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Auteur Sujet :

Arche interstellaire : les étoiles pour nos arrières petits enfants ?

n°18855478
Gilgamesh ​d'Uruk
Lui-même
Posté le 16-06-2009 à 23:59:41  profilanswer
 

Reprise du message précédent :
Bordure d'hexagone

 


http://img19.imageshack.us/img19/6 [...] epetit.png

 

On dispose de 25 m d'eau océanique pour faire flotter les plates forme hexagonales qui forment ensemble les "continents" de l'Arche. On limite le tirant d'eau à 20 m, ce qui donne une densité surfacique d'environ 20t/m².

 

On désire de grandes unités, de l'ordre de 960 m de diamètre. Elles peuvent se raccorder bord à bord pour former des unités plus vastes. La portée sous les arches serait trop importante d'un seul tenant. Pour supporter le poids de la plate forme il faut donc imaginer une série concentrique d'anneaux internes portant, maintenu sous pression (dans l'idée, quelque chose dans les 10 bars afin de les rigidifier convenablement). Le dimensionnement des anneaux intérieurs (diamètre et espacement) est encore à faire.

 

Sur les bords, on a un double anneau sous pression, de coupe ovoïde, au creux duquel coule le réseau connecté de cours d'eau de l'Arche. Le lit du cours d'eau est maintenu séparé de l'eau océanique par une jupe souple et très solide. Cette eau achève son trajet dans une bassin déversoir dont le niveau peut être fixé à volonté sur un large intervalle, ce qui commande le débit fluvial.

 

Le sol naturel a une épaisseur de l'ordre de 3m (densité ~ 2,5 soit environ 40% de la masse) . Il repose sur un milieu filtrant imputrescible (type laine de roche) de porosité plus élevée mais moins dense et plus rigide, au sein duquel circulent des drains qui ramènent l'eau percolant à travers le sol vers le cours d'eau.

 

L'homme sur la digue donne l'échelle.

 

a+


Message édité par Gilgamesh d'Uruk le 15-07-2009 à 23:19:38

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Nation spatiale : la chaîne de l'Arche interstellaire.
mood
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Posté le 16-06-2009 à 23:59:41  profilanswer
 

n°19169888
Gilgamesh ​d'Uruk
Lui-même
Posté le 15-07-2009 à 21:53:28  profilanswer
 

Dans le dernier Science & Vie Junior, un dossier sur le voyage interstellaire, pour lequel, j'ai été interviewé. C'est un dossier "pour faire rêver" mais qui se veut réaliste sur le plan de la physique, dans la ligne éditoriale de la revue. Le dossier était quasi au bouclage au moment de l'interview, je n'ai pas fait bouger les grandes lignes, on en reste à un schéma classique (un grand vaisseau métallique très véloce de quelques millions de tonnes) mais il reste quelques considérations sur la nation spatiale que j'ai relu avec plaisir dans le corps des articles. La quantité de carburant d'antimatière est très largement sous estimée, pour le reste ça peut se débattre. Le blog de xantox est cité et c'est le seul.

 

http://static.digitalmondadori.fr/svj/C239.jpg

 

a+

Message cité 1 fois
Message édité par Gilgamesh d'Uruk le 15-07-2009 à 21:58:58

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Nation spatiale : la chaîne de l'Arche interstellaire.
n°19170056
Yop ma cai​lle
Assassin d'enfants
Posté le 15-07-2009 à 22:03:32  profilanswer
 

Dites, j'ai pas lu tout le topic, mais je me posais une question.
 
Plutôt que de créer une arche artificielle, ça serait pas plus malin de "motoriser" un astéroïde ? On pourrait ensuite modeler en extrayant une partie des matériaux sur place ?


---------------
Il ne faut jamais prendre les gens pour des cons, mais il ne faut pas oublier qu'ils le sont.
n°19171357
Gilgamesh ​d'Uruk
Lui-même
Posté le 15-07-2009 à 23:07:55  profilanswer
 

Yop ma caille a écrit :

Dites, j'ai pas lu tout le topic, mais je me posais une question.

 

Plutôt que de créer une arche artificielle, ça serait pas plus malin de "motoriser" un astéroïde ? On pourrait ensuite modeler en extrayant une partie des matériaux sur place ?

 

C'était l'idée première et d'une certaine façon l'Arche est une évolution de ça. Si on prend une masse grosso modo sphérique et de rayon R, la masse initiale est en R^3 et la surface en R^2. C'est très désavantageux, car ce qui est utile est en R^2 ( la surface habitable) et ce qui est couteux en R^3 (la masse à accélérer). D'autant que des astres de masse celle des petits corps sont très peu cohésifs et qu'ils éclateraient dès la mise en rotation si on voulait loger à l'intérieur de grandes cavernes creusées en leur sein.  L'idée de l'Arche c'est de faire l'inverse c'est à dire de transformer un gros volume en une surface habitable de grande étendue. Ce qui nécessite que la matière soit rendu résistante à une accélération élevée (g=9,8 m/s2) du fait de la mise en rotation pour fournir la pesanteur, d'où une arche composée d'une surface fine et fibreuse de densité moyenne (d~1), englobant un grand volume atmosphérique de faible densité (d~1/1000).

 

a+

Message cité 1 fois
Message édité par Gilgamesh d'Uruk le 15-07-2009 à 23:11:08

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Nation spatiale : la chaîne de l'Arche interstellaire.
n°19171369
Yop ma cai​lle
Assassin d'enfants
Posté le 15-07-2009 à 23:08:59  profilanswer
 

Gilgamesh d'Uruk a écrit :


 
C'était l'idée première et d'une certaine façon l'Arche est une évolution de ça. Si on prend une masse grosso modo sphérique et de rayon R, la masse initiale est en R^3 et la surface en R^2. C'est très désavantageux, car ce qui est utile est en R^2 ( la surface habitable) et ce qui est couteux en R^3 (la masse à accélérer). D'autant que des astres de masse celle des petits corps sont très peu cohésifs et qu'ils éclateraient dès la mise en rotation si on voulait loger à l'intérieure de grande cavernes creusée en leur sein.  L'idée de l'Arche c'est de faire l'inverse c'est à dire de transformer un gros volume en une surface habitable de grande étendue. Ce qui nécessite que la matière soit rendu résistante à une accélération élevée (g=9,8 m/s2) du fait de la mise en rotation pour fournir la pesanteur, d'où une arche composée d'une surface fine et fibreuse englobant un grand volume atmosphérique de faible densité.
 
a+


 
 
Je note :jap:


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Il ne faut jamais prendre les gens pour des cons, mais il ne faut pas oublier qu'ils le sont.
n°19185567
Ache
immatriculé-conception
Posté le 16-07-2009 à 23:25:51  profilanswer
 

Gilgamesh d'Uruk a écrit :

Dans le dernier Science & Vie Junior, un dossier sur le voyage interstellaire, pour lequel, j'ai été interviewé.


J'ai cherché une interview, or tu as été interviewé comme consultant connoisseur, n'est-ce pas ?
 
Que tu penses-tu des illustrations (Michel Saemann) ?


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Parcours étrange
n°19186117
Gilgamesh ​d'Uruk
Lui-même
Posté le 17-07-2009 à 00:10:03  profilanswer
 

Ache a écrit :


J'ai cherché une interview, or tu as été interviewé comme consultant connoisseur, n'est-ce pas ?

 

Que tu penses-tu des illustrations (Michel Saemann) ?

 

L'interview est fondu dans la masse de l'article. L'auteur du dossier a interrogé différentes sources pour concocter un projet synthétique relativement cohérent. Il m'a dit avoir pas mal galéré pour étayer son dossier, il était donc plutôt content de tomber sur quelqu'un qui ait fait "le tour de la question", ou au moins essayé. A la base, c'est une "anti-arche", un vaisseau conventionnel et on ne pouvait plus revenir la dessus mais y'a pas mal d'élément de notre entretien qu'il a réussi à mettre en bonne place, par exemple concept de "seuil d'anonymat", l'idée que les partants formeront une nation à part constituée bien avant le départ, la communication régulière avec la Terre... Si SVJ refait un dossier sur ce thème y'a p'tête des chances pour que je participe à la genèse du dossier et non à sa finition.

 

L'illustration du vaisseau est superbe, j'ai téléchargé le "book" de Michel Saemann, et ça claque bien, je demanderais bien un devis pour voir  [:canaille]

 

Il y a un 2e illustrateur, Reno qui est un pote de Boulet (double page "Un jour à bord" ) et qui se démerde notoirement bien avec les illustrations "techno" mais qui traite aussi superbement les paysages et les gens ; pareil, je me demande combien il demanderait pour faire un joli panorama intérieur ou extérieur (ou les deux).

 

a+


Message édité par Gilgamesh d'Uruk le 17-07-2009 à 00:22:00

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Nation spatiale : la chaîne de l'Arche interstellaire.
n°19186776
cocacolali​ght
Posté le 17-07-2009 à 01:31:38  profilanswer
 

J'ai pas lu toutes les pages du topic.... mais j'ai l'impression qu'on ne parle que du comment, sans jamais aborder le pourquoi.
Vous prenez comme hypothèse qu'on n'atteindra jamais des vitesses supérieures ni mêmes proches de c (j'ai vu le chiffre de 420 km/s traîner dans un post).
 
Compte tenu des distances en jeu (50 années lumière ??), je ne vois mais alors pas du tout l'intérêt pour une nation terrestre d'envoyer des colons s'installer sur un monde aussi lointain. Non seulement on ne pourra faire aucun commerce avec ces colons (trop loin, trop cher), mais on ne pourra même pas communiquer (un siècle entre l'envoi du message et la réponse). C'est impossible de garder une unité politique dans ces conditions (l'Angleterre n'a pas réussi à garder les USA, alors vous imaginez à ces distances...). Donc en gros, ce serait un politicien qui dirait: "donnez moi xxxx milliards de milliards d'€ pour financer la création d'un monde rival qui prendra son indépendance et ne nous remboursera jamais les frais liés à sa création, ils auront très rapidement une culture totalement différente de la nôtre si bien que si jamais nous nous recroisons, nous ne nous comprendrons pas et nous serons peut-être ennemis".


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Se battre avec les copains, et gagner du terrain, c'est très ...
n°19190206
Gilgamesh ​d'Uruk
Lui-même
Posté le 17-07-2009 à 13:16:11  profilanswer
 

cocacolalight a écrit :

J'ai pas lu toutes les pages du topic.... mais j'ai l'impression qu'on ne parle que du comment, sans jamais aborder le pourquoi.
Vous prenez comme hypothèse qu'on n'atteindra jamais des vitesses supérieures ni mêmes proches de c (j'ai vu le chiffre de 420 km/s traîner dans un post).


