Reprise du message précédent :

Ah, tu nous diras si c'est bien.  

Très chouette expo.

Première partie très belle sur les enfants, thème de prédilection de Doisneau dans sa jeunesse notamment.

La suite est très intéressante également, je connaissais pas particulièrement son œuvre donc c'était bien de voir des photos de différentes époques. À noter que ça vaut le coup de monter tout en haut pour les quelques photos intégrées au milieu des collections permanentes, y'en a une série vraiment amusante sur les réactions de passants parisiens à une peinture jugée un peu provocante.

Merci.  

Hello
 
Visite au musée Guimet pour la Nuit des musées et l'expo Bronzes royaux d'Angkor
    * La foule s'était choisi d'autres cibles donc pas d'attente
    * Petites représentations de danse avec ambiance musicale
    * Rotonde et terrasses fermées
    * Entrée gratuite donc très bon rapport Q/P
 
J'hésitais à poster juste pour mettre des photos car visite en mode relax et pas grand chose à dire.
 
Et puis je vois que Nota Bene a sorti une vidéo/interview sur l'expo alors vous pouvez toujours aller voir ça pour en (sa)voir plus.
   L'incroyable restauration d'une statue vieille de 1000 ans : https://www.youtube.com/watch?v=3ckQIM2tsCA
Une petite vidéo qui soigne son image, ça ne peut pas faire de mal dans le contexte de la polémique sur la suppression de la notion de Tibet dans la collection permanente.
 
Au niveau de l'expo en sous-sol, l'éclairage a tendance à être cru, ce qui laisse certaines parties dans le noir car les salles sont sombres.
Pas assez fait gaffe au cadrage de la grande statue sur les dernières photos.
 
 

 
 

 
 

 
 

 
 

 

ha, les danses folkloriques par les  khmères nées à Vitry-sur-Seine....  
le jore de truc inutile artistiquement et scientifiquement.
et méta kitsch...
et d'une manière générale les "animations" dans les musées...
bref.  
 

Heureusement que tu es là pour nous dire ce qui est bien !  
 

 
Merci pour ce CR ! Je serais curieuse de voir la disposition de la pièce (c'est la grande salle du bas non ?), d'habitude il y a des sculptures énormes dedans, je me demande s'ils ont déplacé des choses. Et la grande statue en bronze de tes dernières photos devait être impressionnante quand elle était entière.  
 
Sinon, les animations dans les musées, en vrai, y a des choses à dire et c'est de qualité vraiment très variable. Ma pire expérience je pense c'est une rencontre percussive avec un danseur contemporain que j'avais pas vu venir dans mon dos mais j'ai déjà vu des choses assez sympa. Je pense que les musées ne peuvent pas gagner, si tu fais un truc 'tellectuel t'es accusé d'être élitiste comme d'hab, et si tu fais un truc accessible t'es accusé d'être racoleur.

C'était tout sauf "folklorique", c'était une performance d'un musicien électro-acousticien (pour hipsters au vu de sa fiche wiki) avec une compagnie "ayant pour vocation de promouvoir l’art de la danse classique et contemporaine cambodgienne" et le ballet était dirigé par une danseuse étoile du Ballet Royal du Cambodge (donc raté pour Vitry-sur-Seine). Je suis persuadé à 99% que ça m'aurait fait royalement chier mais de toute façon la notion même de performance me fait rigoler. Sinon je suis raccord avec toi sur le rejet des animations dans les musées mais seulement quand elles sont complètement décorrélées de la thématique du musée (également une "performance musicale" électro-acoustique aux Archives nationales, particulièrement pénible, lors de cette même nuit).

Pourtant, les vieux qui matent ont les yeux brillants.

 
THIS
 

Je comprends pas vraiment où vous voulez en venir, ni ce qu'il y a de drôle (?)

Edit : mais je comprends souvent rien à ce que dit Talbazar en règle générale

Mais les oreilles cassées par le performer.

