Reprise du message précédent :
Ça fait deux fois que vous en parlez. Je vais l'acheter.

Normalement, tu le trouves dans n'importe quel marché aux livres pour un euro.

Oh oui je pense qu'on le trouve à peu près partout !

Avant, je complexais d'acheter d'occasion. Je me disais que ça faisait du tort aux écrivains. Maintenant c'est fini.

Dans ce cas précis je pense que l'auteur survivra !

 
Eh oh ça va bien hein    
 
Je suis littéralement plongé dans le style Flaubert, bon l'Education c'est la 3ème fois que je relis, mais cette fois-ci en soulignant les mots et expressions peu courants et les phrases qui me plaisent et je me retrouve à souligner le quart du livre. Avec pas mal de "ils s'en retournèrent par ...", de "damas", de "calicot", de "reps", de "capeline", de "passementeries", de "guipure"
 
J'ai fini avant Par les champs et par les grèves où l'écriture est déjà éblouissante (pour la partie Flaubert car il y a aussi la partie de son camarade qui est plus une succession de notes).
 
Mon enthousiasme est tel que je souhaite relire Bovary et Salammbo... ce qui n'aide pas à lire tout ce que j'avais prévu à côté !
 
J'aurai aimé lire le duo Barthes / Girard comme j'ai vu que tu le conseillais mais peut-être plus tard.

Autre chose en lisant Chateaubriand j'ai remarqué un usage du "que" auquel je n'étais pas habitué, voici les deux extraits :
 
 

 
C'est un usage désuet ou un usage rare avec les mots "aucun" et "rien" ?

Bah c'est Flaubert, il doit avoir besoin de soutien moral et d'un bon verre pour trouver le courage de finir.
Baisse pas les bras, kavut, c'est bientôt la saison des barbec, tu auras des munitions pour faire partir les côtelettes.

C'est littéraire mais ni désuet ni rare.

Et en non littéraire, on le trouve (en tout cas je l'utilise souvent) dans l'expression « ah ouais, rien qu'ça !». Genre « — Manuel Valls se rêve en président de la République. — Ah ouais, rien qu'ça. »

 
 
euh ok
 
"rien qu'ça" je connais évidemment, mais les phrases que j'ai citées je ne suis pas habitué  

Ne te laisse pas dérouter par Tillow, c'est une perfide qui aime Dostoïevski mais pas Flaubert, alors que ce devrait être le contraire, bien entendu.

On a gardé cette forme pour "je m'en vais", "ils s'en allèrent" etc. mais pas pour le verbe retourner, effectivement.

Ca change de "coton mélangé" ou "taille XXL".  

Comme dans "rien d'autre que ma bite et mon couteau" ?

Salut
 
Excusez moi cette question de débutant mais à quoi correspondent les caractères au dessus de certaines lettres comme dans est, registre, inspecteur… dans cette photo ?
 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Ligature_(%C3%A9criture)

 
 
Ah première fois que je vois ça dans un livre. Je mourrai un peu moins bête.  
Quel intérêt, ça indique une spécificité grammaticale ou phonique ?

Je crois que dans ce cas c'est juste pour faire choli.

C'est ce qui est écrit dans le lien wiki (à droite sous l'image)

Merci.Donc tu ne les mémorises pas comme "avant" l'apparition du net ou comme dans l'optique d'un examen.¨tu relis simplement tes notes?

J'avais recommencé à lire la Recherche, et j'ai déjà fait une pause après "Combray" dont j'ai apprécié chaque page, avec l'impression de revenir sur un lieu quitté il y a longtemps, qui a pas changé mais que je redécouvre. Bon ça reste costaud à lire, et même s'il est toujours possible et plutôt cool de lire quelques pages en fin de journée, il faut quand même au moins une heure devant soi pour apprécier pleinement le rythme de la phrase proustienne    
 
