Reprise du message précédent :

 
A Versailles, ils essayent de remeubler avec les meubles retrouvés, ou au moins des meubles d'époque.
 
Quand j'ai visité les appartements de la Reine, ils y avait un petit bureau ayant appartenu à Marie Antoinette qui venait d'être remis dans son salon. Le truc a été racheté pour... 6,7 M€  
 
https://i.f1g.fr/media/figarofr/616 [...] c87db7.jpg  
 
https://www.lefigaro.fr/culture/201 [...] ailles.php
 

Ça fait cher la dorure

Oui, je me suis dit, que c'est super cher pour ce petit bureau. Mais c'est une valeur historique.  
 
D'ailleurs je suis allé aux archives nationales la semaine dernière, ils exposent la dernière lettre écrite par Marie Antoinette à la Conciergerie avant son exécution. Lettre à sa belle sœur. Jamais reçue.  
 
Ca fait bizarre de pouvoir voir ça.    
 

 

 

Certains "experts" avisés ont bien profité de la manne versaillaise....    
https://www.google.com/amp/s/amp.pa [...] es-1244819

Ça fout les Boulle

Uderzo, Comme une potion magique (Musée Maillol, Paris, jusqu'au 30 septembre)
 
Je piaffais depuis un bon moment mais c'est fait et c'est encore mieux que je l'imaginais. Le parcours est chronologique, la muséographie est impeccable, dans l'esprit BD tout en restant sobre, les cartels sont nombreux et bien fournis, l'accrochage est aéré et les originaux innombrables (le catalogue, qui n'est pas loin d'être exhaustif, fait dans les 300 pages, pour donner une idée).
 
La première salle présente ses oeuvres d'enfant. Oui, d'enfant, carrément. Pas des chefs-d'oeuvre, évidemment, mais on voit déjà poindre le futur virtuose. Cahiers d'écolier (il a 7 ans) :
 

 

 
A 13 ans, il rentre comme grouillot à la Société Parisienne d'Editions, le rêve pour lui puisque c'est l'éditeur des Pieds Nickelés et de Bibi Fricotin. On ne le laisse pas dessiner mais il a un pied dans la place et découvre le milieu, les techniques d'impression, va régulièrement chez ce génie de Calvo, qui l'encourage à persister dans sa vocation.  
 
A 14 ans, il commence sa première BD avec pour ambition de devenir le "Disney de la rue de Montreuil". L'influence de Disney, comme pour beaucoup d'autres dessinateurs de tous pays (coucou Tezuka) lui restera toute sa vie. On est en 1941 et ces Aventures de Stupido sont la dernière ligne droite avant le professionnalisme (j'ai pas trouvé mieux comme repro) :
 

 
La guerre a pété son élan. Son frère est parti bosser en Bretagne pour échapper au STO. Albert va le rejoindre, baluchon sur l'épaule et découvrir... un petit village d'Armorique plein de résistants où il se raconte des histoires de druides. Il y reste 18 mois qui vont le marquer définitivement.
 
Après-guerre, c'est la galère mais il réussit à placer en 1946, à 19 ans, son premier récit aux Editions du Chêne, Les aventures de Clopinard. On est encore sur du 100% Disney :
 

 
A partir de là, tout s'enchaîne très vite, il bosse 7/7jours, enchaîné à sa planche à dessin (il crée entre autres Zartan l'homme macaque, Arys Buck, Belloy, Le Prince Rollin etc.) tandis que son trait évolue de plus en plus vers ce semi-réalisme qui va devenir sa touche personnelle. Il a découvert Milton Caniff et en est tombé raide dingue (comme Pratt à la même époque, ils sont tous les deux nés en 1927). Il découvre aussi les comic-books et va créer Capitaine Marvel Junior :
 

 
Puis fin 51, la rencontre qui fait SHEBAM ! POW ! BLOP ! WIZZZZZ ! : le jeune Goscinny, ex-futur rédac' chef de Mad, vient d'arriver de New York, embauché comme dessinateur pour pallier la demande, et découvre Uderzo, l'ex-futur Disney de la rue de Montreuil. L'amitié vient quasiment de suite, les collaborations suivent. Uderzo est un tel virtuose que Goscinny décide d'arrêter le dessin. Goscinny a une telle plume qu'Uderzo décide d'arrêter d'écrire (on déplorera amèrement son retour sur cette décision après la mort de son compère).
 
