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Auteur Sujet :

[Topic écriture alternatif n° 5 ] Nouvelle du printemps VOTEZ §§

n°11087660
Tetedeienc​h
Head Of God
Posté le 03-04-2007 à 23:37:31  profilanswer
 

Reprise du message précédent :
J'ai tendance à penser que le nombre de mots/phrases à placer dans le texte est trop important cependant.
 
Cela inhibe la créativité en lui imposant des bornes trop restreintes...
 
Mais l'exercice reste intéressant.
 
J'ai du temps à perdre au boulot :)


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L'ingénieur chipset nortiaux : Une iFricandelle svp ! "Spa du pâté, hin!" ©®Janfynette | "La plus grosse collec vivante de bans abusifs sur pattes" | OCCT v12 OUT !
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Posté le 03-04-2007 à 23:37:31  profilanswer
 

n°11088232
Maldoror
Carpe diem, tu vas mourir
Posté le 04-04-2007 à 01:01:28  profilanswer
 

Tu sais, depuis "Rita, donne-moi ton coeur de palmier", on sait bien que la créativité ni l'imagination ne sont en rien limités par l'exercice.


---------------
Nous ne sommes rien, nous n'allons vers rien. Profitons au moins du voyage !
n°11090144
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 04-04-2007 à 10:43:54  profilanswer
 

Tetedeiench a écrit :


 
J'ai du temps à perdre au boulot :)


 
 
je préviens immédiatement la police.
De villiers, cette espèce de gland à patte, à la télé, hier au soir, affirmait que certains français vivaient au crochet des autres.
 
Tu es fait.  :fou:

n°11090222
Tetedeienc​h
Head Of God
Posté le 04-04-2007 à 10:51:37  profilanswer
 

talbazar a écrit :

je préviens immédiatement la police.
De villiers, cette espèce de gland à patte, à la télé, hier au soir, affirmait que certains français vivaient au crochet des autres.

 

Tu es fait.  :fou:

 

Je tiens à préciser ma situation :

  • Je suis en préavis (je change de taff fin Mai)
  • Je me suis fait sucrer de manère unilatérale et totalement indue, sous mots couvrant la discrimination, une prime de 2006, sous prétexte réel que je démissionne. J'estime le préjudice à un millier d'euros


Je m'estime donc investi du droit plénier et inaliénable de glander au travail.


Message édité par Tetedeiench le 04-04-2007 à 10:51:44

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n°11090314
ROGER95
Posté le 04-04-2007 à 11:00:57  profilanswer
 

talbazar a écrit :

je préviens immédiatement la police.
De villiers, cette espèce de gland à patte, à la télé, hier au soir, affirmait que certains français vivaient au crochet des autres.
 
Tu es fait.  :fou:


 
Monsieur de Villiers étant un ami, je vous interdis de proférer pareilles calomnies....
 
 :non:  
 
 

n°11090350
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 04-04-2007 à 11:05:08  profilanswer
 

vous avez parfaitement le droit de vous sucer des trucs, entre catholiques pratiquants, évidemment.
cela ne nous regarde pas, évidemment.
Mais je n'aime pas qu'on m'interdise, moi.

n°11090436
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 04-04-2007 à 11:15:09  profilanswer
 

Et la calomnie, c'est les propos de Villiers dans leur ensemble.
 
 
http://img157.imageshack.us/img157/7765/mardjgq5.jpg


Message édité par talbazar le 04-04-2007 à 11:17:29
n°11111733
Tetedeienc​h
Head Of God
Posté le 06-04-2007 à 11:09:40  profilanswer
 

C'est nul, cheap, mal rédigé, trop maladroit dans le style, mais j'm'en fous, j'y suis arrivé :D
 

Citation :

"Le soir, quand l'Italie est triste, elle ressemble à Rimini..." Tel était le chant laconique d'une voix-off minable sortant de la télévision d'Ahmed. Cet homme grand, sec comme un coup de trique, aux muscles noueux , taillé d'un seul bloc tout comme les pierres qu'il taille à longueur de journée, se reposait après une dure journée de labeur, dans sa chambre triste et pouilleuse de sa ville natale, en Somalie. Peu lui importe ce qu'il passe à la télévision : celle-ci a un pouvoir hypnotique sur lui. Son unique raison de regarder la télévision : passer le temps, temps dont il ne sait que faire. L'unique chaîne regardable que lui montre sa vieille télé montrait en l'occurrence un documentaire sur les stations balnéaires du bassin Méditerranéen, berceau d’une mer qu'il n'a jamais réellement vue. La télévision est le seul moyen pour lui de s'affranchir de son quotidien, en lui montrant des lieux, des choses auxquelles il n'aura jamais réellement accès.
 
