Reprise du message précédent :

Houlà les Sammy c'est pas tout jeune. Années 80 p-e, voire 70

C'était chouette Sammy, j'aimais beaucoup quand j'étais gamin. Faudrait que je relise pour voir ce que ca donne maintenant.

ça n'a pas trop mal vieilli je trouve

 
Oui, c'est ce qu'il me semblait, c'est pour ça que je trouve la narration encore efficace, par rapport à certains trucs qui ont assez mal vieilli

J'ai lu un peu par hasard Ragoût aux truffes de Fabien Grolleau et Cédrick Le Bihan. Ça raconte l'histoire d'une cheffe de restaurant étoilé parisien qui largue tout du jour au lendemain. Elle va rentrer chez sa mère et faire de nouveaux choix de vie.
 

 
(Je vais spoiler hein. )
 
Je suis... furieux en fait. Je l'ai pris parce que la couverture est plutôt sympa, et effectivement le dessin est pas mal ; je n'aime pas trop le traitement des personnages ni en particulier celui des visages, mais dans l'ensemble ça passe. Le problème, c'est l'histoire. Y a vraiment rien qui va, rien de rien. C'est comme si le scénariste avait mis toutes les choses "dans l'air du temps", les avait mélangées et en avait tiré une non-histoire.
 
- Le personnage principal, c'est une fille-qui-a-une-grande-gueule. (Elle est dans l'air du temps mais elle est surtout carrément insupportable.)
- Qu'est-ce qui va la faire changer de route ? Elle va se retrouver face à l'absurdité de la vie et à l'injustice sociale (on lui demande de servir un chien dans son resto étoilé, et pendant ce temps on met de la Javel dans les poubelles pour éviter qu'un clochard ne puisse y récupérer de la nourriture.)
- Elle va démissionner à grands renforts de doigts d'honneur et de "va te faire cuire le cul" (...), et comme dans à peu près toutes les séries/films/etc. qui abordent ce thème, aucune importance, elle a pognon infini, elle peut se permettre de lâcher un boulot manifestement bien rémunéré pour... rien, elle n'a rien, juste "ça fait du bien tu imagines pas". Si si on imagine très bien, sauf qu'en fait c'est pas ça la vie.
- Dans le train pour rentrer chez sa mère, le jambon-beurre "façon Bocuse" est à 7€, donc elle passe de l'autre côté du comptoir et se fait son propre sandwich "j'appelle le contrôleur ! je vous préviens !" ah ben non il appelle rien du tout, parce que tu vois c'est ça la vie, on fait ce qu'on veut parce que quand on est dans un monde absurde on peut se permettre de faire n'importe quoi.  
 
Le taxi est un sale con qui l'appelle "ma p'tite dame" et qu'elle va donc larguer au milieu de la campagne parce que "je préfère ça que de continuer à t'écouter", sa mère (avec laquelle elle ne s'entend pas) a une maison de campagne grande comme un manoir avec un énorme potager dont elle s'occupe ("ah voilà, les vraies choses de la vie" ), et vous savez quoi ? Sur le terrain gigantesque de la mère (on peut parler de domaine là je pense) il y a une vieille ruine de château ! Hmm, mais où est-ce que ça va nous mener ? Ben on ne se le demande pas une seconde, parce que non seulement on a droit à tous les thèmes "dans l'air du temps", mais en plus l'histoire est absolument sans aucun enjeu. Je vous le spoile hein, ici personne ne lira ce livre donc je ne prends pas de risque : elle va remettre le château en état et monter son restaurant dedans ! Et vous savez quoi (bis) ? Elle n'aura pas le moindre problème : sa mère lui donne tout l'argent qu'il faut, un ancien copain de classe entrepreneur fait les travaux (oh, à un moment il dit "c'est plus cher que prévu !", du coup elle dit "non", et donc le monsieur dit "ok, tu m'as convaincu, je baisse mon prix", affaire réglée en 3 cases, WHAT ?!!), elle va rechercher à Paris le clochard qui mangeait dans les poubelles pour lui donner un taf, elle récupère un vieux sommelier à la retraite (le père d'une amie, HOW CONVENIENT) qui lui dit non mais finalement "oui bien sûr tu m'as convaincue !", et à la fin elle fait l'inauguration de son restaurant, et sa mère lui glisse l'air de rien que "nous sommes complets pour un moment", voilà fin de l'histoire elle a gagné elle a réussi c'est terminé.  
 
