- Le soir, quand l'Italie est triste, elle ressemble à Rimini...
- C'est beau... C'est quoi comme pizza, la Rimini?
- Ta gueule. Suce-moi.
J'ai encore fait fort. Miss Artichaut à la foire aux bestiaux de Plémounec-sors-tes Bottes en 1997. Je me suis laissé abuser par ses mensurations que j'ai estimées à au moins Miss Bretagne 2004. Enfin bon, maintenant que j'ai mes doigts en elle je vais pas pinailler, d'autant qu'elle a des arguments pour me garder la trique au chaud. Elle a des seins, enfin je crois, enfin disons qu'à eux deux ils remplissent la main d'un honnête homme. C'est pas comme si c'était grave, les petits seins. Puis j'aime bien les marques de son soutif, ça fait deux triangles blancs au milieu de cette peau hâlée, on a l'impression de jouer à la Play Station. Elle a une peau qui m'excite, une peau qui rappelle le sable, les dunes, les longues plages. A marée basse. Depuis que je l'ai touchée, que je l'ai sentie, j'ai un plateau de fruits de mer en fond d'écran dans mon cerveau. Elle a les seins comme des encornets et l'entrejambe qui vous fait penser au vendredi, à la cantine. Je lui décortique le bouquet avec les doigts pendant qu'elle me prend en bouche et j'avoue que j'hésite un instant entre la crevette rose récemment épluchée dans mon assiette et le téton qui pointe à ma droite. J'opte pour la crevette sans toutefois quitter le téton de l'oeil.
Baiser avec elle me donne faim, c'est l'amour élevé au rang d'art culinaire. Et ça m'excite foutrement.
Je dois faire un effort surhumain pour pas lui servir la mayonnaise tout de suite. J'essaie de penser à autre chose. Le réveillon de Noël chez tata Néné et tonton Nanard. Ils avaient organisé une réception dans leur 3 pièces à Loc-Himouille et j'étais le seul convive. On a regardé Patrick Sébastien un peu et l'heure passer beaucoup. En fin de soirée, vers 21h30, tonton a décidé de jouer à colin-maillard. Il s'est fait un bandeau avec le torchon "Le Gard - les arènes de Nîmes" de Tata, cadeau estival de pépé Dadou. Elle n'a pas osé moufter, mais on sentait que sur le principe elle émettait quelques réserves. Tata est allée se foutre derrière le canapé et moi derrière le canapé. Tonton est allé se foutre les pieds dans le tuyau de l'aspirateur, il a fait 3-4 pas approximatifs en faisant des moulinets avec les bras dans l'espoir d'un improbable rétablissement de son équilibre, il est allé se coller la truffe contre la fenêtre, il a traversé celle-ci sans l'ouvrir, en braillant "Touché! Fenêtre!!", puis s'en est allé se vautrer huit étages plus bas sur le toit d'une BX Sport mais d'où j'étais, j'ai pas pu entendre si il avait reconnu qu'il touchait une BX Sport. Le propriétaire d'icelle est venu sonner pour nous dire qu'on serait bien aimables d'arrêter de balancer nos saloperies par la fenêtre. Puis le shérif attorney, venu constater le décès de la BX Sport, a passé une main dans les cheveux et une autre dans la culotte de Tata, tandis qu'elle se cambrait en arrière, ses deux obus tendant son chemisier. Sa main effleura le sexe turgescent de ce mâle ténébreux qui lui explorait de ses doigts inquisiteurs sa...
- Ah la vache, cette mayonnaise pue!
Et merde...
- Excuse, le coup est parti tout seul. Et ça fait une semaine que j'ai pas pris de douche alors je conçois que je puisse puer du gland...
- Dugland toi-même, ducon! Je te parle du tube que j'ai éclaté en m'asseyant dessus. Ca t'arrive de ranger ta bagnole, des fois?
- Ah ben tiens, je le cherchais partout y'a 3 ans! Ca tombe bien, j'ai faim!
- Ecoute, si jamais je m'assois sur une tranche de jambe ou une cuisse de poulet, je te fais signe!
J'ai encore plus faim. Et encore plus envie de son corps. Mais pas pour le bouffer, hein!
- Tourne-toi, que je te mette le loup dans le poulailler.
Elle est assez incroyable. Elle n'est pas tombée dans la marmite de l'intelligence étant petite, mais elle a de la sensualité à revendre sur eBay. Le duvet qui court de ses fesses à son sexe vous invite à la téléportation tantrique, la sensibilité conjuguée de la peau du cou et des deux tétons ressort du prodige : je reste pensif. Dois-je l'enculer ou lui déboucher la tuyauterie avec mon furet? En guise de réponse, elle me saisit par le trois pièces et l'invite, unique convive, à une réception dans son bassin qu'elle a de méditerranéen. Ca me met d'humeur finale de coupe de France 1997. Parc des Princes, un 10 mai, les niçois se souviennent encore des chants fraternels qui retentissaient de notre tribune:
"En avant, en avant Guingamp!