Le Palais de la Découverte (fermé depuis 2020) rouvrira t-il un jour ?
D'après un article paru dans le Canard Enchaîné c'est peu probable...
Une reconversion du bâtiment en lieu d'exposition pour produits de luxe semble envisagée
A quand un Louvre-Vuitton ?    
 
https://actu.fr/ile-de-france/paris [...] 84186.html
 

Ça correspondrait un peu au pattern actuel
Il y avait une pétition qui tournait il y a peu sur ce sujet.

Sinon hier j'ai vu un truc super cool et je l'ai pris en photo exprès pour vous aujourd'hui. À l'institut des civilisations du Collège de France, il y a une mini expo gratuite consacrée à un vieux mec dont j'avais jamais entendu parler, Jules Oppert (« et la découverte de la Mésopotamie (1850-1905) »). C'est tout ptit, six vitrines dans l'entrée de l'institut, à côté de la cafèt où les étudiants vont siroter un café entre deux livres poussiéreux. Ça parle de ce monsieur, qui est un grand assyriologue français d'origine allemande, entre autres à l'origine de la revue d'assyriologie et d'archéologie orientale, qui existe toujours oui m'dame.

Ça m'a permis d'apprendre un truc : comment on sait si une langue est déchiffrée ? Par exemple, pour des langues que je connais, il y a des farfelus qui prétendent tout comprendre et font en réalité des interprétations fantaisistes. Pour l'assyrien, à l'époque, la Royal Asiatic Society a envoyé le même texte à traduire à quatre gus dont Oppert, et a comparé leurs traductions non concertées. Elles étaient suffisamment proches pour qu'on décide que ça y est, on comprenait l'assyrien

Mais comment diffuser la connaissance ? Pour cela, il faut pouvoir faire des livres. Et pour pouvoir faire des livres… … … BEHOLD! (grosse image car petits détails)

Boîte de poinçons typographiques « Ninivite corps 16 ». 95 éléments, gravés par Marcellin Legrand d'après les empreintes prises sur les monuments découverts par Paul-Émile Botta, 1846. Classée aux Monuments historiques le 18 mai 1946. Acier (gravé). Atelier du Livre d'art et de l'Estampe. Imprimerie nationale, PO.IN.69.4.

 
Merci à toi et BoraBora d'avoir retrouvé les infos.
 
C'était genre solennel/méditation, pas trop long (~15 min), avec un son soigné dans la forme et le fond.
J'ai trouvé que ça allait bien avec l'expo et je pense que beaucoup de personnes sont restées pour voir la représentation 2 fois ou plus, même si on pourrait dire aussi qu'une partie du public était acquise (celle qui venait probablement de Vitry-sur-Seine ).
 
Oui, c'est ça, une ancienne cours intérieure apparemment.
De la video de Nota Bene :

Retour de la visite de l'expo Le dernier sacre, 1h30 passée avec Hélène Cavalié, commissaire de l'expo et directrice adjointe des collections du Mobilier National. Bah c'était très chouette, et merci à la BNF pour l'invite parce que ça nous emballait pas plus que ça et on serait passés à côté. Bon, c'est pas non plus l'expo du siècle et c'est pas la même émotion et importance historique que les très riches heures du duc de Berry à Chantilly, mais ça vaut le déplacement. Le travail sur les étoffes, en particulier, est bluffant.
 
Evidemment, faut aimer la pompe, la pourpre et les ors mais le commentaire historique était vraiment intéressant et l'expo a représenté un boulot de dingue, non seulement sur le plan historique (le catalogue fait dans les 500 pages) mais aussi en logistique, avec une majorité de pièces présentées au public pour la 1ère fois depuis 1825 et en provenance non seulement du Mobilier National mais aussi de nombreuses collections publiques et privées.
 
Toute la réalisation des éléments du sacre a été consignée et conservée, ce qui permet de le recréer au plus près. Presque tout ce qui est montré vient du sacre, y compris dans les tissus, les dais etc. le reste étant reconstitué d'après documents. Des papiers peints ont même été imprimés à partir d'échantillons d'époque.  
 
Quelques photos (je n'ai pas pris la peine de photographier les cartels mais pour l'année c'est simple : tout est de 1825 ) (cliquez pour la hachedé).
 