Ahmed se lève, éteint le poste, se recouche sur sa paillasse miteuse, et finit par s'endormir. La vie a été rude avec lui : pauvre, sans le sou, travaillant depuis son adolescence, naviguant de petits boulots en petits boulots pour pouvoir s'acheter de quoi manger et quelques guenilles usées. Désabusé. Mais il a de la chance dans son malheur : il survit, lui, malgré les famines et horreurs ayant peuplé son passé. Difficile pour lui de se considérer comme autrement que malchanceux : il se compare aux gens qu'il voit à la télévision, et pas à la misère qu'il l'entoure. De plus, l'être humain a toujours tendance à se focaliser sur son malheur. Le malheur fait partie de sa vie, malgré sa toute relative importance face aux morts de la famine.
 
Cette télévision lui apporte à la fois rêves et assertions banales d'une vie quotidienne à laquelle il n'a pas accès. Une sorte de voyeurisme, de vie par procuration. Impossible pour lui de comprendre la réaction dégoûtée de cet acteur s'exclamant "Cette mayonnaise pue!". Il ne sait pas ce qu'est une mayonnaise. Impossible pour lui d'appréhender la réalité de ces gens se battant engoncés dans leurs cottes de maille, portant un casque en forme de marmite sur la tête : il n'a aucune notion d'histoire, même pas de son propre pays... Alors l’histoire européenne…
 
Cette nuit, pourtant semblable à toutes les autres, fit cependant basculer sa vie. Ce rêve le montra, lui, à la place de tous ces gens obligatoirement heureux et comblés de la petite boîte. Réveillé en sueur, il se dit qu’il devait s’affranchir de son malheur pourtant tout relatif, que dorénavant, sa vie aurait un but : devenir quelqu’un, sortir de sa situation, pourtant enviable aux yeux des autres. Le grappin l’avait accroché, ce furieux destin qui arrive là où on ne l’attend pas.  
 
Ahmed abandonna son travail, et, muni d’un fardeau ne contenant guère que ses maigres économies, il se préparait à partir. Il ne prit même pas les précautions élémentaires : il n’emporta ni eau, ni vivres. Il jeta un dernier coup d'oeil à ce vieux poste qui changea sa vie. L'émission du moment montrait un noël en famille, dans lequel un apprenti père noël, ne pouvant pas passer par une cheminée inexistante, passait par la fenêtre des toilettes. Le pauvre homme glissa et sa tête heurta le rebord de la cuvette, le tuant sur le coup. "Quelle ironie, aller voir Dieu en mourant dans les toilettes" se dit-il. Il quitta lors tout ce qui composa son quotidien : sa chambre miteuse, sa télévision à la réception douteuse, le poulailler bruyant, la photo de miss Bretagne aux mensurations de rêves sur lesquelles il a tant rêvé, et partit, sans se retourner.
 
Il effectua le voyage à pied. La distance le séparant de son destin était importante : il la parcourut tel jésus faisant son chemin de croix, son fardeau certes intangible contrairement à la croix de jésus, mais pourtant là, le poids de son désespoir pesant sur ses épaules, courbant son dos comme un petit vieux. Ignorant les chemins tous tracés, il suivit une ligne droite, le menant à travers les plaines désertiques, si peu favorables à la vie humaine. Mais il avançait quand même, guidé par une petite lueur que lui seul voyait, comme une promesse de jours meilleurs, comme l'espoir qu'il n'a jamais eu. Ahmed aurait souhaité bénéficier de la téléportation tantrique, comme ces gens bizarre de Star Trek, pour arriver immédiatement. D'ailleurs, ce serait la première chose qu'il se paiera, avec l'argent qu'il aura bientôt, la téléportation. Très pratique. Ca évite d’avoir les pieds ensanglantés. Bientôt. L'attente, pour lui, est difficile à soutenir. Bientôt, a lui les joies du Sudoku, de la neige, des foires aux bestiaux, bref, de toutes ces merveilles entraperçues qu'il va enfin pouvoir connaître et expérimenter !
 