Parmi tout ce qu'ils vont réaliser ensemble, une curiosité : le journal Les bonnes soirées confie une rubrique de "bonnes manières" à Goscinny, qu'Uderzo va illustrer. Le juif polak et le gosse de rital se marrent à écrire ces recommandations pour la petite bourgeoisie propre sur elle et les dessins déchirent :
 

 
Puis il y aura Jehan Pistolin, et de nombreuses autres BD, dont Oumpah-Pah en 52, la version strip qu'ils n'arriveront jamais à placer. Uderzo bosse aussi avec d'autres scénaristes, abat planche sur planche. Arrive 1958 où ils ont repris l'idée d'Oumpah-Pah et ont revu leur copie. Le ressort comique du strip était un indien à l'époque contemporaine, complètement décalé. Goscinny inverse le truc : ce sera à l'époque des pionniers mais l'humour naîtra (entre autres) des anachronismes. Tout Astérix est déjà là, y compris les pirates (mais pas encore à l'image de ceux de Barbe-Rouge qui ne démarrera que l'année suivante) :
 

 
Oumpah-Pah, qui paraît dans Tintin, c'est un peu Astérix et Obélix en un seul perso. Ca aurait pu continuer, seulement on fait une offre à Goscinny qu'il ne peut refuser : créer un hebdo BD français. En 59 paraît le n°1 de Pilote and the rest is history... Puisque le journal s'appelle Pilote, il fallait une histoire de pilote. Charlier et Uderzo créent Tanguy et Laverdure. Et avec Goscinny, pour remplacer Oumpah-Pah qu'ils ne peuvent et ne veulent continuer, ce sera encore une série d'humour historique, mais cette fois au temps des gaulois. Puisqu'ils adorent Laurel et Hardy, ce sera un duo, un petit maigre et un grand obèse. A partir de là, tout le monde connaît l'histoire.
 
J'étais avec un pote dessinateur qui comme moi a vu beaucoup de planches de BD ou leurs reproductions et dans la deuxième pièce, je l'ai entendu me dire tout doucement, d'un ton émerveillé et sans quitter la planche des yeux "y'a pas une trace de blanc". Une planche originale de Pratt, comme de quasiment n'importe qui, comporte des corrections invisibles à l'impression. On utilisait de la gouache blanche, puis ce fut le tippex, les petits bouts d'adhésif sur lesquels on peut retracer. La planche finie, il y a toujours un trait qui dépasse, un arrondi pas bien rond, un doigt mal gaulé, un oeil à refaire, des petits détails qu'il faut reprendre. Pas chez Uderzo. L'encrage est d'une précision hallucinante, sans aucun raté, même minime.
 
Je me suis extasié devant ses gouaches, pour la plupart des couvertures de Pilote ou d'albums. Je les connaissais toutes, j'ai retrouvé il y a déjà longtemps tous les Pilote dont les couvertures étaient dessinées par Uderzo, Gotlib, Cabu, Giraud etc. Mais le contraste entre la couverture imprimée dans les années 60/70 et la gouache originale, additionné à l'effet madeleine, ça a été un gros ouah...
 

 
Pour finir, ce qui saute aussi aux yeux dans cette expo, c'est l'originalité de ce style semi-réaliste. Dans une planche d'Astérix devant laquelle on s'est attardé, on s'est dit que si l'on retirait les personnages, le décor pouvait servir à une planche de Blueberry. Dans plusieurs autres, ça pouvait être un décor d'Alix. A l'inverse, le personnage de Laverdure pouvait être intégré à Astérix sans presque de modifications. C'est plus que de la versatilité, un artiste qui changerait complètement de style selon le sujet de la BD. Là, on reconnaît sa patte immédiatement, juste que ça penche d'un côté ou de l'autre selon le thème.
 
Un regret : Calvo n'est pas cité, alors qu'il l'est dans le catalogue. Et surtout, dans la bonne vieille tradition hypocrite des français, belges et japonais, aucun des membres du studio d'Uderzo n'est cité nulle part.
 
Voilà, il reste un mois pour y aller et ceux qui ne pourront pas se consoleront avec le catalogue qui est encore dispo ou commandable chez leur dealeur habituel pour 35 € (il les vaut).

Heu, dessiner comme ça à 7 ans, sisi le gars est un génie

Super CR, merci

Ça fait hyper envie  

Beau CR  
Les 2 bateaux qui font « POK » ça me fait rire  
Astérix, c’est la seule BD que je connais, qu’on lisait avec mon frère quand on était petits, avant même de savoir lire.
 