 
 

 
 

 
 

 
 

 
 

 
 

 
 

 
 

 
 

 
 

 
 

 
 

 
Broderie en relief, à l'époque une nouveauté et une prouesse.
 

 
 

 
 
A Reims, le maire est un opulent bourgeois producteur de vins de Champagne, un certain Ruinart, qui sera anobli après le banquet. Les marketeurs de la célèbre boisson gazeuse alcoolisée n'ont d'ailleurs pas raté le bicentenaire du sacre. On reconnaît sur la table les biscuits roses typiques de Reims qu'il faut tremper dans quelque chose si l'on ne veut pas se péter trois dents.
 

 
A gauche, au premier plan, on voit derrière les verres le porte-verre du roi, qui ne sert qu'au transport et n'est évidemment jamais posé sur la table mais qui a été exposé là pour rappeler que le roi ne boit que dans son verre, partout où il va.
 

 
 

 
 

 
Une expo historique 19ème siècle sans Totor est bien sûr impensable. Voici donc le jeune Totor, 23 ans, invité au sacre et déjà assez gonflé de son importance pour demander en arrivant où était sa loge. Il produira cette ode au sacre de Charles qui sera très appréciée et rémunérée en vaisselle, une vingtaine d'assiettes en porcelaine dure de la manufacture de Sèvres d'après un dessin de Jean-Charles-François Leloy (là, j'avais le cartel   ). Elles sont encore à Guernesey, fièrement exposées au mur, bien que sur le tard l'ingrat poète ait cassé ce sacre, d'après lui "en carton".*
 

 

 
* La fin de son très court règne rappelle que nos politiques devraient parfois se pencher un peu plus sur l'Histoire. Il est très populaire au début de son règne, notamment parce qu'il abolit la censure de la presse, une première en France. Puis ça se dégrade petit à petit, entre autres parce qu'il fait trop de cadeaux aux plus riches, vire vraiment trop à droite conservateur et il se prend à tellement regretter l'époque où la presse était muselée qu'il rétablit la censure.
 
La chambre des députés va le rappeler à l'ordre et lui demander de reformer un nouveau gouvernement plus centriste modéré, ce qu'il avait donné l'impression de vouloir à son élection sacre. Seulement il aime bien ce gouvernement catho de droite ultra qu'il a formé, donc il a une idée géniale : puisque les députés ne veulent pas de ce gouvernement, y'a qu'à prononcer une dissolution des chambres et ça donnera un bon coup de chausson en satin dans la fourmilière, non mais sans blague, ki sé ki commande, d'abord, hein, hein ? Ils vont pas me faire chier à tout le temps me critiquer, ces députés de mes deux !
 
Donc dissolution des chambres --> les Parisiens se soulèvent pendant 3 jours --> Charles X est obligé d'abdiquer --> le reste de la France n'a même pas eu le temps de comprendre ce qui s'est passé. Super idée que t'as eue, Charlot !

Wow chouette, merci pour les photos ! C'est pompeux… dans le sens étymologique du terme
 

 
Je savais pas ça, c'est un bon TALC. C'est par tradition genre « je veux pas qu'on m'empoisonne » ou parce qu'on ne voudrait pas courir le risque de toucher un verre qui a frôlé les lèvres d'un gueux ?
 

 
Un de ses portraits célèbres date de cette époque, il y est représenté jeune, blond (avant la période coiffé comme une serpillière et avant avant la période sage barbu) et devant la cathédrale de Reims :
 

 
Dans le genre, le sacre est aussi au centre d'un opéra de Rossini que je trouve assez drôle mais qui est peu donné parce qu'il faut beaucoup de stars, Le Voyage à Reims. Ça raconte l'histoire d'un groupe de personnages qui s'arrêtent dans une auberge sur le chemin du sacre et n'arrivent jamais à repartir. Ils viennent de tous les pays d'Europe et représentent évidemment les clichés qui vont avec : il y a un militaire Anglais sentimental et timide, un Allemand scientifique et méthodique, une poétesse grecque qui joue de la harpe, une Française évaporée et obsédée par ses robes, etc. Évidemment, ça finit avec un concert de la poétesse grecque sur un sujet tiré au hasard à savoir un hymne à Charles X bien kitsch.  
 

