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Hello,
Je me suis posé la même question que vous fut un temps concernant Sciences Po (j'étais en ECS1 à LLG quand j'ai été admise, donc la donne était un peu différente étant donné que dans tous les cas j'avais fait un an de prépa, mais au final le débat est un peu le même). Maintenant que j'en suis diplômée, voilà mon avis sur la formation que j'ai reçue. En gros, je ne connais absolument personne qui ai fait le choix d'aller à Sciences Po et qui l'ai regretté. Ca peut paraître un peu dingue de dire ça, mais c'est la réalité... moi-même, j'étais hyper hyper hyper sceptique à l'égard de cette formation, et j'étais convaincue de partir en école de commerce par la suite pour la compléter. Pour résumer, Sciences Po « sec » et sans « optimisation » de votre scolarité, c’est nettement moins bien qu’une école de commerce, mais si vous profitez des doubles diplômes, de l’année à l’étranger, des opportunités de networking, des associations, des stages, faites une année de césure et qu’en plus vous bossez bien (car oui on bosse à Sciences Po, et plus qu’en école de commerce !!) vous pouvez en faire un truc assez extraordinaire. Au final, mon (mes !) diplôme(s) en poche (car oui les doubles diplômes sont une réalité !), et comme une majorité de mes petits camarades, je vais aller chercher du boulot En gros, les avantages de Sciences Po par rapport à une prépa et ensuite à une école de commerce sont: - Vous avez une très bonne école (de l'avis des recruteurs que j'ai rencontrés c'est plutôt au niveau de l'ESCP que Sciences Po se place, à titre d'exemple beaucoup d'entre nous n'ont eu aucun problème pour passer leurs summers à Londres dans les plus grandes banques ou pour ensuite faire de l'IB après leur diplôme) sans avoir le côté aléatoire de la prépa (vous pouvez toujours être malades le jour des concours, pensez-y, de même que réussir correctement en terminale est tout sauf le gage d’une réussite certaine et mathématique en prépa !). - La formation est extrêmement souple (il suffit pour s'en convaincre de consulter les maquettes pédagogiques de la deuxième année par exemple, ici http://www.sciences-po.fr/formatio [...] le1a2.htm) et vous permettra de découvrir des domaines que vous ne connaissiez pas auparavant, sans vous fermer aucune porte (car qui à 17 ans sait ce qu'il veut faire ?). Au final, vous pourrez vous tourner vers le public (avec le master affaires publiques, classique ou en alternance), le journalisme, la communication, le marketing, les ressources humaines, la finance (avec le master finance & stratégie), ou des masters plus farfelus tels qu’affaires internationales ou management de la culture et des médias… ou continuer ensuite dans une autre école pour vous spécialiser (vous sortirez de Sciences Po vers 22 ans, donc non continuer 2 ans d’études ce n’est pas un drame, vous ne serez pas si vieux que ça !). Après Sciences Po, les admissions parallèles en écoles de commerce ne sont pas d’une difficulté insurmontable (les statistiques des admis sont plutôt excellentes, avec plus des deux tiers des candidats admis à l’ESSEC en AST cette année !), de même que partir faire un master aux USA est une possibilité tout à fait réelle (j’ai plusieurs amis qui le font).
