Le niveau d’équilibre du taux d’intérêt dans l’économie, i.e. celui qui équilibre offre d’épargne et demande d’investissement de façon non-inflationniste, aka le taux d’intérêt naturel, ne dépend pas de la banque centrale. Il dépend de facteurs technologiques, démographiques, institutionnels etc.
Ce taux d’intérêt naturel n’étant pas observable (on peut seulement l’estimer), le rôle de la banque est de gérer la déviation (estimée) entre son taux directeur et ce taux naturel pour lisser le cycle économique et empêcher une hyper-inflation (qui arriverait si on laissait un taux inférieur au taux naturel pendant trop longtemps) ou une déflation (qui arriverait si on laissait un taux supérieur au taux naturel pendant trop longtemps).
Dans le monde, et notamment en Europe, le taux d’intérêt naturel est sur une tendance baissière séculaire, pour des raisons démographiques (vieillissement), technologiques (gains de productivité, maintenant digitalisation) et institutionnelles (démocratie libérale, marchés de capitaux).
Personne n’y peut rien, et ce n’est pas un problème, au contraire, ça reflète plutôt l’amélioration constante des conditions de vie, d’épargne et d’investissement dans nos pays.
Désormais en Europe le taux naturel est peut-être négatif. Si la BCE ne le suivait pas avec son taux directeur et son QE, la conséquence serait une déflation à la japonaise. Donc il n’y a rien d’anormal aux politiques monétaires actuelles, c’est en ligne avec la tendance séculaire et c’est peut-être la nouvelle normalité.
Je sais que c’est dur à admettre, mais il va falloir admettre la possibilité de s’enrichir facilement dans ce contexte, par exemple par un bête ETF World en buy & hold. L’efficience des marchés n’est pas en cause, même si ce type d’environnement est propice à des flambées et micro bulles localisées (cannabis, cryptos, même stocks).
Les banques centrales peuvent lisser le cycle économique – ce qu’elles ont fait pleinement face à la pandémie – mais en fin de compte la tendance structurelle haussière sur un ETF World reflète les gains d’efficacité des entreprises, les progrès technologiques, l’enrichissement d’une part croissante de l’humanité via la mondialisation etc. – et non pas la politique monétaire.
TLDR :