Dormant ça et là, Ahmed avançait. Tiraillé par la faim et la soif, il avançait, cependant. Toujours courbé, pesant de tout son poids sur un bâton ramassé là qu’il utilisait comme canne, il avançait. Un pied devant l’autre. Chaque pas était plus difficile, mais la lueur était toujours là. Trois jours, quatre jours passaient. L’idée d’évaluer la distance le séparant de la capitale ne l’a pas effleuré : partir, c’était tout ce qui lui important.  
 
Ahmed s’affaiblissait. Il sentait ses forces l’abandonner. Sa vision se brouillait. Ses pieds l’élançaient. Il y a longtemps qu’il marche pieds nus, ses semelles lui faisant plus mal qu’elles ne le protégeaient du chemin inégal. Avancer. Sa marche était devenu un rituel emplissant son esprit entier. Son esprit se focalisait sur la simple action de mettre un pied devant l’autre. Un pas. Un autre pas. Encore un pas. Toujours un pas. Un pas pour accéder à son rêve. Chaque pas le rapprochait de son rêve. Toujours. Marcher. Son cerveau souffrant de la déshydratation ne pouvait plus fonctionner normalement. Des hallucinations commencèrent à le harceler, lui, perdu au milieu de nulle part. Il vit son frère, engagé dans l’armée rebelle, un trou au milieu de sa poitrine, dégoulinant d’un sang couleur framboise, un bandeau sur le front avec un signe bolchevique en surimpression, se débattant comme un forcené pour échapper à un dentirostre à la bouche écumante. Quand Ahmed s’approcha de l’improbable duo, le dentirostre leva la tête et cria « En avant Guingamp ! ». Son frère répondit « Arrête de toujours dire ça… »  . Le dentirostre leva alors sa main griffue pour asséner un coup magistral à la tête de son frère. Ses griffes se fichèrent dans sa mâchoire et furent coincées par les dents éclatées du malheureux. Ce dernier s’exprima comme il put : « T'aurais quand même pu te laver les mains avant ! ». Le dentirostre répondit : « C’est pas comme si c’était grave… ». Ahmed ne s’arrêta même pas. Marcher. Cet ordre emplissait son esprit.  
 
Les visions, les rencontres probables affluaient, tels de funestes présages, mais ces derniers glissaient sur Ahmed comme des cristaux de quartz s’échappant d’une montre éclatée. Marcher, toujours marcher. Echapper à sa misère. Marcher. Il croisa un encornet qui lui hurla « Tourne-toi ! ». Un peu plus loin, un alpiniste muni de crampons, adossé à un radiateur, en train de disserter avec un entonnoir bleu ciel sur l’hétérogénéité des furets de plombier. « Il remplissent toujours la main d’un honnête homme, ces furets »Rien de tout cela ne le touchait. Seules deux choses lui importaient, dorénavant : marcher vers son but, et sa propre douleur. Son monde s’arrêtait là.
 
Plus tard, il croisa Carmel, la chanteuse qu’il avait vue quelques temps auparavant. Elle passait l’aspirateur sur un duvet. Elle chantait de manière lancinante :
« Oh mon amour perdu, amour de ma vie, toi qui m’a laissée tomber… C'est parce que tu n'as connu que les pigeons de Paris que tu m’as délaissée… ».
Ahmed l’ignora totalement. Carmel le regarda fixement. Ahmed ne voyait pas ce regard. Il marchait. Son monde s’arrêtait là. Carmel hurla, alors. Un cri strident si puissant que tout autre bruit fut couvert. Une douleur indéfinissable naquit dans les tympans d’Ahmed, qui fut forcer de réaliser cette douleur plus forte que celle de son pauvre corps meurtri par cette marche vers son avenir. Il lui accorda le peu d’attention qu’il lui restait.
« Ahmed, mon pauvre ami, ta quête est finie. N’essaye pas de me répondre, mon chéri. Tu es allé au bout. Ta quête fut vaine, cher ami. Le monde, le but que tu t’es fixé t’est inaccessible. Tu as poursuivi une chimère, tu as souffert énormément. Mais ce monde est cruel et injuste. Ta seule récompense pour avoir poursuivi ce rêve ne sera pas sa réalisation, mais son abandon ».
 
