Reprise du message précédent :
Avec les Kindle tu es obligé de passer par le store d'Amazon (en théorie), donc normal qu'ils proposent les auteurs classiques, en plus c'est gratuit ou presque donc effectivement ça fait du volume d'ebook pour pas cher (maintenant c'est plus très important mais au début des ebooks ça faisait des titres dans le catalogue).

OK

Je pense que la mentalité du personnage t'a échappé. Dans le texte de Jünger, pas un mot sur le sens de la guerre dont il est partie prenante. La guerre est acceptée comme un fait aussi inévitable que le changement des saisons. Pour Jünger, la guerre est une fin en soi.
 
Tu devrais lire ses carnets de guerre, qui sont la trame d'Orages d'acier. Le passage où il se vante de tirer dans le dos de ceux de ses camarades qui battent en retraite pendant l'attaque anglaise sur la Somme en dit plus long que toute sa bibliographie.

 
récupérer la TVA

Je viens de terminer Midnight Examiner donc. Je recommande grave !
Dans la première partie du livre, on suit le quotidien de l'équipe de rédaction de plusieurs grands magazines comme "Knockers" ("nichons" ), "Macho man" ou "Young nurses romance". Dans la seconde partie, il leur arrive des bricoles et ils vont régler ça à leur manière.
En deux trois mots : c'est court, vraiment pas mal écrit, très très drôle (j'ai éclaté de rire plusieurs fois, ça ne m'était presque jamais arrivé devant un bouquin) et complètement barré – mais pas barré-débile, simplement barré-marrant. Ça va à cent à l'heure (parfois même un peu trop vite ), les personnages sonnent vraiment juste, bref extra. Mes deux critiques anecdotiques : j'aurais aimé un découpage différent (il doit y avoir trois ou quatre "chapitres" de tailles très diverses, et comme j'aime bien finir le chapitre avant de me coucher... ) et une maquette mieux foutue (sur mon édition de poche chaque page commence par un quart de *vide*, c'est la première fois que je vois ça.) Enfin on s'en fout un peu.

Merci Borabora pour la découverte.
Tu sais si les autres bouquins de l'auteur sont aussi bons ?

Essaie "L'ours est un écrivain comme les autres", il devrait te plaire aussi.  

Je viens de le commander.  
Dis donc pour Le Carré tu recommandes plutôt La taupe ou L'espion qui venait du froid ? (Comme le premier est le début d'une trilogie... )

L'espion est très bon, c'est le livre qui l'a fait connaître, avec adaptation ciné à la clé. Mais la "trilogie de Smiley" (qui apparaît dans l'Espion mais dans un rôle secondaire) est son chef-d'oeuvre. Ce n'est pas vraiment une trilogie, d'ailleurs, plutôt 3 livres liés par les deux principaux protagonistes (Smiley et Karla, son arch-enemy soviétique). Tu peux t'arrêter après La taupe, il n'y a pas de cliffhanger ou même de suite évidente. Mais les trois sont brillants.

Pas un mot sur le sens, c'est une évidence, puisque ceux qui la vivent n'y trouvent aucun sens, c'est clair dans ce livre.  
a) La guerre est acceptée comme un fait aussi inévitable que le changement des saisons.
Dans ce livre, tout à fait.
b) Pour Jünger, la guerre est une fin en soi.
Je ne vois pas cela dans le livre.
 
> Tu devrais lire ses carnets de guerre...
Oui, c'est ce que je pensais, tu t'es fait une opinion sur l'auteur a travers d'autres lectures. Mais en se basant uniquement sur ce livre, on n'y trouve pas ce que tu y vois.
 
A+,
 
 

Parfait merci.

 
La trilogie de Smiley, c'est donc La taupe et quoi d'autre ensuite ?  
Tiens d'ailleurs son autobiographie (John le Carré) vient de paraître.
 
Pour ma part, j'entame Pukhtu secundo, du français DOA, qui est un peu pour moi le American tabloid à la française, version Afghanistan en 2008

Le Primo était déjà très très bon!

Bob Dylan prix Nobel de littérature 2016. Finkielkraut se suicide.

Oh merde

Bordel

 
   
 
Une pensée pour ceux qui vont se sentir le devoir de se taper "Tarantula".

Ca fait quelques années déjà qu'on le pressentait, ce Nobel pour Dylan, et je dois dire que ça me met en joie. Ca me fait même presque oublier l'entrée de d'Ormesson dans la Pléiade et celle de Finky à l'Académie.

