et souhaitable, c'est une base.
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Parce que l'impôt sur les plus values ou sur les successions, le barême n'est pas le même pour tout le monde?
Pour nourrir la communauté, tu penses qu'il vaut mieux des travailleurs, ou des investisseurs? Prends les cas extrêmes, 100% de travailleurs, et 100% d'investisseurs, et demande toi laquelle marche le mieux.
Du coup, s'il est plus essentiel à la condition humaine, pourquoi taxer les fruits du travail?
le St a écrit :
En revanche, la personne qui va décider, au lieu de consommer, de mettre de l'argent de côté pour investir en prenant des risques, elle, devrait conserver 100% de ses gains, car ses opérations ne regardent pas l'Etat qui ne devrait pas profiter des risques pris pour se sucrer encore plus.
Je passe les détails du calcul du risque qui montre que l'impôt sur les plus values revient à détruire le ratio risk/reward des placements, on n'est pas ici pour faire de la finance de marché, mais quoi qu'il en soit, tout le monde devrait comprendre qu'engager une opération sur la base risk A <-> espérance B ne revient pas à risk A <-> espérance B - impôts.
Outre le fait que les fonds engagés ont déjà été imposés à l'irpp, l'impôt va venir parasiter l'opération puisqu'alors le risque pris aura été trop important pour le gain net d'impôt. Et dans la pire des situations cela se traduira par des gains qui ne couvriront pas le risque. Mais ça, le salarié de base ne peux pas le comprendre puisqu'il n'a jamais pris d'autre risque dans sa vie que d'être contraint de changer d'employeur.
Donc mathématiquement, l'impôt sur les gains en capital ne serait acceptable que si l'Etat remboursait les moins values, ou plus exactement prêtait en contrepartie des fonds pour spéculer en acceptant le risque de perte.
Mais malheureusement en France, ceux qui prennent des risques payent pour ceux qui n'en prennent pas.
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Tu soulèves plusieurs points intéressants, qui sont - la concurrence mondiale sur le marché des capitaux, qui fait que les capitaux seront investis dans les pays dans lesquels ils sont directement rentables. Le problème est que ce qui est valable au niveau des îles Caïman ou de Monaco ne l'est plus à l'échelle d'un pays majeur, étant donné la masse de capitaux qu'il faut "offshoriser" pour bénéficier de retombées permettant de les exonérer/protéger. De la même façon que la mondialisation industrielle tue l'industrie occidentale, la mondialisation des marché de capitaux tue les marchés nationaux par un dumping entre état. Il conviendrait, pour les pays occidentaux, de mettre en place les mécanismes de défense pour pouvoir avoir des marchés plus contrôlables.
- la taxation des plus-values qui diminue le ratio risk/reward de l'investissement. Ca revient en fait à une augmentation fiscale du taux d'intérêt de l'argent investit. C'est un peu hors sujet, mais c'est une vision intéressante. D'un autre côté, les charges sociales, l'impôt sur les sociétés, tout ces éléments viennent également réduire le résultat, donc le ratio risk/reward. Je dirais donc que la question n'est pas tellement où tu prends l'argent dans la chaîne, mais quel est le taux global d'imposition.
le St a écrit :
Mais en attendant les capitaux s'évadent, s'évadent... Et le jour où il n'y aura plus que des pauvres en France, vous vous imposerez entre vous, hein ??
Mais c'est déjà presque le cas, le niveau de vie en France est scandaleux, on se dit riche quand on est tout juste moyen et on se dit moyen quand on est pauvre. La France n'est déjà plus un pays où il y a de l'argent. Rien que la vétusté du parc automobile en dit long, quand on regarde les routes ça fait peur.
Mais au lieu de se sortir les doigts et de commencer à se poser des questions, le Français moyen reste dans sa conception d'un imaginaire éculé selon lequel l'argent gagné est de l'argent volé, pour justifier le pillage des foyers de richesse qui auraient pu l'enrichir à son tour s'il avait été suffisamment ouvert pour en profiter.
Tant pis.
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Non! Le français travaille, gagne ses 1500€ par mois, et trouve que son niveau de vie ne s'accroit pas, tandis qu'il entend que les 100 plus grosses fortunes ont augmenté de XX% ces Y dernières années. Du coup, le Français se dit qu'il se fait enfler par le capital, et le Français va avoir un sentiment mélangé de peur de la mondialisation et de ras le cul de se faire exploiter, associé à une impuissance face à une machine qui ne travaille plus pour lui. Ainsi, il va voter contre l'Europe, et va finir par voter pour un facteur révolutionnaire qui lui va pour de vrai spolier les richesses des foyers privilégiés et foutre le bordel.
Alors, trouver des solutions pour que les Français aient plus l'impression de vivre dans un monde équitable pourrait être pas idiot, même pour ceux qui se font "voler" une partie de leur capital ou de leur plus-value...
Si tu considère une famille comme une entité avec ses richesses, j'admets que la notion de droits de successions soit douloureuse. Par contre, cette conception va à l'encontre de la liberté de l'individu, et chacun serait prédestiné, en fonction de sa naissance, à un destin.
C'est une conception possible, de très nombreuses sociétés fonctionnent sur ce modèle, de l'ancien régime aristocratique aux castes en Inde ou ailleurs, et c'est certainement un des modèles les plus stables dans le temps, qui a fait ses preuves.
Ce n'est juste pas le modèle que je souhaiterais promouvoir pour notre pays. |