Reprise du message précédent :

 
Je passais rue Mouffetard au moment des livraisons de montagnes fruits et légumes chez un primeur l'autre jour, c'est ça qui m'a rappelé que je voulais le lire

C'est trop loin pour que je m'en rappelle objectivement et c'était une lecture obligatoire de seconde.

En gros le mauvais contexte pour espérer l'apprécier.

Je viens de regarder la liste, je n'ai lu que six des romans des Rougon-Macquart. C'est pas trop ma came, la déprime j'y arrive très bien sans ça merci

Mais je me rappelle qu'en préparant des annales d'un truc il y a quelques années, un des textes que j'ai vus était une description d'étal de boucher du Ventre de Paris, et depuis, je me dis que rien que pour les descriptions de bouffe faudrait que je lise celui-là.

Il est très bien le Ventre de Paris.

+1
J'ai lu récemment la Terre. J'en suis encore traumatisée. Tellement de violence, dans celui-là  

 
C'est son style, il écrit toujours comme ça. Perso je le trouve insupportable.

+1, mais je me souviens du personnage de la grande tante qui m'a bien fait rigoler quand même

Je n'ai pas rigolé.

Mon cerveau avait oublié ça
Je pensais plutôt à sa manie de se goinfrer au maximum à chaque invitation.

Les Rougon ne sont pas tous tristes
Je dirais que si tu veux éviter la grosse déprime, il faut rester sur ceux qui se passent à Paris (à l'exception de l'Assommoir), donc Le Ventre de Paris, La Curée, L'Argent, Nana, Pot-bouille (j'aime beaucoup celui-là, on dirait du Maupassant), Son Excellence Eugène Rougon. De manière générale, plus c'est bas dans l'échelle sociale plus c'est la merde pour les personnages, les riches s'en sortent bien mieux

Il y a longtemps j'ai aidé un lycéen à réviser son bac de français. Il y avait un corpus de textes qui racontaient la mort d'un personnage des Misérables et de l'Assommoir. J'ai eu la mauvaise idée de lui demander ce qu'il ressentait à la lecture et il m'avait répondu : "Rien"  

Terminé No home de Yaa Gyasi, dans lequel se succèdent les portraits de plusieurs générations de ghanéens (la Côte-de-l'Or à l'époque, colonie britannique), du 18e siècle à nos jours. Le livre se découpe en deux branches principales, avec un fil au Ghana et un fil aux États-Unis ; les chapitres alternent entre ces deux branches, et présentent alternativement l'histoire d'un enfant de la génération suivante (c'est pas très clair mais je pense que vous voyez l'idée. )
 
C'est un livre très intéressant, très dur évidemment, sur la colonisation, la traite des noirs, l'esclavagisme, la ségrégation, la drogue... Je connaissais bien les histoires de la partie qui se déroule aux États-Unis (via d'autres lectures, Underground Railroad récemment par exemple), donc l'autre branche m'a davantage intéressé. J'ai beaucoup aimé, je recommande.  
 
Au passage : le titre original est Homegoing, donc on a adapté un titre anglais en un autre titre anglais pour le marché français, et l'adaptation veut presque dire l'inverse du titre original. C'est un choix étrange.

Merci pour le partage  

Si mes notes peuvent servir à quelqu'un alors je suis content, c'est mon côté libraire-un-jour.

Je poursuis les œuvres québécoises avec La détresse et l'enchantement de Gabrielle Roy  

J'entends beaucoup parler de la saga Blackwater qui vient seulement d'être traduite en France. 6 tomes à paraître dont 1 toutes les deux semaines (le premier paru le 7 avril) :

 
Ca vous parle ?

J'ai lu le 1er tome et je ne sais pas trop quoi en penser. C'est une saga familiale dans le sud profond avec une touche non négligeable de fantastique. C'est pas désagréable mais pas génial non plus. C'est super court et clairement qu'une partie de l'histoire, ça donne l'impression d'un gros roman publié en tranches.
Avec ça te voilà bien avancer  
Ceci dit je lirai la suite pour voir où ça va.

J'aime beaucoup ce genre de collection, et le concept est assez sympa (un tome toutes les 2 semaines), je vais essayer de prendre le train en route    
 
Surtout que j'ai fini, après 2 mois, La Foire aux Vanités
Vraiment excellent, il fait partie de ces "oeuvres univers" qui me plongent en quelques pages 200 ans en arrière. Il faut cependant faire l'effort de rentrer à nouveau dedans à chaque lecture... d'où les 8 semaines qui m'ont été nécessaires à sa lecture. Comme toujours avec ce genre de pavé ( pas loin de 1100 pages), j'ai lu par à coups, et sans doute moins que si j'avais enchaîné plusieurs livres de 300 pages. C'est un peu con, c'est purement psychologique mais c'est comme ça   Je retenterai l'exploit car c'est pas en me réservant les vacances d'été pour ce genre de lecture que je vais avancer dans la littérature britannique.
 
