Reprise du message précédent :
Bon je pense que je vais le prendre.
 

C'est pas tellement que le sujet m'intéresse, par contre j'aime bien les témoignages de temps en temps, et celui-là avait l'air intéressant.
 
C'est quoi l'herbe bleue ?

 
L'herbe bleue c'est le journal d'une meuf bien sous tous rapport mais qui plonge dans la drogue et en meurt.  
Sauf que bien après, on a appris que cette meuf n'avait jamais existé et que c'était en fait une psy qui écrivait des ouvrages pour éviter que les jeunes fassent n'importe nawak
https://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Herbe_bleue_(roman)
 
Moi, je n'avais pas spécialement apprécié le livre. Je trouvais le personnage bien gonflant  (mais ma lecture date de mes 12/13 ans ... Ouais, j'ai eu une période "Je lis des témoignages de droguées" )

Merci, je pensais qu'elle était passée à la trappe  

L'herbe bleue, Les chemins de Katmandou, Moi Christiane F ... toute une mon époque   , j'arrive pas à retrouver dans ce genre de bouquin où j'avais tiré une citation écrit sur mon sac US " Je suis jeune donc ......(je sais plus la suite)...devenez vieux et .....(non plus)" une idée ?
 
édit, peut être "Flash ou le grand voyage", de Charles Duchaussois, du même genre, je sais plus...

 
 
Maintenant que tu as vieilli, tu peux lire ça
 

J'ai pas trouvé ça renversant.

Pour situer : Les chemins de Katmandou, c'est Barjavel (le film, puis le livre) en 1969. Barjavel a alors 58 ans, joue régulièrement les pères-la-morale dans le Figaro (contre le relâchement des moeurs, le féminisme, le péril gôchiste etc.), n'a évidemment rien compris au mouvement hippie (vieux con inside) et n'a probablement pas l'intention d'essayer. Le livre doit pouvoir encore se lire comme un artefact des années 60 catégorie réac rageux mais est globalement assez ridicule.
 
L'Herbe bleue, comme le dit Maiar, c'est 1971 et le faux journal intime d'une jeune fille pure et innocente qui va tomber dans l'enfer de la drogue après avoir bu à son insu du LSD. L'autrice était une mormonne autoproclamée psy (aucune trace de diplôme retrouvée) qui va exploiter la recette avec d'autres faux journaux intimes sur l'homosexualité, le satanisme, le sexe avant le mariage, la boulimie (sic), la délinquance etc. bref, toutes les dépravations qui condamnent direct aux flammes éternelles de l'enfer. L'herbe bleue avait encore une certaine valeur humoristique dans les années 70 mais je doute qu'aujourd'hui ça fasse ne fût-ce que sourire.
 
Moi, Christiane F est aux antipodes des deux précédents. On est en 1979 en Allemagne après la période punk, et les faits relatés sont authentiques. C'est probablement aussi glauque aujourd'hui que ça l'était à l'époque.

Et Ravage qui refoule des relents nazis, c'est moche.
 
Pourtant j'aime beaucoup le livre.

Nazis, non, franchement pas. Pétainistes, par contre, oui, tout du long. C'est même la base du livre.

"Le guide" qui réfute la technologie et qui sert de référent absolu.
 
On n'en arrive peut être pas encore là mais c'est clairement à tendance fascisante.
 
Sans compter le héros caricatural.

Fascisme =/ Nazisme =/ Pétainisme, même s'il y a des points communs. Hitler n'avait aucun problème avec la technologie, c'est même ce qui a fait pour une bonne part son succès militaire. C'est avec les sciences humaines qu'il avait de légers problèmes. Par contre, le "travail, famille, patrie" de Pétain, assorti du catholicisme et du retour à la terre, c'est typiquement pétainiste et sous-jacent de Ravage.

Le temps approche où les peuples aux vies pillées, aux poches vidées, ploieront sous le joug du Microsofting, qui a transformé nos bons vieux PC en centres commerciaux.