 
Ha c'est marrant ça m'a fait le même effet en lisant l'histoire de l'Allemagne nazie, « bon, y a beaucoup de parallèles avec maintenant mais jusqu'ici tout va bien, au moins Hindenburg a pas diss… ah si ok d'accord bon ben euh what can possibly go wrong ».

Elle a pas dit et on n'a pas pensé à demander. A priori je pense que c'est une tradition qui vient de la crainte d'être empoisonné mais en vrai j'en sais rien ("Au fait chéri, demain diner chez les Borgia ! Leurs nouveaux verres faits à Murano sont merveilleux, il paraît !" ).
 

Oui, je me rappelais de ton post et je me suis dit que décidément...  

Je recommande ceux là ou Azay le Rideau ou Chambord. Ça dépend de si tu privilégies l’architecture ou l’intérieur aussi.
Et j’aime particulièrement Loches bien qu’il n’en reste plus que les murs

Azay c’est plutôt petit mais bien meublé, Chambord c’est beaucoup plus grand mais ça fait vide, et c’est cher dès le parking.

Je crois que j'ai jamais visité Chambord, la honte. Ce que j'ai fait (et que je recommande si on est ingambe) c'est d'aller en train à Amboise, visiter le châtiau, louer un vélo et aller jusqu'à Chenonceau. Ça fait une petite balade, Chenonceau est très sympa, et on peut revenir à la coule, passer par le Clos-Lucé et aller chercher son train de retour. Mais c'était pas la question de départ

Ce qu’il y a de bien dans ce coin c’est qu’on peut voir tout plein de châteaux de toutes les époques et de toutes les tailles sans avoir à s’éloigner de plus de 15 kilomètres de la Loire/Cher/Vienne/Indre (en gros).

 
 
 
Décidément, en France dissoudre le parlement est toujours une mauvaise idée...  

Comme cela avait proposé par E. Macron en 2018, la tapisserie de Bayeux sera prêtée aux Anglais de septembre 2026 à juin 2027, le temps de rénovation du musée normand.
 
En retour, le British Museum prêtera des babioles de la même époque comme les pièces d'échec Lewis https://en.wikipedia.org/wiki/Lewis_chessmen ou des objets issus des fouilles archéologiques de Sutton Hoo https://fr.wikipedia.org/wiki/Sutton_Hoo
 
Article FR https://actu.fr/normandie/bayeux_14 [...] 86150.html
Article EN https://www.theguardian.com/culture [...] -900-years

Bientôt on leur prêtera Carnac en échange de Stonehenge.

Ils sont pas rancuniers les rosbifs, pour exposer chez eux une bonne dérouillée nationale.

Ouais mais c’était il y a longtemps, depuis ils ont eu des belles victoires comme Azincourt et Poitiers, et puis on est réconciliés !! La preuve, en plus du passeport il faut débourser 15€ pour rentrer dans leur pays.  
Au fait, on sait si Manu et Brizzite ont demandé un visa ?

C'est pour recompter le nombre de zizis

Retour rapide sur  
 

• le musée de la Ruhr à Essen, situé dans une ancienne mine de charbon l'endroit était incroyable, et le contenu très complet, abordant l'aspect sociologique de la région, géologique (avec les fossiles trouvés lors du minage), historique et biologique

• le Pompidou de Metz, qui expose une partie des réserves du centre de Paris, ticket à 14€ et c'est un peu gonflant comme il y a un resto à l'intérieur il faut remontrer son ticket à chaque étage, une visite gratuite est proposée, que je recommande de suivre car dans l'art contemporain si certaines œuvres peut être vues pour elles même, pour d'autres c'est le process de création qui compte et encore faut-il être informé de ce fameux process, j'ai beaucoup aimé tout ce qui concerne Maurizio Cattelan l'artiste de la fameuse banane

 
         
 
dingue!
   
 
merci!
 

