Reprise du message précédent :
Tout à fait mon style, merci.

Les sectaires sont toujours persuadés qu'ils ne veulent que le bien des autres. Ca m'a tout de suite fait penser à un jugement qui a eu lieu il y a quelques jours : Au tribunal de Rennes, la toute-puissance d’une mère et l’intérêt de l’enfant.

Ça a l'air intéressant cela.

 
C'est pas ce que j'ai dit. Cette famille ne veut pas de mal aux autres, ceux qui vivent dans le monde moderne (qu'ils appellent "siècle" ). Elle est persuadée qu'ils vivent dans le péché, mais ça s'arrête là, c'est elle qui a décidé de se contraindre en s'isolant.  
 
Mais il y a une responsabilité des parents vis-à-vis des enfants, oui. D'ailleurs c'est là-dessus que commence l'auteur, en se demandant s'ils ont le droit.

C'est bien là-dessus que je tique, parce que "les autres" c'est aussi leurs enfants qu'ils privent de tout contact par extrémisme religieux. La mère qui vient d'être jugée c'était par psychose fusionnelle mais les ravages pour "les autres" sont potentiellement les mêmes quand il s'agit de leurs gamins, à ces gros tarés.

Et comme certains de ces gros taré ne peuvent pas tripoter leurs gosses, ils arrive parfois qu'il y en ait un bon bataillon qui tripote ceux des autres.

 
le "ils" dans mon premier post désigne clairement les 6 membres de la famille, et donc tout aussi clairement "les autres" désignent le reste du monde.
 
A part ça l'URSS de 1978 avait certainement d'autres choses à faire que de poursuivre et juger ce genre d'extrémistes
 
 
 

 
Là dessus aussi il y a des allusions de la part de l'auteur. Il se demande de quel droit les parents privent leurs enfants de contacts sociaux, et en particulier de relations sexuelles. Les deux garçons vivent (l'été) dans une cabane séparée de la cabane principale, et l'auteur se demande si c'est pour minimiser les risques d'inceste sur les deux filles (sans avoir la réponse, bien sûr).

Ahah j'ai toujours pas commencé
 
Le gardeur de troupeaux avec Alberto Caiero de Pessoa m'a envoûté  

Le contenu de ce message a été effacé par son auteur

Des retours Consumés par le feu de Cabré ?

J'ai terminé L'enfant qui devint fou d'amour et pauvre laid, 2 nouvelles d'un auteur chilien, Éduardo Barrios, sur le thème de l'amour, ou plutôt "l'amour impossible".  
 
La première, un journal intime d'un enfant qui tombe amoureux d'une jeune femme d'une vingtaine d'années, amie de sa maman. L'amour impossible, liée à la différence d'âge, va le rendre fou au fil du récit.  
 
La deuxième, un jeune homme (très) moche qui tombe amoureux d'une fille, et devient la risée d'elle-même et de son entourage.
 
Je recommande très fortement. En plus ces 2 nouvelles ont été les seules de l'auteur traduites en français.

La leçon du mal de Yusuke Kishi. Thriller japonais, presque un huis-clos au sein d’un lycée avec un professeur charismatique qui a évidemment une face obscure (pour le moins ). J’en avais lu du bien avant de commencer mais j’ai pas trop aimé, c’est assez n’importe quoi. J’ai pas grand-chose à en dire à part que toute la dernière partie est super gore

 
Un mariage en 10 actes de Nick Hornby. J’aime bien Nick Hornby. Même si rien de ce qu’il peut écrire maintenant ne sera aussi bien que Haute Fidélité, il y a un ton qui fait que ce n’est jamais désagréable. Ici, c’est très très très court, je recommanderai de l’emprunter plutôt que l’acheter parce que bon, hein, y’a quand même pas beaucoup de pages. Donc une centaine de pages de dialogues entre Tom et Louise, deux anglais en thérapie de couples. Dix séances, 10 chapitres où cela parle de tout et de rien, musique (Hornby quoi), sexe, couple évidemment, brexit, travail, … C’est relativement léger malgré le contexte et agréable à lire mais je ne sais pas si  je le conseillerai.
 
Je suis dans le dernier David Vann (Une contrée obscure) et c’est plutôt plaisant pour le moment.

 
Je peux pas dire mieux. Par ailleurs, j'ai trouvé que Just Like You, son dernier, en 2020, était un grand retour en forme.

Je l'ai pas lu celui-là. J'essaierai si je tombe dessus à la bibliothèque (j'espère que ça parle musique !)

Un peu mais contrairement à Haute Fidelity et Juliet Naked (et 31 Songs, oeuf corse) ce n'est pas le coeur du livre.  

 
Je l'ai acheté ce week-end, pas encore commencé.
Et toi ?

