Un court extrait de l'article "Les bonnes (ou moins bonnes) raisons de choisir une RT" :
http://moto-securite.fr/choisir-rt/
Depuis son apparition, la gamme RT de BMW fait figure de référence en matière de moto de grand tourisme. D’abord en 800 et 1.000 cc dans les années 1980 , elle a évolué en 1.100 cc en 1996, puis en 1.150 cc en 2001 et enfin en 1.200 cc en 2005. La RT, un choix par défaut ? Pas seulement…
Sans altérer un concept qui fédère depuis 20 ans les adeptes de la moto GT (carénage intégral très protecteur, valises latérales en dur de série, moteur bicylindre à plat privilégiant le couple, selles confortable), la RT peaufine au fur et à mesure de ses versions ce qui peut l’être, notamment dans le domaine de la sécurité.
Surtout au niveau du freinage d’abord avec l’ABS sur la R1100RT, puis avec le système couplé et assisté BMW Integral EVO sur la R1150RT, modifié en Integral Sport avec une nouvelle centrale de calcul ABS (plus rapide et moins intempestive) sur la 1200RT.
Au commencement était l’ABS (AntiBlock Braking System) qui empêche tout blocage de roue, en théorie.
Dans la pratique, un freinage à la fois très puissant et très brutal parvient à bloquer pendant une ou deux secondes la roue avant ou arrière. A l’inverse, la centrale ABS se déclenche parfois intempestivement et relâche les freins dès qu’elle détecte une perte d’adhérence, notamment sur une bosse, un trou, une bande blanche, des gravillons… Grosse frayeur à la clef ! Le perfectionnement progressif des centrales ABS permet de limiter ces déclenchements intempestifs.
Deuxième étape, le freinage couplé, dit Integral ou Integral Sport.
Concrètement, quand vous freinez à la main (au levier) ou au pied (à la pédale), le système répartit automatiquement le freinage entre l’avant et l’arrière, avec une proportion d’environ 70% vers l’avant et 30% vers l’arrière. Là aussi, dans la réalité, le système accorde une légère priorité aux freins sollicités par la commande utilisée. Si vous écrasez le levier, il freinera d’abord fortement de l’avant avant de répartir vers l’arrière.
Plus fort encore, ce répartiteur de la force de freinage s’avère adaptatif et dynamique: il dirige de manière optimale la pression la pression vers chacune des roues en fonction des forces qu’elles sont capables de transmettre. Ainsi, lorsque la moto emmène passager et bagages, la charge sur la roue arrière est mise à profit pour transmettre un couple de freinage accru sur l’arrière.
Dans ces conditions, pourquoi garder la pédale de frein arrière, sachant que l’on dose bien mieux avec la main ?
C’est que tout le monde n’a pas été convaincu par le freinage couplé. Notamment les adeptes de la conduite « sportive » qui apprécient de freiner de l’arrière (et seulement de l’arrière) en entrée de virage, pour asseoir la moto sur ses suspensions et lui conférer une meilleure stabilité.
Pour eux, BMW a créé l’Integral Sport, à couplage partiel. Si vous freinez au levier, le système répartit entre avant et arrière. Mais si vous freinez à la pédale, il n’applique le freinage qu’à l’arrière.
Troisième étape, le freinage assisté, dit EVO.
Un « amplificateur de force » hydraulique augmente la puissance de freinage jusqu’à 20%, tout en réduisant l’effort d’actionnement du levier d’environ 15% pour une puissance d’arrêt égale. Combiné au couplage, le système permet de diminuer de 50% l’effort sur le levier par la main. Plus besoin d’écraser le levier de frein, un freinage à deux doigts suffit.
Enfin, pour couronner le tout, le système BMW EVO Integral assure un autocontrôle permanent des fonctions du feu arrière et du feu stop ainsi que le niveau du liquide. En cas de défaillance du feu arrière, il bascule sur le feu stop en modulant l’intensité du faisceau pour le rendre moins lumineux.
Bref, le système de freinage sur RT est un des tout meilleurs au monde et il participe grandement au sentiment de sécurité que l’on ressent à sa conduite.
Mais il existe d’autres raisons de privilégier ce modèle parmi les autres représentants des motos de grand tourisme.
Cinq bonnes raisons.
1- La sécurité
Avec ce qui précède, vous comprendrez que c’est l’atout majeur de la RT. Passive ou active, elle n’a pas son pareil dans la production concurrente actuelle. Les suspensions Telelever (à l’avant) et Paralever (à l’arrière) assurent en permanence une assiette horizontale et stable en limitant la plongée lors des freinages et la remontée du nez à l’accélération. Résultat, plus de confort, plus de gigue avant-arrière pour le passager et une moindre sollicitation des pneus et des plaquettes de freins puisque le transfert des masses est réduit.