- A cet égard, toutefois, rien ne vaut les doubles diplômes de Sciences Po, dont je peux parler étant donné que j’en ai bénéficié (je suis partie à Columbia cette année en double diplôme). Sciences Po, au travers de ses doubles diplômes, offre des opportunités vraiment extraordinaires, avec des universités telles que la London School of Economics, Columbia à New York, la Bocconi à Milan, le MGIMO à Moscou, Saint Gall en Suisse ou encore Georgetown à Washington ou l’EAESP à Sao Paulo… il y en a pour tous les goûts, et là pour le coup, si vous voulez faire de la finance, partir à Columbia faire le double diplôme en mention international finance (ou à Saint Gall, qui est très réputée en la matière aussi, ou à la LSE, certes le programme n’est pas en finance mais avec de bons stages on arrive toujours à se débrouiller), je ne vous cacherai pas que c’est un réel plus sur le CV ! Alors certes, tout le monde n’est pas pris en double diplôme, et il y a toujours des déçus. Mais ce n’est pas non plus infaisable si vous avez de bons stages, une bonne expérience associative, un vrai projet à défendre et que vous prouvez à l’administration que refuser de vous envoyer dans le double diplôme de vos rêves reviendrait à vous empêcher de réaliser votre projet professionnel chèrement mûri ! Au final, c’est même plutôt un bon système, qui vous responsabilisera et vous poussera à vous constituer le meilleur dossier possible si vous souhaitez partir, afin de mettre toutes les chances de votre côté… si vous partez, tant mieux, si vous ne partez pas, les stages que vous aurez faits ne vous auront certainement pas servi à rien ! Si vous ne voulez pas quitter nos frontières, pas de souci, vous pourrez rejoindre HEC (même si effectivement, le double diplôme est plus tourné vers le management et le conseil que la finance) ou la Sorbonne pour toute une myriade de programmes, il y en a vraiment pour tous les goûts ! Sciences Po a également lancé un master en partenariat avec l’ENSAE et l’X en economics and public policy (ou quelque chose d’approchant), qui est assez (voire très) quantitatif (avec beaucoup de cours à l’ENSAE). A ce sujet, il faut noter que Sciences Po offre maintenant un diplôme Bachelor à Bac +3 à ses étudiants, ce qui vous permettrait par exemple de faire votre licence à Sciences Po, de profiter de l’année à l’étranger, puis de continuer sur une autre formation ensuite sans perdre de temps et en ayant les deux étiquettes sur le CV. - Au sujet de l’année à l’étranger, c’est une opportunité incroyable, qu’on n’a généralement pas en école de commerce (après, tout est possible), de partir pendant un an là où vous le souhaitez, pour faire un peu ce que vous voulez (même si 90% de la promo part en université, que 9,9% part en stage et qu’il y a toujours 0,1% d’olibrius qui font quelque chose de différent, un ami est parti en tour du monde en solitaire cette année par exemple). Et au niveau des partenariats avec des universités étrangères, vous aurez du mal à trouver mieux, car des étudiants (entre 2 et 5 pour chaque université) partent chaque année à Harvard, Princeton, Columbia, UPenn (dont la Wharton, où il y a 12 places chaque année !!!), UCLA, Berkeley, McGill, NYU (dont la Stern), Northwestern, UChicago, Cornell, Duke, Todai (au Japon), Warwick, Mannheim, la Bocconi… (la liste des partenariats est ici : http://international.sciences-po.f [...] d_fr.html) bien sûr, tout le monde ne part pas dans une université prestigieuse, mais au final, partir un à Sydney, Vancouver, New Delhi, Sao Paulo, Shanghai ou Los Angeles quand on a 19 ans, c’est quand même très sympa… - Une partie importante à ne pas négliger maintenant : les associations et donc le networking. Rentrer à Sciences Po vous permettra de commencer immédiatement à vous constituer un réseau de bonne qualité, étant donné la diversité des étudiants (40% d’internationaux environ…). Pour ce faire, les associations sont un excellent moyen d’allier l’utile à l’agréable, et il y en a là aussi pour tous les goûts : http://www.sciences-po.fr/formatio [...] /index.htm Effectivement, il y a des associations un peu farfelues, mais au final, chacun y trouve son compte, et il y a une réelle vie associative, qui pourra vous prendre beaucoup de temps, mais qui au final est toujours un enrichissement
- Les stages maintenant : certes, Sciences Po ne réclame qu’un seul stage long d’un seul semestre au cours de la scolarité, ce qui est bien trop peu. Mais si vous optimisez bien votre affaire, et étant donné que vous êtes DANS Paris et que vous faites votre PROPRE emploi du temps, il y a moyen de faire autant voire plus de stages qu’un étudiant en école de commerce « classique » : stage à temps partiel en 1A ou 2A (beaucoup le font, et ce n’est pas atrocement dur à trouver), stage pendant votre 3A à l’étranger (au lieu de partir en université, partez en stage pendant un an, ou faites un stage en parallèle de vos cours en université !), stage en parallèle de votre 4A, année de césure entre la 4A et la 5A, stage obligatoire de 5A, sans parler bien sûr de tous les stages d’été que vous ne manquerez pas de faire… les opportunités ne manquent pas, et le bureau des stages a une base de données de bonne qualité, offre d’excellents ateliers thématiques et propose de nombreuses offres. Le forum des carrières, tous les ans, attire des noms assez intéressants pour votre CV (cette année, AT Kearney, AXA, la Banque de France, BNP, le BCG, Citi, Credit Suisse, Deloitte, Dexia, E&Y, Goldman Sachs, HSBC, JPMorgan, KPMG, Lazard, PWC, RBS, Rothschild, SocGen et je ne cite que les grands noms de la catégorie finance, mais vous trouverez la liste complète ici : http://www.newsletter.sciences-po. [...] rises.htm) .