On n'est pas des glands,
Les crampons en avant,
Vlan, dans les dents!!
Niçois fils de pute, on va t'enculer ta mère sur la promenade des anglais, on va te crever comme un rat, on va baiser ta salope de soeur,
En avant Guingamp!"
C'est Gwendaël Le Guevennec qui avait égalisé d'une frappe décroisée transversale altruiste à la sortie d'un superbe slalom où il avait éliminé une quinzaine de défenseurs niçois. Hop, feinte à droite et double-contact pour repartir à gauche, le niçois était aux framboises que Le Guenervec était déjà en train de faire une roucoulélette à un autre défenseur. Puis hop, une serpillière en osier suivi d'un flip-flap, il s'engouffre dans l'entonnoir, en ressort par un coup du hérisson de toute beauté puis enchaîne avec un passement de jambes rotatif, il arme sa frappe, et bing!! La balle part tout droit, la force de la frappe conjuguée à des tas de paramètres cinétiques - qu'on matérialise habituellement par des vecteurs avec un stylo quatre couleurs en cours de physique à l'école - confèrent au ballon une forme complètement aplatie qui le mène tout droit au fond des filets dans lesquels il reste plusieurs secondes, tournant sur lui même dans la plus grande tradition olivétomienne. GOAAAALLLLLL!!!
Ca s'est terminé aux tirs Obut : les boules qui cognent contre la cochonne née. Je m'endors.
"Pour se rendre l'esprit dégagé, dans l'endroit au monde où tout être humain
peut et doit se retrouver seul et isolé de ses contemporains, il devait parfois
attendre l'heure de la sieste." [Psaumes, extrait de "La bible aux cabinets"]
Il est 11h pétanque, je sors de ma léthargie. Il fait un froid à pas mettre un bolchevique à jeun dehors, et me voilà étendu dans la neige, en haillons même pas du dimanche. Je parviens, j'en r'viens pas, à me mettre debout et à me souvenir de la procédure à suivre pour marcher. Je pose mes deux pieds en canard et c'est la guenille qui redémarre.
Je me traîne péniblement depuis environ pas mal de temps. Je jette un coup d'oeil à mon poignet gauche. Appelez ça un tic -tac- si vous voulez, je porte toujours une montre mécanique. Elle m'apprend qu'il est déjà midi et quartz et ça me donne faim, de savoir qu'il est l'heure d'avoir faim. Je suppose que les vautours qui me tournent autour depuis une heure n'en pensent pas moins. Je dis des vautours, c'est parce que je n'ai connu que les pigeons de Paris et que je suis incapable de faire la différence entre un chameau et un dromadaire à deux bosses. Si ça tombe, c'est juste des dentirostres ou ce genre de bestiole avec une tête à porter un nom préhistorique.
Enfin bon, j'arrive à ce qui doit sûrement être ma dernière demeure. Le chalet du bonheur, dans tout bon dépliant savoyard qui se respecte, mais là j'ai froid, j'ai faim, j'ai envie de dormir, de pisser et je vais rater Téléfoot, c'est sûr. Alors un boui-boui qui sent le renfermé, avec des canettes qui jonchent le sol, de la pisse sur les murs et des rats sous les meubles, ça m'irait tout aussi bien, du moment qu'il y a un radiateur.
Je frappe à la porte, je n'attends pas qu'on me réponde et j'entre. Ca ressemble à un boui-boui, y'a des canettes qui jonchent le sol, de la pisse sur les murs, des rats sous les meubles, un radiateur, trois barbus enturbanés et le Père-Noël qui sont vautrés, aléatoirement. Je ne suis plus vraiment à ça près, je fais comme si de rien n'était et je vais directement dans ce qu'on pourra appeler l'évêché qui ne sont pas fermés de l'intérieur. Il y a un type endormi sur la cuvette, les bras enlaçant la lunette, la robe souillée, le slip sur la tête.
- Nom de Dieu!!
Dieu sursaute, lâche son étreinte, tombe lourdement sur le coté et se retrouve les jambes en l'air, les burnes à l'air, et l'air d'un con.
- Oh putain!! Oh pu-tain!, jure-t-il.
Puis, mu par un tsunami qui part de son estomac et remonte à la surface de sa bouche, il envoie valser le contenu de son saint bide sur sa barbe blanche. Dieu se gerbe dessus. Il rote. Puis il pète.
- Oh putain!!!, qu'il éructe.
- Arrêtez de toujours dire ça, quoi!
- Oh didiou, j'en tiens une bonne!! Ah la salope de sa mère!!
- Je peux pisser, oui?
- Oh ben dis, y'a suffisamment de mur pour ça, hein!
Je pisse sur un mur.
- Aide-moi donc à me relever.
J'aide Dieu à se relever.
- Ben mon cadet! T'aurais quand même pu te laver les mains avant, gros dégueu! Bon, d'où qui sont les copains?
