http://fr.news.yahoo.com/030329/5/34fqr.html
 
samedi 29 mars 2003, 16h50
 
La lente traversée du désert des Marines
 
DANS LE CENTRE DE L'IRAK (AP) - Ce devait être une guerre-éclair dans le désert, une course sur 300 kilomètres avant le lancement d'une attaque massive, et peut-être décisive, sur Bagdad. Parti il y a six jours, le 3e Bataillon du 7e Corps de Marines peine pourtant à atteindre son objectif.
 
Des attaques surprise, une rude tempête de sable et un embouteillage surréaliste ont transformé l'avancée rapide escomptée en une laborieuse progression, contrariant les plans de l'armée américaine qui comptait sur une offensive terrestre soutenue.
 
Tributaires d'un équipement amphibie peu maniable, plus adapté aux débarquements sur les plages qu'aux traversées du désert, les Marines américains déployés en Irak n'ont pas l'habitude de ce genre de périple. "C'est probablement l'avancée la plus terrestre de l'histoire du corps des Marines", note le lieutenant-colonel Michael Belcher, commandant du 3e Bataillon du 7e Corps des Marines. "D'ordinaire, on aborde les plages, on prend possession des côtes. On ne s'enfonce pas dans les terres comme cela".
 
La lente progression des Marines contraste pour le moins avec le rythme soutenu de l'armée de terre la semaine dernière dans le sud de l'Irak. Avançant jour et nuit depuis leur entrée dans le pays, plus de 70 chars et 60 véhicules blindés ont englouti des centaines de kilomètres à travers le désert pour parvenir à environ 80 kilomètres de Bagdad.
 
Mais l'armée de terre est un corps différent, habitué à combattre loin de sa base de ravitaillement, répondent les Marines. Quand l'infanterie voyage dans des blindés relativement récents, les Marines se déplacent, eux, dans des engins amphibies parfois vieux de 40 ans, dont beaucoup ont connu des pannes sur la route.
 
Nombre de Marines, qui avaient commencé la semaine épuisés après trois jours d'accrochages légers et de courtes nuits, perdent désormais patience à patrouiller le long de la route pour assurer la sécurité des convois, loin des combats auxquels ils s'étaient préparés.
 
Pour l'heure, ils arrêtent des camions de fermiers pour s'assurer qu'il ne s'agit pas de soldats déguisés. Ils cernent des maisons qui pourraient servir d'abris à d'éventuels "snipers" ou des tirs de mortier, procédant à des fouilles minutieuses, pièce par pièce, des bâtiments. Parfois, ils les détruisent, au cas où.
 
Dimanche dernier, à 15h, après seulement quelques heures de repos, les Marines ont reçu l'ordre de se mettre rapidement en état de marche pour une avancée de nuit vers le Nord. A 18h, tout le personnel du bataillon patientait encore, assis dans des véhicules qui n'ont finalement démarré que plusieurs heures plus tard, un retard imputé aux problèmes logistiques.
 
A peine ébranlée, la colonne de Marines s'est retrouvée bloquée dans un embouteillage-monstre de chars et de véhicules blindés, digne des pires heures de pointe. Des Marines ont dû faire la circulation aux endroits où la route se rétrécissait.
 
Mardi, les forces du 3e Bataillon se sont offert quelques heures de sommeil à l'aube. Quand elles se sont réveillées, la douce brise s'était transformée en tempête de sable, bouchant la visibilité et forçant la colonne à faire du sur place encore une journée.
 
Le lendemain, ce sont des attaques inattendues et des tirs de "snipers" qui les ont contraints à avancer au pas, les fusils pointés par la fenêtre de leur Humvees.
 
Enfin, jeudi et vendredi, l'unité a à peine bougé, occupée à patrouiller sur la route pour assurer la sécurité des camions d'approvisionnement.
 
Le lieutenant Belcher soutient que le Corps des Marines, de manière générale, continue de progresser. Certains soldats en doutent pourtant, et contrôlent chaque soir leur système de positionnement par satellite pour vérifier qu'ils ont bien avancé dans la journée.
 