Carmel prit alors Ahmed dans ses bras, en une étreinte froide, sans aucune chaleur, sans aucune douceur. Elle le serra, de plus en plus fort, jusqu’à ce que ce dernier ne puisse plus respirer. Il ne put se défendre : son esprit était focalisé sur l’action qui avait empli les derniers jours de sa vie. Ce fut sa dernière pensée : un pied devant l’autre.
 
Si un observateur avait été là, il n’aurait vu qu’un pauvre homme vieilli avant l’heure s’écroulant par terre pour expirer. Déjà, les rapaces se rapprochaient pour profiter de ce cadeau des cieux…
 
 


 
J'ai plus assez de temps pour le remanier : le style est à chier. Désolé encore :jap:
 
De plus, j'ai utilisé des artifices un peu nazes pour caser les mots et expressions :D

Message cité 2 fois
Message édité par Tetedeiench le 06-04-2007 à 11:12:52

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n°11111770
Tetedeienc​h
Head Of God
Posté le 06-04-2007 à 11:13:12  profilanswer
 

Putain de copier/coller de maÿrde %u2016 et co...


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n°11111835
Maldoror
Carpe diem, tu vas mourir
Posté le 06-04-2007 à 11:20:36  profilanswer
 

Tetedeiench a écrit :

C'est nul, cheap, mal rédigé, trop maladroit dans le style, mais j'm'en fous, j'y suis arrivé :D
 

Citation :

"Le soir, quand l'Italie est triste, elle ressemble à Rimini..." Tel était le chant laconique d'une voix-off minable sortant de la télévision d'Ahmed. Cet homme grand, sec comme un coup de trique, aux muscles noueux , taillé d'un seul bloc tout comme les pierres qu'il taille à longueur de journée, se reposait après une dure journée de labeur, dans sa chambre triste et pouilleuse de sa ville natale, en Somalie. Peu lui importe ce qu'il passe à la télévision : celle-ci a un pouvoir hypnotique sur lui. Son unique raison de regarder la télévision : passer le temps, temps dont il ne sait que faire. L'unique chaîne regardable que lui montre sa vieille télé montrait en l'occurrence un documentaire sur les stations balnéaires du bassin Méditerranéen, berceau d’une mer qu'il n'a jamais réellement vue. La télévision est le seul moyen pour lui de s'affranchir de son quotidien, en lui montrant des lieux, des choses auxquelles il n'aura jamais réellement accès.
 
Ahmed se lève, éteint le poste, se recouche sur sa paillasse miteuse, et finit par s'endormir. La vie a été rude avec lui : pauvre, sans le sou, travaillant depuis son adolescence, naviguant de petits boulots en petits boulots pour pouvoir s'acheter de quoi manger et quelques guenilles usées. Désabusé. Mais il a de la chance dans son malheur : il survit, lui, malgré les famines et horreurs ayant peuplé son passé. Difficile pour lui de se considérer comme autrement que malchanceux : il se compare aux gens qu'il voit à la télévision, et pas à la misère qu'il l'entoure. De plus, l'être humain a toujours tendance à se focaliser sur son malheur. Le malheur fait partie de sa vie, malgré sa toute relative importance face aux morts de la famine.
 
Cette télévision lui apporte à la fois rêves et assertions banales d'une vie quotidienne à laquelle il n'a pas accès. Une sorte de voyeurisme, de vie par procuration. Impossible pour lui de comprendre la réaction dégoûtée de cet acteur s'exclamant "Cette mayonnaise pue!". Il ne sait pas ce qu'est une mayonnaise. Impossible pour lui d'appréhender la réalité de ces gens se battant engoncés dans leurs cottes de maille, portant un casque en forme de marmite sur la tête : il n'a aucune notion d'histoire, même pas de son propre pays... Alors l’histoire européenne…
 
Cette nuit, pourtant semblable à toutes les autres, fit cependant basculer sa vie. Ce rêve le montra, lui, à la place de tous ces gens obligatoirement heureux et comblés de la petite boîte. Réveillé en sueur, il se dit qu’il devait s’affranchir de son malheur pourtant tout relatif, que dorénavant, sa vie aurait un but : devenir quelqu’un, sortir de sa situation, pourtant enviable aux yeux des autres. Le grappin l’avait accroché, ce furieux destin qui arrive là où on ne l’attend pas.  
 