Avec une excellente rétrovision par la magie de ces miroirs positionnés plus bas que le guidon et intégrés au carénage (ils participent du coup à la protection contre le vent), une bulle réglable, un moteur dont les cylindres proéminents vous assurent de ne jamais rester coincé sous la moto, un éclairage puissant, haut placé, facilement réglable (sur la 1150) et intégrant des feux anti-brouillard (sur la 1150) de série qui permettent de prendre le relais en cas d’ampoule de feu de croisement grillée… N’en jetez plus !
Pour moi, c’est simplement la moto la plus sûre du monde.
2- L’équipement à outrance
La RT, c’est la sophistication des berlines BMW avec juste deux roues en moins. Non, il n’y a pas la climatisation, cela reste une moto, mais qui a dit qu’une moto devait nécessairement être inconfortable et rustique pour rester une « vraie » moto ? Le confort participe à la sécurité et au plaisir de rouler, surtout sur long trajet.
Les « accessoires » BMW sont loin d’être superflus, à l’opposé de la notion de gadget. Le FID, la « petite télé numérique », donne l’heure, le niveau d’essence, la température de l’huile moteur et le rapport de boîte engagé. Avec l’ordinateur de bord en option sur la 1200, vous avez accès à la consommation moyenne, le kilométrage restant, la température extérieure, un indicateur d’alerte verglas, le niveau d’huile moteur, voire la pression des pneus.
Il fait froid ? Mettez les poignées chauffantes (voire la selle chauffante sur la 1200) et oubliez le gel. Brouillard ? C’est l’heure de faire travailler les deux anti-brouillard (seulement sur la 1150). Un bouchon ? Enclenchez les warnings, vos suivants seront avertis et les voitures s’écarteront devant vous. Un long trajet monotone sur autoroute ? La radio, le lecteur de cassettes ou de CD (selon les versions) vous aideront à passer le temps. Pas le sens de l’orientation ? Vous avez deux prises de bord à votre disposition pour un GPS, un lecteur MP3, un intercom avec votre passagère, un gilet chauffant…
3- La modularité
Vous êtes très grand ou très petit, fil de fer ou gros plein de soupe ? Pas de problème, la RT s’adapte. Selle réglable sur trois hauteurs de série, avec la possibilité d’une selle basse (moins confortable toutefois) ou à l’inverse d’une selle rehaussée. Idem pour la bulle: si le réglage maximal n’est pas encore assez protecteur pour vous, vous pourrez mettre une bulle haute ou une bulle haute ET large.
Et vous trouverez chez les accessoiristes spécialisés (Wunderlich, Touratech) de quoi optimiser votre position de conduite: repose-pieds réglables en hauteur, rehausses de guidon, sélecteur élargi, pédale de frein plus large, amortisseurs Ohlins haute performance…
Vous aimez que ça brille ? Moyennant quelque menue monnaie, vous pouvez avoir les tubes d’échappement chromés, les couvercles de liquides de frein et d’embrayage chromés, les embouts de demi-guidons chromés, les vis de carénage polies, les pare-carters en plastique ou en titane… Voire remplacer tous les bouchons de vidange en bête acier par d’autres en inox poli, avec une protection de té de fourche en carbone, un passage de roue arrière en carbone, un prolongateur de garde-boue avant, une bavette de plaque arrière…
4- Tailler la route en confort
Vous aimez rouler ? Rouler loin, longtemps, pas forcément vite, mais sans vous traîner et sans exclure une petite pointe de temps en temps ? Vous jubilez à l’idée de traverser la France en une seule étape de 1.000 km sans dételer et en arrivant frais et dispos ? La RT est faite pour vous.
Possible que vous vous fassiez parfois doubler par quelque prétentieux en sportive ou roadster bruyant qui ne daignera pas vous accorder un salut, persuadé que vous conduisez une motomobile alors que lui pilote un engin de compétition… Pas d’inquiétude, attendez quelques kilomètres et vous pourrez lui adresser un petit signe de la main quand il aura rendu la sienne d’épuisement. Ou il suffira d’attendre qu’il s’arrête au bout d’une heure pour ravitailler en essence son engin de torture glouton. Vous aurez alors le choix entre le dépasser sereinement ou lui payer un café pour l’aider à reposer son anatomie courbatue tout en montrant que vous ne marinez pas dans le même sectarisme.
5- Soigner votre passager
Contrairement aux adorateurs du bout de bois et de l’insert de mousse minimaliste, vous considérez que vos passagers, et surtout la compagne de vos jours heureux, méritent un profond respect. Vous lui réservez donc un accueil digne de ce nom sur celle qui accompagne elle aussi vos plus belles journées pour que le ménage à trois se passe au mieux. Non content de lui offrir une selle confortable (quoique glissante d’origine), vous lui proposez une capacité d’emport de bagages suffisante pour ses petites affaires indispensables (sans qu’elle ait à supporter un sac à dos de 30 kilos), une protection et un confort de route sans égal (amortisseur arrière réglable facilement en détente et précontrainte), à tel point que certaines s’endorment en attendant d’arriver (vécu).
