fiscalisator a écrit :
Je reviens sur ça qui pourrait être un détail mais amha c'est le plus important de ce qu'on vit "qui s'est planté? qui faut il suivre ?" ==> Le plus gros enseignement d'une crise c'est que c'est un temps pendant lequel on ne peut se réformer qu'à la marge (contrairement à une guerre). On doit être préparé pour les crises mais pendant la crise c'est trop tard, il faut faire le dos rond.
Et les gens en ce moment (et le gvt) parlent de guerre mais sont en mode crise. Je m'explique.
Pendant une crise on ne prend pas la décision de changer tout un tas de chose pour faire face, au mieux on réaffecte quelques moyens mais c'est tout.
Pendant une guerre on revoit tout son appareil productif.
Pendant une crise on garde les gens qui ont déconné en se disant que "bof on va pas faire le tri entre eux c'est compliqué" Pendant une guerre le mec qu'on chope en train de faire n'imp n'a pas de deuxième chance, on le remplace Pendant une crise on fait de la communication / de la propagande visant le court terme sans se baser sur un temps longs Pendant une guerre on sait qu'il faut gérer un effet long et on sait que la propagande ne fait pas tout : la question de la défiance doit être gérée;
Moi je ne sais pas si le gvt aujourd'hui a raison de faire de la gestion de crise. Déjà c'est une idiotie de dire que c'est une guerre et de faire de la gestion de crise, parce déjà à partir de là les gens ne comprennent pas pourquoi on met pas des moyens vraiment énormes dans les tests et dans les masques, pourquoi on continue à commander sur alibaba des masques, sont choqués par des blouses qui se déchirent. Plus grave ils se font à l'idée que ce n'est pas vraiment une guerre mais n'ont plus l'idée de la crise : donc la perception est hétérogène dans la population. Je pense que l'exécutif ici aurait aimé avoir l'assentiment national sans toutefois se renier idéologiquement sur un certain nombre de valeurs idéologique : on n'explique pas que la nation = caca pendant des années et vouloir revenir dessus easy.
En guerre, les idioties de Sibeth lui aurait valu son poste. Directement. Idem pour le prefet à Paris.
Donc il y a dissonance cognitive créée directement par le gvt, et j'ai presque envie de dire subi surtout par l'appareil de l'état parce qu'on a des gens comme le dir ARS Grand EST qui est surement un mec qui se fade des réunions Covid19 depuis janvier et a simplement dit qu'à un moment oui y aurait continuité de l'état. L'effet du licenciement de ce mec peut être bon sur l'appareil de l'état à condition qu'on vire les lallement ou les sibeth
mais le gvt ne le fait pas. Les gens qui perçoivent quoi qu'on en pense ces signaux font la déduction légitime qu'il s'agit surtout donc d'un crise et on ne peut pas les empêcher de déduire qu'on en fait trop ou sinon qu'on alloue mal les moyens
A partie de là on créé de la défiance qui devrait être l'ennemi absolue.
Donc maintenant comment des politiques dont l'essentiel du travail de gouvernement gouvernance se traduit en pratique par de la défiance pour diviser afin de mieux regner pourraient arriver à gérer tout ça sans la défiance. Bah ils peuvent pas. Donc ils attendent des nouvelles de game changer tout le temps.
Le truc c'est qu'on a pas un stock infini de confiance d'une part, que si le confinement doit être long et bien macron va pas pouvoir jouer aux annonces toutes les deux semaines (je vous renvoie à la situation problématique de conte en italie qui du coup a bien du ACTER le fait qu'il était en guerre et a trouvé comme ennemi l'UE, lui qui était un sympathisant résolu de la construction européenne).
Donc comment on va faire ? moi c'est la question que je me pose. Plus on va dans cette crise plus on voit que les semaines passent et que les moyens annoncés par le gvt en guerre ne sont pas livrés. Imaginons le scénario le plus positif possible : le virus est saisonnier et on peut déconfiner à mi mai. Comment on va gérer la relance, mécanisme intégralement basé sur la confiance, chez des entrepreneurs qui, plus que les autres auront été attentifs à la communication (on peut pas s'en foutre quand sa boite est en jeu), et qui eux auront perçu plus que les autres le bullshit ? En vérité c'est une crise, donc il vont faire le dos ROND. Et donc il y a fort à parier que la relance soit extrêmement compliquée. Vous connaissez la phrase de clémenceau sur la guerre qui est une affaire trop sérieuse pour être laissée à des militaires. Je pense que c'est pareil in fine pour des pandémies.
Les coréens ont ils laissé leurs médecins seuls ? non. Les mecs ont mobilisé leur industrie, leurs cervelles, et on chié des solutions. Je ne dis pas qu'on peut refaire la corée mais par contre on peut au moins essayer. On n'essaie pas. On attend. Les tests par millions en juillet ? vraiment ? c'est acceptable?? c'est inacceptable. Tous les pays qui s'en sortent ne s'en sont pas remis plus que de raisons aux médecins. Ici on pense que c'est une crise et que le système sanitaire doit faire face (avec Buzyn à sa tête). Je ne dis pas ici que ce n'est pas la bonne attitude mais si ce n'est pas une guerre et que c'est une crise, oui du coup on se permet de refuser les traitements qui ont pas déroulé la méthodo, oui on fait pas du tracing, oui on décentalise des pouvoirs au préfêt (lol celle là) oui on joue à la séance photo à pantin. Par contre que les médecins se soient trompés c'était complètement prévisible ça, et c'est le travail du politique de prendre ça en compte, que tes structures usuelles vont pas pouvoir anticiper les choses.
On avait un plan pandémie : on l'a mis aux chiottes parce que c'était trop radical. Seul l'avenir nous dira si le gvt avait raison. Moi je vois des enfants qui se chachent derrière des "scientifiques". Avons nous élu des scientifiques?
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