Ahmed abandonna son travail, et, muni d’un fardeau ne contenant guère que ses maigres économies, il se préparait à partir. Il ne prit même pas les précautions élémentaires : il n’emporta ni eau, ni vivres. Il jeta un dernier coup d'oeil à ce vieux poste qui changea sa vie. L'émission du moment montrait un noël en famille, dans lequel un apprenti père noël, ne pouvant pas passer par une cheminée inexistante, passait par la fenêtre des toilettes. Le pauvre homme glissa et sa tête heurta le rebord de la cuvette, le tuant sur le coup. "Quelle ironie, aller voir Dieu en mourant dans les toilettes" se dit-il. Il quitta lors tout ce qui composa son quotidien : sa chambre miteuse, sa télévision à la réception douteuse, le poulailler bruyant, la photo de miss Bretagne aux mensurations de rêves sur lesquelles il a tant rêvé, et partit, sans se retourner.
 
Il effectua le voyage à pied. La distance le séparant de son destin était importante : il la parcourut tel jésus faisant son chemin de croix, son fardeau certes intangible contrairement à la croix de jésus, mais pourtant là, le poids de son désespoir pesant sur ses épaules, courbant son dos comme un petit vieux. Ignorant les chemins tous tracés, il suivit une ligne droite, le menant à travers les plaines désertiques, si peu favorables à la vie humaine. Mais il avançait quand même, guidé par une petite lueur que lui seul voyait, comme une promesse de jours meilleurs, comme l'espoir qu'il n'a jamais eu. Ahmed aurait souhaité bénéficier de la téléportation tantrique, comme ces gens bizarre de Star Trek, pour arriver immédiatement. D'ailleurs, ce serait la première chose qu'il se paiera, avec l'argent qu'il aura bientôt, la téléportation. Très pratique. Ca évite d’avoir les pieds ensanglantés. Bientôt. L'attente, pour lui, est difficile à soutenir. Bientôt, a lui les joies du Sudoku, de la neige, des foires aux bestiaux, bref, de toutes ces merveilles entraperçues qu'il va enfin pouvoir connaître et expérimenter !
 
Dormant ça et là, Ahmed avançait. Tiraillé par la faim et la soif, il avançait, cependant. Toujours courbé, pesant de tout son poids sur un bâton ramassé là qu’il utilisait comme canne, il avançait. Un pied devant l’autre. Chaque pas était plus difficile, mais la lueur était toujours là. Trois jours, quatre jours passaient. L’idée d’évaluer la distance le séparant de la capitale ne l’a pas effleuré : partir, c’était tout ce qui lui important.  
 
Ahmed s’affaiblissait. Il sentait ses forces l’abandonner. Sa vision se brouillait. Ses pieds l’élançaient. Il y a longtemps qu’il marche pieds nus, ses semelles lui faisant plus mal qu’elles ne le protégeaient du chemin inégal. Avancer. Sa marche était devenu un rituel emplissant son esprit entier. Son esprit se focalisait sur la simple action de mettre un pied devant l’autre. Un pas. Un autre pas. Encore un pas. Toujours un pas. Un pas pour accéder à son rêve. Chaque pas le rapprochait de son rêve. Toujours. Marcher. Son cerveau souffrant de la déshydratation ne pouvait plus fonctionner normalement. Des hallucinations commencèrent à le harceler, lui, perdu au milieu de nulle part. Il vit son frère, engagé dans l’armée rebelle, un trou au milieu de sa poitrine, dégoulinant d’un sang couleur framboise, un bandeau sur le front avec un signe bolchevique en surimpression, se débattant comme un forcené pour échapper à un dentirostre à la bouche écumante. Quand Ahmed s’approcha de l’improbable duo, le dentirostre leva la tête et cria « En avant Guingamp ! ». Son frère répondit « Arrête de toujours dire ça… »  . Le dentirostre leva alors sa main griffue pour asséner un coup magistral à la tête de son frère. Ses griffes se fichèrent dans sa mâchoire et furent coincées par les dents éclatées du malheureux. Ce dernier s’exprima comme il put : « T'aurais quand même pu te laver les mains avant ! ». Le dentirostre répondit : « C’est pas comme si c’était grave… ». Ahmed ne s’arrêta même pas. Marcher. Cet ordre emplissait son esprit.  
 