J'ai ensuite enchaîné avec :
- Le tome 1 des Rois maudits. Génial   j'en ai commandé 2 autres.
- Le tome 1 de Spire , ce qui relie, un roman SF français de Laurent Genefort : sympa mais assez décousu et j'ai jamais vraiment accroché.
- Le complot contre l'Amérique de Roth que j'ai commencé. J'avais pas franchement aimé La Pastorale Américaine, œuvre trop prétentieuse à mon goût et qui s'enlisait dans sa dramaturgie assez lourdingue.
 
Là par contre, je suis en train de passer un excellent moment. Je parlais de la capacité à Thackeray à me plonger dans un univers disparu, Roth est de la même veine : est-ce peut-être car on suit les événements à travers les yeux d'un Roth alternatif enfant ? Mais la description de Newark et de Washington dans les années 40 est absolument géniale : il arrive, par petites touches, à créer une ambiance sonore et visuelle vachement puissante. Et ses 550 pages vont être assez vite lues...

Tu as vu l'adaptation en série par David Simon ?

GG pour la Foire aux vanités

J'ai lu le tome 1 de Spire aussi, et ça m'avait fait un peu la même impression. Plus que décousu (c'est le parti pris, de raconter des « épisodes » distants pour voir l'évolution de l'histoire) j'avais trouvé ça un peu facile, il y avait des trucs résolus par des pirouettes. J'avais aussi eu du mal à m'attacher aux personnages et à m'intéresser pour de vrai à ce qui se passait. Le thème est intéressant, mais c'est superficiel comme façon de le traiter.

Terminé Les survivants de Piers Paul Read, un livre qui raconte l'histoire de l'équipe de rugby uruguayenne dont l'avion s'est écrasé en montagne et qui a survécu près de deux mois en haute montagne. J'ai lu il y a longtemps le livre beaucoup plus récent de l'un des survivants, Miracle dans les Andes ; comme je trouve l'histoire passionnante j'ai eu envie de relire quelque chose à propos de cette histoire dingue.

Je crois que j'ai préféré ce livre-ci, il est plus complet et mieux écrit ; il a été écrit par un type dont c'est le métier, ça joue sans doute. (Cela dit j'ai lu l'autre il y a pas loin de dix ans je pense donc je peux me tromper. )

L'histoire est dingue, je ne vais pas revenir dessus ; le livre est très complet... un peu trop pour moi en fait. Il raconte en détails ce qui s'est passé avant l'accident, il raconte les deux mois d'enfer des survivants, il raconte l'après, il raconte aussi les recherches en prenant le point de vue des parents et des autorités : tout ceci est vraiment très intéressant, mais je me suis un peu perdu dans les personnages (on parle très en détails de +20 survivants et de leurs familles, ça fait vraiment beaucoup de monde.)

On y parle beaucoup de religion, mais j'ai trouvé cet aspect mieux traité que dans l'autre livre, peut-être grâce à un traitement plus posé, moins mystique.

Certains passages sont difficiles à lire, tout ce qui concerne le cannibalisme est logiquement assez dur ; le "pire" est peut-être l'appel à Gérard Croiset (à son fils plutôt, en l'occurence), "détective psychique" dont j'ai découvert l'existence à l'occasion de cette lecture, qui va depuis son Europe natale orienter les recherches grâce à ses visions, oui oui.

Un livre un peu long peut-être mais vraiment passionnant, je recommande.

PS. Dans le livre on parle d'une femme de 35 ans comme d'une vieille, bon ok les membres de l'équipe de rugby sont beaucoup plus jeunes, mais tout de même hein.

Pour info le contenu de nombreuses librairies France Loisirs est vendu aux enchères, tout est à vendre y compris le stock...  
 
https://www.interencheres.com/mater [...] te-307963/
 

Ils sont en faillite?
Je l'apprends. Ceci dit ça ne me surprends qu'a moitié.

C'est peut-être moi mais parler de "personnages" pour une histoire vraie (surtout aussi terrible) c'est un peu bizarre.

L'enseigne a été rachetée, mais avec seulement 14 boutiques sur 122...
https://www.lemonde.fr/economie/art [...] _3234.html

J'ai modifié.

C'est bizarre, j'ai toujours été repoussé par ce type de récit survivaliste alors que je l'aime beaucoup en fiction (post-apo, zombies, films catastrophe etc.). Quand c'est du "récit vécu", ça me fait l'effet du voyeurisme malsain des gens qui s'attroupent autour d'un grave accident de bagnole.  