A l'époque, j'étais passé dans les premiers tomes à côté de l'humour proustien, je me suis pas mal amusé avec les descriptions de sa Tante Léonie, grabataire, hypocondriaque qu'il surprend au réveil, après un cauchemar terrible, avec un visage terrifié "j'ai rêvé que mon vieil Octave était revenu et qu'il me faisait marcher tous les jours"    
Par contre, je me sens moins confronté à ce mystère que j'avais ressenti à l'époque, mais j'ai quasiment 10 ans de lecture derrière et j'ai un peu fait descendre ce cher Marcel de son piédestal où je l'avais placé. C'est toujours une lecture extraordinaire, mais j'avais eu tendance à l'époque à mettre Proust d'un côté et la Littérature de l'autre. Je prendrai le temps qu'il faudra mais je compte bien finir La Recherche à nouveau  
 
A côté de ça, je lis "Une saison de machettes" de Jean Hatzfeld, il avait avec "Dans le nu de la vie" recueilli le témoignage de rescapés tutsis du génocide (que j'ai pas lu).  
 
Dans sa suite, il est allé à la rencontre des bourreaux... C'est bouleversant comme lecture, et troublant car il y a une forme de poésie qui se dégage des témoignages de ces paysans africains, que rien ne distinguait vraiment de leurs voisins tutsis, et qui sont partis en bande, du jour au lendemain, chasser et "couper leurs avoisinants", torturer leurs anciens coéquipiers de leur équipe de football, massacrer parfois leurs propres enfants.  
 
Il y a une part de mystère qui entourera toujours cette extrême violence, qui dépasse je pense tout ce qui a pu exister (800 000 morts en 100 jours, dont 500k des les premières semaines, avec pour arme la machette - l'outil du paysan, ou le gourdin clouté).

Maintenant, si on a la flemme de lire soi-même, on peut déléguer
Les sociétaires de la comédie française ont commencé à lire la Recherche sur leur chaine youtube, ils ont enregistré 119 épisodes d’une heure environ…pour ceux qui ont du mal à s’endormir… (ok, pure méchanceté gratuite de ma part, je n’ai jamais essayé de lire Proust).

En lisant entre les lignes, on comprends quand même que l'un des objectifs du livre c'est bien de remettre en cause la confiance aveugle en la science. Pas besoin d'en rajouter une couche à la fin.

Mais il est pas désagréable quand même.

Je fonctionne avec un système de post-it pour les phrases et passages que j'aime, aussi bien pour les essais que pour les oeuvres littéraires.

Sinon j'ai un carnet dans lequel je note parfois certaines phrases ou des résumés brefs des idées développées dans l'essai. Mais je me rend compte que je n'utilise jamais mon carnet pour me rappeler quelque chose que j'ai lu. En fait les post-it me suffiraient.

Si ton objectif est vraiment d'optimiser la lecture de ton livre, tu devrais faire une fiche de lecture, c'est ce qui semble le plus approprié. Les annotations dans le livre ne servent que si on compte le relire, le feuilleter ou retravailler dessus.

Comment fonctionne ton wiki ? Ça représente beaucoup de travail ?

Ah tiens, pour quelle raison ? Ça m’intrigue.
Pour comparer tes impressions quand tu reliras le livre ? Ou tu feuillettes tes bouquins de temps en temps pour relire des passages post-ités ?

Le wiki lui-même, non, c'est la manière la plus pratique que j'ai trouvée d'organiser mes notes. C'était un peu long de tout mettre en place et de trouver la manière de fonctionner qui marche pour moi. Mais j'ai une thèse sur le feu, je n'aurais jamais fait ça sinon je pense, je ne suis pas une personne assez organisée. Je m'étais toujours dit que c'était de l'overkill, et puis j'ai suivi un MOOC intéressant sur la reproductibilité de la recherche, où les gens parlaient de leur manière d'organiser leurs carnets non papier et c'était une des solutions utilisées (l'alternative était un truc de psychopathe à base d'Emacs Org Mode).