Ah bon, il y a des gens qui lisent des BD adultes ?

Houla

Même si je n'aime pas la BD, ça a l'air pas mal.  

Non, mais c’est même pas un troll, juste une blague idiote je connais la passion de Bora pour la BD, passion qui transparaît dans son post.

Merci pour ce CR, ça donne très envie  
 
Je me rappelle avoir vu pour la première fois des planches originales d'Uderzo à l'exposition Goscinny au MAHJ et j'avais trouvé ça très, très impressionnant. C'était direct, bourré de détails drôles, les attitudes des personnages étaient dynamiques et n'avaient aucun déséquilibre, aucun défaut, on avait l'impression que tout avait été dessiné là comme ça d'un trait sur le papier, pas trace d'un repentir, d'une rature, pas de bouts de papier collé ou de tipp-ex, c'était l'opposé de « besogneux » comme rendu. Et avec une sorte d'humour naturel dans le dessin, dans la façon de faire des gags, dans les expressions… c'était époustouflant.

Les malades atteints de stress pourront visiter certains musées de Bruxelles, dont le musée des égouts (!!) :
https://www.theguardian.com/world/2 [...] vid-stress
 
Ils pourraient aussi aller à Oslo voir le Cri de Munch    
Sinon à Paris ils pourront visiter Drouot qui échappe mystérieusement aux confinements...

Ils peuvent visiter n'importe quel musée en France du moment qu'ils ont leur passe sanitaire. S'ils ne l'ont pas, ils sont probablement occupés à brailler des conneries dans les manifs et n'ont pas le temps d'aller à des expos.  
 
Je cross-posterai mon CR de l'expo Pratt à Bordeaux la semaine dernière. La prochaine sera Atget qui se termine bientôt, à la Fondation Cartier-Bresson https://www.henricartierbresson.org [...] ene-atget/

H.S. Quand tu parles de Pratt, je viens de lire que Bastien Vives sortait un Corto Maltese.

Yep, on en a parlé sur le topic BD.  

Encore un cross-topic avec le topic BD.    
 
Hugo Pratt, lignes d'horizons - Exposition au Musée d'Aquitaine, Bordeaux, jusqu'au 6 février 2022
site : https://www.musee-aquitaine-bordeau [...] -dhorizons
 

 
Très belle expo, copieuse et bien foutue. On parcourt toute sa carrière, en partie chronologique et en partie géographique.
 
La première salle présente ses origines avec des objets qui lui ont appartenu (dont sa petite boîte de voyage d'aquarelles, toute mimi, qui ne le quittait jamais), quelques planches des artistes qui l'ont influencé avec Milton Caniff en bonne place puisque c'était son idéal en BD. Il a lui-même dit que sans Terry & The Pirates, il ne serait pas devenu auteur de BD.
 
L'expo déroule ensuite à travers plusieurs salles l'évolution de son trait qui comme toujours chez les grands artistes vise à l'épuration et la stylisation. Né en 1927 à Rimini, il va voyager toute sa vie, en commençant par l'Ethiopie à 10 ans pour rejoindre son père, juif et facho, qui se bat dans l'armée de Mussolini.
 
En 1945, il commence à publier ses premières BD dans l'As de pique, un perso inspiré des comics. C'est à ce moment que le jeune Ugo Prat se rebaptise Hugo Pratt et commence à se réinventer. Il se fera filmer toute sa vie, devenant lui-même un personnage de roman. Pas étonnant qu'il ait inspiré autant de biographes.  
 
C'est en 1967 qu'il publie La Ballade de la mer salée, une BD dans laquelle un personnage secondaire s'appelle Corto Maltese auquel il a donné les traits de Burt Lancaster. Première apparition :
 

 
Cette scène où il est attaché à un radeau vient du film Le roi des îles (il y a une photo de la scène au Musée mais pas moyen d'en trouver une sur les internets). En 1970, ce sera sa première BD traduite en français, dans Pif Gadget.
 
Chaque salle présente une région du monde et des objets du Musée d'Aquitaine (et quelques autres, dont le Musée du Quai Branly - Jacques Chichi) que l'on retrouve dans les planches exposées en vis-à-vis. Beaucoup de planches, quelques rares gouaches, beaucoup d'aquarelles aussi, ce qui m'a mis en joie. J'ADORE ses aquarelles. Les planches de Pratt sont pour beaucoup composées de 3 strips qu'il assemblait ensuite. Plus pratique pour lui qui était tout le temps en voyage.
 

