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Marché du fret : touché, pas coulé Dominique Baillard RFI
Le prix moyen du transport des matières premières par la mer a légèrement rebondi la semaine dernière. Un petit répit noyé dans une tornade baissière. Depuis le sommet atteint à la fin du mois de juin, les prix ont chuté de 60%, selon le Baltic Dry Index, l’indice qui référence les 24 routes maritimes les plus fréquentées. Les inquiétudes sur la croissance économique ravivées mi-septembre par la tempête financière sont manifestes depuis le début du mois sur le marché du fret.
Les Chinois produisent moins d’acier ou plutôt la sidérurgie chinoise ralentit son rythme de croissance. C’est pourquoi ils importent moins de fer. Comme le minerai constitue le quart du vrac échangé dans le monde, dès que la demande donne des signes de fatigue, l’ensemble du fret en souffre. Par ailleurs, la hausse avait été en partie alimentée par celle du pétrole, logique donc que les prix reculent lorsque le cours du baril reflue. La correction a été proportionnelle à la hausse qui avait été plus rapide et plus forte pour le fret que pour la plupart des matières premières. Les tensions qui ont fait grimper les prix n’ont pas encore complètement disparu. La congestion des ports, par exemple, reste d’actualité en Australie comme au Brésil. Avec ce repli des cours, on a tout simplement retrouvé un niveau de prix raisonnable pour le transport maritime, le niveau du début de l’année 2007.
Cela soulage les importateurs sans causer de soucis aux armateurs. Pas de panique à bord, la preuve : sur le segment des Capesize, des navires géants qui ont une capacité supérieure à 80 000 tonnes, aucune commande n’a été annulée pour le moment. Si toutes les commandes passées sont honorées, la flotte de ces mastodontes doublera d’ici trois ans. Des capacités excédentaires en perspective qui pourraient bien être fatales aux sociétés les plus fragiles. A moins que l'assèchement du crédit ne limite de lui-même la construction des bateaux.
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