Profil supprimé | ara qui rit a écrit :
Que nenni, cette référence vient surtout casser une part du so called "argumentaire" de pas mal d'émeutiers, qui consistait à peu de chose près à une bouillie du genre "l'État est raciste et nous insulte, alors on pète tout". C'est dans ce contexte que vient cette citation. Quand Fink dit que la France "mérite notre haine", il dit surtout que les Français Juifs qui avaient dans le passé de bonnes raisons de haïr leur pays ont su trouver d'autres réponses que la vengeance bête et méchante, lui le premier. C'est aussi une façon de dire que le passé colonial de la France et les sarkozeries pré-émeutes ne sont pas des excuses valables pour foutre le feu partout, ce en quoi je ne peux qu'être d'accord.
Le reste, Dieudonné & Co., ça me semble HS.
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Sauf que...
D'une part; je ne suis pas sur que les émeutes avaient pour motif une croyance dans un état raciste. A part quelques excités (Tribu Ka and co, ridicules dans leurs argumentations à force de se foutre de la gueule du monde), il me semble que c'était surtout l'impression de ne pas se faire entendre, plutôt qu'un problème racial. Et puis aussi, qu'il y a, dans le tas, des vrai connards, qui veulent en découdrent en se masturbant sur leurs fantasmes puérils du grand soir. L'ETAT français n'est pas raciste et tout le monde le sait, même les immigrés, les fils d'immigrés et les petits fils d'immigrés. Ce qui botte ces grands cons, c'est de foutre des pavés dans les vitres des bus et de faire cramer des bagnoles de flics parce que c'est finalement beaucoup plus divertissant que les jeux de playstation dont ils sont lassés. Rien de racial là dedans. D'autre part, en admettant une véritable revendication d'une reconnaissance de leurs droit et d'un antiracisme (mais je suis pas sure que ce soit les gens qui se posent ces questions qui crament les bus), j'ai envie de dire... et alors? Finkielkraut vient nous faire la leçon sur le génocide juif. Sauf que, en France, effectivement, le génocide juif est reconnu. La France (depuis pas tellement longtemps, je te l'accorde) a reconnu son histoire, son passé et ses fautes, a validé, tamponné, revêtu du sceau de la république, des pleurs de la nation, du drapeaux en berne et des larmes de ma concierge, la tragédie (l'horrible, horrible tragédie) du peuple juif et de ses enfants. Et ce même état français bégayerais timidement, et encore même pas, ou alors poussé au cul de la façon la plus putassière, des excuses à peine sincères pour son implication dans l'histoire et le drame africain ? N'y a t'il pas là deux poids, deux mesures? Que faut il faire? Que faut il que ces gens fassent pour qu'ils puissent, non pas "s'en sortir", mais faire le deuil de leur histoire?
Quand j'étais petite, j'étais souvent désignée par ma maîtresse d'école pour faire divers exposés sur le génocide de mon peuple, faire connaître (et surtout ne pas leurs faire oublier) combien mon peuple, le peuple de mes aîeux, le peuple que j'aime tant, de tout mon coeur, que je respecte et que j'adore, mais qui peut être tellement, tellement mais tellement con parfois, combien mon peuple avait souffert. Mes petits camarades noirs, ne savaient, pour la plupart, même pas l'histoire du leur....
Quand à Dieudo & co, ça ne peut pas être HS ici. Kinkelkraut en a fait un ennemi personnel et abolu et le cite à tout bout de champs en exemple comme "le chef de l'antisémitisme en france". Finkelkraut, outre la bassesse de se choisir un ennemi qui, bien qu'assez spirituel, n'est absolument pas en position de lutter intellectuellement contre lui, se goure de combat, et en plus l'a initié. |