Je vous passe la visite au marché local ("j'aime bien ”sentir” les marchés, me faire une idée" ), la stagiaire qui a un look de mec donc "t'es sûre que tu veux pas jouer du métal plutôt ?" (la situation est désamorcée 4 cases plus loin, OUF grosse tension là), le petit "ton père aurait été fier de toi" à la fin... Quand même, le pompon : le clochard qu'elle a embauché, un étranger peut-être en situation irrégulière, eh bah devinez quoi : IL VA SAUVER UN MEC PARCE QU'EN FAIT IL EST MÉDECIN MAIS IL N'Y A PAS D'ÉQUIVALENCE DE DIPLÔME EN FRANCE putain mais qu'est-ce que ça fout là ?!!
 
Le pire c'est que ce n'est même pas cohérent, elle quitte Paris en disant qu'elle en a marre de cuisiner pour des connards de riches, et à la fin elle fait quoi, elle cuisine pour des connards de riches ! (Ils sont en province, c'est moins cher, ça doit pas être les mêmes riches, l'honneur est sauf.)
 
Vraiment, j'ai trouvé ça nul, nul, nul.  
 
C'est édité chez Fluide Glacial.

C’est bien vendu tout ça

T’as fait ma journée mec    
Sachant que j’ai failli molette juste en voyant le dessin  
 
Ça a l’air d’être bien de la grosse merde.
C’est con que ce soit pas une saloperie de roman graphique comme même
 
Fluide glacial par contre ?  
Ils ont trahi la cause. Quelle bande de mécréants.

On te sent un peu énervé là

Merci pour le CR détaillé, ça donne bien envie de passer son chemin

J'ai l'impression que c'est vraiment un truc à la mode les sujets "cuisine". J'en ai lu 2 récemment à la bibliothèque : l'art du sushi (style plutôt documentaire, mais j'ai bien aimé) et Le goût d'Emma (pas mal aussi, malgré un côté un peu "tous les clichés du moment" aussi, pas autant marqué que celui qui viens de se faire démonter... m'enfin je ne l'achèterai pas).

Et encore, je ne vous ai pas parlé de la pire BD que j'ai lue cette semaine.

Oui la cuisine est assez tendance je crois. Peut-être pas autant que le développement personnel. Là ça réunit un peu les deux...

Le pire c'est que je déteste faire ça. Dans l'ensemble je me limite à "tu n'aimes pas n'en parle pas, à quoi bon, il y a tant de bonnes choses à vanter, pourquoi perdre son temps à parler de quelque chose qui ne t'a pas plu ?" Et Fabien Grolleau est un pro, avec un bon CV, et même des prix si j'en crois sa fiche Wikipedia.

Je sais pas, j'étais vraiment énervé. Je crois que je trouve ça surtout paresseux. C'est peut-être une commande.