Retour rapide sur le Technischesmuseum de Berlin :
- les navions, les batos et les traings sont trop cools ;
- la section informatique et télécommunications est plutôt cool mais pas exempte de défauts (installations en panne, déjà que c'est assez peu interactif) ;
- le reste est meh (imprimerie, tissage - vivant dans la ville où Jacquard a inventé le métier à tisser, bon ben voilà quoi ) voire ultra meh (chimie) et rarement traduit, révisez votre allemand les enfants ;
- le parc a l'air très agréable ;
- j'ai pas fait la section photo et cinéma parce que je connais déjà bien (vivant dans la ville où les frères Lumière ont inventé le cinéma, et ayant fait des études dans le domaine, bon ben voilà quoi ) donc je ne me prononce pas sur la qualité ;
- la boutique est à chier (beaucoup de jouets très nuls, peu de choses en rapport avec le musée, et produits dérivés ultra classiques genre totebag, stylo, et mug)

A noter que certaines sections semblent fortement "sponsorisées" et donc à la rigueur scientifique... douteuse : la section sur le sucre, la chimie (très Bayer-centrée)...

Je me souviens de fenster, ja, sehr gut, heil, was ist das et shnell. J'imagine que ça suffira pas ?

Un Enzian à Berlin.  
C'est une copie ?

Je ne sais pas, j'ai envie de te répondre non vu que la collection est vraiment superbe, mais je peux me tromper.

Après vérification, semble être un prêt du National Air and Space Museum.

Worth. Inventer la haute couture (Petit Palais, Paris, jusqu'au 7 septembre 2025)

Ça faisait un moment que je voulais la voir celle-là et je n'ai pas arrêté d'en entendre du bien depuis qu'elle a ouvert. L'exposition présente la marque Worth depuis son ascension sous le Second Empire jusque dans le XXe siècle. Il y a beaucoup de choses à voir et en gros c'est partagé entre des documents d'archives (de la compta, des factures, des portraits de la famille), des documents de contexte (portraits peints ou photographiques où les robes sont portées) et des vêtements eux-mêmes.

Le parcours est chrono-thématique : les débuts de la maison au XIXe siècle, un passage consacré aux costumes historiques et fantaisistes, une grande salle dédiée à des clientes stars de la Belle Époque, un couloir consacré au quartier de la mode avec l'organisation d'une maison de couture, les concurrents, le début de la pratique des défilés, puis on arrive au XXe siècle avec des robes aux motifs art déco, de l'architecture et des parfums.

Déjà pourquoi Worth : parce que c'est une maison de couture qui a construit une partie de notre vision du XIXe siècle, c'est-à-dire que quand on pense à l'impératrice Eugénie ou à Sissi, on pense à elles sur des portraits où elles portent très probablement des robes de chez Worth. Ou bien, quand Proust parle de madame de Guermantes, il pense à la comtesse Greffulhe à l'élégance de laquelle le nom de Worth est mêlé de manière inextricable. L'exposition présente d'ailleurs la fameuse robe au lis de Greffulhe qui était aussi une des pièces star de l'exposition consacrée à la comtesse par le musée Galliera il y a des années. C'est aussi à elle qu'est la robe verte et bleue qui sert d'affiche à l'exposition.

(photo par Nadar de la comtesse qui inspire Proust et qui porte une robe de Worth, on est dans ce genre de milieu)

(Et ça montre aussi la polyvalence de Worth et de ses descendants, qui à la fois peuvent faire de la mode du temps qui répond à un certain nombre de conventions et s'adapter à des clientes excentriques ou exigeantes.)

Il y a plein de choses à voir, j'ai plus un tropisme XIXe que XXe donc les robes années 20 ou 30 m'intéressent beaucoup moins que celles qui sont plus anciennes. Sur ces dernières, l'installation des vitrines fait qu'on peut passer du temps à regarder comment c'est fait et observer les petits détails, surtout que la mode des années 1860-1880 est très friande de volants, de rubans, de froufrous et de perles. Ça m'a fait penser à ces excellents livres du V&A, la collection Fashion in Detail où il y a des photos en très gros plans de détails de vêtements anciens.