 
Les cartels sont nombreux et éclairent bien l'auteur, les allers-retours entre le rêve et la réalité, les influences qui vont de Kipling à London en passant par Shakespeare et Conrad, le jeu de miroirs entre l'auteur et ses personnages. A la fin de l'expo, on peut mater un long docu qui était passé sur Arte et qui est franchement passionnant.  
 
Très belle expo, donc, une vraie réussite. Madame BoraBora, que Pratt n'a jamais intéressé m'a dit en sortant que ça lui donnait envie de lire Corto. C'est tout dire.   J'avais vu sa première expo en France, en 86 au Grand Palais, mais celle-ci est plus riche à tous points de vue. Bravo le Musée d'Aquitaine.

Je crois reconnaître le bateau sur la 1ère image, c’est un proa, y en a plein dans le bouquin que je lis en ce moment  
 
La ballade de la mer salée, ça a dû faire un carton parce que même moi, je l’ai lue.
J’avais adoré mais je pense que je trouverais le personnage de Corto trop romantique aujourd’hui.
 
L’aquarelle est jolie, mais j’ai surtout été frappée par le dessin de l’autre italien (Dino Battaglia) que tu viens de poster sur le topic BD : très beau.

Oui, c'est devenu très vite un classique et la diffusion dans Pif Gadget au plus fort de ses ventes a aussi beaucoup aidé.

  Battaglia est peu connu et peu apprécié (en tous cas en France, je sais pas ce qu'il en est en Italie). Il a surtout fait des adaptations BD d'auteurs classiques, de Poe à Maupassant, ce qui n'était sans doute pas très vendeur quand on a commencé à découvrir la BD italienne chez nous dans les années 70.

Ecomusée de Marquèze (Départ de Sabres, pas très loin de Bordeaux) https://www.marqueze.fr/
 
Les écomusées, c'est comme les maquettes, je retombe en enfance (votre kilométrage peut varier   ). A partir de Sabres, on fait un petit trajet de 10 minutes dans un train sorti d'usine en 1903 et classé monument historique. Après, on découvre un assez vaste domaine où est reconstituée la vie dans les Grandes Landes à la fin du XIXème.
 
On peut visiter de pittoresques maisons meublées d'époque, la plus belle étant la maison de maître (sans blague ?) puis celle du métayer et enfin les clapiers des brassiers, appelés ainsi parce qu'ils n'avaient que leurs bras pour gagner leur pain. La maison de maître a un porche avec auvent avec vue sur les champs et les maisons de brassiers. Le maître s'y installait pour s'assurer que ces salauds de pauvres ne passaient pas trop de temps à se montrer leurs photos de vacances à la machine à café (enfin l'équivalent de l'époque).
 
Ensuite, c'est la charreterie, le four à pain, l'étable, la bergerie etc. On est entré dans la bergerie au moment de la sieste et on a pu vérifier que le mouton est un animal paisible et aveuglément confiant. On aurait pu entrer avec une tronçonneuse qu'ils n'auraient même pas moufté, ces cons.
 
Le moulin était sympa et l'on a appris, proverbes à l'appui, que le meunier était universellement détesté pour la part du grain qu'il s'octroyait. Je connaissais les blagues sur les avocats et les vendeurs de bagnoles d'occase mais pas celles sur les meuniers.
 
Tout n'est pas rose cependant, et pas seulement parce que la vie était rude et le berger s'emmerdait grave, mais surtout parce que l'agenda quotidien du parc est totalement débile. Il y a des visites commentées à heure fixe, des démonstrations tout aussi horodatées mais elles ne sont pas synchrones. Pendant qu'une dame en costume typique attèle les boeufs d'un côté (tâche que je n'ai jamais vue de mes yeux, on comprendra mon extrême frustration), nous étions 200 mètres plus loin en train d'apprendre comment Napoléon III a fait assécher les marais pour y planter des pins. Tout juste si l'on n'a pas raté le repas de deux grosses truies noires (ne pas y voir de commentaire sexiste ou raciste), fort jolies mais qui bouffaient comme des porcs.
 