Fini Lady Chatterley’s Lover, de D.H. Lawrence : ça m’a plu, c’est un livre original et fort - avec des personnages forts et une opinion très tranchée - à l’opposé des neurasthéniques cotonneux que je citais plus haut, genre Modiano. J’ai une réserve : c’est un livre à message (le monde industrialisé engendre des sous-hommes dégénérés) et ça me gave quand les écrivains font des prêches, surtout quand, comme ici, c’est insistant et répétitif. Sinon j’ai trouvé le style addictif, les descriptions très belles et j’ai surtout aimé quand les personnages entrent en conflit, ça donne des scènes de fine psychologie et d’excellentes réparties.
Concernant les passages érotiques qui ont fait la réputation du livre : ben ils ne sont pas érotiques, ils illustrent le message : à l’inverse de l’homme moderne qui a perdu tout contact avec ce qui est organique, vivant, humain, pour devenir une machine à fabriquer de l’argent, les deux amants dans leur jardin d’Eden effacent la honte du péché et reprennent vie en baisant - le contact le plus vivant et organique qui soit. Ça donne des scènes de cul avec un côté naturiste assez cocasse.

un nombre incalculable de films de boules à deux euros s'en sont inspirés, du style le bûcheron saute madame dans les bois du domaine ce qui fait de l'amant de Lady Chatterley une sainte référence.

Y avait un épisode de Mad Men dans lequel les personnages des secrétaires se prêtaient le roman entre elles et partageaient leurs impressions. Mine de rien, ça permettait de bien comprendre ce que cette lecture pouvait avoir de scandaleux il n'y a encore pas si longtemps

Je pense que c’était scandaleux pour 2 raisons : d’abord les relations sexuelles sont considérées comme primordiales, pas comme des contingences passant après la classe sociale, l’entente intellectuelle, la fondation d’une famille...elles sont dignes d’être analysées dans un roman, autant que la psychologie ou la société.
Par ailleurs, elles sont décomplexées, il n’est plus question de tentation, de chute, de faute : lady Chatterley n’est pas la première femme adultère de l’histoire de la littérature, mais ce qui est nouveau c’est que l’enfer ne s’ouvre pas sous elle, elle ne meurt pas à la fin

C'est très vrai

Tu es bien en train d'affirmer que Larcenet est un nazi petiniste ?

Et sataniste.

 
Le retour à la Terre, bordel cette série. C'est poignant, déprimant et j'ai rarement ressenti un truc aussi intense que ce truc.
 
Mais c'est comme Le Tombeau des Lucioles. Je l'ai vu une fois et ensuite direct au lit.
 
J'ai pris toute la série pour le travail de Larcenet parce qu'à mes yeux ce mec a un talent immense alors qu'il se dévalorise constamment.
 
Faut avoir le coeur accroché
 
@BoraBora : vrai, je me suis un peu emmêlé les pinceaux.

Le combat ordinaire plutôt non ?
Le retour à la terre c'est ma bande dessinée préférée.

Exact cte honte
 
Le retour à la Terre c'est bien fendard sinon.
 
Si j'avais la place j'aurais dédié un autel à Manu Larcenet chez moi

 
 
Lapinot, Lincoln, Calvin et Hobbes, Spirou, Tuniques Bleues (les premiers).

Grave.  De pastafarien, je pense que je saurai me convertir à son culte.

J'ai adoré La horde du contrevent du coup je me faisais un plaisir de lire Aucun souvenir assez solide. Bon, je crois que ça ne va pas aller.
J'ai lu les trois premières nouvelles et je suis complètement largué. Ça déborde de bonnes idées (la première, la troisième) mais les nouvelles sont si courtes qu'il ne prend pas – qu'il n'a pas le temps de développer un univers ; c'est presque comme s'il avait eu des montagnes d'idées très variées et qu'il s'était dit "j'arriverai jamais à mettre tout ça dans une seule histoire".  
 
La quatrième nouvelle commence comme ça :
 

 
Je l'ai mis de côté, j'ai pas la foi.

Dites , quand vous lisez, écoutez vous de la musique, ou bien, lisez vous dans le silence?

Ben ça dépend. Je lis en toutes circonstances (y compris en marchant dans la rue , ça m'arrive) donc avec ou sans bruit, avec ou sans musique, avec ou sans toute l'animation de l'univers autour de moi

Ben et toi ?