Un des exemples de la première grande vitrine par exemple :

On peut vraiment s'approcher de la vitrine et voir le détail de cette fausse superposition de couches qui est faite d'une sorte de ganse passepoilée :

(à gauche : sur l'épaule ; à droite : à la taille)

Il y en a que je connaissais déjà pour les avoir vues en photo ou dans d'autres expositions. J'ai toujours eu un faible pour cette robe façon rideau de salon bourgeois, je la trouve fantastique :

Mais j'ai pu apprendre des trucs sur les costumes, je ne savais pas que Worth en avait fait autant, et j'ai découvert aussi une pratique que je ne connaissais pas et qui consiste à peindre de petits tableaux sur des photos de personnes costumées. Il y a par exemple un minuscule tableau représentant, au début de l'exposition, l'impératrice Eugénie en dogaresse, avec tout un paysage vénitien autour, et c'est une photo peinte. C'est exactement comme les cosplayeurs d'aujourd'hui qui photoshoppent leurs photos pour ajouter la lave ou les boules de feu

Échantillon des costumes : cette robe pour un costume de Walkyrie en 1891, y a de la pampille (et il y a une photo de la dame qui la porte avec une lance et tout).

Du point de vue de la scénographie, c'est très bien fait. Contrairement à d'autres expositions du Petit Palais, ils ont réussi à suffisamment redécouper l'espace pour qu'on ne sache plus vraiment où on est, ça permet de visiter l'exposition sans être dans le fantôme des autres expositions au même endroit. Quand la place le permet, les choses sont remises en contexte avec des photos et des portraits : 

Il y a régulièrement de petits extraits de documentaires vidéo qui montrent le montage de l'exposition, avec les personnes qui font la conservation-restauration qui déballent les vêtements, qui les commentent, les mannequinent, montrent les endroits où il y a des choses à voir, c'est très intéressant et ça contribue à rendre les choses plus vivantes que de voir simplement le résultat fini et sous verre.

Je me suis demandé si ça ne vaudrait pas le coup d'acheter le catalogue, mais la couverture est ultra-laide, je ne comprends pas comment on en est arrivé là Sur les photos, ce qu'on voit, c'est une sorte de jaquette partielle représentant la robe de l'affiche de l'exposition, et en-dessous on a une sorte de couverture toilée beigeasse grisâtre façon années 70 avec le titre et une pastille de couleur vive qui jure avec, c'est vraiment hideux.

Site de l'exposition : https://www.petitpalais.paris.fr/expositions/worth-0

Intéressant.    
 
Tiens, je cross-poste :
 

Alfred Dreyfus. Vérité et justice (musée d'art et d'histoire du judaïsme, Paris, jusqu'au 31 août 2025)

Une exposition consacrée à l'affaire Dreyfus, du début jusqu'à la fin. Elle commence par un peu de contexte : à quoi ressemble la France en cette toute fin du XIXe siècle, et quel est le statut des juifs en France à cette époque. C'est un statut un peu particulier par rapport à d'autres pays, avec des textes de loi à la Révolution et sous Napoléon qui font que les juifs sont très intégrésdans la société, ce qui n'empêche pas un fort antisémitisme. La deuxième salle parle d'ailleurs de ça, avec la montée de certains populismes (le boulangisme en particulier) et les députés qui se font élire avec des affiches racistes.

C'est un des intérêts de l'exposition : on résume souvent dans les livres d'histoire l'affaire Dreyfus au fameux dessin de Caran d'Ache (Ils en ont parlé !) alors que c'est une vision plutôt soft et qui ne permet pas de s'imaginer la violence et le degré d'acceptation des messages.

(Cette affiche est suivie d'un double portrait antisémite peint par Degas pour montrer qu'« ils » sont partout, merci Degas, très classe.)