- Enfin, les cours… dans le master finance et stratégie (qui est celui qui vous attire le plus avant de rentrer, mais vous pourriez, comme moi, changer d’avis histoire de faire un truc plus complémentaire avec un double diplôme par exemple !) je ne crois pas que les cours soient d’une qualité inférieure à ceux d’une école de commerce, certes ils sont moins mathématisés, mais si le cœur vous en dit, rien ne vous empêche de bosser de votre côté pour rattraper des lacunes (à noter, des cours de maths ont été introduits en premier cycle maintenant, puis vous pouvez faire des maths en 3A, et continuer avec un master quantitatif en 4A et a priori vous ne serez certes peut-être pas un dieu de l’inversion et de la diagonalisation des matrices d’ordre n, mais vous ne serez pas non plus une brêle en maths… Concernant la maquette pédagogique, vous la trouverez ici : http://www.sciences-po.fr/formatio [...] /index.htm Voilà… maintenant évidemment il y a aussi des inconvénients à Sciences Po, dont le fait que ce ne soit pas un campus (mais qui préfère vivre à Jouy en Josas ou à Cergy qu’au cœur de Paris ?), le fait que certains aient encore beaucoup de préjugés à l’égard de cette formation (« ah, tu ne veux pas faire de la politique alors ? »), que oui il y a des déçus tous les ans pour les affectations de 3A ou en double diplôme (mais libre à vous de vous défoncer pour partir là où vous le souhaitez), que oui il y a des masters qui ne sont pas des plus réputés (je pense par exemple à management de la culture et des médias ou à affaires internationales, qui ne sont généralement pas les meilleurs en termes d’employabilité, mais l’étude jeunes diplômés de l’an dernier avait montré que 100% des diplômés de Finance et stratégie avaient trouvé du boulot en moins d’un mois, don’t quote me on that, mais c’était dans ce goût là), que vous ne pourrez jamais faire pleurer votre grand mère en racontant à quel point votre vie en prépa fut dure et combien vous avez sué sur le sujet de maths II d’HEC lors de vos concours (à la place, quand vos camarades de prépa passeront les concours en khârré, vous préparerez votre départ en 3A, et quand ils les passeront en khûbe, vous leur enverrez des cartes postales du bout du monde). Mon seul regret, pour vous si vous choisissez Sciences Po, c’est qu’effectivement vous ne connaitrez pas l’émulation intellectuelle de la prépa et l’apprentissage des supers méthodes de travail de la oufitude qui déchire sa moumoute (ceci dit libre à vous de vouloir être major de votre promo à Sciences Po, et là il va falloir les adopter, ces fameuses méthodes de travail !), mais croyez moi, par rapport à ce que vous gagnerez de l’autre côté, ça en vaut le coup. Bon choix les djeuns, et profitez bien de vos vacances !
PS: les promos sont de 1000 étudiants au fait, je dirais une moitié rentre en premier cycle, et une autre moitié en master.
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