 
4500 km/s
 

Citation :


Compte tenu des distances en jeu (50 années lumière ??),  


 
10 al pour Epsilon Eridani.  
 

Citation :


je ne vois mais alors pas du tout l'intérêt pour une nation terrestre d'envoyer des colons s'installer sur un monde aussi lointain. Non seulement on ne pourra faire aucun commerce avec ces colons (trop loin, trop cher), mais on ne pourra même pas communiquer (un siècle entre l'envoi du message et la réponse). C'est impossible de garder une unité politique dans ces conditions (l'Angleterre n'a pas réussi à garder les USA, alors vous imaginez à ces distances...). Donc en gros, ce serait un politicien qui dirait: "donnez moi xxxx milliards de milliards d'€ pour financer la création d'un monde rival qui prendra son indépendance et ne nous remboursera jamais les frais liés à sa création, ils auront très rapidement une culture totalement différente de la nôtre si bien que si jamais nous nous recroisons, nous ne nous comprendrons pas et nous serons peut-être ennemis".


 
 
Entièrement d'accord...
 
Je développe tout ça ici : “La Prophetie de Tsiolkovsky”
 
Et ça conclu par : Il me semble à la lumière des considérations qui précèdent que ce n’est ni l’intérêt, ni la curiosité qui mènera des hommes à sortir définitivement du berceau. L’espace ne peut pas constituer durablement un grand effort consenti par la collectivité pour l’atteinte d’un but plus élevé, car on l’a vu ce but n’existe pas ou peut-être atteint autrement. Il faut donc que ce soit par agrément que l’homme quitte la Terre. Cet agrément n’est pas conçu principalement hédoniste. Il est essentiellement moral : le rameau humain quittant la Terre vivra sans doute cette aventure dans une grande exaltation morale pour ce que quitter la Terre veut dire, et parce que l’acte serait fait au nom de toute l’humanité, comme le premier pas sur la Lune. Mais l’ensemble des étapes qui mènent à ce moment doit être conçu comme obéissant à des déterminismes humains réalistes.
 
(...)
Pour paraphraser Galilée à propos du mouvement il faut que vivre dans l’espace soit comme rien. Comme si on n’avait pas quitté la Terre. Bien entendu, il s’agit d’un principe directeur, car on ne peut totalement reproduire la Terre. Mais si, comme on l’a exposé, on ne va pas dans l’espace pour un but donné (faire du commerce, conquérir des terres lointaines), c’est-à-dire dans un but pensé par rapport à un référentiel central qui serait la civilisation terrestre, alors il faut que l’Arche soit à elle toute seule le référentiel et que tout ce qui permet d’accomplir une vie humaine soit réalisable dans l’Arche.
 
Pour vivre, l’homme a besoin d’un milieu naturel et d’une communauté humaine. Ce n’est qu’à ces deux conditions que l’homme pourrait réellement quitter la Terre, et faire route vers les étoiles, sans angoisse ni regret. Sans nécessité, même. Par pur agrément moral.

 
Et pour cela, il faut donc former une nation autonome qui bâtisse pour elle même un habitat spatial.
 
voir ici :  
Fondation d'une nation spatiale

Message cité 1 fois
Message édité par Gilgamesh d'Uruk le 17-07-2009 à 13:26:16

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Nation spatiale : la chaîne de l'Arche interstellaire.
n°19199461
cocacolali​ght
Posté le 17-07-2009 à 23:54:38  profilanswer
 

Gilgamesh d'Uruk a écrit :


 
Entièrement d'accord...
 
Et pour cela, il faut donc former une nation autonome qui bâtisse pour elle même un habitat spatial.
 
voir ici :  
Fondation d'une nation spatiale


 
 
Dans le lien que tu donnes, la "nation spatiale" est financée par les gros Etats jusqu'à ce qu'elle accède à l'indépendance... Pourquoi les gros Etats le feraient-il ?
En fait c'est tout le problème de l'arche... Si N personnes partent dans l'arche, il sera vraisemblablement impossible de constuire l'arche avec les ressources de ces seules N personnes.  
 

  • 1ère solution: l'aide altruiste de plusieurs Etats: c'est ce que tu suggères sur ton lien, mais en pratique je ne vois pas pourquoi les populations "restantes" accepteraient de payer un tel prix au profit d'une minorité. Ce serait un "paquet fiscal" à la puissance dix...
  • 2ème solution: les N personnes choisies seront des riches qui paieront des employés pour construire l'arche pour eux (mais c'est une solution risquée car le territoire sur lequel sera construite l'arche peut très bien la nationaliser, les ouvriers peuvent se rebeller...). De plus la population initiale de l'arche devra être hétérogène socialement... il faudra bien des éboueurs sur l'arche.
  • 3ème solution: un état totalitaire grand et puissant (type URSS époque stalinienne) construit l'arche au profit d'une minorité d'apparatchiks qui estiment la Terre condamnée et veulent s'échapper. Là encore, il y a un risque important de sabotage, rébellion... voire destruction pure et simple de l'arche à distance (quelques années après le départ) par le nouveau régime politique en place.


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Se battre avec les copains, et gagner du terrain, c'est très ...
mood
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Posté le 17-07-2009 à 23:54:38  profilanswer
 

n°19338565
benn25
Effet Čerenkov
Posté le 30-07-2009 à 00:48:25  profilanswer
 

Yop ma caille a écrit :

Dites, j'ai pas lu tout le topic, mais je me posais une question.

 

Plutôt que de créer une arche artificielle, ça serait pas plus malin de "motoriser" un astéroïde ? On pourrait ensuite modeler en extrayant une partie des matériaux sur place ?

 

ca theme a ete partiellement développé dans le roman de Hard science fiction (SF réaliste), "au coeur de la comete", ou des humains en 2061 utilisent la comète de Halley comme vaisseau, et en visitent l'intérieur..
c'est ecrit par un astrophysicien et un physicien nucléaire, aucune fantaisie, que de la science réaliste et de l'ingénierie (pour un projet, certes fou).

 

je n'ai pas tout lu dans ce topic, mais je suis un grand fan de cette question, et moi en revanche je pense qu'il faut aller ailleur.
Je me suis longtemps posé la question de "quel est l'utilité de la vie", et en tant que grand adepte des idéaux de Carl Sagan ( :love: ) et autre I.Asimov, j'en ai conclu que, comme chaque espèce vivante, l'humanité doit "survivre" puis "s'étendre".
En fait pour moi la vie ne sert qu'a ca.
A l'echelle d'un hoimme evidement ca ne rime a rien, mais sur 10 000 ans ca prend tout son sens.

 

Pour en revenir à l'arche, C.Sagan en tant qu'un des fondateurs de l'exobiologie, avait aussi pensé a cette solution. Lui avait pensé a un vaisseau contenant des embryons humain dont la gestation commencerait une vingtaine d'année avant d'atteindre une autre planete viable pour des etres humains.
le problème résidait dans l'éducation de ces jeunes pionniers: faite par des robots, comment sera l'état mental de tels humains élevés par des processeurs?

 

personellement je trouve ça passionnant, prenant toujours soin d'écarter toute éthique ou morale quand je réfléchis a ce genre de sujet.

 

Et je vois que vous avez parlé de Larry Niven juste au dessus. Je suis justement en plein dans ses romans "l'anneau monde", c'est excellent. Et en effet, une race extra-terrestre a tellement peur des vaisseaux spatiaux, que pour fuir l'explosion du coeur de la galaxie, ils déplacent carrément leurs 5 planètes!! :lol:

  

je suis en ecole de design, et l'année dernière, un étudiant qui passait son diplôme a traité la question du repeuplement humain de la Terre en cas d'extinction totale de l'espèce humaine.
Sa réponse etait un satellite comprenant des utérus artificiels.
cette machine est capable de détecter une éventuelle disparition de l'humanité (hivers nucléaire? catastrophe quelconque?...), et peut ensuite, scanner la planete pendant des milliers d'années, attendant que les conditions soient de nouveau présente pour que des hommes puissent vivre.

 

A ce moment la, les sondes se posent a la surface, la gestation commence, et des androides servent de mere a la nouvelle génération d'humains.

 

Evidement, le jury etait tres partagé sur les questions éthiques, mais la démarche etait belle, et son raisonnement tres réussi :)

Message cité 3 fois
Message édité par benn25 le 30-07-2009 à 00:49:32

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= - 食肉 >   ArcadiA, mon écosystème carnivore  < 植物 - =
n°19338725
Baptiste R
Posté le 30-07-2009 à 01:03:05  profilanswer
 

Citation :

personellement je trouve ça passionnant, prenant toujours soin d'écarter toute éthique ou morale quand je réfléchis a ce genre de sujet.


C'est un peu dommage car les pionners, eux, ne l'écarteront pas.
De plus, morale ne veut pas forcément dire "sur-couche de baratin" mais aussi "concrètement, comment fait-on pour faire vivre ensemble des gens dans un même lieu ?"

n°19338795
benn25
Effet Čerenkov
Posté le 30-07-2009 à 01:12:03  profilanswer
 

oui bien sur, je voulais dire "pour la réflexion", le bon vieux brainstorming quoi :)
 
apres quand on commence à penser à mettre en application, bien sur qu'il faudra se poser d'autres questions.


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= - 食肉 >   ArcadiA, mon écosystème carnivore  < 植物 - =
n°19339000
Ache
immatriculé-conception
Posté le 30-07-2009 à 01:42:39  profilanswer
 

benn25 a écrit :

le problème résidait dans l'éducation de ces jeunes pionniers: faite par des robots, comment sera l'état mental de tels humains élevés par des processeurs ?


Ce serait la même question que 'comment est l'état mental d'un humain éduqué par des atomes de carbone (=un autre être humain)'. Comment fait-on, nous ?
Cependant, construire ce 'robot', c'est bien sûr le problème.


Message édité par Ache le 30-07-2009 à 01:43:07

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Parcours étrange
n°19339020
Gilgamesh ​d'Uruk
Lui-même
Posté le 30-07-2009 à 01:45:53  profilanswer
 

Salut,

benn25 a écrit :

 

ca theme a ete partiellement développé dans le roman de Hard science fiction (SF réaliste), "au coeur de la comete", ou des humains en 2061 utilisent la comète de Halley comme vaisseau, et en visitent l'intérieur..
c'est ecrit par un astrophysicien et un physicien nucléaire, aucune fantaisie, que de la science réaliste et de l'ingénierie (pour un projet, certes fou).