Je sais pas si c'est passé, il y a une opération en ce moment chez les libraires indépendants, vous pouvez acheter un livre qui sera donné à un enfant ou un ado.

Ils pourraient les prendre à ces enfants et ados qui en ont mais n'en veulent pas.

Je l'ai pas acheté mais je n'ai pas encore lu Confiteor

Rites of peace, Adam Zamoyski
 
L'histoire du congrès de Vienne racontée en détail.
On plonge dans les arcanes des négociations entre les grandes puissances, les essais des "petits" de récupérer une part du gâteau, mais aussi dans les frasques sexuelles de la plupart des intervenants. On ne s'en doute pas forcément mais la danse des maitresses a des impacts forts sur la diplomatie
 
Super intéressant, je recommande.
Je crois que j'avais lu son livre sur la campagne de Russie qui était déjà assez génial.

Dites, c'est moi ou il y a de plus en plus d'éditeurs bas de gamme ou alors ils tirent à la baisse leurs impressions ?

C'est pas le premier bouquin que je commande sur Amazon avec un rendu dégueulasse.
Trop de texte par page, peu de marge latérales, erreur d'impression (mots manquants etc....).

Je viens de recevoir "L'Espagne Musulmane" de André Clot, Edition Perrin (tempus), pas jolie la mise en forme.

Rien que pour ça je suis content d'être passé à la liseuse. J'ai des tomes de Dune que j'avais déjà acheté avant de switcher et franchement c'est dégueulasse. Y a des pages où le texte est tout baveux, c'est proprement illisible o

J'ai craqué pour la maison des feuilles qui vient de revenir en stock chez Mr Toussaint (en + du 3ème coffret Anne Shirley ), c'est marrant après des années full liseuse pour les romans (je suis toujours en papier pour les BD et les non romans) je retrouve plaisir au bel objet livre pour les romans (mais les poches bon, aucune VA par rapport à la liseuse).
 

J'aurais pu te revendre le mien
Justement le fait d'être passé à la liseuse et d'avoir tenté cette lecture en plein covid m'a fait abandonner

J'ai lu un livre de poche de mauvaise qualité et j'ai bien aimé
"Le perroquet Chinois" de Earl Derr Biggers.

Une histoire policière somme toute assez classique pour l'époque (1926) dans sa construction, mais bien écrite, avec cliffhangers obligatoires à chaque fin de chapitre.
Et surtout, l'élément intéressant est l'enquêteur lui-même, Charlie Chan.

Si le nom vous est familier, c'est que le personnage est apparu dans plus de 40 films (le dernier datant de 1981), s'est retrouvé dans un comics et dans une série animée (malheureusement, Earl Derr Biggers n'en a pas beaucoup profité, étant mort en 1933).
Charlie Chan est un inspecteur de la brigade d'Honolulu. C'est un homme corpulent, affable, poli, qui ne contredit jamais directement les gens qui lui parlent, et qui évite au maximum les confrontations physiques.
Il est aussi incroyablement observateur et expérimenté, malin et cultivé.
Et il est Chinois

Lire ce roman sans être prévenu peut être surprenant car Earl Derr Biggers voulait à l'époque proposer un contrepied au portrait (Américain) du Chinois du Péril Jaune : menteur, voleur, vicieux, fourbe, traître, etc...

Charlie Chan est donc une sorte de miroir inversé, mais avec des éléments qui, tout le le rendant sympathique, ne lui confère pas une aura de "héros" : il ne peut pas s'imposer physiquement, et son incapacité à dire non font qu'il ne peut pas non plus s'imposer par la parole sans avoir convaincu au moins un Blanc qui le soutiendra (pour être plus clair, dans les situations ou Charlie Chan doit convaincre plusieurs personnes, si aucune des personnes n'est d'accord avec lui, il abandonnera. Si une personne est d'accord avec lui, alors tout le groupe suivra)

Il y a aussi le portrait du racisme décomplexé de l'époque, incroyablement violent par moment. Que ça soit les conseils de prudence de Charlie Chan qui sont rejetés quasi systématiquement a cause de son "mysticisme Chinois" ou cette phrase :

Même la profession ne compte pas pour Charlie Chan, qui, se trouvant en Californie, manque de se faire arrêter pour port d'arme, inspecteur de la police d'Honolulu ou pas (et pour être précis, le shérif précise bien qu'il compte arrêter Charlie Chan parce qu'il est Chinois)
Heureusement, (pour le lecteur) cet aspect n'est pas présent tout le temps; les descriptions de Chinatown à San Francisco par exemple, sont relativement "neutres", sans adjectifs négatifs. Le comportement de Charlie Chan et des différents personnages Chinois qu'il rencontre sont aussi traités de manière "neutre", même si bien évidemment, les personnages ont leur caractère et présentent des stéréotypes. Il y a d'ailleurs des explications sur des éléments divers qui montrent que Earl Derr Bigger a fait un travail de recherche au minimum superficiel et était intéressé par le sujet.