(question naïve)  
 
Pourquoi, il dit quoi Finkielkraut ? À part le Petit Fictionnaire illustré quand j'étais gosse et récemment une émission involontairement drôle sur France Culture à propos de la Nuit Debout, je sais pas trop ce qu'il fait de sa vie. Ah, et des gens veulent qu'il se jette dans le canal aussi mais je vois pas le rapport avec Dylan.
 
Edit : il a l'air d'un type énervé mais j'ai jamais été regarder à quel sujet

Je pense que c'est surtout parce qu'il n'aime pas "l'esprit de 68" (malgré le fait d'y avoir participé) et par extension tous ces trucs de hippies

 
C'est effectivement un type énervé contre la modernité, Bob Dylan on ne peut pas vraiment qualifier ça de modernité !
PS: il a écrit des bouquins Bob Dylan ?

Du coup il tourne le dos aux anglais, pour tirer dans le dos des fuyards ? Ou bien les fuyards courent vers les lignes anglaises ? Dans les deux cas il m'a pas l'air en super position pour se vanter

En fermant les yeux très fort je vois cette scène :  
 
il voit arriver les fuyards de face, les engueule quand ils sont à sa portée et leur tire dans le dos en se retournant quand ils s'éloignent. Qu'en penses-tu ?

Cette semaine j'ai lu La Culture en clandestins – l'UX après avoir lu à ce propos sur le site de France Culture.

C'est un bouquin écrit par le porte-parole de la Mexicaine de Perforation et des Untergunther, organisations secrètes qui ont cessé de l'être il y a quelques années. La Mexicaine organise des spectacles clandestins dans des espaces souterrains ou des monuments vides (la nuit par exemple) : théâtre au Panthéon et festivals de cinéma dans la Cinémathèque Henri Langlois la nuit, ou la fameuse salle de cinéma « de 400 places » découverte dans les souterrains du Palais de Chaillot. Les Untergunther, leur branche restauration, ont procédé pendant un an à la restauration de l'horloge du Panthéon sur place avant de prendre rendez-vous avec l'administrateur pour lui dire « c'est réparé, il faudrait la remonter de temps en temps, kthxbai ». Ce qui a posé problème plus tard quand les MH ont essayé de faire un procès parce que le cas n'était pas vraiment prévu

Du coup, forcément, c'est très très partisan et l'auteur casse du sucre sur à peu près tout le monde : l'administration des Monuments Historiques et les gardes de sécurité, l'administration des carrières, les consultants en sécurité $$$ mais aussi d'autres pratiquants du patrimoine clandestin, voire des membres de son propre groupe (ce qui pourrait expliquer que quelqu'un a très soigneusement découpé quelques pages de l'exemplaire que j'ai emprunté à la bibliothèque ). C'est assez drôle et très informatif (en particulier sur l'absurdité de certaines politiques de sécurisation des réseaux ou des monuments, qui au contraire fabriquent des espaces clandestins). Il y a des choses qu'on a du mal à croire mais certaines anecdotes complètement surréalistes le sont, malheureusement, suffisamment pour être vraies (la transformation de la salle de cinéma clandestine dans les journaux, de rumeur en copier-coller ).

Le livre est écrit dans l'ordre chronologique inverse, de la restauration (au Panthéon) aux débuts de quelques collégiens. Il se lit plutôt bien : plus long, on se lasserait de l'ironie permanente qui dessert un peu le propos. Le côté pamphlet me faisait craindre le pire mais le livre (à part quelques fautes dont une ÉNORME sur la quatrième de couv) est agréable à lire (impression claire, joli papier, quelques jolies photos en illustration). Et j'ai trouvé intéressant de voir comment, avec un tout petit peu de culot et beaucoup d'inventivité, des trucs complètement invraisemblables sont possibles (installer des décors de théâtre au Panthéon en entrant par la grande porte, monter un atelier clandestin, entrer et sortir de bâtiments officiels…). Et l'auteur évite souvent le côté chevalier blanc moralisateur et admet que dans de nombreux cas c'est pas sur le grouillot qu'il faut taper mais sur le système qui engendre l'incurie ou sur des chefs stupides.

