Reprise du message précédent :
Je suis en train de lire le Concile de pierre de Grangé, j'en suis à la moitié.
 
Purée mais c'est quoi ce livre ?    

Hello
 
Comme vous aimez les livres, et sans doute leurs auteurs, morts ou vivants mais morts, ça passe moins bien Porte de Versaille, je partage un mot indigné d'une de mes copines, Cati Baur, auteur délicieux de BD, qui réprouve les façons mercantiles du Salon des livres. Hop.
 
Un salon de l'agriculture sans le cul des vaches
 
Bonjour,
 
Je suis auteur. Je suis auteur sans actualité. Ça veut dire que je travaille, chez moi, calmement, à un nouveau livre. Ça veut dire que cette année, je n'aurai pas à me déplacer, prendre sur mon temps de travail, de loisir, mon temps familial, pour aller à la rencontre de mon public, signer gratuitement des livres dans votre salon.
J'y vais de bonne grâce, en général: c'est un plaisir que d'échanger quelques mots avec des lecteurs, d'autres auteurs, des éditeurs.
Mais c'est aussi, je ne l'oublie pas, une faveur que je vous fais. Moi comme d'autres, beaucoup plus connus probablement; Nous, les auteurs, qui sommes, après tout, l'attraction principale de votre salon. Le truc à voir. La signature de machin, un dessin de bidule, un petit mot de tartempion.
 
Peut-on imaginer un salon du livre sans auteurs?
Pas tellement, hein. Ce serait triste.
Aussi triste qu'un salon de l'agriculture sans le cul des vaches.
 
Et pourtant.
Je n'invente rien.
L'info circule sur les réseaux sociaux.
Stupide, tellement qu’on a cru à une blague, au départ. Je vous cite:
 
"Bonjour, à compter de cette année, seuls les auteurs ayant une actualité et donc une dédicace sont accrédités gratuitement au Salon du livre. Cette accréditation doit passer par l'éditeur. L'entrée est donc payante et est au tarif de 9,50 euros. Vous pouvez préacheter votre billet au tarif de 7 euros avant le 15/02/2012 en vous rendant sur notre site : http://www.salondulivreparis.com/Billetterie.htm
Cordialement
Bertrand Morisset
Commissaire général du Salon du livre"
 
Il semblerait que vous cherchiez à vous débarrasser des auteurs, ces indésirables, ces profiteurs qui font rien qu'à venir fouler gratuitement votre belle moquette ignifugée.
Sachez donc que nous, vils pique-assiettes, nous sentons blessés, foulés du pied, écrasés comme un vieux mégot sur un sol PVC spécial salons.
 
Et que nous n’hésiterons pas à le faire savoir.
Voire à le garder en mémoire, pour le jour qui viendra, où, nouvel album, nouveau roman paru, vous aurez BESOIN de nous.
 
Et le jour où plus aucun auteur ne répondra présent, pour ne pas perdre la face, je vous suggère d'envisager de vous reconvertir dans le salon de la saucisse, plutôt.
Les saucisses, en effet, si elles n'ont pas souvent d'actualité, ont en revanche le mérite de ne pas trop réfléchir, et de finalement assez peu utiliser les réseaux sociaux.
 
D’ailleurs, vous devriez commencer aujourd’hui; c’est la saison de la francfort, il paraît. Il y a du fric à se faire.
 
Pas bien à vous,
 
Cati Baur
 
Auteur de BD
 
 
Vous pouvez râler si ça vous chante ici : livre@reedexpo.fr

 
C'est clair que ce n’est pas le meilleur des moins bons de Grangé. Comme dit précédemment, je ne suis plus Grangé, trop décevant, de même que Chatam.

 
Oui je suis étonné de ce livre venant de lui.  
Le serment des limbes et les rivières pourpres m'ont vraiment marqué (en bien)
 
Concernant Chattam, j'ai lu la trilogie du mal, j'ai trouvé cela plaisant à lire. C'est le mot, pas extra mais bien. Je m'en souviendrais plus dans 2 mois mais c'est pas grave

 
et qui beneficie maintenant de tes faveurs, dans ce genre de litterature ?    

In Ze Navy II, je ne comprends pas trop le coup de gueule de ton amie (mais en même temps, je ne suis que rarement allé au salon du livre).
Les autres années, toute personne ayant publié quoi que ce soit un jour de sa vie pouvait entrer gratuitement au salon du livre ?

Y en a un qui se sent concerné tout à coup ?