Ouep pénible cette mode des BD gastro (en particulier quand on aime à la fois la BD et cuisiner - le récent On va déguster qui encensait tout un tas de BD gastro de merde @France Inter  )  ; mon frère m'a prêté L'art du sushi, d'un côté c'est agaçant de l'autre j'ai été complètement hypé, je l'ai relu trois fois, retrouvé mes nattes à maki inutilisées depuis 10 ans, goûté des tas de saké,et claqué de la thune en shoyu, mirin et katsuoboshi

(J'ai même emballé tous mes cadeaux de Noël dans des furoshiki )

Oui voilà j'ai commencé mon post en râlant pour finir en je suis une grosse merde influençable oui voilà

Si j'en crois la preview sur le site, la BD pourrait m'énerver aussi.
https://www.bdfugue.com/l-art-du-sushi

On veut une critique de ta pire bd de la semaine maintenant

Le côté très crispant d'entrée c'est le narcissisme de l'auteur qui se met en scène avec ses proches et l'inévitable voyage au Japon du random Parigot du XXIème siècle (trop cool vivement ta BD sur les delis de Manhattan - n'hésite pas à élargir aux pizzerias de Brooklyn,  think outta the box).
Mais au fur et à mesure ce côté agaçant s'efface et la démarche paraît plus sincère (jusqu'au retour à Paris )

Ça semble putain de chiant.

Il parle de la quantité de mercure ingérée qui transforme les plus goulus en thermomètres vivants ? Et est-ce qu'il y a le passage obligé sur l'apprenti qui doit découper du thon germon pendant 14 ans avant d'être éventuellement digne de travailler du thon rouge, avec ébaudissement du commentateur sur le souci de perfection de ce peuple admirable (que c'est pas comme chez nous grosses feignasses) ?

Ce qui me tue c’est qu’au-delà du temps perdu à aller au bout, tu réussis à pondre un pavé pour le démolir    
Un truc pareil laisse le te tomber des mains plutôt
 
Ou alors c’est une vraie œuvre, dans le sens où elle ne t’a pas laissé indifférent
 
Édit : et on veut ta pire BD maintenant

Nan, quatre ans seulement (à nettoyer les chiottes), et ils peuvent ouvrir un sushiya en province.

Ça commence comme ça, mais ensuite ils vont voir des forgerons, des producteurs de riz, de saké, de sauce soja... Et surtout des pêcheurs (japonais puis bretons) qui pratiquent l'ikejime (technique de mise à mort du poisson permettant de conserver et surtout de maturer sa saveur).
Bref ça commence Gouttes de Dieu   mais ça évolue Les Ignorants  

(Bon moi j'aime cuisiner, picoler, le feu et l'acier, donc je ne suis pas objectif)

Le style breton c'est plutôt démerde toi pour crever au fond de la cale    

Pourtant ya des bédés de bouffe qui butent (le gourmet solitaire, la BD de Blain sur Passard ...)
J'ai kiffé la review en tout cas, j'aime cette rage

   
 
Au moins le titre  

Bha c'est bamboo hein

 
Celles de guillaume long aussi

Sur cet aspect là. Je lis de plus en plus de livre/BD avec des femmes sur le devant de la scène, c'est très bien sur le principe. Mais apparemment une femme forte/libéré pour beaucoup c'est une femme qui dis des gros mots, envoie chier un peu tout le monde, qui déteste les hommes et parfois le monde entier (bon souvent c'est qu'en surface et le discours tombe à l'eau au premier mec/femme charismatique rencontré). C'est relativement agaçant, l'inverse de soumise c'est pas d'être conne il me semblait.

Moi il m'a presque donné envie de le lire avec ses commentaires de réac assumé bon, presque parce qu'à la base c'est pas trop le genre d'histoires que je lis, et ça a l'air bof côté dessin.

Mais je plussoie : on en veut une comme ça par semaine  

J'ai lu une BD atroce dans le genre "dev perso" qui mériterait sa review aussi mais je suis pas aussi douée que Parappa

Pour ce qui est de la bouffe comme thématique, ça fait déjà une quinzaine d'années au bas mot que c'est un sujet porteur, y a qu'à voir le nombre de programmes TV consacrés à ça à des horaires forts, les sites internet, les chaînes Tube, les rayons cuisine des librairies qui ont gonflé etc. Même le cinéma hollywoodien a eu quelques succès avec. En comparaison je trouve que la BD est plutôt globalement épargnée, et celles qui en parlent restent assez confidentielles* il me semble (manga mis à part, mais ca fait très longtemps que le shonen de cuisine existe au Japon, même si je ne crois pas que ce soient ceux qui marchent le plus chez nous)

*plus ou moins que les facsimilés des vieux Tintin, je l'ignore

Le gourmet solitaire    

Voilà, bon résumé

C'est bien passé pour un truc emprunté à la bibliothèque, mais bon de là à l'acheter...

