Emmanuel Macron envisage la possibilité de dissoudre le parlement et d’organiser des élections anticipées dès cet automne, alors que son retour sur la scène internationale contribue à renforcer la popularité du président français dans son pays.
Macron a consulté des membres de son cercle rapproché ces dernières semaines à propos d’un tel scénario, selon des personnes au fait des échanges. Les discussions sont purement consultatives et aucune décision n’a été prise. Les prochaines élections législatives ne sont pas prévues avant 2029.
Parmi les options envisagées figure celle d’attendre l’année prochaine avant de dissoudre le parlement pour organiser des élections législatives en même temps que les élections municipales prévues en 2026, a déclaré l’une des personnes, qui s’est exprimée sous condition d’anonymat. Cette personne lui a dit que c’était une mauvaise idée.
Macron avait déclaré aux chefs de parti en décembre qu’il chercherait à éviter un scrutin anticipé avant la fin de son second et dernier mandat en 2027. Le bureau du président français a refusé de commenter une éventuelle dissolution, mais une personne proche de Macron a déclaré mardi qu’il n’avait pas l’intention de convoquer des élections anticipées.
La prime de rendement de la dette française à 10 ans par rapport à celle de l’Allemagne, considérée comme plus sûre, a augmenté de deux points de base pour atteindre 79 points de base, soit le niveau le plus élevé depuis plus d’une semaine.
Une telle décision pourrait menacer la relative stabilité dont la France bénéficie depuis décembre, lorsque Macron a nommé François Bayrou Premier ministre. Avant cela, Macron avait essuyé une élection désastreuse en juillet, qui a fracturé l’Assemblée nationale et laissé aucun groupe avec une majorité, déclenchant plusieurs mois de chaos politique.
Des élections législatives anticipées pourraient également offrir au Rassemblement national de Marine Le Pen — le plus grand parti au parlement — l’occasion de capitaliser sur son élan et de potentiellement prendre le contrôle du gouvernement.
Macron a parcouru le continent dans le but de diriger la réponse aux actions géopolitiques brutales du président Donald Trump, qui ont ébranlé les alliés des États-Unis à travers le monde. Le retour de la politique des grandes puissances a offert à Macron l’occasion de changer de cap en rassemblant les alliés cherchant à soutenir Kyiv et à renforcer la souveraineté européenne.
Les électeurs français ont salué le retour de Macron sur le devant de la scène internationale, ce qui a fait remonter sa cote de popularité depuis un niveau historiquement bas. Un sondage Ifop pour Ouest-France a montré que sa popularité est montée à 31 % en mars, soit une hausse de sept points par rapport au mois précédent et proche du niveau d’avant les élections législatives de l’année dernière.
Certains alliés de Macron s’inquiètent toutefois qu’un nouveau scrutin dans les mois à venir puisse éroder encore davantage sa majorité. Sa coalition a perdu environ un tiers de ses sièges à l’Assemblée nationale en juillet dernier, tandis que le Rassemblement national a obtenu son meilleur score historique.
Le Pen, qui a été en tête de plusieurs sondages pour la prochaine élection présidentielle, a été reconnue coupable de détournement de fonds en mars et s’est vu infliger une interdiction immédiate de cinq ans de se présenter à une élection. Un sondage récent a montré que le numéro deux du parti, Jordan Bardella, est favori pour l’élection présidentielle de 2027 après avoir indiqué qu’il était prêt à prendre le relais.
Les espoirs de Le Pen de se présenter à la présidentielle française de 2027 restent toutefois vivants, après que la cour d’appel de Paris a indiqué qu’elle pourrait statuer sur un recours contre sa condamnation et son interdiction de se présenter d’ici la mi-2026 — bien plus tôt que prévu.