Et même en y passant la journée pour faire à la fois la visite guidée et les démos, ce qui n'était pas dans notre projet, il faut encore faire une partie du parc tout seul parce que ces dernières ne couvrent qu'une grosse moitié de ce qu'il y a à visiter. Ca va qu'on était en mode balade cool et remplacement pulmonaire de l'oxyde de carbone par la fraîcheur pin des landes mais si on avait été des forcenés de l'exhaustivité (on a payé, faut rien laisser perdre), on aurait parcouru tout le parc en zigzag une demi-douzaine de fois et à notre âge c'est pas raisonnable.
 
M'enfin c'était cool, on a appris pas mal de choses sur cette région et la vie rurale au XIXème siècle et si vous êtes dans le coin, a fortiori avec des gnomes, ça vaut le détour. Puis j'ai caressé un lapin, ce qui me procure toujours une joie immense.  

Je suis globalement d'accord, Les caresses de lapine sont un des bienfaits du bon dieu

Chouette CR BoraBora, merci ! Tu n'as pas perdu ton temps avec cette excursion bordelaise

Je me demandais en te lisant comment était organisé l'écomusée, avec d'un côté les visites et de l'autre les démonstrations, et je me demandais si les intervenants dépendaient de la structure car ce sont souvent des bénévoles. Ça a l'air d'être le cas pour au moins une partie des animations, qui sont assurées par des associations de reconstitution :

https://www.marqueze.fr/les-associa [...] aison.html

Ça pourrait expliquer un aspect un peu désordonné ou décoordonné entre ce qui est proposé par l'écomusée lui-même et ce qui est fait par les différentes associations. En tout cas, les photos sur le site sont très belles. J'avais entendu parler de cet écomusée en cours, mais c'était resté très abstrait

Effectivement, c'est probable.

Je n'ai quasiment pas fait de photos, mais j'ai récemment visité le musée Ingres-Bourdelle de Montauban.
 
Il a été rénové il y a quelques années, et tant mieux car dans mes souvenirs c'était très vieillot  
 
Aujourd'hui c'est un beau bâtiment (même si certains cartels font encore vieux, souci de typo et de placement à mon goût), avec évidemment de nombreuses pièces des deux artistes, mais aussi beaucoup de peintures anciennes, et quelques pièces archéologiques, dont la belle salle lapidaire au sous-sol (photo wiki).
 

 
Et deux de mes pièces préférées, des bronzes issus de l'exposition sur Ferdinand Philippe d'Orléans, héritier du trône mais aussi mécène et collectionneur.
 

 

 
Don Quichotte et Sancho Pança, par Antonin Moine.

Eugène Atget : Voir Paris (encore ). Jusqu'au 19 septembre à la Fondation Cartier-Bresson (encore lui   ), photos du fonds du Musée Carnavalet (décidément   ).
 
Atget, comme Marville avant lui, c'est d'abord l'intérêt documentaire. Mais c'est aussi une poésie, remarquée par Walter Benjamin, Man Ray, Desnos et d'autres. Les photos vont de la toute fin du XIXème aux années 20 (il meurt en 1927). Des rues, immeubles, places, commerces, fontaines et puits... Atget a fait beaucoup de portraits, en particulier sa série sur les petits métiers, mais l'expo est centrée sur le Paris disparu. Très peu de présence humaine, donc, en dehors de quelques portraits à travers la vitrine d'un café ou d'un restaurant. Les temps d'exposition obligent encore à des poses longues et l'on devine parfois un passant moins pressé qui laisse une trace fantomatique.
 
Quelques photos de la Zone, cette ceinture de Paris qui abritait les plus pauvres des plus pauvres à l'emplacement des anciennes fortifications (dites "les fortifs" pour passer pour un vrai parisien   ), dans des roulottes, cabanes, abris précaires. Ce seront plus tard des bidonvilles jusqu'en 1956 quand sera construit le périphérique à leur place (dites "le périf" pour passer pour un vrai parisien ) et que l'on repoussera la misère en banlieue.
 
Ce qui frappe petit à petit, au fil des salles, est que l'on ne reconnaît à peu près rien. Né en 1857, Atget a connu la fin des grands travaux d'Haussmann, peut-être pour ça que ça ne l'intéresse pas. Il documente l'autre Paris, celui qu'Haussmann n'a pas touché. Il ne s'intéresse pas non plus aux emblèmes parisiens, anciens ou récents : Notre-Dame, le Sacré-Coeur, la tour Eiffel... Le Paris qu'il photographie ressemble par endroits à un village, à d'autres un petit chef-lieu de canton.
 