- J'ai bien vu 4 barbus par là, avec du vomi dans les poils. C'est ça que vous cherchez?
- Ca doit être eux. On a loué ce chalet au fin fond du trou du cul de la Chartreuse pour la galette de la fête de fin d'année de la boîte. Y'a les 3 rois mages Melchior, Talbazar et Ribouldingue. On a invité le Père Noël, pour tirer les rennes. Et y'a des petites stagiaires du carmel qui sont venues avec leur patronne, soeur Emmanuelle. S'appelle pas Emmanuelle par hasard, celle là, crois moi!!
Bon et toi, qu'est-ce tu fous là? Tu viens livrer les pizzas?
- C'est à moi de vous demander ça, Monsieur Dieu! Qu'est-ce que je fous là? Pourquoi j'me suis retrouvé à moitié à poil dans la neige alors que j'étais à moitié à poil dans une bretonne?
- Ah c'est toi...
Déjà, appelle-moi Jipé. Ca sert à rien de me donner du "Monsieur Dieu" alors que j'ai mon slip sur la tête. Un peu de respect, quand même!
- Jipé? Comme Alain?
- Non, andouille! Jipé comme J.P. c'est mon prénom, Jean Paul. Jean Paul Dieu, c'est moi.
Te concernant, ben avec les copains on a bu comme des trous sans fond, on a fumé des trucs hallucinogènes à la frangipane et en fin de soirée j'ai un peu joué avec mes super pouvoirs. Je fais souvent ça quand j'hallucine the sky with des glaçons. Déjà à Noël j'ai donné dans l'hétérogénéité : j'ai pris une murge à la gentiane et j'ai sniffé des huîtres au mazout. Après j'me suis amusé à faire mourir des gens au pif. La crise!
- Euh... C'est vous le salaud qui a balancé un type par la fenêtre sur une BX Sport?
- Excuse-moi, jeune homme. La gentiane ça attaque sévère, en plus celle là je l'achète sous le manteau. Elevée en fûts de titane; c'est des moines trappezistes qui la distillent, des vrais forcenés de l'éthanol. A la fin de la soirée, je tapais un peu au pif dans la liste pour envoyer les gens au mouroir.
Et j'ignorais que vous étiez de la famille de la BX...
- C'est mon tonton Nanard que vous avez tué!
- Oui ben pardon, tu vas pas me pondre une horloge solaire! J'avais 6 grammes dans chaque bras, je te dis! J'ai même dégommé Pierrot, dans ma soulographie. Pierrot, l'abbé Pierre. Là j'ai grave déconné, par contre. La semaine prochaine je lui envoie Anna-Nicole Smith pour me faire pardonner, je sais qu'il adorait se tripoter le cierge en matant ses saints.
- Et moi?
- Toi non, il ne s'est jamais tripoté en pensant à toi!
- Nan mais je veux dire moi dans tout ça, je fous quoi ici? Je suis sûr qu'il n'y a même pas le haut-débit dans ce trou à rats!
- Ben qu'est-ce tu veux que je te dise, toi c'est le grappin qui t'a choisi. On va avoir besoin de quelqu'un pour nous redescendre à la gare de Saint-André-le-Gaz avec le Kangoo. Et c'est toi l'Elu, en quelque sorte
- Je vois. Et pourquoi vous m'avez collé des fringues toutes déchirées? Et pourquoi me faire atterrir à 2 heures de marche d'ici?
- Oh, ça c'est juste pour le folklore, je trouve que ça fait plus authentique de se retrouver dans la neige au milieu de nulle part sans chaussures ni pantalon, plutôt qu'avec un anorak et des après-skis devant la cheminée.
- Bon écoute Popol, j'ai autre chose à faire que d'écouter les délires éthyliques d'un gars qui n'existe que dans les églises. Alors tu vas me filer les clés du Kangoo, j'vais retourner voir la bretonne. Elle a du sécher depuis, je peux lui passer la seconde couche.
Allez, mes respects mon colonel, claquez une bise sur le cul à la Marie de ma part et à lundi dans l'taxi!
Dieu me colle un sacré coup de poing. Et on ne plaisante pas avec le sacré, ça fait saigner du nez.
- Dis donc Dugenou, je te laisse pas trop le choix, c'est ça ou je te balance à Vesoul en veste queue-de-pie, bermuda et palmes sur un toit de R5 Kway. Et je m'arrange pour que tu te prennes l'antenne dans l'oeil.
- ...
- Voilà!
Bon, va falloir t'habiller. On devrait pouvoir te trouver une redingote et une cotte de maille par là. Tu chausses du combien, en chemise?
On est un peu serrés dans le Kangoo, même si on a rasé la barbe du Père Noël et qu'on a attachés les rennes sur la galerie.
- Vous voyez, vous vouliez pas me croire, mais on a fait entrer tout le monde!
- Houla, t'enflamme pas, gamin!! On n'a pas réussi à caser le sudoku!