 

J'ai commencé avec cette idée pour imaginer un trajet interstellaire mais vraiment un astéroide non transformé est une mule impraticable, absolument trop massif pour être accélerable avec des quantités décentes de carburant et trop peu cohésif pour supporter la moindre accélération circulaire dans le but d'y recréer un lieu de vie en pesanteur. Au départ, l'Arche était dans une énorme gangue de matériaux cométaire, à la fois cocon protecteur et réserve de matériaux, dans le cas où manquant étanchéité elle perdrait de la matière en chemin. Une sécurité formée de centaine de mètres (voir des kilomètres) de remblais entre les deux parois. Mais c'est simplement débile quand on en mesure la masse, sachant qu'il faut consolider le tout par des parois après mise en rotation puis accélérer tout ça.

 
Citation :


je n'ai pas tout lu dans ce topic, mais je suis un grand fan de cette question, et moi en revanche je pense qu'il faut aller ailleur.
Je me suis longtemps posé la question de "quel est l'utilité de la vie", et en tant que grand adepte des idéaux de Carl Sagan ( :love: ) et autre I.Asimov, j'en ai conclu que, comme chaque espèce vivante, l'humanité doit "survivre" puis "s'étendre".
En fait pour moi la vie ne sert qu'a ca.
A l'echelle d'un hoimme evidement ca ne rime a rien, mais sur 10 000 ans ca prend tout son sens.

 

:jap: Ca fait plaisir de l'entendre dire, franchement.

  
Citation :

Pour en revenir à l'arche, C.Sagan en tant qu'un des fondateurs de l'exobiologie, avait aussi pensé a cette solution. Lui avait pensé a un vaisseau contenant des embryons humain dont la gestation commencerait une vingtaine d'année avant d'atteindre une autre planete viable pour des etres humains.
le problème résidait dans l'éducation de ces jeunes pionniers: faite par des robots, comment sera l'état mental de tels humains élevés par des processeurs?

 

Tout à fait. Le fait de sortir des cuisses d'une mère et être élevé par ses bras et sa voix, c'est un peu plus que de la biologie. Je n'envisage aucune solution sérieusement menée de ce type. Toutefois le "test de Turing de l'élevage des enfants" constitue un horizon intellectuel intéressant. En tout état de cause, les robots seraient humains et pas des simulacre d'émotion et disposeraient d'une conscience et d'une liberté. Il me semble que l'humain saura bien plus prochainement reproduire le processus qui nous a rendu humain, et faire des robots libres, que simuler des artefacts réalistes non libres.

 


Citation :


personellement je trouve ça passionnant, prenant toujours soin d'écarter toute éthique ou morale quand je réfléchis a ce genre de sujet.

 

Je comprend ce que tu veux dire, mais ce n'est qu'en portant la réflexion au niveau éthique qu'on discrimine vraiment efficacement  ce qui peut se faire de ce qui ne le peut pas.

 


Citation :


Et je vois que vous avez parlé de Larry Niven juste au dessus. Je suis justement en plein dans ses romans "l'anneau monde", c'est excellent. Et en effet, une race extra-terrestre a tellement peur des vaisseaux spatiaux, que pour fuir l'explosion du coeur de la galaxie, ils déplacent carrément leurs 5 planètes!! :lol:

 


Je ne crois pas aux civilisation de type II (qui exploite l'énergie d'une étoile ou pas loin, ce qui est nécessaire pour qui veut prétendre à déplacer une planète).  Au sens où sans y mettre la moindre impossibilité de principe, c'est forcément très rare. Si de telles civilisations existaient en nombre appréciable dans la Galaxie et que l'une d'elle au moins avait idée de communiquer, ce qui résulte naturellement à mon sens d'un esprit curieux au monde qui l'entoure, assez pour en faire une science capable de lui en assurer cette très haute maitrise, il aurait déjà du illuminer toutes les planètes candidates d'au moins un signal morse pour leur annoncer sa présence, et sur plus d'une fréquence. Il est extrêmement difficile de déplacer des masses dans les espace galactique mais envoyer des photons porteur d'une information efficace même après une extreme dilution du signal, on sait déjà le faire sur des centaine d'année lumière (la Galaxie est seulement mille fois plus large). Nous qui ne maitrisons qu'a peine 1/10 000e de l'énergie atteignant une planète 100 fois moins large qu'une étoile situé à 100 fois son diamètre. Les mecs qui maitrisent une étoile dans son ensemble, avec leur faisceau collimatés sur toutes les candidates, ils devraient être aussi lumineux au niveau radio qu'une boule de disco dans une discothèque.

 


Citation :


je suis en ecole de design, et l'année dernière, un étudiant qui passait son diplôme a traité la question du repeuplement humain de la Terre en cas d'extinction totale de l'espèce humaine.
Sa réponse etait un satellite comprenant des utérus artificiels.
cette machine est capable de détecter une éventuelle disparition de l'humanité (hivers nucléaire? catastrophe quelconque?...), et peut ensuite, scanner la planete pendant des milliers d'années, attendant que les conditions soient de nouveau présente pour que des hommes puissent vivre.

 

A ce moment la, les sondes se posent a la surface, la gestation commence, et des androides servent de mere a la nouvelle génération d'humains.

 

Evidement, le jury etait tres partagé sur les questions éthiques, mais la démarche etait belle, et son raisonnement tres réussi :)

 

C'est un peu comme disposer d'une jambe de rechange sous perfusion à côté de soi ou faire des enfants... Il me semble que pour l'humanité, le plus simple pour survivre et de permettre à un fragment d'elle même de vivre librement son existence loin de la Terre, plutôt que d'avoir une prothèse en orbite dans le genre d'une créature du Dr Frankestein qu'il faut ranimer à coup d'électricité. Note que je ne dis pas qu'ils seraient monstrueux si le "critère d'élevage robotique" posé plus haut est respecté. Mais à moyens égaux, pour la Terre c'est moins sûr, car une créature inerte ne fait rien pour se préserver, alors que la créature vivante et consciente, si.

 

a+


Message édité par Gilgamesh d'Uruk le 30-07-2009 à 01:54:53

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Nation spatiale : la chaîne de l'Arche interstellaire.
n°19339444
benn25
Effet Čerenkov
Posté le 30-07-2009 à 02:49:52  profilanswer
 

ah un connaisseur de Kardashev :love: , on va bien s'entendre! :D

 

moi en revanche TypeII (sphere de Dyson et compagnie), a mon avis c'est dans les cordes d'une civilisation.
Oui c'est fou rien qu'a imaginer, mais si on avait sorti a Platon (par exemple..) qu'un jour l'homme pourrait voler dans des machines, ou plus dingue: que l'homme pourrait quitter la Terre, a mon avis il aurait eu la meme reaction. ^^

 


Ache a écrit :


Ce serait la même question que 'comment est l'état mental d'un humain éduqué par des atomes de carbone (=un autre être humain)'. Comment fait-on, nous ?
Cependant, construire ce 'robot', c'est bien sûr le problème.


le probleme est tres bien posé :jap:


Message édité par benn25 le 30-07-2009 à 02:51:02

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= - 食肉 >   ArcadiA, mon écosystème carnivore  < 植物 - =
n°19339519
Baptiste R
Posté le 30-07-2009 à 03:19:12  profilanswer
 

Citation :

Oui c'est fou rien qu'a imaginer, mais si on avait sorti a Platon (par exemple..) qu'un jour l'homme pourrait voler dans des machines, ou plus dingue: que l'homme pourrait quitter la Terre, a mon avis il aurait eu la meme reaction. ^^


Oh je sais pas...

Message cité 1 fois
Message édité par Baptiste R le 30-07-2009 à 03:22:10
n°19339546
benn25
Effet Čerenkov
Posté le 30-07-2009 à 03:34:00  profilanswer
 

Baptiste R a écrit :

Citation :

Oui c'est fou rien qu'a imaginer, mais si on avait sorti a Platon (par exemple..) qu'un jour l'homme pourrait voler dans des machines, ou plus dingue: que l'homme pourrait quitter la Terre, a mon avis il aurait eu la meme reaction. ^^


Oh je sais pas...


 
oui remarque, je n'ai peut être pas pris le bon exemple...  :whistle:


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= - 食肉 >   ArcadiA, mon écosystème carnivore  < 植物 - =
n°19339560
Baptiste R
Posté le 30-07-2009 à 03:50:52  profilanswer
 

Pour l'exemple de quitter la Terre, je pense que tu as raison. Je sais bien qu'il y a Lucien de Samosate, mais mis à part ce genre de fantaisie, le fossé entre les paradigmes actuel et grec me semble trop important.
Par contre l'hypothèse du vol mécanique ne me semble pas inconcevable pour un Ancien (au besoin explicable dans leur propre cadre théorique, genre tel matériau a beaucoup d'affinité avec l'air parce que la théorie des sympathies, etc).

Message cité 1 fois
Message édité par Baptiste R le 30-07-2009 à 04:03:57
n°19344781
Gilgamesh ​d'Uruk
Lui-même
Posté le 30-07-2009 à 15:34:24  profilanswer
 

Baptiste R a écrit :

Pour l'exemple de quitter la Terre, je pense que tu as raison. Je sais bien qu'il y a Lucien de Samosate, mais mis à part ce genre de fantaisie, le fossé entre les paradigmes actuel et grec me semble trop important.
Par contre l'hypothèse du vol mécanique ne me semble pas inconcevable pour un Ancien (au besoin explicable dans leur propre cadre théorique, genre tel matériau a beaucoup d'affinité avec l'air parce que la théorie des sympathies, etc).


 
C'était même traité très librement.
 
Je fais un aparté ici après un début de recherche sur les moyens employé par les auteurs ancien pour voyager dans les cieux...
 
 
Dans Histoire véritable (IIe siècle) de Lucien de Samosate, c'est une trombe d'eau qui emporte un navire complet et son équipage vers la Lune.  
 
 
 

8. Après avoir traversé le fleuve à un endroit guéable, nous trouvons une espèce de vignes tout à fait merveilleuses : le tronc, dans sa partie voisine de la terre, était épais et élancé ; de sa partie supérieure sortaient des femmes, dont le corps, à partir de la ceinture, était d'une beauté parfaite, telles que l'on nous représente Daphné, changée en laurier, au moment où Apollon va l'atteindre. A l'extrémité de leurs doigts poussaient des branches chargées de grappes ; leurs têtes, au lieu de cheveux, étaient couvertes de boucles, qui formaient les pampres et les raisins. Nous nous approchons ; elles nous saluent, nous tendent la main, nous adressent la parole, les unes en langue lydienne, les autres en indien, presque toutes en grec, et nous donnent des baisers sur la bouche ; mais ceux qui les reçoivent deviennent aussitôt ivres et insensés. Cependant elles ne nous permirent pas de cueillir de leurs fruits, et, si quelqu'un en arrachait, elles jetaient des cris de douleur. Quelques-unes nous invitaient à une étreinte amoureuse ; mais deux de nos compagnons s'étant laissé prendre par elles ne purent s'en débarrasser ; ils demeurèrent pris par les parties sexuelles, entés avec ces femmes, et poussant avec elles des racines : en un instant, leurs doigts se changèrent en rameaux, en vrilles, et l'on eût dit qu'ils allaient aussi produire des raisins.
 