Ah oui, et j'ai commencé Mensonge romantique et vérité romanesque aussi (je suis incapable de résister à un titre aussi sexy) mais qu'est-ce qu'il est laid ce livre, on dirait qu'ils ont imprimé des photocopies de qualité douteuse. J'espère que c'est bien, au moins

Finky a 3 obsessions : être présent chaque semaine dans les médias, dénoncer l'antisémitisme (qui est partout   ), et pourfendre tout ce qui ressort de la culture dite "populaire". Son discours à l'Académie a bien sûr réuni les trois, avec une comparaison d'un ridicule achevé entre Primo Levi et Tarantino, une fine allusion à son ouvrage "La défaite de la pensée" et un réquisitoire contre les collabos de 39-45. Il fait partie de ce que l'on appelle maintenant les penseurs catastrophistes (comprendre "réac" : c'était mieux avant, on court à notre perte, tous des cons etc.) Alors, Dylan, tu penses... un juif, certes, mais successivement athée et catholique, un chanteur populaire, et une renommée mondiale telle qu'il ferait passer Finkielkraut pour Raymond Dubois, prof de français du lycée de Gif-sur-Yvette.

Oui, et beaucoup de textes de chansons. Le Nobel de littérature récompense aussi parfois des poètes (17 au 20ème siècle, si je ne m'abuse).

En complément tu peux aussi jeter un œil au petit film qu'ils avaient sorti il y a quelques années : https://vimeo.com/51365068
 
J'aime bien l'auteur (il traîne toujours dans les catacombes), moins le côté règlement de comptes de certains passages de son bouquin, restent des parties marrantes avec en effet les anecdotes improbables (celle des journalistes ou policiers qui ont déduit de la présence d'un drapeau allemand dans la salle de cinéma que c'était un repaire de néo-nazis est malheureusement vraie). Le côté "je te raconte peut-être n'importe quoi ou peut-être pas" est rigolo aussi, et correspond bien à la personnalité du rédacteur

 
Ptain faut que j'aille lire ça    
 

 
Merci je vais aller voir ça !

 
un homme admirable à quelques points de vue, sauf qu'il n'était pas prof de lettres, mais d'éducation physique.

Ca incite aussi les gens à prendre la machine. Rien qu'en se limitant aux livres libres de droit ça reste intéressant.

Si t'as aimé ceux d'avant, poursuis, j'ai bien aimé leurs aventures Vertige est pas mal aussi dans le genre huis clos.

On a un Kobo ici.
Sur Amazon, et leur Kindle, on peut pas transformer leur format en un autre lisible par la Kobo ?

Je pense que c'est possible (mais j'ai jamais essayé)
Sinon, je pense que tu peux regarder par là : http://forum.hardware.fr/forum2.ph [...] w=0&nojs=0 ^^

Il faut utiliser Calibre, logiciel incontournable dès qu'on parle de livre numérique.

merci à vous.

Terminé Indian Creek de Pete Fromm, très souvent recommandé ici.
 
J'ai pas trouvé ça particulièrement bien écrit (une traduction moyenne ?), ni particulièrement drôle, ni particulièrement palpitant. Mais c'est vachement bien . Émouvant. Très.
 
La chienne Boone    
 
La dernière phrase

 
Ce sentiment d'une fenêtre ouverte sur un monde inconnu, puis refermée    
 
Les Américains ont décidément un rapport à la nature fascinant. The wild reste intraduisible en français...

J'avais beaucoup aimé aussi.

 
J'en suis arrivé à prédire sans faute les livres que je vais aimer dans la liste de ceux que tu lis

Tu as aimé Nymphéas noirs, c'est la preuve que ça ne fonctionne pas à chaque fois.
 
Là je lis La nef des fous plusieurs fois évoqué ici et dans le topic SF, je suis étonné qu'il ait reçu le prix K. Dick, parce que franchement en terme de style c'est vraiment léger (mais je n'en suis qu'à ~150 pages.) Enfin ça se lit vite, j'accroche bien à l'histoire, et comme je sais d'avance que la fin est merdique, je serai pas déçu pour ça.

Ouais mais je l'ai lu avant toi
 

bien aimé aussi, et lu avant toi aussi

 
Tu peux jeter un oeil du coté de  Dan O'Brien: Les bisons de Broken Heart, Rites d'automne, ... ou Rick Bass: Le journal des cinq saisons, Winter, Les derniers grizzlys
 
Nature writing quand tu nous tiens    

Tiens, on ne le cite sans doute pas assez souvent, mais que les amateurs de nature writing s'intéressent à Wallace Stegner, le grand-daddy of them all. Principale influence de Jim Harrison et d'innombrables autres auteurs. Angle d'équilibre, 1971 (Pulitzer 1972), est une merveille.