Les visions, les rencontres probables affluaient, tels de funestes présages, mais ces derniers glissaient sur Ahmed comme des cristaux de quartz s’échappant d’une montre éclatée. Marcher, toujours marcher. Echapper à sa misère. Marcher. Il croisa un encornet qui lui hurla « Tourne-toi ! ». Un peu plus loin, un alpiniste muni de crampons, adossé à un radiateur, en train de disserter avec un entonnoir bleu ciel sur l’hétérogénéité des furets de plombier. « Il remplissent toujours la main d’un honnête homme, ces furets »Rien de tout cela ne le touchait. Seules deux choses lui importaient, dorénavant : marcher vers son but, et sa propre douleur. Son monde s’arrêtait là.
 
Plus tard, il croisa Carmel, la chanteuse qu’il avait vue quelques temps auparavant. Elle passait l’aspirateur sur un duvet. Elle chantait de manière lancinante :
« Oh mon amour perdu, amour de ma vie, toi qui m’a laissée tomber… C'est parce que tu n'as connu que les pigeons de Paris que tu m’as délaissée… ».
Ahmed l’ignora totalement. Carmel le regarda fixement. Ahmed ne voyait pas ce regard. Il marchait. Son monde s’arrêtait là. Carmel hurla, alors. Un cri strident si puissant que tout autre bruit fut couvert. Une douleur indéfinissable naquit dans les tympans d’Ahmed, qui fut forcer de réaliser cette douleur plus forte que celle de son pauvre corps meurtri par cette marche vers son avenir. Il lui accorda le peu d’attention qu’il lui restait.
« Ahmed, mon pauvre ami, ta quête est finie. N’essaye pas de me répondre, mon chéri. Tu es allé au bout. Ta quête fut vaine, cher ami. Le monde, le but que tu t’es fixé t’est inaccessible. Tu as poursuivi une chimère, tu as souffert énormément. Mais ce monde est cruel et injuste. Ta seule récompense pour avoir poursuivi ce rêve ne sera pas sa réalisation, mais son abandon ».
 
Carmel prit alors Ahmed dans ses bras, en une étreinte froide, sans aucune chaleur, sans aucune douceur. Elle le serra, de plus en plus fort, jusqu’à ce que ce dernier ne puisse plus respirer. Il ne put se défendre : son esprit était focalisé sur l’action qui avait empli les derniers jours de sa vie. Ce fut sa dernière pensée : un pied devant l’autre.
 
Si un observateur avait été là, il n’aurait vu qu’un pauvre homme vieilli avant l’heure s’écroulant par terre pour expirer. Déjà, les rapaces se rapprochaient pour profiter de ce cadeau des cieux…
 
 


 
J'ai plus assez de temps pour le remanier : le style est à chier. Désolé encore :jap:
 
De plus, j'ai utilisé des artifices un peu nazes pour caser les mots et expressions :D


 
Mais c'est pas mauvais du tout ! Il suffirait de le travailler un chtit poil pour éviter les changements de temps intempestif, et de corriger deux ou trois petites fautes mineures, et ce serait très bien.
 
Cette histoire un peu onirique d'une vie finissante est même assez émouvante.
Quant aux artifices, t'es pas le seul :D


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Nous ne sommes rien, nous n'allons vers rien. Profitons au moins du voyage !
mood
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Posté le 06-04-2007 à 11:20:36  profilanswer
 

n°11111836
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 06-04-2007 à 11:21:00  profilanswer
 

ça m'a beaucoup rappellé "Guerre et paix", surtout vers la fin.

n°11111887
stipey
you can't buy me on e-bay...
Posté le 06-04-2007 à 11:25:53  profilanswer
 

mon grand père aussi, vers la fin, était guère épais :/


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Le scrabble ça existerait pas, je m'en serais même pas rendu compte
n°11111940
Maldoror
Carpe diem, tu vas mourir
Posté le 06-04-2007 à 11:30:25  profilanswer
 

stipey a écrit :

mon grand père aussi, vers la fin, était guère épais :/


 
[:ddrs55]
 

Spoiler :


Ceci étant, le mien non plus, ainsi que trois de ses fils. Mon papa se maintient plutôt bien par contre.