Afin de vous assurer qu’elle ne dort pas et démontrer que la moto n’est pas (toujours) un plaisir solitaire, vous pouvez même pousser le vice jusqu’à faire installer un intercom intégré à la moto.
Cinq (moins) bonnes raisons.
1- Entretenir le doute
Prenez-la en peinture bleue, choisissez un casque modulaire de même couleur et une veste unie sombre, si possible avec des bandes réfléchissantes. Vous verrez, c’est magique !
A votre approche, les voitures ralentissent et s’écartent pour vous laisser passer. Les bavards jettent leur téléphone portable (vécu), les étourdies bouclent leur ceinture de sécurité. Les temps sont à la répression, vous participez donc plus ou moins volontairement à la dissuasion en assurant une (fausse) présence étendue des forces de l’ordre sur la route. Vous constaterez à quel point la peur du gendarme simplifie vos déplacements.
Bien entendu, cela implique de votre part un comportement en adéquation, responsable, civique et respectueux des autres usagers.
2-Toiser vos semblables
Arborer un port altier à moto, une position de conduite « sénatoriale » qui sied particulièrement aux bedonnants, un champ de vision élargi pour les grands… Et une image de sérénité, de sérieux pour tous. Au feu rouge, quand les kékés restent le dos courbé sur leur guidon bracelet, votre regard est à hauteur de l’habitacle de ces gros 4×4 urbains prisés par certaines femmes des beaux quartiers (votre voisine ?) en mal de protection dans la jungle urbaine prétendûment hostile. Loin de les agresser, votre regard (et la musique de la motoradio) les apaise et leur donne une image positive de la communauté motarde que vous incarnez, en preux seigneur de la route.
3- Perpétuer la tradition du flat-twin
Intégriste du moteur bicylindre à plat, le seul « vrai » moteur BMW, chargé d’histoire (depuis 1923) et de symbolique ? Ou adepte de la moto discrète, sobre (de ligne, de bruit comme de consommation d’essence), au ronronnement de la Deuche de votre jeunesse (voire de tondeuse à gazon, disent ses détracteurs) ? Amoureux du bicylindre au couple de tracteur, qui ne rechigne pas à monter rageusement dans les tours tout en assurant une maniabilité diabolique par son centre de gravité très bas ?
Il y en a pour tous les goûts, l’important est que vous soyez fier de rouler sur une série R à moteur Boxer (car les deux cylindres opposés fonctionnent comme les poings d’un boxeur).
4- Afficher votre pouvoir d’achat
BMW produit des motos chères à l’achat. C’est comme ça, ça s’explique, ça se justifie éventuellement plus ou moins… mais ce qui est sûr, c’est que ça se sait. Cette image de luxe, de confort bourgeois, de fiabilité, de rigueur germanique a été bâtie sur des décennies de marchés d’administration et la proximité avec les grosses berlines de la marque à l’hélice. Sans tomber dans le travers d’une K1200LT aux volumes pachydermiques, vous ne dédaignez pas montrer que vous avez les moyens et vous optez pour une routière efficace, facile à mener et qui préserve votre standing.
Avantage: vous pourrez aller au bureau en costume sans le salir, même en cas de pluie, avec un petit casque léger qui n’abîmera pas votre brushing et de fins gants de cuir italien. Ne venez pas pleurer le jour où vous glisserez longuement sur le bitume et finirez au service des grands brûlés pour avoir négligé les équipements élémentaires de protection.
Inconvénient: il n’y a pas que des habitués de la carte Platinum parmi les BMistes. Même en faisant prendre vos rendez-vous à l’atelier par votre secrétaire, vous risquez de croiser parfois des coursiers, des routards au long cours (voire aux cheveux longs et gras), des motards de presse, et peut-être même, comble de l’horreur, des passionnés qui s’endettent pour se payer une RT et poussent le vice jusqu’à en assurer eux-mêmes l’entretien.
Il s’avère certes pénible de voir l’image de la marque « premium » dégradée par ces va-nu-pieds, mais que voulez-vous, il faut de tout pour faire un monde et puis, quelque part, ce sont surtout eux qui assurent la réputation des Béhèmes, plutôt que vous, non ?
5- Laisser l’entretien aux professionnels
Les gants, c’est fait pour tenir un guidon, pas une bombe de graisse ! La RT est une moto propre qui tient à garder son carénage immaculé. C’est pourquoi vous consentez à glisser quelques piécettes dans un lavage à haute pression pour effacer les traces de la dernière pluie, mais il reste hors de question que votre précieux temps libre soit sacrifié sur l’autel de l’économie.
Et puis, qui sait ? Si vous commenciez à vous y intéresser, vous pourriez découvrir que l’entretien d’un flat-twin n’est pas si compliqué que ça, qu’il est agréable de rouler sur une moto qu’on a soi-même bichonné. Et peut-être même qu’un jour, vous pourriez attraper le virus du travail manuel bien fait. Vade retro Satanas !
Message édité par FlatFab le 03-11-2012 à 13:45:59
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