9. Nous les abandonnons, nous fuyons vers notre vaisseau, et nous racontons à ceux que nous y avions laissés la métamorphose de nos compagnons, désormais incorporés à des vignes. Cependant, munis de quelques amphores, nous faisons une provision d'eau, et nous puisons du vin dans le fleuve, auprès duquel nous passons la nuit. Le lendemain, au point du jour, nous remettons à la voile avec une brise légère ; mais, sur le midi, quand nous étions hors de la vue de l'île, une bourrasque soudaine vient nous assaillir avec une telle violence, qu'après avoir fait tournoyer notre vaisseau elle le soulève en l'air à plus de trois mille stades et ne le laisse plus retomber sur la mer : la force du vent, engagé dans nos voiles, tient en suspens notre embarcation et l'emporte, de telle sorte que nous naviguons en l'air pendant sept jours et sept nuits.
 
10. Le huitième jour nous apercevons dans l'espace une grande terre, une espèce d'île brillante, de forme sphérique, et éclairée d'une vive lumière. Nous y abordons, nous débarquons, et, après avoir reconnu le pays, nous le trouvons habité et cultivé. Durant le jour, on ne put apercevoir de là aucun autre objet ; mais sitôt que la nuit fut venue, nous vîmes plusieurs autres îles voisines, les unes plus grandes, les autres plus petites, toutes couleur de feu ; au-dessus l'on voyait encore une autre terre, avec des villes, des fleuves, des mers, des forêts, des montagnes : il nous parut que c'était celle que nous habitons.
 
11. Nous étions décidés à pénétrer plus avant quand nous fûmes rencontrés et pris par des êtres qui se donnent le nom d'Hippogypes. Ces Hippogypes sont des hommes portés sur de grands vautours, dont ils se servent comme de chevaux ; ces vautours sont d'une grosseur énorme, et presque tous ont trois têtes : pour donner une idée de leur taille, je dirai que chacune de leurs plumes est plus longue et plus grosse que le mât d'un grand vaisseau de transport. Nos Hippogypes avaient l'ordre de faire le tour de leur île, et, s'ils rencontraient quelque étranger, de l'amener au roi. Ils nous prennent donc et nous conduisent à leur souverain. Celui-ci nous considère, et jugeant qui nous étions d'après nos vêtements : « Etrangers, nous dit-il, vous êtes Grecs ? » Nous répondons affirmativement. « Comment alors êtes-vous venus ici en traversant un si grand espace d'air ? » Nous lui racontons notre aventure, et lui, à son tour, nous dit la sienne. Il était homme et s'appelait Endymion ; un jour, pendant son sommeil, il avait été enlevé de notre terre, et, à son arrivée, on l'avait fait roi de ce pays. Or, ce pays n'était pas autre chose que ce qu'en bas nous appelons la Lune.

 
 
Il y a un trajet dans les cieux également dans la Divine Comédie de Dante (1321). Là c'est la participation a l'amour divin (via Béatrice, qui représente la Théologie) qui fait changer la nature du corps qui est de s'élever ou de tomber vers le sol.
 
 
 

LE PARADIS
 
 
CHANT PREMIER
Gloire à Celui qui meut tout, qui pénètre l'univers, et resplendit plus en une partie, et ailleurs moins (1).
 
Dans le ciel qui le plus reçoit de sa lumière, je fus, et je vis des choses que ne peut redire celui qui descend de là-haut: parce qu'en s'approchant de l'objet de son désir, tant s'y enfonce notre intelligence, que la mémoire ne peut en arrière retourner si loin. Cependant tout ce qu'en moi j'ai pu thésauriser de souvenirs du royaume saint, sera maintenant le sujet de mon chant.
 
O bon Apollon, fais, en ce dernier travail, que de ta vertu je sois rempli, autant que tu le demandes pour donner le laurier aimé de toi (2). Jusqu'ici ce me fut assez d'un sommet du Parnasse; mais des deux (3) j'ai besoin pour entrer dans la nouvelle carrière. Viens dans ma poitrine, souffle en elle, comme lorsque tu tiras Marsyas de la gaîne de ses membres (4). O divine vertu, si tant tu te donnes à moi, que je reproduise au dehors l'ombre du bienheureux royaume empreinte en mon esprit, tu me verras alors venir à ton arbre aimé, et me couronner de ces feuilles dont le sujet et toi me rendrez digne. Si rarement, Père, on en cueille, pour te triomphe ou d'un César ou d'un poète (faute et honte des humains désirs), qu'à joie devrait être à la radieuse Déité Delphique, le feuillage de Pénée (5), lorsqu'il rend de soi quelqu'un avide.
 
Petite étincelle allume une grande flamme: peut-être qu'après moi, d'une voix meilleure, on priera Cirra (6) de répondre.
 
Par des passages divers surgit pour les mortels la lampe du monde (7); mais par celui qui avec trois croix joint quatre cercles (8), il sort, d'un cours plus bienfaisant, en conjonction avec une étoile plus propice (9), et de la manière qui mieux convient, amollit et empreint la cire terrestre.
 
Un tel lever avait fait là le matin, et ici comme le soir (10), et il était blanc tout cet hémisphère, et l'autre noir, lorsque je vis Béatrice, tournée vers la gauche, regarder le soleil : jamais aigle si fixement ne le regarda. Et comme un second rayon sort du premier (11), et rejaillit en haut, tel qu'un voyageur qui veut s'en retourner; ainsi son acte, infus par les yeux dans mon imaginative, devint le mien, et sur le Soleil je fixai les yeux plus qu'il n'est de notre usage (12).
 
Beaucoup de choses peut là, que ne peut ici notre force, grâce au lieu fait pour être la  demeure propre de l'humaine espèce.
 
Je ne le supportai pas longtemps, non cependant si peu que je ne le visse étinceler tout autour, comme le fer qui du feu sort bouillant. Et tout à coup un nouveau jour parut être ajouté au jour, comme si Celui qui peut, d'un autre Soleil avait orné le ciel. Béatrice, debout, tenait ses yeux fixés sur les Cercles éternels; et moi, d'en bas éloignant les miens, je les fixai sur elle, et si avant je pénétrai, que dans son aspect je me fis tel que se fit Glaucus (13), qui en goûtant de l'herbe, devint dans la mer le compagnon des autres Dieux.
 
Cette surhumaine transformation par des paroles ne saurait se décrire : que l'exemple donc suffise à celui à qui la grâce en réserve l'expérience. Si là était de moi cela seul que tu avais nouvellement créé (14), Amour qui gouvernes le ciel, tu le sais, toi qui m'élevas par ta lumière.
 
Lorsque la roue (15) qu'éternellement tu meus, ô désiré, à soi m'eut rendu attentif, par l'harmonie que tu règles et que tu distribues, me parut embrasée de la flamme du soleil une telle étendue du ciel, que ni pluie ni fleuve ne firent jamais un si vaste lac.
 
La nouveauté du son et l'éclat de la lumière allumèrent en moi un désir d'en connaître la cause, plus vif qu'aucun autre que j'eusse jamais senti. D'où elle, qui me voyait comme moi-même, afin de calmer mon âme agitée, avant que pour demander j'eusse ouvert la bouche, ouvrit la sienne, et commença : « Tu épaissis toi-même ta vue par une fausse imagination, tellement que tu ne vois pas ce que tu verrais si tu l'avais secouée. Tu n'es point sur la terre, comme tu le crois; mais de son séjour propre la foudre descend moins vite que tu n'y montes. »
 

Si ces brèves paroles, enveloppées d'un sourire, me délivrèrent du premier doute, dans un autre je fus encore plus enlacé; et je dis : — Satisfait désormais suis-je, et soulagé d'un grand étonnement; mais à présent je m'étonne comment je m'élève au-dessus de ces corps légers. — Sur quoi, après un pieux soupir, elle tourna vers moi les yeux, telle de visage qu'une mère qui regarde son fils en délire. Et commença : « Toutes choses sont ordonnées entre elles, et cet ordre est la forme qui rend l'univers semblable à Dieu. Ici les hautes créatures (16) contemplent la trace de l'éternelle Puissance, qui est la fin de ce qu'ainsi elle a réglé. Dans l'ordre dont je parle, toutes les natures ont leur inclination, plus ou moins, selon leurs genres divers, rapprochées de leur principe : d'où vient qu'elles voguent vers divers ports à travers la grande mer de l'Etre, emportées chacune par l'instinct qu'elle a reçu : celui-ci emporte le feu vers la lune; celui-ci meut les cœurs mortels; celui-ci condense et unit en une masse la terre. Et les flèches de cet arc n'atteignent pas seulement les créatures privées d'intelligence, mais celles aussi douées d'intelligence et d'amour. La Providence ordonnatrice de ce vaste tout, par l'effusion de sa lumière maintient perpétuellement en paix le ciel où tourne le Cercle le plus rapide (17); et là maintenant nous porte, comme au séjour prédestiné, la puissance de cette corde, qui dirige ce qu'elle décoche vers un heureux but. Il est vrai que, comme souvent la forme ne s'accorde point avec l'intention de l'art, parce que la matière refuse de s'y prêter, ainsi de cette direction s'écarte parfois la créature, qui, poussée de la sorte, a le pouvoir de se ployer d'autre part, et (comme on peut voir le feu tomber de la nue) tombe, si vers la terre l'impulsion première est détournée par un faux plaisir. Tu ne dois donc pas, si bien je juge, plus t'étonner de monter, que de ce qu'un ruisseau descend du haut d'un mont. Même merveille serait-ce, si, dégagé de tout empêchement, tu fusses en bas demeuré, que si un feu libre restait en repos à terre. » Puis vers le ciel elle reporta ses regards.
 