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Nous ne sommes rien, nous n'allons vers rien. Profitons au moins du voyage !
n°11112005
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 06-04-2007 à 11:36:49  profilanswer
 

Et dans le métro, c'est "gare et pets".
Mais je me répète.

n°11112774
Tetedeienc​h
Head Of God
Posté le 06-04-2007 à 12:59:45  profilanswer
 

Je n'en attendais pas tant :jap:


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n°11112791
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 06-04-2007 à 13:02:22  profilanswer
 

épatant

n°11113242
panchopa
le lama de Lima
Posté le 06-04-2007 à 13:51:59  profilanswer
 

Tetedeiench a écrit :

De plus, j'ai utilisé des artifices un peu nazes pour caser les mots et expressions :D


C'est justement l'esprit du topic [:toph]


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Apprenti néo-shreddeur fusionniste de chambre | ♫ Blind test pour zikos
n°11113671
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 06-04-2007 à 14:30:55  profilanswer
 

esprit, es-tu là ?
si tu es là, cogne trois fois.


Message édité par talbazar le 06-04-2007 à 14:31:05
n°11116728
In Ze Navy​ II
Obsédée textuelle
Posté le 06-04-2007 à 19:56:20  profilanswer
 

Mais aïe, bordel [:pingouino]


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n° 11 * RED * Tiens, voilà ton thé, c'est du café.
n°11121241
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 07-04-2007 à 11:25:54  profilanswer
 
n°11131208
el_marco
om mani padme hum
Posté le 08-04-2007 à 22:49:25  profilanswer
 

aaahh enfin la dead line
 

n°11131379
panchopa
le lama de Lima
Posté le 08-04-2007 à 23:08:39  profilanswer
 



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Apprenti néo-shreddeur fusionniste de chambre | ♫ Blind test pour zikos
n°11131558
el_marco
om mani padme hum
Posté le 08-04-2007 à 23:29:56  profilanswer
 

après tout m'en fou, déjà rendu ma copie....

n°11133361
panchopa
le lama de Lima
Posté le 09-04-2007 à 11:06:02  profilanswer
 

le bide  :cry:


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Apprenti néo-shreddeur fusionniste de chambre | ♫ Blind test pour zikos
n°11133618
In Ze Navy​ II
Obsédée textuelle
Posté le 09-04-2007 à 11:51:21  profilanswer
 

Bon alors, on dit que c'est fini ?
 
Je suis désolée, je n'arrive pas à écrire sérieusement en ce moment [:pingouino]


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n° 11 * RED * Tiens, voilà ton thé, c'est du café.
n°11133629
La Guepe1
Posté le 09-04-2007 à 11:53:35  profilanswer
 

Je n'arrive pas à écrire tout court.
 [:pingouino]

n°11136282
stipey
you can't buy me on e-bay...
Posté le 09-04-2007 à 18:55:15  profilanswer
 

ben on dit que c'est fini histoire de pouvoir en ouvrir un autre, mais on laisse celui ci ouvert pour que les retardataires puissent poster à leur guise, non?


---------------
Le scrabble ça existerait pas, je m'en serais même pas rendu compte
n°11136440
In Ze Navy​ II
Obsédée textuelle
Posté le 09-04-2007 à 19:08:04  profilanswer
 

Je suis d'accord. On peut voter, alors ? :D
 
Et proposer des mots et des trucs, mais peut-être pas trop, pour changer ? [:pingouino]


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n° 11 * RED * Tiens, voilà ton thé, c'est du café.
n°11136470
Tetedeienc​h
Head Of God
Posté le 09-04-2007 à 19:10:38  profilanswer
 

Ouai, limitez un peu les mots, sinon, ca relève de l'avalanche d'artifices débiles et ca ne rime plus à rien :/
 
On va avoir des hallus, des rêves, des pensées et la télé/radio en boucle sinon...


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L'ingénieur chipset nortiaux : Une iFricandelle svp ! "Spa du pâté, hin!" ©®Janfynette | "La plus grosse collec vivante de bans abusifs sur pattes" | OCCT v12 OUT !
n°11136529
stipey
you can't buy me on e-bay...
Posté le 09-04-2007 à 19:15:15  profilanswer
 

t'es en train de dire que nos textes, c'est de la merde?


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Le scrabble ça existerait pas, je m'en serais même pas rendu compte
n°11136597
Tetedeienc​h
Head Of God
Posté le 09-04-2007 à 19:23:28  profilanswer
 

Nan, que les contraintes liées aux mots sont trop grandes et que tous les placer sans user d'artifices moyen comme je l'ai fait moi-même est impossible.
 