L'écriture a aussi une particularité : malgré que Charlie Chan soit le héros de l'histoire (en tout cas dans Le Perroquet Chinois) il n'est quasiment jamais suivi par le narrateur. Sur 232 pages, l'histoire suit "le héros" sur peut-être 30 pages au maximum, le reste de l'histoire est vécu à travers divers personnages qui secondent Charlie.
Il s'agit peut-être d'une conséquence du fait que Le Perroquet Chinois est le second livre ou Charlie Chan apparait... mais dans le premier, Charlie Chan est (apparemment) un personnage secondaire.

Ca contribue a donner une sorte d'aura mystérieuse au personnage, qui, quand il apparait, possède toujours un indice ou au minimum une hypothèse qui fait avancer l'histoire.

Bref, j'ai bien aimé C'est bien écrit, pas trop mal traduit (j'ai lu que Charlie Chan commet des fautes à l'oral, je ne sais pas si ça concerne uniquement les films ou si le traducteur français a gommé ces erreurs dans le livre) l'histoire est assez classique mais est bien présentée, et le personnage de Charlie Chan est extrêmement sympathique et attachant. D'ailleurs tous les gens (en dehors des méchants) qui le rencontrent le traitent rapidement en égal et même en ami
(et j'ose imaginer qu'en 1926, çe devait être un comportement extrêmement rare)

Du coup, je vais rechercher les 5 autres livres par Biggers, j'en veut plus!

Si tu arrives à mettre la main sur les éditions CLP
30 - Le Perroquet chinois - Derrière ce rideau
38 - La Maison sans clef - Le Chameau noir
49 - Charlie Chan à la rescousse - Le Gardien des clés
 
Les couvertures sont chouettes.

 
A+,

C'est très sympa en effet, je guetterais ces éditions. Et ça ne fait que 3 livres pour l'ensemble, c'est bien. J'ai taillé mes étagères de livres pour privilégier le format poche, je préfère donc souvent éviter les grand formats

Plus facile à trouver et pas cher, tu as l'intégrale chez Bouquins en un seul volume : https://www.leslibraires.fr/livre/7 [...] s-bouquins

 
Utilisateur d'une liseuse depuis une dizaine d'années, il m'arrive d'avoir des epubs bien dégueulasses. Je ne parle pas de PDF mais bien epub ou azw3. Genre, la trilogie Hugo Moon de Damien Leban, avec la police toute grisâtre qui se fond presque avec le fond de la liseuse, un massacre. Et même en changeant la taille et la font, rien, pas de changement.
 

 
Rassure moi : La Maison des Feuilles n'était pas dans ta liseuse ?    
 

Alors pour ces problèmes de police tu peux tenter ta chance avec l'éditeur. J'ai emprunté les 3 tomes de Silo en médiathèque et en mode sombre le texte était invisible car noir sur fond noir. La responsable d'Actes Sud m'a répondu en quelques heures et a corrigé les fichiers.

Pas compris si c'était une blague

 
Oui c'est vrai, j'aurais pu tenter. Pis je dialogue avec l'auteur de temps en temps.
 

 
C'en était pas une    
 
Me suis toujours demandé s'il n'y avait pas un fou furieux qui s'était amusé à faire un ebook de la maison des feuilles    

The Lost Men, par Kelly Tyler-Lewis.

L'histoire de "l'autre côté" de l'expédition de Shackleton en 1914-17.
Le style est engageant et l'auteur est précis et clair dans sa description des travaux de l'expédition côté Mer de Ross. On passe vite sur le contexte et l'expédition côté Mer de Weddell (c'est pas le sujet du livre) donc je conseille de connaitre un peu l'expédition dans son ensemble avant de lire ce livre.
Bon équilibre entre les différents points de vue, très bonne connaissance des personnes (l'auteur a visiblement lu les nouvelles courtes écrites dans les années 30, sous pseudonyme, d'un des membres de l'expédition !).
Très bon.

Ça n'a pas l'air d'exister en français, dommage.
 