Il semblerait que quand on ait publié plusieurs livres, voire qu'on en ait vendu quelques-uns, on soit considéré comme un auteur, oui.
Et comment dire, c'est un peu mesquin, peut-être ? Enfin c'est très culturel, sûrement, dans le vent, quoi.
Au salon du livre de jeunesse de Montreuil, les auteurs ont des entrées gratuites, je le sais.
Comment dire ? Il ne suffit pas de se pointer à l'entrée en claironnant que tu as publié un livre en 1912. Ton éditeur t'envoie une place gratuite.
Je suis allée plusieurs fois au salon du livre parce que je bosse pour tel ou tel journal, j'ai toujours eu des invitations, c'est ça, le mot. Invitation

 
Ouais je m'y suis lancé la fleur au fusils et j'ai morflé grave   . Noyé sous les infos et perdant parfois le fils, mais je me suis accroché et finalement j'ai adoré et ça tacle bien les romans à la Da vinci code (même si il me semble il lui est bien antérieur).
Et mon passage préféré :

Grangé, c'est vraiment pas bon, je trouve

 
jamais je n'ai payé au salon de l'érotisme, je suis un vernis  

Ils savent reconnaître leurs meilleurs contributeurs  

Les gestes c'est toujours bienvenu, mais ce n'est pas SI choquant que quand un auteur ne participe et vient en simple visiteur, il paie. Le statut visiteur, de personne normale, n'est pas indigne. Après la fraternité pourrait mener à des places à tarifs réduits ou gratuites, mais le fait qu'un auteur qui vient en visiteur passe par l'entrée qui correspond
 
Y a un chantage moral peut-être: autant le mec normal n'a pas de scrupule à économiser 9,50€ pour voir des auteurs s'il trouve ça trop cher, autant l'auteur ne peut pas se dire "ça ne les vaut pas". Il peut ne pas payer, mais ne voudra pas monétiser, et c'est normal : sauf qu'en même temps c'est pas un mal qu'il vive la démarche de ceux qui vienne le voir lui les autres années. Car qu'il paie ou non sa place d'auteur, la monétisation est imposée.
 
(évidemment les années où il ne vient pas pour le loisir, il a pas a payer)

La fraternité entre éditeurs et auteurs ?  

on m'avait dit que les Juliette Benzonni c'était nian nian à mort,  (après avoir acheté le livre sinon c'est pas drole) mais en tant au 2/3 du premier tome de la serie des chevaliers (Thibault et la croix perdue) je trouve ça vraiment bien.
Historiquement ça respecte à la lettre le règne de Baudoin IV, on est parfaitement immergé dans la terre sainte et c'est bien écrit.

Je connait pas ses autres serie, qui visiblement sont plus Renaissance voir Classique, mais en tout cas ça se laisse lire. y'a bien des relations amoureuses ou autre alliances tournant autour des terres/culs mais ça me semble normal.

 
Moui. Je ne sais pas, ça ne me choque pas. Qu'il y ait des invitations, c'est une chose - après, je suppose qu'elles sont limitées en fonction des maisons et qu'on privilégie dans ce cas les auteurs avec une actualité

Tu veux dire que les livres, ce serait un peu comme les biftecks ? Une fois qu'ils sont écrits depuis plus d'un an, en somme, ils ne valent plus le coup qu'on s'y intéresse ? Ils sont bons à jeter ? Parce que c'est ça que ça veut dire.

Ca faisait un moment que j'étais tenté par La pitié dangereuse de Zweig, j'ai fini par me lancer. De tout ce que j'ai pu lire de cet auteur, c'est ce bouquin là que j'ai préféré. Le format roman permet à Zweig de plonger beaucoup plus en profondeur dans la psychologie de son personnage.  
 
Je me suis lancé dans Lonesome Dove après avoir lu ici une bonne critique.

 
Ce que j'ai compris c'est qu'ils parlent des actualités comme des dédicaces. Donc si t'as un truc d'actualité (dans l'absolu ça veut pas dire moins d'un an, c'est juste que la pratique je présume qui tranche assez vite) et que tu poses ton cul pour dédicacer, forcément on t'installe. Mais si tu viens les mains dans les poches fait un tour, tu paies.  Parce que c'est peut-être très bien d'avoir un auteur d'un bon truc d'il y a 3 ans, mais si de toutes façons personne sait qu'il est là parce qu'il a pas fait de stand parce qu'il a rien qui le justifie (son bouquin est à la librairie, pas en dédicace) le salon, l'éditeur et même les livres de l'auteur ne tirent pas grand bénéfice.
 
Y a pas à s'indigner pour l'oeuvre d'un crime de lèse-majesté qui concerne la personne qu'est l'auteur.

 
C'est pas ce qu'il y a de plus clair ouais, j'ai lu 1974 et 1977 y'a trois ans.. et je crois que je suis bon pour les relire si je veux pas trop décrocher quand j'entamerais 1980 et 1983.