Je n'ai pas de vieux souvenirs de Paris puisque j'ai grandi en grande banlieue mais ma moitié (si l'on parle de neurones, on peut dire les 3/4 ) dont les premiers souvenirs datent du début des années 60 quand elle avait 7/8 ans, n'a rien reconnu non plus. En partie parce que la plupart des photos sont prises rive gauche et qu'elle a grandi rive droite mais surtout parce que tout a changé. Omniprésents sur les photos : la rigole au milieu de la rue qui fait office de tout-à-l'égout, les fontaines et puits à tous les coins de rue, les charrettes, les tonneaux et les immeubles dont la décrépitude et la probable insalubrité auraient sans doute inspiré de belles pages à quelque blaireau d'écrivain romantique.
 
Filons la métaphore : les grands travaux d'Haussmann sont l'arbre qui cache la forêt de bois dont on fait les flûtes (ça veut rien dire mais j'aime bien, juste penser à la refaire en latin la prochaine fois). Paris a autant changé entre les années 20 et 60 que pendant le mandat de Monsieur le préfet Haussmann et Madame la sous-préfète et sans doute beaucoup plus qu'entre les années 60 et 00.
 
Les photos sont très belles mais de petite taille et j'étais à moitié convaincu de l'utilité de les exposer vs un livre bien imprimé. Expo sympa, donc, mais facilement remplaçable par un bon livre.  
 

 
Edit : je parle des rigoles omniprésentes au milieu des rues et je réalise que la photo que j'ai trouvé sur Gogole montre une rue  qui en est dépourvue.

Si vous aimez les vieilles photos de paris, je vous conseille ce compte twitter :  
https://twitter.com/SamuelMartin75
 
Qui propose pas mal de photos d'Eugène Atget

Oui je suis super fan de ce compte, tous les jours une pépite.

De bien belles choses, oui : la photo du Parthenon en 1839, juste magique.

Noté.  

Et aucune référence à la modernité, sauf une photo d'une cour avec une automobile (Renault) !

O'Keeffe au Centre Pompidou
Je connaissais pas du tout, j'ai trouvé cette rétrospective très intéressante. J'ai pas toujours compris l'organisation du parcours de l'expo, c'est globalement chronologique mais pas que.
Le petit film de fin est sympa mais assez long, c'était déjà le dawa pour le voir hier soir alors un weekend avec plus de foule ça risque de pas être beau à voir.

Sinon pour ceux qui ont fait l'expo Rodin-Picasso, y'a un des deux musées à prioriser, ou un par lequel il faut commencer si on fait les deux ?

L'expo O'Keeffe je suis assez impatient même si de prime abord ça n'est pas ma came. Mais comme je n'ai jamais vu ses travaux que dans les livres ou dans les musées nord américain, je suis content de voir ça en France.

Je forwarde  
 

 
Pas grand chose qui me motive, pour l'instant.

Y a de la peinture chinoise à Cernuschi en novembre.
C’est beau et apaisant, la peinture chinoise.

J'ai vu des images des dessins de Christelle Téa et je les trouve plutôt chouettes. Sinon effectivement rien ne me botte beaucoup dans la liste de BoraBora. Mais j'ai trètrètrès envie de voir l'exposition suivante du Petit Palais pour danser le kazatchok avec des cosaques bourrés à la vodka de contrebande

Oui, ça me motive déjà beaucoup plus.  
 
J'ai aussi reçu la lettre de la BNF qui annonce l'expo Salammbô qui passait à Rouen quand on y était il y a trois mois. Mais guère plus motivé pour la voir à Paris qu'à Rouen.
 
Sinon, il existe un site qui regroupe toutes (mais vraiment toutes) les expos parisiennes ?

Il n'y a pas tout (il y en a trop si on compte tous les musées ) mais il y a beaucoup de choses ici : https://quefaire.paris.fr/expos

Et quand je cherche spécifiquement les musées de la Ville de Paris je vais ici : https://www.parismusees.paris.fr/fr/expositions

J’utilise ça : https://www.arts-in-the-city.com/a- [...] is/4266-2/ ou ça https://www.offi.fr/expositions-musees
Ou les sites des musées.

S'il y a des Toulousains qui passent par ici :  
 

 
Y a des kibrille
 

 
https://twitter.com/MSR_Tlse/status/1436003938495606785