Dans le genre expérience personnelle, j'ai emprunté "route 78" à la médiathèque, qui raconte le road trip de l'auteur qui a traversé les US en stop et autres, en 1978.  
 
J'ai bien aimé ça, c'est sans fard et ça casse complètement, pour moi, le mythe américain des hippies

Ah tu me fais penser que je voulais le lire, mais je le retrouve pas dans le bordel du déménagement des dizaines de cartons de bouquins/bd qu'on n'a pas pu déballer en attendant les travaux  
J'ai passé une soirée avec l'auteur il est ouf, tu sens qu'il a pas eu une vie banale

Écoute je sais pas, je comprends pas bien moi-même, mais ça m'a vraiment énervé et j'ai eu besoin de le partager. Je ne fais pas ça souvent, je trouve ça très malsain et trop facile de se moquer comme ça.  
Édit : en fait je sais très bien, j'aime bien écrire et j'aime bien écrire des trucs marrants. Et j'ai pas souvent l'occasion de le faire en fait, je dirais même jamais.
Mais critiquer comme ça c'est bête. Ici je sais que c'est sans conséquence, les auteurs ne tomberont jamais dessus, mais peu importe, ça craint.
 
La pire c'était Arsène Lupin, mais pour des raisons très différentes. Je vous ferai un post avec quelques photos si j'ai le temps.  
 
 

+1
Madame valide également.

Mais heureusement je lis aussi des choses extra. On a pris Kodi de Jared Cullum à la médiathèque, en nouveauté jeunesse.
 

 
Édité chez Komics Initiative, apparemment des gens qui font des Ulule pour financer leurs projets. C'est l'histoire d'une petite fille solitaire qui va se lier d'amitié avec un ours. Le scénario tient en deux phrases (je n'ai écrit que la première, pour vous laisser la surprise – bon ok personne ne lira ça), de ce côté-là c'est pas dingue. Mais alors les dessins, pff, une folie. Pour moi qui aime beaucoup les BD à l'aquarelle c'est un bonheur. Les personnages sont très réussis très expressifs, les dessins sont dynamiques, avec un bon travail autour de la lumière (la lumière c'est *tout* en dessin, je vous ai déjà dit ? ) Seul petit reproche pour moi, on voit trop le grain du papier, enfin c'est anecdotique.  
L'auteur partage quelques mots à la fin du livre, sur ses inspirations notamment. Apparemment l'édition française est plus belle que l'originale.  
Très mignon, très simple mais très dense (pas loin de 200 pages ?), peu de texte ; un très bon cadeau pour les enfants, un plaisir à regarder pour tous.  
 
Quelques aquarelles du livres sont visibles sur son site (ça spoile un peu, mais on s'en fout) : http://jaredcullum.com/viewcollection/131060
 

 

 

 

Plusieurs fois que je le vois, j’ai toujours hésité, je crois que je vais finir par le prendre

C'est joli ! Et je trouve que le grain du Canson va bien avec le dessin

J'aime bien aussi, mais à plus petite dose.

Les BD en mode peinture j'ai vraiment du mal perso. C'est très beau mais pas vivant je trouve .

Seule la première planche est tirée de l’album, les deux autres images sont des travaux de recherche.
Je n’aime pas non plus les peintures en bd (si on parle bien de la même chose), là c’est une vraie bd.