 
Je vois pas trop non plus ce qu'il y a de choquant Mais bon je préfère mes auteurs morts et bien refroidis, alors les salons et tout le tintouin ça me passe un peu loin au-dessus    
 
Sinon Cavalerie Rouge de Babel, c'est vraiment très bien, la langue est superbe

Oui, une belle langue, Babel.
Ses Contes d’Odessa sont aussi bons que Cavalerie Rouge.
A+,

Je crois que nous ne regardons pas le monde avec les mêmes yeux.
Sûrement, c'est moins grave que l'augmentation de la TVA sur le prix du livre.
Mais je refuse de pleurer sur le "manque à gagner" des organisateurs du Salon du livre qui sont OBLIGES de faire payer les "auteurs sans actu", ces sales profiteurs  

Sinon, je finis ça :

"De toutes les femmes du bus, je suis la seule à être un homme."
Ça, c'est la première phrase.

Dans la même veine furieuse que le premier roman que j'avais lu d'Emmanuelle Bayamack-Tam, Une fille du feu., c'est toujours un régal de questionnements sur "qui sommes-nous, vraiment ?" et de style et de souffle. Et hallucinant.

Des tas d'infos et le début du roman ici : http://www.pol-editeur.com/index.p [...] 180-0005-2

C'est noté  

Oui ?

 
Je continue à ne pas voir le mal là-dedans, et je pense que tu te trompes de colère

Je me mets en colère si je veux.
 
Et je ne comprends pas pourquoi la 1re phrase du roman que je viens de citer fait pleurnicher deux pauvres garçons.

 
Personne ne te demande de pleurer. M'enfin dans l'esclandre on peut aussi lire du "pouah, déchéance on se retrouve dans la même procédure que le visiteur lambda"  
 
Bah y a pas de disgrâce au statut "normal", ou alors bonjour l'ego de l'auteur par rapport à ses lecteurs
On comprends que les intéressés pestent, c'est pas très sympa de pas inviter, mais le principe d'une invitation c'est que ça reste la décision de celui qui invite. Vu de l'extérieur ça peut faire caprice .

Vous avez sans doute raison. Comptez comme des épiciers, et les vaches follettes seront bien gardées.

Bah si y a pas de meurtre, ni de sf, ni de hf, ni d'actions, les gens sont perdus  

Je pleurniche si je veux.

Et je ne comprends pas pourquoi le 1er refus au salon du livre d'une amie citée met en colère une pauvre dame.

Etc. etc.

J'aurais pas cru  

Je la comprend pas cette fameuse première phrase de ton roman, y'a quelque chose de particulier?

Il y a tout de même du sexe.

C'est la première phrase du roman. Elle n'est pas "fameuse", elle n'est pas "particulière", c'est simplement la première phrase.
 
Tu sais, dans le monde réel, voire ici, il arrive qu'on cite les premières phrases de roman ; il arrive que, avant d'acheter un bouquin dans une librairie, on lise la quatrième de couverture, une page au hasard, la première phrase...
Comme ça, peut-être, on le repose ou on l'emporte, le livre.  
Peut-être.

Grave
Et de la drogue    
Bon, pas tant que ça de rock and roll mais il y a Curtis Mayfield

 
Ca aurait été une dernière phrase de roman, ça m'aurait plu.
 
Cela dit, après le premier dégoût, j'ai lu l'extrait que présente l'éditeur. J'ai décidé de ne pas aimer. Malgré tout, le style, bien que maquillant des banalités introspectives, n'est pas désagréable, si l'on excepte aussi un rythme qui hésite (à l'image du narrateur) ce qui dans l'absolu pourrait représenter une qualité ; belle maîtrise de l'écrivain.  
 
Mais YMCA, je réagissais surtout à ta colère. C'est cool de pouvoir s'indigner pour ce genre de chose alors je me suis senti proche du salon du livre (et je n'irai pas par soutien collatéral).

Bon je viens de finir le Concile de Pierre et ce que j'en pense :
 
" "
 
Purée, cette fin complètement fantastique. On y croit pas du tout, tout est léger, bâclé, rapide.
Tout plein d'idéologie (chamanisme, révolution 68, communisme, fusion nucléaire, sorcellerie, télépathie, transmutation...) s’entremêlent sans jamais être approfondie.
Le style est léger, rien ne permet de croire à l'histoire, de visualiser les scènes
 
Bref très mauvais pour moi
 

J'ai porté des faits à votre connaissance, je ne me souviens pas de m'être mise à vociférer en tous sens.
Par ailleurs, je ne suis pas personnellement blessée que tu n'entendes rien aux mots d'Emmanuelle Bayamack-Tam, chacun voit midi à sa porte et toute cette sorte de choses.