Oui, ils étaient continuellement au bord de la faillite depuis des années.

Je viens de commencer "Les enfants de minuit" de Rushdie. Je découvre l'auteur, cela doit faire 10 ans que je voulais en lire. Pour le moment je me régale. C'est excellent. Ca me fait penser au Tambour de Grass.
Par contre Wikipedia n'est jamais loin pour se renseigner sur l'Inde afin de de comprendre l'histoire dans l'Histoire.

 
 
Un livre qui m'a sacrément marqué quand j'étais ado... l'histoire est dingue, oui. On trouve aussi un certain nombre de documentaires, et quelques images des deux survivants qui atteignent la civilisation
https://www.youtube.com/watch?v=9GfrarB7YOY
https://www.youtube.com/watch?v=w04GDbQS4tE
je n'ai pas été gêné par le nombre de personnages, et je me souviens encore de leurs noms et de leurs caractères 35 ans après...
 
Il y a aussi un article (NGM probablement) sur 2 gus qui ont refait l'expédition finale, en étant correctement équipés et nourris: ils ont quand même galéré

 
Tu as raison, Wikipedia n'existait pas quand je l'ai lu, et je me rappelle qu'il y a des choses où j'avais dû faire de la conjecture de haute voltige

Je comprends. Celui-ci est particulièrement dur d'ailleurs.
 

NGM ?
Tu as vu le film ? Je sais pas trop si c'est intéressant.
 

National Geographic Magazine
 
J'ai vu le film de 1993 ouais, vraiment pas terrible dans mon souvenir. Très américain dans le mauvais sens du terme, effets spéciaux merdiques, et il n'apporte rien par rapport au livre. Mieux vaut les documentaires amha.

Le complot contre l'Amérique de Philip  
Une lecture vraiment prenante, une plongée quasi sensorielle dans cette Amérique des années 40 dont je serais presque nostalgique  
 
Celle de la banlieue New-yorkaise et de ses rues qui sentent la pluie, de ses petits commerçants et de sa vie de quartier paisible... Vision idéalisée assurément, puisque c'est le propos même du livre : le mythe américain est peu à peu détruit par la victoire de Lindbergh, l'aviateur, à la présidence des E-U et dont la politique, qui fleure bon l'antisémitisme, bon teint certes, mais tout droit importé d'Allemagne, a des répercussions sur la famille de Roth et sa communauté de Juifs.  
Car Roth s'insère dans son son livre, semi-autobiographique et il s'imagine en tant que gosse vivant dans une Amérique virant peu à peu fasciste. Je trouve ça géniale comme idée.
 
Le bouquin est vraiment saisissant pour son intrication du "réel" avec la dystopie, impossible de dire ce qui relève des souvenirs de Roth et de son imagination, certaines scènes sont plus vraie que nature et finalement, c'est vraiment rare de lire une oeuvre de fiction si convaincante. Sans parler de la subtilité assez folle dont fait preuve Roth pour aborder les événements politiques fictifs.
 
Seul regret, la fin : elle est tout à fait satisfaisante mais m'a semblé être un peu évacuée.

Ça pourrait me plaire.

C'te gros troll.  

Dumas est un feuilletoniste comme Eugène Sue, mais meilleur, enfin à mon avis, et il a les mêmes problèmes. Il a pissé (et fait pisser) de la copie au kilomètre et souvent tiré à la ligne. Ses œuvres sont donc extrêmement inégales, ou repompent parfois d'autres auteurs, ou tapent dans des thèmes à la mode à l'époque et passés de mode depuis. J'en ai lu, même dans les plus connues, que j'ai pour ma part beaucoup, beaucoup moins apprécié que ses chefs-d'œuvre.

Pauline est un roman des années 1830 et est à fond dans la mode goth-emo-romantique de l'époque… et donc c'est un peu kitschosse. J'aime beaucoup, il y a un parfum de Scott ou de Walpole, mais c'est très daté.

Mais penses-tu que Dumas est encore pire qu'Hugo ?  

Je pense que les chiens aboient, et la caravane passe.

Aucun rapport avec la choucroute, mais est-ce que quelqu'un aurait une recommandation sur les bases du design graphique ? Je sais pas trop quoi faire, d'un côté, je ne sais rien sur rien, donc j'aimerais bien apprendre des trucs (mais je sais pas par où commencer), de l'autre, je vois des graphistes professionnels pondre des horreurs sans nom, donc je me demande si ça vaut le coup de lire ce qu'ils ont lu

Edit : et c'est pas sans lien avec Pauline parce que j'ai vu le catalogue de l'exposition Héroïnes romantiques hier et la couverture est assez hideuse.