Ah oui, pareil je l'ai emprunté à la bibliothèque et en effet c'était bien cool.

 
Comme dit Darya, on l'a croisé plusieurs fois parce qu'il fait partie du cercle Arlestonien, et c'est un mec ultra-sympa, ultra-perché, qui ultra-charge ses ultra-joints même à 65 ans
 
Et la BD en elle-même est vraiment chouette parce que complètement wtf. Dormir dans des squares de New York, vendre des crobards pour essayer de se payer de la bouffe, c'est une expérience qui paraît impossible désormais.

Allez, j'ai un peu de temps.
Arsène Lupin donc. Je vous préviens je spoile tout, donc si ne connaissez pas l’Aiguille creuse et que vous voulez lire la BD ou le livre, ne lisez pas ce qui suit.
 
Comme je le disais plus haut celle-là m’a énervé mais pour d’autres raisons. Enfant l’a prise à la médiathèque, et enfant a voulu que je lui lise. Or, malheureusement, le récit est incompréhensible. Il y a plusieurs raisons à cela, mais la première on s’en doute, c’est l’impossibilité de transformer facilement un roman de 320 pages en une BD de 54. Et ça évidemment, je peux pas vous le décrire, il faut simplement lire la BD pour comprendre que ça ne fonctionne pas. Mais quand même, on est pas aidé par le dessinateur. Voici Arsène Lupin :
 

 
(Notez le dialogue au passage, dur dur.)
Et voici Herlock Sholmes, son pire ennemi, présenté sur la page d’à côté :
 

 
Vous voyez où je veux en venir ? Lui, à droite, c’est le commissaire :
 

 
On a de la chance, il a une moustache pour se distinguer. Et en changeant la couleur des cheveux, on obtient lui, à droite :
 

 
Vous l’aurez deviné donc, le type de droite, c’est… Lupin déguisé. Il porte une « moustache de pacotille » (je cite la BD), et s’est apparemment fait pousser cette belle barbe en moins de trois jours. Vous ne l’aviez pas deviné ? Rassurez-vous : le héros (le type de gauche) ne l’a pas deviné non plus, alors que les deux se connaissent (ce qui pose d'autres sérieux problèmes dans le récit, mais je n'ai pas le courage de tout raconter. ) Au passage, le héros n’a que 17 ans, ça se voit hein ? (non plus)
 
Bref tous les personnages de l’histoire ont la même gueule, et pour une histoire de ce genre déjà vraiment pas simple au départ c’est un cauchemar. Et pour ne rien arranger, les expressions des visages ne varient pas beaucoup non plus. Sur cette double-page c’est assez extrême, la même expression (ou presque) est présente cinq fois :
 

 
Le dessinateur n’est pas très inspiré pour ses héros, ni pour ses scènes. Là par exemple, c’est un mariage.  
 

 
Si vous n’aviez qu’une case pour représenter un mariage, c’est vraiment comme ça que vous feriez ?  
 
Bref ça c’est pour les dessins à proprement parler. Mais en terme de BD c’est pas ça non plus. Voyez par exemple cette transition entre la P39 et la P40 :
 

 

 
Ça ne fonctionne pas très bien. (Ici aussi le texte – et l’image… – à propos de la savate est un peu dur.)
 
Ici la transition entre deux cases d’une même planche :
 

 
Ça ne va pas du tout, on ne peut pas dire dans une case « Je te rappelle que demain… » et dans la suivante « tu passes bon bac ! » puis « Et voilà le bac est terminé ! » à côté !
 
Et dans les scènes d’action ça coince aussi. Regardez la scène de fin :
 

 
Les transitions entre les cases 3 4 et 5 ne fonctionnent pas correctement. Sur la page suivante, même problème :
 

 
La transition entre la case 4 et la case 5 ne fonctionne pas bien, et entre la 6 et la 7 puis entre la 7 et la 8 c’est pas génial non plus.  
 
