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Le ministre espagnol de l'Economie Luis de Guindos a déclaré ce mercredi que l'Espagne n'avait pas l'intention de solliciter un plan d'aide international pour ses banques... dans l'immédiat, et que Madrid attendait les résultats de l'audit de son secteur bancaire : "Je n'ai absolument pas discuté de la moindre intervention dans les banques espagnoles aujourd'hui", a-t-il précisé à Bruxelles où les réunions se sont succédées à haute dose ces dernières heures.
Or, les conclusions du rapport du FMI sur les banques espagnoles sont attendues le 11 juin, suivi d'un audit indépendant d'ici dix ou quinze jours, "dont nous sommes sûrs qu'il sera très proche de celui du FMI" a encore souligné le ministre : "A partir de ce moment-là, le gouvernement espagnol prendra les décisions qui s'imposent pour la recapitalisation de ses établissements"..."Nous ne préparons rien.. mais nous avons notre feuille de route." De quoi faire dire à certains analystes que le compte à rebours est bel et bien lancé !
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Depuis la semaine dernière, le gouvernement espagnol a en effet entamé une course contre la montre pour tenter de refinancer sans aide extérieure son secteur bancaire et ses régions surendettées... Depuis l'aveu par la banque Bankia d'un besoin de financement supplémentaire de 19 Milliards d'Euros, portant à plus de 23 Mds l'aide d'Etat requise, les taux d'intérêts sur la dette espagnole se sont tendus de façon vertigineuse, atteignant jusqu'à 6,5% sur le papier à 10 ans, non loin des 7% qui avaient déclenché les plans de soutien de l'Europe et du FMI à la Grèce et au Portugal. Et l'écart avec les taux allemands de même maturité (la fameuse "prime de risque" ) a désormais dépassé le niveau record de 5%, reflétant la défiance des marchés vis-à-vis de Madrid...
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Les marchés savent que Bankia n'est que la partie émergée de l'iceberg, les mauvaises créances immobilières des banques espagnoles étant estimées au total à plus de 200 Milliards d'Euros. Les analystes ont calculé jusqu'ici les besoins de recapitalisation des banques espagnoles à 50, voire 60 MdsE, auxquels s'ajoute le problème des quelque 35 MdsE de dettes des régions autonomes espagnoles (dont 13 MdsE pour la seule Catalogne). Les régions, qui ne parviennent plus à trouver des capitaux sur les marchés, auront ainsi besoin d'une garantie de l'Etat pour se refinancer...
Dans ces conditions, la probabilité que l'Espagne soit contrainte d'avoir recours au Fonds européens de stabilité financière (FESF) ou au Mécanisme européen de stabilité (MES) qui entrera en vigueur en juillet, semble de plus en plus probable.
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