Profil supprimé | Slimounet a écrit :
Paul Benjamin, c'est très réducteur de ne confiner l'intelligence à un ou deux domaines particuliers.
Le cas de scientifiques pluri disciplinaires n'est pas rare. Ils se servent toujours du même outil, leur intelligence. Et pour être moi même un touche à tout, je réfute l'idée communément admise que l'on ne peut être bon que dans un seul domaine.
Je pense que plus on est compétent dans divers domaines, plus c'est facile de l'être dans un nouveau. Mais je ne vais pas parler de moi, ça ne mènerait à rien d'autre que des critiques douteuses.
Bref, l'argument n'est pas pour moi recevable; après tout, JPP, après avoir été l'un des principaux spécialistes mondiaux en MHD et en mécanique des fluides, est devenu l'un des plus grands théoriciens en cosmologie, avec force connaissances en mathématiques et algèbre. Franchement, il ne faut pas faire un gros effort d'imagination pour penser qu'il a une faculté d'analyse hors du commun et qu'il puisse s'attaquer à un problème presque trop facile de la construction des pyramides. Mais rien n'est évident.
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Le truc, c'est que même doué en mathématiques, tu n'as pas une connaissance innée et instinctive des textes grecs, de l'époque ptolémaïque et ses dates, participé à des fouilles, établi la filiation de 90 pharaons successifs ou pondu une thèse sur les techniques de navigation du lac de Tibériade à travers l'étude des boutons de culotte en os, etc.
Ou alors c'est véritablement un génie omniscient qui n'a pas pris une minute de sommeil au cours des 15 dernières années, qui sans préparation particulière peut en remontrer à des archéologues, historiens et techniciens ayant bossé là-dessus pendant des milliers d'heures. Auquel cas on comprend mal pourquoi il s'intéresse pluss à un détail de construction des pyramides qu'à des problèmes cent fois plus cruciaux et de portée/notoriété énorme, par exemple le traitement du cancer, les configurations spatiales des protéines, la phylogenèse des bactéries chimiosynthétiques etc.
Sa façon de procéder (du moins, telle que visible à travers ses pages) est encore plus étonnante lorsque l'on sait que n'importe qui ayant réalisé une découverte significative peut accéder à la publication. Si, si, même un gamin de 12 ans peut avoir son nom dans une publi à comité de lecture. Bien sûr, si ce gamin de 12 ans pond une bafouille approximative sur sa trouvaille, sans la faire lire à personne et en argumentant rien sur ses méthodes, ses sources ou les moyens d'observer ce que lui a observé, il se fera rembarrer. Par contre, il lui suffit d'aller à la fac la plus proche, de s'adresser au bon service, et d'exposer son idée à une personne qui aura 5 minutes (et en général, dans chaque discipline on trouve au moins un gusse par région qui ait un peu de temps et un peu de considération pour les 'simples amateurs éclairés'). Après quoi ta trouvaille, si elle est effectivement significative comme tu l'avais pressenti, sera bossée un peu pour être sûr et mettre encore plus de chances de son côté de se voir publier. Il arrive d'ailleurs que le 'découvreur' originel ne soit pas cité, pour une raison X ou Y (ou alors vite fait dans des remerciements...), et certes ce n'est pas fair-play de la part du chercheur à qui l'on a livré le fruit de notre caboche et de notre travail, mais si c'est vraiment la publication de la trouvaille que l'on veut obtenir - plutôt qu'une notoriété à apposer sur ses cartes de visite - alors c'est tant mieux si, par notre travail et par l'entremise des spécialistes, on obtient un joli article. Surtout à l'heure où une obsession des labos et/ou des thésards est de publier vite et souvent, y compris dans des journaux à IF risible.
A nouveau, on se pose la question : quelle étape JPP a-t-il raté pour que ses propos et découvertes, si elles le méritent, ne parviennent pas à trouver leur place, ne serait-ce que dans un canard minuscule tel que les Annales du musée d'histoire naturelle de Brigantier-sur-Chamouille ?
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