 

 
 
1.  Selon la pensée de Dante, à mesure que les Cieux, — les orbes célestes, — s'éloignent du Ciel le plus élevé ou du Ciel Empyrée, ils participent moins abondamment, à la splendeur divine, qui les éclaire tous à divers degrés.
2.  A cause de son amour pour Daphné, qui fut métamorphosée en laurier.
3.  Les deux sommets du Parnasse, ce sont les deux ordres de divinités qui l'habitent. Jusqu'ici le secours des Muses a suffi au poète, maintenant il a besoin de celui d'Apollon lui-même.
4.  Fier de son habileté sur la flûte, Marsyas, ayant osé délier Apollon, fut vaincu par le Dieu, qui, pour le punir de sa présomption, l'écorcha vivant.
5.  Daphné était fille du fleuve Pénée.
6.  Cirra pour Apollon. Cirra était une ville située sur le mont Parnasse.
7.  C'est-à-dire que le soleil, durant le cours de l'année, se lève à différents points de l'horizon.
8.  Le point où s'intersectent entre eux et avec le cercle de l'horizon les autres grands cercles de la sphère, le Zodiaque, l'Equateur et le Colure d'équinoxe.
9.  La constellation du Bélier, sous laquelle le soleil, au printemps, ranime la terre, qui par lui prend un nouvel aspect, comme la cire amollie reçoit une empreinte.
10.  Lorsque le soleil se leva à ce point de l'horizon, le matin commença au lieu où était Dante: et au lieu opposé de l'autre hémisphère, il était comme le soir, c'est-à-dire que le soleil, descendu sous l'horizon, éclairait encore les hautes régions de l'atmosphère.
11.  Comme le rayon d'incidence engendre le rayon réfléchi.
12. « Plus que nous ne le pouvons faire ici-bas. »
13.  Le pêcheur Glaucus, ayant vu des poissons, qu'il avait déposés sur l'herbe, se ranimer et sauter dans la mer, goûta de cette herbe, et devint un Dieu marin.
14.  « Si j'étais là corporellement, ou en esprit seulement. « Allusion aux paroles de saint Paul : — Si spiritu, vel corpore, nescio, Deus scit.
15. Le firmament.
16.  Les intelligences célestes.
17.  Ce que les anciens appelaient le premier Mobile, c'est-à-dire, le plus élevé des cercles concentriques dont ils croyaient l'univers formé, et par conséquent celui dont la vitesse, dans le mouvement commun de tons ces cercles, était la plus grande.
 
 

 
 
 
Dans Orlando Furioso (Roland furieux - 1516) de Arioste tu as aussi un trajet de Roland vers la Lune, dans l'attelage de 4 chevaux qui a servit à élever au ciel le prophète Elie.
 

ll est vrai poursuivit saint Jean que tu seras obligé de faire encore un voyage avec moi et nous serons forcés d abandonner absolument la terre pour aller jusqu au cercle de la lune qui de toutes les planètes errantes autour de nous est la plus proche. C'est dans la lune que nous pouvons trouver le remède propre à la folie du paladin et dès que ce soir cette planète paraitra sur notre tête nous nous mettrons en chemin ensemble Pendant le reste du jour la couversation fut diverse et toujours intéressante entre l'apôtre et le paladin niais dès que le soleil se fut retiré sous les mers et que la lune eut fait briller les extrémités pointues de son disque lumineux le saint fit préparer un char dont il était en usage de se servir pour se promener aux environs dans les cieux et dont l on s était autrefois servi sur une montagne en Judée pour enlever le prophète Elie aux yeux mortels des Hébreux Le saint attela de sa main à ce char quatre bons chevaux tout resplendissants de feu il fit asseoir Astolphe à côté de lui prit les rênes et rendant la main à ses chevaux il les fit élever avec la plus grande rapidité lls parvinrent bientôt dans la région du feu mais le saint en rendit tout l effet insensible à peine Astolphe put il s en apercevoir Cette sphère ardente étant traversée ils arrivèrent au vaste royaume de la lune lls vireut que presque toute sa superficie paraissait être d un acier si fin et si poli que la moindre rouillure n en pouvait ternir l éclat. Le paladin fut très surpris de voir que le globe de la terre arec les mers qui l entourent lui paraissait beaucoup plus petit que celui de la lune Ses yeux en effet se portaient au loin dans ce vaste pays et lorsqu il les plongeait vers la terre comme notre planète ne réfléchit point la lumière à peine pouvait il la distinguer dans l immensité de l espace l ie paladin découvrit dans ce pays nouveau pour lui des fleuves des laes et des campagnes ll y distingua des plaines des montagnes et des vallées plusieurs belles cités de nombreux châteaux enrichissaient ce beau pays. ll remarqua que presque toutes coutenaient des maisons plus grandes que celles qu il avait vues jusqu alors et depuis il n en vit jamais de pareilles ll remarqua de plus dans l éloiguenient de vastes forêts isolées et le bruit des cors et la voix des chiens lui firent présumer que les nymphes y poursuivaient les bêtes fauves.  
 
Astolphe ne s amusa point à considérer tous les nouveaux objets qui frappaient ses yeux il était trop occupé du sujet de son voyage ll fut conduit par l apôtre dans un vallon étroit entre deux hautes montagnes Ce vallon devait être fort riche car il contenait tout ce qui se perd sur notre terre ou par notre foute ou par celle du temps ou du hasard Tout ce que nous perdons se retrouve donc en ce lieu On croit bien que je ne parle point ici des royaumes ni des trésors ce sont des jouets que la fortune dispense en faisant tourner rapidement sa roue Je ne parle donc que de ceux qu il n est pas en son pouvoir de nous enlever ou de nous donner J entends parler de ces réputations qui paraissent d abord si bi illanus et que le temps qui les ronge sourdement finit enfin par détruire C'est dans ce vallon que se trouvent tant de prières tant de vœux souvent indiscrets que nous élevons au ciel On y voit aussi les larmes et les soupirs d un grand nombre d amants ennuyeux ou ridicules Le temps que l on perd à des jeux ruineux à de trpp longues toilettes à l oisiveté des ignorants Les projets insensés bien des systèmes les vains désirs remplissent une grande partie du vallon on peut en général y retrouver toni ce que l on sati et tout ce que l on seut que l on a perdu

 
 
 
- Kepler dans Somnium (1620) est plus évasif, car le roman a un but didactique.  
C'est un génie qui le mène là haut, voir les Sélénites.
 
 
Autres :
 
- Cyrano de Bergerac, Histoire comique des états et empires de la lune (1661)  
http://www.cosmovisions.com/Cyrano0100.htm
Là faut s'accrocher  :D  
 
Il s'élève d'abord avec une fusée à pétard et à ressort avec des ailes:

il fallait attacher quantités de fusées volantes, pour ce que, leur rapidité les ayant enlevées bien haut, et le ressort agitant ses grandes ailes, il n'y aurait personne qui ne prît cette machine pour dragon de feu (...) dès que la flamme eut dévoré un rang de fusées, qu'on avait disposées six à six, par le moyen d'une amorce qui bordait chaque demi-douzaine, un autre étage s'embrasait, puis un autre; en sorte que le salpêtre prenant feu, éloignait le péril en le croissant. La matière toutefois étant usée fit que l'artifice manqua; et lorsque je ne songeais plus qu'à laisser ma tête sur celle de quelques montagnes, je sentis (sans que je remuasse aucunement) mon élévation continuer, et ma machine prenant congé de moi, je la vis retomber vers la terre.  

 
 
 
Il reste en l'air et retombe vers la Lune :
 

j'aperçus ma chair boursouflée, et grasse encore de la moelle dont je m'étais enduit pour les meurtrissures de mon trébuchement; je connus qu'étant alors en décours, et la lune pendant ce quartier ayant accoutumé de sucer la moelle des animaux (...) Quand j'eus percé, selon le calcul que j'ai fait depuis, beaucoup plus des trois quarts du chemin qui sépare la Terre d'avec la Lune, je me vis tout d'un coup choir les pieds en haut, sans avoir culbuté en aucune façon. Encore ne m'en fussé-je pas aperçu, si je n'eusse senti ma tête chargée du poids de mon corps.
 
(...) Enfin, après avoir été fort longtemps à tomber, à ce que je préjugeai (car la violence du précipice m'empêchait de le remarquer), le plus loin dont je me souviens c'est que je me trouvai sous un arbre embarrassé avec trois ou quatre branches assez grosses que j 'avais éclatées par ma chute, et le visage mouillé d'une pomme qui s'était écachée contre.

 
Sur la Lune il prend connaissance d'autres moyens, dont celui d'Enoch qui utilise la fumée des sacrifices pour monter, un vase sous chaque bras.
 
 

Ainsi pour habiter votre monde, le premier homme laissa celui-ci désert; mais le Tout-Sage ne voulut pas qu'une demeure si heureuse restât sans habitants, il permit, peu de siècles après, qu'Enoch, ennuyé de la compagnie des hommes, dont l'innocence se corrompait, eut envie de les abandonner. Ce saint personnage, toutefois, ne jugea point de retraite assurée contre l'ambition de ses parents qui s'égorgeaient déjà pour le partage de votre monde, sinon la terre bienheureuse, dont jadis, Adam, son aïeul, lui avait tant parlé. Toutefois, comment y aller? L'échelle de Jacob n'était pas encore inventée! La grâce du Très-Haut y suppléa, car elle fit qu'Enoch s'avisa que le feu du ciel descendait sur les holocaustes des justes et de ceux qui étaient agréables devant la face du Seigneur, selon la parole de sa bouche :  
 
    " L'odeur des sacrifices du juste est montée jusqu'à moi."  
 
Un jour que cette flamme divine était acharnée à consumer une victime qu'il offrait à l'Éternel, de la vapeur qui s'exhalait il remplit deux grands vases qu'il luta [10] hermétiquement, et se les attacha sous les aisselles. La fumée aussitôt qui tendait à s'élever droit à Dieu, et qui ne pouvait que par miracle pénétrer le métal, poussa les vases en haut, et de la sorte enlevèrent avec eux ce saint homme

 
Y'a ensuite Achab qui y monte à la nage, lors du Déluge :
 
Ce fut alors que déborda le déluge, car les eaux, où votre monde s'engloutit, montèrent à une hauteur si prodigieuse que l'arche voguait dans les cieux à côté de la Lune. Les humains aperçurent ce globe par la fenêtre, mais la réflexion de ce grand corps opaque s'affaiblissant à cause de leur proximité qui partageait sa lumière, chacun d'eux crut que c'était un canton de la terre qui n'avait pas été noyé. Il n'y eut qu'une fille de Noé, nommée Achab qui, à cause peut-être qu'elle avait pris garde qu'à mesure que le navire haussait, ils approchaient de cet astre, soutint à cor et à cri qu'assurément c'était la Lune. On eut beau lui représenter que, la sonde jetée, on n'avait trouvé que quinze coudées d'eau, elle répondit que le fer avait donc rencontré le dos d'une baleine qu'ils avaient pris pour la Terre, que, quant à elle, qu'elle était bien assurée que c'était la Lune en propre personne qu'ils allaient aborder. Enfin, comme chacun opine pour son semblable, toutes les autres femmes se le persuadèrent ensuite. Les voilà donc, malgré la défense des hommes, qui jettent l'esquif en mer. Achab était la plus hasardeuse; aussi voulut-elle la première essayer le péril. Elle se lance allégrement dedans, et tout son sexe l'allait joindre, sans une vague qui sépara le bateau du navire. On eut beau crier après elle, l'appeler cent fois lunatique, protester qu'elle serait cause qu'un jour on reprocherait à toutes les femmes d'avoir dans la tête un quartier de la Lune [Phase], elle se moqua d'eux.  
 