"Il nous a juste fallu quatre jours pour faire 400 mètres", commente ainsi le caporal Jason Zearfoss. "Je me demande pourquoi on n'est pas tout simplement restés là-bas". AP

"SI DIEU est pour nous, qui sera contre nous ?" Ce cri de foi des chrétiens que les soldats allemands de la première guerre mondiale arboraient sur la boucle de leur ceinturon, les troupes américaines engagées en Irak pourraient le reprendre à leur compte. L'exemple vient de haut.

Au-delà des principes, cette invocation quasi permanente de Dieu risque de transformer, aux yeux de centaines de millions de musulmans, le conflit entre la coalition anglo-américaine et les Irakiens en une nouvelle croisade, en un choc des civilisations et des religions aux conséquences dévastatrices bien au-delà de la région. Au moment où la décision sur le jour de prière était prise aux Etats-Unis, un imam irakien, armé d'un kalachnikov, appelait Allah à la rescousse pour chasser les infidèles de la terre arabe.
 
Le danger a été reconnu par des dignitaires religieux, y compris par les Eglises américaines, et parmi elles la confession à laquelle appartient la famille Bush. Ils ne se reconnaissent pas dans le "fondamentalisme" du président qu'ils assimilent à une idéologie étrangère au Dieu de la Bible.

Nous avons probablement sous-estimé la volonté de ce régime de commettre des crimes de guerre", a-t-il dit, en se référant aux fausses redditions, aux paramilitaires habillés en civil, à la terreur exercée sur les habitants des villes. Néanmoins, a-t-il assuré, "au total, les choses arrivent plus vite que prévu".

Selon lui [W], le régime irakien ne contrôle plus qu'une "petite partie" du pays, les troupes alliées "continuent à avancer régulièrement et s'approchent de Bagdad". Il a répété que l'issue ne faisait pas de doute.

Citant l'un de ces groupes, les Fedayins de Saddam, M. Rumsfeld a comparé son action à celle d'"escadrons de la mort". Leur nom signifiant "ceux qui sont prêts à mourir", "nous allons les prendre au mot", a prévenu le ministre de la défense, dans le style qu'il affectionne. "S'ils veulent mourir pour Saddam Hussein, ils auront satisfaction", a-t-il assuré.

Donald Rumsfeld met en garde la Syrie et l'Iran
LE MONDE | 29.03.03 | 13h12  
Le secrétaire américain à la défense, Donald Rumsfeld, a déclaré, vendredi 28 mars, que des cargaisons d'équipement militaire avaient été acheminées en Irak depuis la Syrie et prévenu que le gouvernement syrien aurait à répondre de tout "acte hostile". "Ces envois représentent une menace directe pour les vies des forces de la coalition. Nous considérons de tels trafics comme des actes hostiles, et nous tiendrons le gouvernement syrien pour responsable de ces cargaisons", a-t-il dit. Prié de dire si Washington envisageait une action armée contre la Syrie, Donald Rumsfeld s'est borné à répondre que ces envois "compliquent énormément" l'opération militaire en cours en Irak. Il a également refusé de dire si ces cargaisons étaient envoyées à la demande de l'Etat syrien.
 
Ces affirmations ont été formellement démenties par le ministère syrien des affaires étrangères. "Ce que Donald Rumsfeld dit au sujet du transport d'équipements de la Syrie en Irak vise à détourner l'attention de ce que ses forces ont commis contre des civils en Irak", a commenté le ministère dans un communiqué.
 
"PRÈS DE LA FRONTIÈRE"
 
M. Rumsfeld a par ailleurs affirmé que des Iraniens armés se trouvaient en Irak et pourraient être considérés comme des combattants s'ils s'opposaient aux forces américaines. "Ils rendent des comptes aux gardiens de la révolution et sont armés. D'autres sont à proximité de la frontière", a dit M. Rumsfeld lors d'un point presse au Pentagone. "S'ils s'opposent aux activités du général -américain Tommy- Franks, ils devront être considérés comme des combattants."
 
A la différence de la Syrie, l'Iran a été placé par le président George Bush dans l'"axe du Mal" des pays comme l'Irak soupçonnés de prendre part à des activités de nature terroriste à l'encontre des Etats-Unis, qui comprend également l'Irak et la Corée du Nord. ? (Reuters.)

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