Ce nombre d'artifices étant limité, on risque de se retrouver vite à court.


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n°11136654
La Guepe1
Posté le 09-04-2007 à 19:31:02  profilanswer
 

Tetedeiench a écrit :

Nan, que les contraintes liées aux mots sont trop grandes et que tous les placer sans user d'artifices moyen comme je l'ai fait moi-même est impossible.
 
Ce nombre d'artifices étant limité, on risque de se retrouver vite à court.


 
Ben tu fais pas.

n°11136665
Tetedeienc​h
Head Of God
Posté le 09-04-2007 à 19:32:25  profilanswer
 

Me demande si on pourrait lancer un topic d'écriture pas alternative ou juste un petit truc est imposé :D
 
Le thème de la nouvelle, le héros... voire rien du tout.
 
Vous en penseriez quoi ?


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n°11136716
In Ze Navy​ II
Obsédée textuelle
Posté le 09-04-2007 à 19:40:31  profilanswer
 

stipey a écrit :

t'es en train de dire que nos textes, c'est de la merde?


J'allais dire pareil, hein  [:in ze navy ii]  
 
On a chacun nos ficelles, et tant que ça nous amuse, on écrit (ou juste on lit, avec plaisir le plus souvent).
 
Ici, c'est un topic pas sérieux pour psychopathes mélancoliques et optimistiquement désespérés, en général.
 
Pour ce qui est des nouvelles avec juste le thème imposé, ou le héros, je pense qu'il y a des topics parfaitement réglementaires, mais ici c'est bucolique, voilà.


---------------
n° 11 * RED * Tiens, voilà ton thé, c'est du café.
n°11136724
Tetedeienc​h
Head Of God
Posté le 09-04-2007 à 19:42:19  profilanswer
 

Ca existe déjà ce genre de topic ?


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n°11137079
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 09-04-2007 à 20:26:16  profilanswer
 

La Guepe1 a écrit :

Je n'arrive pas à écrire tout court.
 [:pingouino]


 
moi je trouve qu'habituellement, tu arrives à écrire très court.

n°11137773
Tetedeienc​h
Head Of God
Posté le 09-04-2007 à 21:41:22  profilanswer
 

In Ze Navy II a écrit :

J'allais dire pareil, hein  [:in ze navy ii]  
 
On a chacun nos ficelles, et tant que ça nous amuse, on écrit (ou juste on lit, avec plaisir le plus souvent).
 
Ici, c'est un topic pas sérieux pour psychopathes mélancoliques et optimistiquement désespérés, en général.
 
Pour ce qui est des nouvelles avec juste le thème imposé, ou le héros, je pense qu'il y a des topics parfaitement réglementaires, mais ici c'est bucolique, voilà.


 
J'avais pas lu l'intégralité :D
 
Si c'est voulu, je me tais et mettez ce que j'ai dit sur l'incompréhension du but du sujet, ce que, j'imagine, vous ne manquerez pas de faire.
 
Le pire, c'est que je suis sérieux :/


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n°11137879
La Guepe1
Posté le 09-04-2007 à 21:54:26  profilanswer
 

talbazar a écrit :

moi je trouve qu'habituellement, tu arrives à écrire très court.


 
Une de mes nombreuses qualités.
Je synthétise.
 
 :o

n°11137975
Tetedeienc​h
Head Of God
Posté le 09-04-2007 à 22:05:08  profilanswer
 

J'attends le prochain avec impatience :o


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n°11138269
Mona Soyoc
Acrobate ridé
Posté le 09-04-2007 à 22:32:29  profilanswer
 

In Ze Navy II a écrit :

Je suis d'accord. On peut voter, alors ? :D
 
Et proposer des mots et des trucs, mais peut-être pas trop, pour changer ? [:pingouino]


 
Non. Tu écris. Et ne demande pas l'aide de pierre ou paul, tu les ridiculises, et ce n'est pas gentil  pour eux. Tu as 8 jours francs, voilà.

n°11138545
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 09-04-2007 à 22:58:03  profilanswer
 

La Guepe1 a écrit :


Je synthétise.
 
 :o


 
tu trafiques de la schnouff, ouais !
mais tout le monde est au courant, va.
Faut juste que tu partages.

mood
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