    La voilà qui vogue hors du monde. Les animaux suivirent son exemple, car la plupart des oiseaux qui se sentirent l'aile assez forte pour risquer le voyage, impatients de la première prison dont on eût encore arrêté leur liberté, donnèrent jusque-là. Des quadrupèdes mêmes, les plus courageux, se mirent à la nage. Il en était sorti près de mille, avant que les fils de Noé pussent fermer les étables que la foule des animaux qui s'échappaient tenait ouvertes. La plupart abordèrent ce nouveau monde. Pour l'esquif, il alla donner contre un coteau fort agréable où la généreuse Achab descendit, et, joyeuse d'avoir connu qu'en effet cette terre-là était la Lune, ne voulut point se rembarquer pour rejoindre ses frères.

 
Et puis enfin le moyen d'Elie (le char qu'on a déjà vu chez Arioste, ici modernisé).
 

« Il faut maintenant que je vous raconte la façon dont j'y suis venu : Vous n'avez pas oublié, je pense, que je me nomme Elie, car je vous l'ai dit naguère. Vous saurez donc que j'étais en votre monde et que j'habitais avec Elisée, un Hébreu comme moi, sur les bords du Jourdain, où je vivais, parmi les livres, d'une vie assez douce pour ne la regretter, encore qu'elle s'écoulât. Cependant, plus les lumières de mon esprit croissaient, plus croissait aussi la connaissance de celles que je n'avais point. Jamais nos prêtres ne me rementevaient l'illustre Adam [ou Dama, dans l'édition de Muller] que le souvenir de sa philosophie parfaite ne me fit soupirer. Je désespérais de la pouvoir acquérir, quand un jour, après avoir sacrifié pour l'expiation des faiblesses de mon être mortel, je m'endormis et l'ange du Seigneur m'apparut en songe. Aussitôt que je fus éveillé, je ne manquai pas de travailler aux choses qu'il m'avait prescrites; je pris de l'aimant environ deux pieds en carré, que je mis dans un fourneau, puis lorsqu'il fut bien purgé, précipité, et dissous, j'en tirai l'attractif calciné, et le réduisis à la grosseur d'environ une balle médiocre.  
 
    Ensuite de ces préparations, je fis construire un chariot de fer fort léger et, de là à quelques mois, tous mes engins étant achevés, j'entrai dans mon industrieuse charrette. Vous me demandez possible à quoi bon tout cet attirail? Sachez que l'ange m'avait dit en songe que si je voulais acquérir une science parfaite comme je la désirais, je montasse au monde de la Lune, où je trouverais dedans le paradis d'Adam, l'arbre de science, parce que aussitôt que j'aurais tâté de son fruit mon âme serait éclairée de toutes les vérités dont une créature est capable. Voilà donc le voyage pour lequel j'avais bâti mon chariot. Enfin je montai dedans et lorsque je fus bien ferme et bien appuyé sur le siège, je ruai fort haut en l'air cette boule d'aimant. Or la machine de fer, que j'avais forgée tout exprès plus massive au milieu qu'aux extrémités, fut enlevée aussitôt, et dans un parfait équilibre, à cause qu'elle se poussait toujours plus vite par cet endroit. Ainsi donc à mesure que j'arrivais où l'aimant m'avait attiré, je rejetais aussitôt ma boule en l'air au-dessus de moi.  
 
    - Mais, l'interrompis-je, comment lanciez-vous votre balle si droit au- dessus de votre chariot, qu'il ne se trouvât jamais à côté ?  
 
(...)
 
"... Ce personnage toutefois, reprend le jeune homme, ne jugea point de retraite assurée contre l'ambition de ses parents qui s'égorgeaient déjà pour le partage de votre monde, sinon le pays bienheureux dont son aïeul lui avait tant parlé, et dont personne n'avait encore observé le chemin. Mais son imagination y suppléa… Il remplit de fumée deux grands vases, qu'il luta [10] hermétiquement et se les attacha sous les ailes. La fumée aussitôt qui tendait à s'élever, et qui ne pouvait pénétrer le métal, poussa les vases en haut, et, de la sorte, enlevèrent avec eux ce grand homme [11]. Quand il fut monté jusques à la Lune, et qu'il eut jeté les yeux sur ce beau jardin, un épanouissement de joie presque surnaturelle lui fit connaître que c'était le lieu où son aïeul avait autrefois demeuré. Il délia promptement les vaisseaux qu'il avait ceints comme ailes autour de ses épaules, et le fit avec tant de bonheur, qu'à peine était-il en l'air quatre toises au-dessus de la Lune, qu'il prit congé de ses nageoires. L'élévation cependant était assez grande pour le beaucoup blesser, sans le grand tour de sa robe, où le vent s'engouffra [11], et le soutint doucement, jusqu'à ce qu'il eût mis pied à terre. Pour les deux vases, ils montèrent jusqu'à un certain espace où ils sont demeurés : et c'est ce qu'aujourd'hui vous appelez les Balances.
 
    - Je ne vois point de merveille en cette aventure, me dit-il; car l'aimant poussé, qu'il était en l'air, attirait le fer droit à soi; et par conséquent il était impossible que je montasse jamais à côté. Je vous dirai même que, tenant ma boule en main, je ne laissais pas de monter, parce que le chariot courait toujours à l'aimant que je tenais au-dessus de lui, mais la saillie de ce fer pour s'unir a ma boule était si violente qu'elle me faisait plier le corps en double, de sorte que je n'osai tenter qu'une fois cette nouvelle expérience. A la vérité, c'était un spectacle à voir bien étonnant, car l'acier de cette maison volante, que j'avais poli avec beaucoup de soin, réfléchissait de tous côtés la lumière du Soleil si vive et si brillante, que je croyais moi-même être tout en feu [13]. Enfin, après avoir beaucoup rué et volé après mon coup, j'arrivai comme vous avez fait en un terme où je tombais vers ce monde-ci; et pour ce qu'en cet instant je tenais ma boule bien serrée entre mes mains, ma machine dont le siège me pressait pour approcher de son attractif ne me quitta point; tout ce qui me restait à craindre, c'était de me rompre le col; mais pour m'en garantir, je rejetais ma boule de temps en temps, afin que la violence de la machine retenue par son attractif se ralentit, et qu'ainsi ma chute fût moins rude, comme en effet il arriva. Car, quand je me vis à deux ou trois cents toises près de terre, je lançai ma balle de tous côtés à fleur du chariot, tantôt deçà, tantôt delà, jusqu'à ce que mes yeux découvrissent le paradis terrestre. Aussitôt je la jetai au-dessus de moi, et ma machine l'ayant suivie, je la quittai, et me laissai tomber d'un autre côté le plus doucement que je pus sur le sable, de sorte que ma chute ne fut pas plus violente que si je fusse tombé de ma hauteur.  
 
 
[10] Le lut est le ciment dont on se sert pour sceller  les instruments de chimie.
 
[11] Avons-nous besoin de faire remarquer qu'on trouve indiquée là, sans explication théorique à vrai dire, l'idée de l'aérostat à air chaud, plus d'un siècle avant la première expérience des frères Montgolfier.
 
[12] Le principe du parachute a déjà été proposé par Léonard de Vinci en 1617.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
-----------------
 
 
- Louis Desnoyers, Le Voyage dans la Lune (1836)
 
- Edgar Poe, Aventures sans pareilles d’un certain Hans Pfaall (nouvelle, 1835)
Trajet en ballon (!)
 
- Alexandre Dumas, Un voyage à la lune (conte, 1857)
 
- Jules Verne, De la Terre à la Lune (1865)  
 
- H.G. Wells, Les Premiers Hommes dans la Lune (1901)
 
- P. Boulle, Les Luniens (nouvelle, 1957).


Message édité par Gilgamesh d'Uruk le 30-07-2009 à 15:56:36

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Nation spatiale : la chaîne de l'Arche interstellaire.
n°19925349
Gilgamesh ​d'Uruk
Lui-même
Posté le 21-09-2009 à 22:54:29  profilanswer
 

Une réflexion de classification en provenance de strangepaths, que j'aimerais faire partager.

 

Les types de colonisation

 

A partir de ce qui vient d'être dit, on pourrait pour s'y retrouver un peu distinguer 6 types de peuplements selon trois critères : artificiel/biologique, vivant/non vivant, humain/non humain.

 

Les type A0 : ARTIFICIEL NON VIVANT : sondes diverses, unités de production ou de transmission automatique,  mémoires  enfouies ou envoyées dans l'espace, témoignages divers de la vie terrestres stockés dans des artefacts. Et ayons soin de garder l'oeil à cela, car toujours potentiellement : artéfacts non humains rencontrés sur le chemin..

 

Les type AI : ARTIFICIEL VIVANT, NON HUMAIN. Toute forme d'artefact muni des propriétés essentiels de la vie définies par la capacité d'autoreproduction et de variation propre à engendrer une évolution darwinienne et tirant son énergie primaire du milieu naturel. J'ai conscience que dès lors qu'un artefact s'autoreproduit et acquiert les propriétés du vivants, peu importe après un certain temps 'qui' en est l'auteur. Toutefois, ce stade désigne la situation historiquement datable sans ambigüité où c'est l'homme qui l’aura fabriqué. Il reste toutefois une ambigüité potentielle profonde dans ce que signifie fabriquer. On conçoit que s’il s’agit simplement d’une cellule native terrestre sélectionnée pour avoir modifié son code génétique, introduction ou retrait raisonné de nouveaux gènes ou symbiose artificielle d’être vivant existant, on puisse penser qu’il s’agit en fait d’un type biologique. Fait-on simplement appel à la chimie organique et au code génétique du vivant terrestre ? Je pense qu’il se classerait mieux également dans le type biologique. Au prix donc d’une certaine subjectivité, je pense qu’on peut distinguer le AI d'un BI (cf. infra) par le fait que le "phénomène vivant" y serait obtenu par un mécanisme qui diffère dans ses fondements, soit par le mécanisme, soit par la constituant de base, des êtres vivants d’origine terrestre. Le AI représenterait une voie orginale franchement  distincte de la séquence acides nucléiques-protéines.
Si l’être est réellement hybride, c'est-à-dire qu’il mêle à part sensiblement égale le biologique terrestre et l’artificiel (mais à condition que la part artificielle soit réellement vivante dans ses constituants, pas un simple bras mécanique ou une réserve d’énergie chimique ou nucléaire) on pourrait envisager un type réellement original, noté ABI.