Bon et puis au delà de tout ça il y a des choses qui me déplaisent beaucoup. Par exemple, à deux reprises (je ne fais qu’une photo hein ) le héros sait *tout* mais ne dit *rien*. La première fois c’est carrément dans sa scène d’exposition, genre la *première* fois que le héros s’adresse à des gens c’est pour dire « moi je sais », mais il ne pourra pas tout dire. C’est pas du tout énervant… La seconde fois, voilà le passage :  
 

 
« Je vous le dirai plus tard. » suivi de « Plus tard. » Mais c’est pas bien de faire ça ! Sans compter qu’au sein même de l’histoire, d’où un ado de 17 ans se permet de parler à un commissaire de police comme ça ?!
 
D’autres passages sont carrément absurdes. Ici le commissaire découvre qu’un vieux (je simplifie) a tué son domestique par inadvertance : « Daval » (le domestique) s’est jeté sur lui par erreur sans voir qu’il tenait un couteau à la main. (Bon je pense que je pourrais m’arrêter là tant la situation est absurde, mais ce n’est pas tout.)
 
Le commissaire demande au vieux de s’expliquer, réponse de l'intéressé : « il m’a rendu plein de services depuis 20 ans, il a sauvé ma fille de la noyade quand elle était petite, là je l’ai tué par inadvertance parce que j’ai cru qu’il était en train de voler des objets dans ma maison, JE NE VOULAIS PAS SALIR SA MÉMOIRE EN FAISANT DE LUI UN VOLEUR, SA MORT EST UN CHÂTIMENT SUFFISANT. » Mais QUOI ?!
 

 
Et le commissaire de répondre : « Je vois mal le juge penser autrement. » Et fin de la scène. Non mais sérieusement, QUOI ?!! Il y a eu un meurtre, on a tué quelqu’un, et… c’est tout ? Le type n’avait pas de famille qui pourrait, je sais pas, ne pas trouver ça normal ? Porter plainte ?! Trouver que tuer quelqu’un par inadvertance parce que peut-être (on en est même pas sûr !!!) il était en train de voler un objet ce n’est pas une chose normale ?!
 
Et honnêtement, ce n'est vraiment pas juste pour le plaisir d'en rajouter, mais je mets de côté PLEIN d'autres trucs qui ne vont pas. (Certains problèmes sont sûrement présents dans le livre d'ailleurs, ce n'est pas juste une question de média.)
 
Bref j’arrête, j’ai déjà pris beaucoup trop de temps là-dessus. Quelques remarques pour finir :
• j’ai relu la BD une deuxième fois pour essayer de la comprendre (et pour faire ce post. ) La deuxième fois ça passe mieux, surtout quand on comprend qui est qui, qui se déguise en quoi etc. Ça n’est toujours pas une bonne histoire à mon goût, mais au moins je l’ai comprise. Lupin manipule tout le monde du début à la fin, et je trouve que cet aspect primordial (je suppose, je ne connais pas Lupin) est malheureusement complètement invisible dans la BD.
• j’en ai discuté avec une personne plus âgée que moi (65 ans ?) : elle l’a lu trois fois et n’a toujours pas tout compris. Mais elle a bien aimé !
• je suis assez embêté pour le travail du dessinateur. Cette personne sait dessiner, il manque sans doute de style mais ça vient – ça peut venir – avec le temps. J’ai la sensation qu’on lui a donné un projet trop gros pour lui, et qu’il n’a pas été assez accompagné pour bien faire…  
• …et peut-être que ça s’explique : si j’ai bien compris, cette BD est la réédition d’une BD de 2018 publiée chez un éditeur régional qui n’a pas l’air d’être spécialisé dans le genre : https://www.orepeditions.com/fr/cat [...] 04197.html
 
Je suppose que Bamboo a réédité le titre chez Grand Angle en se disant qu’avec le succès de la série Netflix ça pouvait être une bonne affaire.