De mon côté j'ai terminé Les derniers géants d'Ash Davidson. Je trouve que le résumé en dit trop, alors voici son début :  
1977. Californie du Nord. Rich est de ces bûcherons qui travaillent au sommet des arbres. C’est un métier dangereux, dont son père et son grand-père sont morts. Il veut une vie meilleure pour sa femme Colleen et son fils Chub. Pour cela, il a investi en secret toutes leurs économies dans un lot de séquoias pluricentenaires. J'ajoute pour spoiler un peu moins que la 4e de couv qu'il va beaucoup être question de problématiques écologiques et sociales.  
Je suis mitigé. J'ai trouvé le début vraiment long, il m'a fallu beaucoup de temps pour rentrer dans l'histoire, avec l'impression que certains chapitres entiers (courts) ne servaient à rien du tout. La femme du héros veut un second enfant, elle tourne en boucle là-dessus, je-veux-un-enfant-je-veux-un-enfant-je-veux-un-enfant, ça a fini par carrément m'énerver. Le développement de l'histoire (après 100 pages ?) est plus intéressant même si assez classique, et puis il y a la fin... que je n'ai pas comprise, enfin j'ai compris l'histoire mais je ne comprends pas les choix de l'autrice, quel intérêt de terminer son histoire comme ça ?  
Je dirais que c'était pas mal mais je ne le recommande pas vraiment.

 
Hello,
 
A la recherche de nouvelles lectures, plutot polars-romans noirs du XXeme (disons annees 20-80), et fan de Ellroy, je me suis base sur cette liste :
https://www.senscritique.com/top/re [...] irs/194358
 
Bon, deja, j'en avais lu pas mal, mais je me suis fait une bonne TODO list, en excluant les histoires de meurtres d'enfants (j'ai une fille de 4 ans, je ne supporte plus les histoires de meurtres d'enfants).
Alors, mes premiers retours :
- Je trouve que Dashiel Hammett et Chandler ont beaucoup vieilli, ca donnait plus dans du polar humoristique a la Westlake (peut-etre sans le vouloir)  que dans le polar noir je trouve. Dans la liste, il y a un ou deux Chandler encore, je lui redonnerai une chance.
- J'ai adore "La reine des pommes" de Chester Himes, donc je vais fouiner dans son oeuvre (serie Ed Cercueil et Fossoyeur)
- J'ai adore "Nuit de Fureur" de Jim Thompson
 
Je continue la liste, avec une pause polar avec "Au dessus du volcan" de Lowry (j'ai survecu au debut et je suis envoute par l histoire maintenant

C'est un très bon le gars.
Je ne sais pas dans quoi on peut classer Grady, mais lui aussi j'ai lu et relu.
Et on en a déjà parlé, Robin Cook, l'anglais.

Si tu valides Crime et chatiment de Dosto, alors je te recommande Le talentueux M.Ripley de Highsmith

Des promos à Princeton :
A Velvet Empire: French Informal Imperialism in the Nineteenth Century
Sacred Foundations: The Religious and Medieval Roots of the European State
Empires of Vice: The Rise of Opium Prohibition across Southeast Asia

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Dans La contrée obscure de David VANN on navigue entre deux récits. Le premier est l'histoire de l’expédition de Soto, de la côte floridienne au Mississipi au 16ème siècle. Si la base est réelle l’histoire est romancée et prends ses distances avec la réalité (notamment pour la fin). Le 2ème récit est celui de la création du monde selon les Cherokee.
 
J’étais un peu dubitatif devant cette alternance au départ, plus intéressé par les deux frères de la légende que par le personnage franchement égocentrique qu’est de Soto mais en fait ça marche et les deux récits finissent par se répondre pour arriver dans la contrée obscure du titre. Franchement c’est pas mal, le récit de l’expédition est un peu répétitif : on galère à avancer, on recherche de l’or, on viole, on pille, on massacre, on se fait massacrer et on torture, mais c’est vraiment cohérent. De Soto est horrible dans sa mégalomanie, dans sa soif d’apporter cette civilisation aux sauvages, dans sa soif inextinguible d'or. L’absurdité de la christianisation forcée est portée par un personnage assez génial, Ortiz, espagnol « adopté » par les sauvages dont l’humour corrosif apporte beaucoup au livre.
 
Bref, j'ai bien aimé, c'était cool.

"Séfarade" de Antonio Muñoz Molina
 
Un beau livre difficile à résumer, on a ici un enchainement de nouvelles avec comme lien, le thème des victimes du nazisme et du stalinisme, avec des personnages de fiction, "Mr Salama", ou historiques, comme Willi Münzenberg. Le thème majeur est celui de la mémoire et de la transmission : tout homme porte une histoire. Dans un monde parfait, l'oubli serait à bannir.  
Molina convoque les fantômes et fait retour sur des vies, entre espoirs, rêves, destins et amours (brisés). S'il y a de beaux moments, le malheur n'est jamais loin et on ne peut fuir ses origines.
Certaines nouvelles évoquent le songe (qu'est la vie ?), comme la fascination d'une employée de musée pour un tableau de Velazquez, transmise à l'auteur, qui nous la transmet.

Merci à toi, ça a l'air cool !