 

Les type AII : ARTIFICIEL HUMAIN. Tout artefact que l'homme a/ considèrerait comme son prochain en humanité, au point qu’il forme une personne morale et b/ pour lequel il serait susceptible de lui communiquer son être profond pour recevoir en retour les témoignages compréhensibles d'une conscience réflexive de haut niveau, non simulatrice et témoignant d’une sensation de liberté. Si parmi ces critères seuls le premier est réalisé on pourrait en faire un grade IIa et s’ils le sont les deux ensemble, un IIb. Même remarque que précédemment concernant la possibilité d’un type hybride ABII (a ou b).

 

Les type B0 : BIOLOGIQUE NON VIVANT. C'est à dire d'origine biologique (humaine ou pas) mais mort, sous forme entière ou en traces fossiles organiques.

 

Les types BI : BIOLOGIQUE VIVANT, NON HUMAIN : faune et flore modifiée. Avec possibilité de distinguer un sous-type Ia pour un peuplement par une simple microflore et un sous-type Ib pour des etre meso à macroscopique, organisme à plusieurs cellules, organisés en tissus avec des individus distinguables à l’œil nu (humain, bien sûr).

 

Les types BII : BIOLOGIQUE HUMAIN : l'espèce humaine telle qu'en elle même ou légèrement retouchée au niveau génétique, incluant la faune et la flore utile à sa subsistance et son bien être.


Message édité par Gilgamesh d'Uruk le 22-09-2009 à 23:48:46

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Nation spatiale : la chaîne de l'Arche interstellaire.
n°19927004
boblion
Posté le 22-09-2009 à 00:21:10  profilanswer
 

Tain mais tu nous fais du Asimov là :o

Message cité 1 fois
Message édité par boblion le 22-09-2009 à 00:21:26
n°19927114
Baptiste R
Posté le 22-09-2009 à 00:34:12  profilanswer
 

boblion a écrit :

Tain mais tu nous fais du Asimov là :o


Il voit pas le rapport.

n°19927177
Gilgamesh ​d'Uruk
Lui-même
Posté le 22-09-2009 à 00:44:35  profilanswer
 

Ca faisait suite à ça dans mon esprit :

 

Je propose de classer les cibles planétaires en fonction des conditions offertes pour une vie de surface par l'être humain. On s'intéresse aux planètes telluriques ou à glaces planétaires (type Titan). Le reste (planètes joviennes), est P3+ dans la classification qui suit...

 

P0 : planète aux standards terrestres. La vie de surface nécessite des vêtements non pressurisés et l’atmosphère est respirable, éventuellement après accommodation. EARTH-LIKE ou Gaïa.

P1
: planète non respirable à pression, température, irradiation et gravité viable (sinon on passe au cas P2), nécessitant un scaphandre non pressurisé et non étanche, de faible régulation thermique, mais avec assistance respiratoire pour enrichir ou filtrer, en tout ou partie, le mélange gazeux. Pas d’exemple dans le système solaire ; le milieu terrestre aqueux de sub-surface constitue une illustration possible de ce que représente un milieu P1.

 

P2 : planète non respirable, nécessitant un scaphandre intégral pressurisé ainsi éventuellement qu’une régulation thermique lourde, à gravité viable sur la longue durée (plus de 1 an).
On peut éventuellement subdiviser en deux sous catégories :

 

- P2a : pression très inférieure à 100 kPa, autorisant le port d’un scaphandre autonome de poids apparent compatible avec la marche à pieds sans assistance. MARS ou MOON-LIKE

 

- P2b : pression très supérieure à 100 kPa ou pression viable mais sous température très basse ou très élevée, irradiation forts et autres facteurs physiques rendant le milieu trop contraignant pour autoriser le port d’un scaphandre autonome non motorisé. VENUS ou TITAN-LIKE

 

P3 : planète non respirable, nécessitant un scaphandre intégral, a gravité non supportable sur la longue durée (trop basse ou trop élevée).

 


En terme de fréquence, vu que les contraintes vont décroissantes dans cette liste, on peut faire l’hypothèse que P3>P2>P1>P0.
Comme on effectue un choix sur toutes les planètes accessibles à la détection et qu’on devrait atteindre prochainement la quasi exhaustivité dans le proche environnement, la question c’est de savoir quel est le rang de planète le plus favorable (la plus proche de 0) dans l’environnement stellaire. Plus exactement quel est le couple distance-viabilité le plus intéressant.

 


Il me semble raisonnable de penser que la fréquence des P0 est nulle (on va écrire cela P0=0) et celle des P1 proche de zéro également. Si par chance P1>0 dans l’environnement proche, c’est LA cible qui s’offre à nous et elle est donc à rechercher avec le plus grand soin, P2 (a ou b) est rare mais certainement présente, P3 est certainement majoritaire mais sans intérêt pour y habiter.

  

---------------------------
Dans les discutions sur le sujet (qui est large...) ça peut être pratique de dire de quoi on parle, en combinant le type planétaire avec le type de civilisation.

  

A0 x P0 : un satellite autours de la Terre

 

A0 x P3+ : un satellite autours de Jupiter

 

BII x P2b : Arche autours d'un petit satellite de planète gazeuse du côté d'Epsilon Eridani.

 

j0r  [:dao]


Message édité par Gilgamesh d'Uruk le 22-09-2009 à 23:31:03

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Nation spatiale : la chaîne de l'Arche interstellaire.
n°19927191
boblion
Posté le 22-09-2009 à 00:46:19  profilanswer
 

Baptiste R a écrit :


Il voit pas le rapport.


C/Fe mais bon faut avoir lu pour comprendre la référence :o

Message cité 1 fois
Message édité par boblion le 22-09-2009 à 00:46:40
n°19927226
Gilgamesh ​d'Uruk
Lui-même
Posté le 22-09-2009 à 00:53:16  profilanswer
 

boblion a écrit :


C/Fe mais bon faut avoir lu pour comprendre la référence :o

 

C/Fe...  ?  Carbone/Fer ?? [:ti_thom]


Message édité par Gilgamesh d'Uruk le 22-09-2009 à 00:54:25

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Nation spatiale : la chaîne de l'Arche interstellaire.
n°19927236
Baptiste R
Posté le 22-09-2009 à 00:55:26  profilanswer
 

(Créatures en fer égales en droit aux créatures en carbone.)

 

(Mouais, y a rapport.)

Message cité 1 fois
Message édité par Baptiste R le 22-09-2009 à 00:56:17
n°19927260
Gilgamesh ​d'Uruk
Lui-même
Posté le 22-09-2009 à 01:00:31  profilanswer
 

Baptiste R a écrit :

(Créatures en fer égales en droit aux créatures en carbone.)
 
(Mouais, y a rapport.)


 
(ben je connaissais pas  :sweat: , mais effectivement c'est l'idée sous jacente)


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Nation spatiale : la chaîne de l'Arche interstellaire.
n°19931339
doutrisor
Posté le 22-09-2009 à 14:26:41  profilanswer
 

Pour répondre brièvement à une critique faite plus haut : la seule conception de l'Arche nécessiterait de telles avancées scientifiques et techniques que ces avancées bénéficieraient à l'humanité toute entière. D'autre part, une oeuvre aussi gigantesque ne serait tout simplement pas réalisable par et pour une poignée de gens, mais serait une cathédrale à l'échelle planétaire. Il est évident que cela nécessite aussi un gouvernement mondiale ou au minimum une planète unifiée et pacifiée en grande partie, un projet, où, pour une fois, la médiocrité et l'égoïsme seraient balayés.  
 
Après tout, la Terre est le berceau de l'Humanité, mais qui a envie de passer sa vie dans son berceau ?  :)


---------------
"A toute chose sa saison, et à toute affaire sous les cieux, son temps"
n°19933452
boblion
Posté le 22-09-2009 à 17:13:05  profilanswer
 

Gilgamesh d'Uruk a écrit :

 

(ben je connaissais pas  :sweat: , mais effectivement c'est l'idée sous jacente)


En fait c'est que dans la série des robots Asimov disserte pas mal sur les possibilités d'établir de nouvelles colonies sur de nouvelles planètes en conjuguant le meilleur des civilisations où les humains sont prédominants ( civilisation de type C sur Terre ) et le meilleur des mondes spaciens qui dans son œuvre sont largement basés sur les robots ( civilisation Fe ).

 

On retrouve donc un peu la liste faite plus haut sur les différentes "voies de colonisation" avec notamment le couple homme/machine ( et les choix qu'il convient de faire envoyer des hommes ou des robots, les deux à la fois etc ... ).

Message cité 1 fois
Message édité par boblion le 22-09-2009 à 17:14:24
n°19936916
Kromsson
Low Frequency Version
Posté le 22-09-2009 à 21:57:47  profilanswer
 

benn25 a écrit :


Evidement, le jury etait tres partagé sur les questions éthiques, mais la démarche etait belle, et son raisonnement tres réussi :)


 
Bah, je dois être affreusement libéral/spéciocentré, mais je vois pas les problèmes d'éthique d'un tel système. Enfin, je vois les questions qu'on peut poser, mais c'est à peu près les mêmes que celle qu'on devrait se poser au moment de faire un enfant.

n°19937844
Kromsson
Low Frequency Version
Posté le 22-09-2009 à 22:56:54  profilanswer
 

Gilgamesh d'Uruk a écrit :


* si on embarque des corps cryogénisés il y a deux solution : avec ou sans veilleurs. Sans veilleur, il faut concevoir un processus robotisé qui fonctionne sans panne durant plusieurs siècles. Même conclusion que précédemment. Si ce sont des veilleurs la chose est plus envisageable. On peut envisager que les équipes de veille restent mettons 2 ans à se former avec l'équipe précédente  puis reveille la suivante pour la former pendant à nouveau 2 ans et ceci jusqu'à l'arrivée.


 
Ahah, j'adore l'idée du vaisseau-congélo qui a un dysfonctionnement et qui arrive à destination plein de cadavres. Ca mériterait une petite nouvelle où un chargement de plusieurs milliers d'aliens est détecté quelque part dans le système solaire.
 
Ca me fait penser à un dysfonctionnement possible de la Nation Spatiale : celle-ci pourrait décider de faire un demi-tour, a priori, non? (La question a surement déjà été abordée, mais là, je fais surtout un drapal.)
 

Gilgamesh d'Uruk a écrit :


* Mais il faut qu'à l'arrivée, quand on réveille tout le monde, la planète soit directement habitable tête nue. Car s'il faut terraformer, cela demande des milliers de gens et des siècles de travail. Chose difficilement envisageable à partir d'un vaisseau exigu.