En gros, j'ai Zotero (+ Zotfile pour les PDF) avec l'extension Better Bibtex qui permet de choisir la façon dont sont générées les labels (les clés de référence, par exemple pour les Trois Mousquetaires chez moi ça serait Dumas_1844_Trois). À partir de là, dans tous les endroits où je prends des notes, j'utilise uniquement cette clé pour faire référence à un titre puisqu'elle est prévisible. Ça m'évite aussi de devoir gérer un style de citation, parce que je fréquente des gens qui font de ma vie un enfer avec ça, mais c'est un autre sujet.

J'ai un Dokuwiki (un vieux moteur de wiki basique) et quand je prends des notes ou quand je fais une fiche, j'utilise cette clé. Par exemple, si je suis en train de prendre des notes sur [[Dumas_1845_Vingt]], je peux écrire « cite [[Dumas_1844_Trois]] p. 235 à ce sujet » sans créer la page du livre que je cite si je ne l'ai pas lu. J'ai installé un plugin qui me permet de lister les liens brisés avec le nombre de références, donc quand je ne sais pas quoi lire ( ) je regarde cette liste et je peux picorer dans les articles/livres les plus référencés par ceux que j'ai lus, mais pour lesquels je n'ai pas fait de fiches, parce que ça indique un trou dans ma raquette. Et puis le wiki se contente de faire un gros tas de fichiers texte donc c'est facile à sauvegarder, c'est facile de chercher des trucs dedans, ça prend pas de place et c'est facile à convertir dans un autre format.

Bref ça a l'air compliqué comme ça, mais ça me fait gagner du temps sur l'organisation et ça me sauvera probablement à la rédaction

 
Oui souvent la relecture me suffit et je n'ai pourtant pas une memoire eidetique. Un temps j'ai essayé les mini post-it pour marquer les infos importantes mais franchement la fonctionnalité "surligner" dans les ebooks est top. Un autre truc que j'aime beaucoup avec la liseuse c'est que tu as la possibilité de faire une recherche sur wikipedia ou dans un dictionnaire en cliquant simplement sur un mot ou une phrase, pour te donner un exemple j'ai récemment lu la trilogie Cicéron et j'ai souvent cherché des termes latins ou des personnages pour voir leur biographie sans que ça perturbe ma lecture.
Je continue de beaucoup aimer le bouquin papier mais lorsqu'il s'agit de bosser et que l'ouvrage existe en numérique je ne pose plus de question.

  cette orga    
Tu fais une thèse sur quoi ?

 
 
sur la gestion de références bibliographiques

Je passe ma vie a lire les mêmes livres en boucle et je feuillette beaucoup aussi.
Et j'ai un rythme de lecture particulièrement lent, il m'arrive de lire certains livres sur plusieurs années (délibérément) pour les "garder" avec moi. Donc les post-it me permettent de retrouver ce que j'ai aimé l'année précédente (ou les années précédentes) et de continuer pour le moi du futur.  

 
Waw cette organisation complexe. C'est beau  

Heureusement je ne fais pas ça pour les lectures-glandouille

Je fais une thèse en mon-cul-sur-le-canapé comme beaucoup de doctorants en 2020 et 2021 n'est-ce pas

(Donc évidemment je lis beaucoup de livres et j'ai le temps de me poser des questions méthodologiques.)

"L'influence de la gnose Osirienne sur l’œuvre de Boulgakov" ?    
A+,

Je fais une fiche de lecture pour chaque livre que je lis.
Avant c'était une bouillabaisse informe où je mettais toutes mes fiches dans un fichier Word, et toutes les citations (passages surlignés, quoi) dans un autre.
Maintentant c'est plus structuré, je fais une fiche distincte par livre, dans un Google Doc dédié.
J'ai 4 templates selon le type de livre lu (Littérature, non-fiction, jeux de rôles, BDs), avec des rubriques-type (points forts, points faibles, pourquoi ce livre, etc.). Je mets à jour les fiches de mes livres en cours de lecture tous les vendredi soir: ça consiste essentiellement à recopier ou copier/coller les passages surlignés, et à faire des courts résumés de chapitre ou observations dans le cas des "non-fiction".
Pas grand chose d'autre à rajouter. Une fois la fiche terminée je l'exporte en .docx et la stocke bien précieusement sur mon PC.
A un moment donné je vais probablement les transférer sur des applications de prise de note (Notion et/ou Obsidian).
 