Je pense que la force de l'exposition est dans l'organisation du parcours qui est très bien faite. Pour mémoire, Dreyfus vit sa vie d'officier, une note de l'armée fuite, il est accusé et soumis à des épreuves humiliantes (dont une dictée pour montrer que c'est son écriture), il est dégradé et déporté vers une sorte d'île-léproserie où il est mis aux fers ensuite, lorsque le vrai coupable est démasqué l'affaire est plus ou moins étouffée, et Dreyfus va être re-condamné, puis amnistié par le président de la République, avant d'être enfin réhabilité mais sans rattrapage d'ancienneté (d'où les débats récents).

Ce parcours est matérialisé dans l'exposition : on part de la normalité, on descend dans l'ambiance antisémite de l'époque, on entre dans l'affaire avec les documents d'archives et les journaux et tableaux d'époque. Puis, alors que Dreyfus est accusé et condamné, on descend un escalier aux murs duquel sont affichées des citations de ses mémoires, donc ça fait une sorte de temps de pause où on est complètement dans l'empathie de cette espèce d'accablement incrédule qu'il ressent. Et on arrive à la déportation, où les salles sont minuscules et suspendues dans le musée, c'est-à-dire qu'on est dans de touts petits espaces avec de petites fenêtres par lesquelles on voit les murs du musée ou des images de la mer au loin, c'est bien claustro.

Ensuite, on a le J'Accuse de Zola et toute une série de portraits d'artistes et d'intellectuels qui se positionnent pour Dreyfus, comme Gallé par exemple, et parfois pas tout de suite (Séverine qui a commencé par être antidreyfusarde). Il y a évidemment le fameux dessin de Caran d'Ache mais aussi des jeux de billes, des tracts anti-zola avec une petite trappe de papier plié pour le mettre cul nu, c'est assez wtf, et on finit par arriver à la réhabilitation.

L'objet le plus déroutant que j'ai découvert est la démonstration de Bertillon. Convoqué pour l'expertise graphologique (si j'ai bien compris il réfute d'abord la graphologie comme science, mais se prête à l'exercice ?) il livre une démonstration complètement alambiquée qui laisse Dreyfus plutôt confiant (il dit que la déposition de Bertillon ne l'inquiète pas parce qu'elle ressemble à la divagation d'un fou, ou quelque chose comme ça). Au final, Dreyfus va être accusé d'avoir volontairement dissimulé son écriture, et que c'est pour ça que ça ne ressemble pas du tout à son écriture et ça montre bien à quel point il est malveillant

La démonstration de Bertillon est matérialisée par un schéma où il la présente comme une stratégie de fortification de la part de l'accusé :

Apparemment, c'est moins farfelu que ça en a l'air, au sens où j'ai lu par ailleurs que cette manière de mettre les raisonnements sous forme d'un plan architectural est quelque chose qui se faisait à l'époque pour structurer des démonstrations. Il reste que quand on lit le texte c'est bien n'importe quoi. Comme c'est écrit petit, je vous en mets une cliquable, vraiment, ça vaut le coup d'être lu.

Pour finir, le parcours du musée laisse dans une certaine confusion : l'exposition occupe un des escaliers, donc on monte dans les collections permanentes, on bifurque vers l'exposition, et à la fin de cette dernière on arrive à la librairie et la sortie. Si on veut voir le reste des collections permanentes, il faut réentrer dans l'aile, remonter, dépasser l'entrée de l'exposition, et aller jusqu'au bout du parcours, puis faire demi-tour et revenir complètement sur ses pas. Mettez des chaussures confortables. Le parcours est thématique au premier étage avec des salles où les différents moments de la vie, rites associés et objets en lien, sont présentés. Les trucs shiny sont tout en haut sous les combles, avec des salles sur la diaspora dans différents pays, et on finit par de l'art contemporain. Cadeau bonus ce petit moment de sexisme @années 30 : 

Site de l'exposition : https://www.mahj.org/fr/programme/a [...] tice-31373

Ouf, on a eu peur

J'ai fait le musée Picasso aujourd'hui.
Je n'ai pas aimé du tout, qu'est ce que c'est moche !    
 
Photos perso.
 

 
Sans compter les tableaux que ma nièce de 10 ans pourrait faire :
 

 
(ceci est un avis personnel)

Troll très grossier