 
Et si on envoyait des sondes de terraformation pour commencer? Certes, c'est un gros gros challenge au niveau intelligence artificielle, mais la terraformation est déjà un job difficile dans tous les cas.
 

n°19938250
Gilgamesh ​d'Uruk
Lui-même
Posté le 22-09-2009 à 23:26:43  profilanswer
 

doutrisor a écrit :

Pour répondre brièvement à une critique faite plus haut : la seule conception de l'Arche nécessiterait de telles avancées scientifiques et techniques que ces avancées bénéficieraient à l'humanité toute entière. D'autre part, une oeuvre aussi gigantesque ne serait tout simplement pas réalisable par et pour une poignée de gens, mais serait une cathédrale à l'échelle planétaire. Il est évident que cela nécessite aussi un gouvernement mondiale ou au minimum une planète unifiée et pacifiée en grande partie, un projet, où, pour une fois, la médiocrité et l'égoïsme seraient balayés.


 
Je pense que le soucis de la Nation spatiale une fois fondée serait d'abord assez diplomatique dans un monde non-unifié et partiellement pacifié. Je vois assez l'Arche quitter la Terre mais pas ses problèmes. Il me semble qu'il y a assez d'utopies échouées sur les rivages du XIXe-XXe siècle pour, quitte à offrir une utopie, en chercher une qui se paye moins de mots, l'idéal résidant dans un but qui réunit facilement le plus de consciences, et concevant l'humanité comme hérissées de contradictions assez irréductibles, et qu'on embarque avec le reste, simplement  avec la meilleure bonne volonté manifeste (la volonté sincère valant religion pour l'embarquement).
 
 

Citation :

Après tout, la Terre est le berceau de l'Humanité, mais qui a envie de passer sa vie dans son berceau ?  :)  


 
T. l'a dit, qu'il en soit ainsi.  [:dao]  
 
a+


---------------
Nation spatiale : la chaîne de l'Arche interstellaire.
n°19938610
benn25
Effet Čerenkov
Posté le 22-09-2009 à 23:55:04  profilanswer
 

doutrisor a écrit :

Après tout, la Terre est le berceau de l'Humanité, mais qui a envie de passer sa vie dans son berceau ?  :)

Tellement bien dit!  :love:  
(en latin ça doit claquer aussi! :D)
 

Kromsson a écrit :


Bah, je dois être affreusement libéral/spéciocentré, mais je vois pas les problèmes d'éthique d'un tel système. Enfin, je vois les questions qu'on peut poser, mais c'est à peu près les mêmes que celle qu'on devrait se poser au moment de faire un enfant.

Et bien tu vois, je suis totalement de ton avis :)
malheureusement, des gens resteront toujours rebutés par certaines orientations que peut prendre le progrès.
Du point de vue de mère nature (que l'on sait sans pitié), la notion de "morale" est le plus gros frein a l'évolution et a l'innovation.
 
 
@Gilgamesh : pas mal ta classification! Merci de nous faire partager ça  :jap:


---------------
= - 食肉 >   ArcadiA, mon écosystème carnivore  < 植物 - =
n°19938753
Gilgamesh ​d'Uruk
Lui-même
Posté le 23-09-2009 à 00:05:10  profilanswer
 

boblion a écrit :


En fait c'est que dans la série des robots Asimov disserte pas mal sur les possibilités d'établir de nouvelles colonies sur de nouvelles planètes en conjuguant le meilleur des civilisations où les humains sont prédominants ( civilisation de type C sur Terre ) et le meilleur des mondes spaciens qui dans son œuvre sont largement basés sur les robots ( civilisation Fe ).

 

On retrouve donc un peu la liste faite plus haut sur les différentes "voies de colonisation" avec notamment le couple homme/machine ( et les choix qu'il convient de faire envoyer des hommes ou des robots, les deux à la fois etc ... ).

 

[:canaille] Oui, et j'aimerais faire ressortir le fait qu'un être 'artificiel' réellement vivant aurait les pleins droits (C=Fe, disons) assez spontanément, sans aucune considération du fait qu'il serait composé d'autres matières que le carbone. A la limite, ça effleurerait à peine le bon peuple. Le seul témoignage manifeste d'une conscience éveillée et manifestant une sensibilité réflexive emporterait complètement l'adhésion aux premiers prémices (comme premiers prémices disons : une sensibilité manifeste, commençant sans doute par une réaction à la douleur et une inclination multifactorielle au bien être).

 

Inversement un être super biologique mais non sensible conserverait sans débat son statut moral d'être subjugué par des êtres moraux et devant concourir à leur richesse et gloire, soit qu'ils le hissent vers son plus haut niveau, soit par sa destruction.

 

a+

Message cité 1 fois
Message édité par Gilgamesh d'Uruk le 23-09-2009 à 00:13:34

---------------
Nation spatiale : la chaîne de l'Arche interstellaire.
n°19938825
Swiss_Knig​ht
600 MeV since 1957.
Posté le 23-09-2009 à 00:12:02  profilanswer
 

dites, même avec la meilleure volonté du monde je nous (l'être humain) vois mal arriver à comprendre et à enrayer les problèmes climatiques de notre propre "vaisseau spatial"...
consacrez votre énergie à rendre ce monde légèrement meilleur au lieu d'en imaginer un totalement utopique et de débattre sur des trucs qui ne prennent forme que dans vos imaginaires :o


---------------
Hergestellt in der Schweiz.
n°19938889
benn25
Effet Čerenkov
Posté le 23-09-2009 à 00:19:24  profilanswer
 

Swiss_Knight a écrit :

dites, même avec la meilleure volonté du monde je nous (l'être humain) vois mal arriver à comprendre et à enrayer les problèmes climatiques de notre propre "vaisseau spatial"...
consacrez votre énergie à rendre ce monde légèrement meilleur au lieu d'en imaginer un totalement utopique et de débattre sur des trucs qui ne prennent forme que dans vos imaginaires :o


Je perds de plus en plus foi en l'humanité quand je vois ce genre de réaction :cry:

 

EDIT: ca me rappelle "Contact", le film qui m'a bien foutu la rage contre les humain (et la religion que j'ai définitivement en horreur :sweat:)


Message édité par benn25 le 23-09-2009 à 00:21:08

---------------
= - 食肉 >   ArcadiA, mon écosystème carnivore  < 植物 - =
n°19938901
Swiss_Knig​ht
600 MeV since 1957.
Posté le 23-09-2009 à 00:20:57  profilanswer
 

certes... c'est vrai qu'il faut continuer de surexploiter nos ressources et de bander sur des idées qui ne verront probablement jamais jour.  
 
elle a quoi ma réaction si ce n'est d'être réaliste ?


---------------
Hergestellt in der Schweiz.
n°19938906
lokilefour​be
Posté le 23-09-2009 à 00:21:15  profilanswer
 

Gilgamesh d'Uruk a écrit :


 
 [:canaille] Oui, et j'aimerais faire ressortir le fait qu'un être 'artificiel' réellement vivant aurait les pleins droits (C=Fe, disons) assez spontanément, sans aucune considération du fait qu'il serait composé d'autres matières que le carbone. A la limite, ça effleurerait à peine le bon peuple. Le seul témoignage manifeste d'une conscience éveillée et manifestant une sensibilité réflexive emporterait complètement l'adhésion aux premiers prémices (comme premiers prémices disons : une sensibilité manifeste, commençant sans doute par une réaction à la douleur et une inclination multifactorielle au bien être).
 
Inversement un être super biologique mais non sensible conserverait sans débat son statut moral d'être subjugué par des êtres moraux et devant concourir à leur richesse et gloire, soit qu'ils le hissent vers son plus haut niveau, soit par sa destruction.
 
a+


Oui alors là je sais pas, j'ai des doutes...
On s'entretue entre nous, humains, sans le moindre doute possible sur cette humanité, cette conscience.
Tu crois sincèrement qu'un "tas de boulons' aussi malin soit il, pourrait dépasser le stade de "singe mécanique savant". Je crois que tu sur estimes très largement notre espèce  :D .


---------------

n°19938950
benn25
Effet Čerenkov
Posté le 23-09-2009 à 00:27:13  profilanswer
 

Swiss_Knight a écrit :

certes... c'est vrai qu'il faut continuer de surexploiter nos ressources et de bander sur des idées qui ne verront probablement jamais jour.  
 
elle a quoi ma réaction si ce n'est d'être réaliste ?


oui oui, comme un jour quelqu'un a été condamné a un proces pour avoir affirmé des choses totalement irréalistes : que la terre tournait sur elle meme.
D'autre ont été brulés pour avoir affirmé que la terre n'est pas le centre de l'univers/pas plate.
D'autre ont eu des idées digne des plus grands psychopathes, comme faire voler une personne dans un engin plus lourd que l'air!! et on appellerai ca "aeronef" (FOLIE§§§ ca ne marchera jamais!!  [:phoenxrebrth] )
d'autres ont aussi émi l'hypothèse de pouvoir envoyer des appareils dans hors de l'atmosphère (oulala!! impossible!!!), pour pouvoir communiquer directement entre l'Amérique et l'Europe (utopie vous dis-je!).
Quand a marcher sur ma Lune (ou Mars remarque...), alors la c'est tellement hors de question de penser a un truc aussi dingue!


---------------
= - 食肉 >   ArcadiA, mon écosystème carnivore  < 植物 - =
n°19939126
Swiss_Knig​ht
600 MeV since 1957.
Posté le 23-09-2009 à 00:45:35  profilanswer
 

Quel rapport ?

 

Coppernic savait ce qu'il avançait car d'autres avant lui avaient émis cette idée, et les calculs prouvaient que la Terre tournaient autour du soleil.
faire voler un engin ? C'est vrai que c'est un truc de psychopathe : tous les oiseaux et autres insectes, c'est bien connu, sont des malades mentaux.
...etc... tous tes exemples sont fortement corrélés aux résultats du progrès scientifique, ou, quelques fois, il est vrai, des découvertes ont eu lieu "par hasard" ou alors qu'on cherchait "autre chose".

 

Je suis pas borné pour autant...
je pense que la physique quantique nous apportera encore un sacré lot de surprise...
j'ai une faible tendance à vouloir croire à la téléportation quantique, à penser que les trous noirs pourraient être des sortes de failles, de passages vers d'autres univers, bref... à penser que là où la science est confrontée aujourd'hui à des limites évidentes, on risque fort de découvrir des trucs qui paraissent insensés aujourd'hui.

 

Mais tout ceci fait partie de croyances que seuls les tous grands physiciens par exemple, seraient à même de me dire ce qu'ils en pensent, et sur un fond de virulente controverse sans doute. (...)

 

Mais vouloir construire une sorte de pseudo-planète alors même qu'on ne sait pas s'occuper de celle sur laquelle on a la chance d'être, me fait doucement sourire, et me rappel des histoires similaires, relevant plus de la religion qu'autre chose (donc contraire à l'esprit scientifique)


Message édité par Swiss_Knight le 23-09-2009 à 00:49:28

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