Sinon cette vidéo peut donner quelques idées:
https://www.youtube.com/watch?v=AjoxkxM_I5g

Hey, le docteur Préobrajenski chantonne bien « Sur les bords du Nil » dans Cœur de Chien, un extrait d'Aïda dont l'argument et les costumes originaux sont d'Auguste Mariette, fondateur du musée Égyptien du Caire

On doit sûrement trouver moins tiré par les cheveux, au pire, on envoie l'article à une de ces revues censées avoir un comité de relecture mais en fait non

Je cherche un livre où tout réussi au héros, et de préférence facile à lire.
En exemple:  "Le Chevalier de Sainte-Hermine" (Dumas), les webtoons coréen, Hornblower.
D'avance merci  
 

Le Bossu ?

Je viens de lire Cher Oncle Georg de Mireille Horsinga-Renno. Une dame alsacienne qui a voulu faire son arbre généalogique et a découvert l'existence d'un grand-oncle allemand, Georg Renno. Elle a mis plus de 10 ans et de multiples rencontres avant de découvrir que cet homme était l'un des deux médecins responsables de l'extermination des handicapés et malades mentaux (opération T4) par les nazis au château de Hartheim en Autriche. Plusieurs dizaines de milliers de morts. A la fin de la guerre l'autre médecin s'est suicidé. Renno, lui, a d'abord falsifié son identité puis, après avoir repris son vrai nom, a pipeauté son état de santé pour échapper à un procès dans les années 60. Il est mort à 90 ans, en 1997, parfaitement libre et sain d'esprit, après avoir passé la fin de sa vie à soutenir des thèses négationnistes.
 
Histoire complètement dingue, avec les plusieurs dizaines de membres du personnel du château qui vivaient sur place au-dessus de la chambre à gaz et du crématoire, et faisaient des virées dans la campagne aux alentours, dans les mêmes bus qui servaient à acheminer les victimes.
 
La seule photo connue du château en "fonctionnement"

Allô tonton, pourquoi tu tousses ?

J'en suis à la page 900 du tome 2-fin du 12ème tome/27 (je rappelle que je parle des Hommes de bonne volonté de J.Romains). Toujours plus d'arcs mais du coup, y'a certains persos qui maintenant ont disparu depuis plus de 1000 pages alors que c'étaient les persos principaux au début. Je ne sais pas comment Romains va faire/a fait pour fermer tous les arcs parce que là ça part dans tous les sens    C'est toujours intéressant car il arrive à nous intéresser à tous les nouveaux persos, on avance leur histoire sur 100 ou 200 pages et bim on part sur un autre truc et on reste des gros suspenses.

Le Quai de Ouistreham de Florence Aubenas. Le livre a fait un carton il y a 10 ans, se vend toujours en poche, a été adapté au cinéma par Emmanuel Carrère (sortie bousculée par la pandémie), je pense que tout le monde en a entendu parler. Aubenas s'est glissée dans la peau d'une demandeuse d'emploi sans qualifications, à Caen, pendant 6 mois. Elle rapporte sans bullshit, dans un style alerte la vie quotidienne de femmes de ménage qui courent après des CDD à temps partiel, une heure par ci, deux heures par là, obligées de cumuler deux ou trois employeurs pour arriver à s'en sortir.
 
J'ai beaucoup aimé, une seule chose m'a chagriné : les dialogues, systématiquement remis en "bon" français. J'ai trouvé ça d'autant plus bizarre que la littérature depuis un siècle s'applique à reproduire le langage parlé. J'aurais pensé qu'une journaliste, a fortiori, laisserait les dialogues en l'état. Que là, ça donne par exemple "Tu n'es donc pas allé à la manifestation ?"

Je crois que les bouquins historiques de Fajardie correspondraient (Les Foulards rouges).

Prends des notes et fais des fiches