 
En silence. Sinon j'analyse la musique, je voyage avec et je ne peux pas lire.
 
Écouter de la musique c'est une activité à part entière me concernant

J'ai adoré   justement pour la forme qui permet à Damasio de montrer l'étendue de son imagination.
So phare away  quoi

C@ f@it rêver..

Souvent dans le silence.

Mais parfois je me fais la combi bain/livre/verre de vin/musique classique. J'ai l'impression de m'occuper de moi

 
Dans le métro avec la musique dans les oreilles. Sinon dans le calme. De toutes façons ça ne change rien, j'ai une excellente capacité de concentration pour ça.

Moi j'ai trouvé ça pénible à souhait, à part une paire de nouvelles pas trop bancales le reste était bien relou.

Tout pareil.

Pour ma part, je ne peux pas me concentrer suffisamment quand je lis dans les TEC, ou dans un environnement bruyant.
 
Je loupe des choses et je dois m'y reprendre à plusieurs fois pour bien visualiser ma lecture.
 
Je dois être dans le calme pour pouvoir lire et m'imaginer les scènes (donc chez moi, au calme, sans télé ou chaine hifi d'allumée.)

C'est un coup à prendre ça. Et l'inverse est vrai aussi : après des années à travailler en open space, quand j'ai repris mes études j'ai pas mal bossé assise par terre dans un coin du hall de mon école, simplement pour avoir du bruit autour parce que je ne savais plus comment faire autrement

Je suis incapable de lire et d'écouter de la musique en même temps, parce que je n'écoute quasiment que de la chanson française, et du coup les deux textes se télescopent ! Si je suis dans un lieu public et qu'il y a de la musique instrumentale ou même des chansons en anglais, je peux lire parce que mon cerveau ressent ça comme du "bruit", et pas comme du texte (je vais me faire lyncher ).
 
Pareil dans les transports publics : le bruit de fond ne me gêne pas du tout. Quand il y a deux personnes qui papotent près de moi et que je les entends distinctement, si elles parlent en français je peux quasiment laisser tomber la lecture, je comprends un mot sur deux. C'est mon cauchemar dans le TGV. Si les gens parlent une langue que je ne comprends pas du tout, aucun problème. Et s'ils parlent anglais, c'est entre les deux : comme je comprends plus ou moins, je suis plus ou moins déconcentrée, mais c'est quand même "moins pire" qu'en français.
 
Voilà, 3615 / www my life !  

Fini Quatre soeurs, de Junichiro Tanizaki : c’est très intéressant, ça m’a beaucoup plu.
Quatre soeurs, donc, dans le Japon de 1938-40, les deux aînées sont mariées, il faut marier les deux plus jeunes. Ne pas s’attendre à une grande fresque historique pleine de drames, l’intrigue tourne quasi exclusivement autour des négociations de mariage. La narratrice est essentiellement la soeur cadette, la plus privilégiée, ce qui nous met dans une situation confortable, impliquée mais un peu à distance des autres soeurs qui doivent faire face à des difficultés. On ne sait pas ce que pensent celles qui se prennent les problèmes de plein fouet, ça les rend d’autant plus poignantes, je trouve. De même la guerre est lointaine, à peine évoquée, une vague toile de fond pour tous les petits événements de la vie quotidienne, décrits eux avec force détails. Mais on sent que si Tanizaki décrit la vie quotidienne avec tant de méticulosité, c’est pour garder la trace d’un monde que la guerre va balayer. Ne connaissant rien des moeurs japonaises, j’ai trouvé tous ces détails fascinants.

Fini ma relecture des Trois mousquetaires, j’avais quasiment tout oublié  
La première moitié du livre, quel enchantement ! C’est vif, c’est drôle, tous les personnages sont délicieux    
Puis Milady entre en scène, monopolise toute la seconde moitié du roman et patatras, alors qu’on voltigeait dans le XVIIe, on s’embourbe dans le romantisme outrancier du XIXe. Pourquôâ, Alexandre, pourquôâ, quel gâchis  

Les standards HFR
 
Victor Hugo mièvre, Céline du bonbon bien coulant, Sénèque du bon sens et Dumas du gâchis. Voila mon bon monsieur, on veut au moins du Pennac nous